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Parti Anti Sioniste
Bahreïn : Un enjeu
dans l'équilibre régional voire mondial !
Yahia Gouasmi
Mardi 29 mars 2011
Malgré l’état
d’urgence qui interdit toute manifestation, des milliers de
manifestants se sont rassemblés ce samedi 26 mars dans diverses
localités de Bahreïn, en particulier dans la capitale Manama. La
répression a fait un mort et plusieurs centaines de blessés.
Cette manifestation prouve que, malgré l’entrée de troupes
saoudiennes et de policiers des Emirats Arabes Unis, la volonté
de lutte de la population n’a pas baissé.
Il s’agit bien de la majorité de la population de Bahreïn qui
veut chasser un pouvoir corrompu et despotique au service de l’USraël.
La propagande saoudienne, relayée par les médias occidentaux,
tente de faire croire à l’opinion publique qu’il s’agirait d’une
révolte « sectaire » (c’est-à-dire chiite, dans le vocabulaire
saoudien), orchestrée par « l’étranger » (l’Iran). Tout cela est
faux. Le mouvement en cours, à Bahreïn, est un mouvement à la
fois démocratique et social concernant la totalité de la
population. Aucune revendication confessionnelle ou
communautariste n’a été observée par les journalistes présents à
Bahreïn.
On peut facilement remarquer la différence de traitement
médiatique quand il s’agit de la répression à Bahreïn ou en
Libye. Nous observons un silence quasi-total quand l’armée
saoudienne intervient à Bahreïn et participe à des répressions
contre ce qu’il faut appeler l’immense majorité de la
population. Ce silence est parfois rompu par des propos
officiels, dont le cynisme a au moins le mérite de dire les
choses comme les pensent les dirigeants occidentaux. Ainsi,
Robert Cooper, adjoint de la chef de la diplomatie européenne
Catherine Ashton, a justifié la répression en invoquant que « la
situation était devenue intolérable du point de vue de la
gestion de Bahreïn qui est une île ». On ne voit pas en
quoi une répression dans une île serait plus justifiée qu’une
répression dans le désert libyen ! Le fait est que l’Arabie
saoudienne a les mains libres pour réprimer la population de
Bahreïn sans que les prétendues grandes consciences humanitaires
de l’Occident trouvent à y redire. Il doit y avoir à cela des
causes profondes.
La première cause est politique. Après la chute de Ben Ali et de
Moubarak, l’USraël veut envoyer un message fort à toutes les
populations du Golfe et ce message est clair : nous avons un
gendarme régional (et surarmé), l’Arabie saoudite, qui
n’hésitera pas à « faire régner l’ordre ». Cela se fera
en toute impunité de la part de la prétendue communauté
internationale, celle qui fait en ce moment même la guerre à
l’Afghanistan et à la Libye, au nom de la démocratie et des
droits de l’homme après avoir agressé l’Irak.
L’autre cause de la répression violente à Bahreïn réside dans le
risque de propagation de la révolte dans toutes les autres
monarchies pétrolières du Golfe. Une telle déstabilisation
obligerait les Etats-Unis à intervenir directement, c'est-à-dire
militairement, et cela dans une région où se trouvent les Lieux
Saints de l’Islam avec les lourdes conséquences que l’on peut
facilement imaginer. De plus, la révolte bahreïnie trouve déjà
un écho favorable en Arabie saoudite, elle-même, en particulier
dans l’est du pays où se trouvent les principaux puits de
pétrole et une population chiite qui est discriminée par le
pouvoir de Riyad.
On distingue clairement un axe Washington-Tel Aviv-Riyad pour
maintenir la domination du système américano-sioniste dans une
région-clé pour l’économie mondiale, mais aussi pour tous les
Musulmans qui supportent de plus en plus mal que la garde des
lieux saints soit entre les mains d’une monarchie corrompue aux
ordres de l’USraël, par Wall Street interposée.
Cet axe poursuit aussi un autre but : donner une coloration
religieuse aux révoltes des populations du Golfe et provoquer
une guerre fratricide entre Musulmans (l’opposition sunnite /
chiite, dont on a vu qu’elle ne jouait aucun rôle dans les
évènements de Bahreïn). C’est déjà la fonction qu’avait accepté
Saddam Hussein, soutenu par les Etats-Unis et par l’Arabie
saoudite, lors de son agression contre l’Iran. On sait à quels
malheurs une telle politique a conduit le peuple irakien. « Si
Bahreïn tombait » titrait, avec une certaine crainte, une
journaliste du Monde, le 23 mars 2011… On la comprend !
En effet, une victoire du peuple bahreïni se répercuterait bien
au-delà de la région et porterait un coup, peut-être décisif, à
l’entité sioniste occupant la Palestine.
C’est pourquoi, la répression saoudite a été aussi rapide et
violente, il fallait étouffer dans l’œuf, un mouvement qui ne
remet pas seulement en cause un dirigeant corrompu, mais tout un
équilibre mondial. Sauf que la Résistance continue à Bahreïn et
a déjà atteint les pays voisins. L’Arabie Saoudite
suffira-t-elle pour maintenir « l’ordre sioniste » ? Obama
devra-t-il intervenir directement ? Voilà, sans doute, les
termes du problème.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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