|
Parti antisioniste
L'OTAN va-t-elle
intervenir en Libye ?
Yahia Gouasmi
Lundi 28 février 2011
A l’heure où ces
lignes sont écrites, le sort de Mouammar Kadhafi ne semble faire
aucun doute chez les commentateurs politiques. Sa volonté de
s’accrocher au pouvoir au prix d’un bain de sang indigne, parmi
les dirigeants occidentaux, ceux qui la veille encore le
recevaient avec tous les honneurs. Le dirigeant libyen rejoindra
sans doute, après Ben Ali et Moubarak, le club des « dictateurs
Kleenex » que l’Occident rejette après usage. Souhaitons que
cela serve de leçon aux éventuels candidats à ces postes : les
arrogants de l’USraël et de l’Union européenne ne font aucun
sentiment lorsqu'on cesse de leur être utile !
Nous espérons que le peuple libyen reprenne rapidement ses
destinées en main, mettant ainsi fin au bain de sang en cours.
Encore faut-il que cette révolution ne soit pas confisquée, et
surtout qu’elle ne serve pas de prétexte à une intervention
militaire de l’OTAN
(organisation politico-militaire rassemblant de nombreux pays
occidentaux autour des États-Unis). Cette menace est de plus en
plus à l’ordre du jour. Déjà, le 21 février dernier, Fidel
Castro (le leader de la révolution cubaine) évoquait ouvertement
la possibilité d’une intervention de l’OTAN en Libye. Ce risque
a également été évoqué quelques jours plus tard par Dmitri
Rogozine, ambassadeur de Russie auprès de l'OTAN. Selon ce
diplomate, l’OTAN souhaiterait étendre son emprise en Afrique du
Nord et au Moyen-Orient.
La Libye est un pays à faible densité humaine, dont le sous-sol
regorge de matières premières en plus du pétrole. Sa structure
politique, à dominante clanique et communautaire, fragilise
d’autant plus ce pays. Sa situation géographique est
exceptionnelle. La Libye fait en effet la jonction entre le
Maghreb (via sa frontière avec la Tunisie) et le Moyen-Orient
(via sa frontière avec l’Égypte). Elle possède par ailleurs une
longue frontière avec trois pays africains riches eux aussi en
matières premières : le Niger, le Tchad et le Soudan.
Rappelons que le Soudan a récemment été amputé d’un bon tiers de
son territoire, riche en pétrole : le Darfour. Cette sécession
s’est produite après une longue guerre menée par des
séparatistes, soutenus par Israël, l’Union européenne et les
États-Unis. En France, les principaux soutiens aux séparatistes
du Darfour ont été Bernard Henry Levy, Bernard Kouchner, et tout
le lobby sioniste installé à Paris. Comme le Kurdistan irakien,
le Darfour grouille déjà de conseillers de toutes sortes, mais
qui ont tous un point commun : ils sont majoritairement
israéliens ou /et américains.
Tout cela indique qu’un redécoupage de la région est
probablement à l’ordre du jour. Et dans ce contexte, la
situation stratégique de la Libye n’a pas échappé à l’USraël.
Profitant de l’impopularité des vieilles dictatures corrompues
et de la légitime révolte des peuples arabo-musulmans,
l’Occident cherche à la fois à préserver ses intérêts, et à
affaiblir davantage les peuples de la région en encourageant les
forces communautaires ou séparatistes (comme ce fut donc le cas
au Soudan, mais pas au Liban où le Hezbollah a su éviter ce
piège !).
Les heures et les jours à venir nous dirons si l’OTAN ose
intervenir directement en Libye. En cas d’intervention de
l’OTAN, et donc des États-Unis, les patriotes libyens
devront continuer leur révolution contre la nouvelle oppression.
Le Liban, l’Afghanistan et l’Irak montrent amplement que la
résistance est possible, et que l’ennemi risque ici aussi de
s’embourber, avant de connaître la défaite. Voilà pourquoi une
« transition en douceur », avec le soutien nord-américain, se
prépare sous nos yeux. Les défections de nombreux responsables
libyens, jusque-là piliers du régime, en sont le signe le plus
apparent. Dans ce cas, l’OTAN interviendrait juste après, pour
« aider » à consolider la jeune démocratie…
Dans tout le monde arabo-musulman, la Révolution est à la
croisée des chemins. Les termes de l’alternative sont simples :
mener le combat jusqu’à l’émancipation totale, ou se
faire confisquer la révolution par les mêmes forces qui
oppriment la région, à savoir l’américano-sionisme et son allié
européen. Dans ce dernier cas, le combat ne pourra que
se poursuivre : la prise de conscience des peuples et les
sacrifices consentis ont été trop importants pour que la révolte
s’arrête à mi-chemin.
Seuls l’extension et l’approfondissement de ces révolutions
peuvent éviter qu’elles ne soient dévoyées. En ce domaine,
l’Iran et le Liban ont su montrer le chemin. Aux peuples
arabo-musulmans de s’en inspirer !
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
Copyright © 2009
- 2011 - Parti Anti Sioniste
- Anti Zionist Party. Tous droits réservés
Sommaire du Parti Anti Sioniste
Le dossier Libye
Dernières mises à
jour
|