Opinion
La binationalité
de nouveau à l'ordre du jour !
Yahia Gouasmi
Yahia
Gouasmi
Jeudi 9 juin 2011
Dans un courrier envoyé le 30 Mai 2011
aux 577 députés de l'Assemblée
nationale, les pressant de rouvrir le
débat sur l'interdiction de la double
nationalité pour les citoyens français,
Marine Le Pen, présidente du Front
national, explique que le « sentiment
d'appartenance à une même nation »
est en danger du fait de la « multiplicité
des appartenances à d'autres nations ».
« La double nationalité peut
conduire à des contradictions majeures »,
ajoute t’elle.
Dans le même sens, fin 2010, quelques
parlementaires UMP avaient présenté un
amendement qui visait à supprimer la
possibilité pour un citoyen français de
posséder une double nationalité : « La
possibilité qui est aujourd'hui offerte
à certains citoyens de bénéficier de la
double nationalité est en contradiction
avec l'essence même de la nationalité,
qui est le sentiment d'appartenir à une
nation. » Le texte avait finalement
été repoussé. Toutefois, ce collectif de
parlementaires reste courtisé au sein de
la majorité. Certains élus ont même été
reçus, mercredi 1er juin 2011, à
l'Elysée, par Nicolas Sarkozy qui leur a
assuré son soutien sur la question.
Mais, la droite est divisée…
La proposition de Marine Le Pen, « c'est
l'extrême droite, le rejet de l'autre,
de la différence, du métissage », a
déclaré jeudi 2 juin Jeannette Bougrab
sur France 2. « Stigmatiser
ainsi des personnes qui n'ont pas deux
parents français, je trouve ça dommage »,
a poursuivi la secrétaire d'Etat chargée
de la jeunesse et de la vie associative
qui se garde bien de se prononcer sur
l'initiative des députés de son propre
parti ! Nathalie Kosciusko-Morizet, dans
son livre Le Front antinational,
écrit : « Bon nombre de nos
concitoyens, selon les histoires
familiales ou le hasard du lieu de
naissance, sont français et allemands,
français et suisses, français et
américains. Sont-ce ceux-là que le FN
veut contraindre à choisir d'être
français ? Bien sûr que non »,
ironise la ministre. Elle oublie qu’au
mois d’avril, elle avait inventé des
enfants de 6 ans qui réclamaient du
Hallal à la cantine !
Le secrétaire d'Etat aux transports et
fondateur de la Droite populaire, quant
à lui, ne partage pas l'analyse de ses
amis de la droite de la droite. En
effet, lorsque Thierry Mariani était
rapporteur à la Commission des lois, il
avait rejeté l'amendement mentionné plus
haut, sous prétexte que la binationalité
est une « tradition »
française. Est-ce un hasard ? Il est
l'un des onze candidats de l'UMP pour
les circonscriptions des Français de
l'étranger. Des circonscriptions hors
frontières, où votent de très nombreux
Français... binationaux.
Dans un courrier daté du 5 mai
2010, le Parti Anti Sioniste attirait
l’attention des députés sur le grave
problème que pose la binationalité,
notamment le cas des binationaux
franco-israéliens engagés dans l’armée
israélienne. Au Liban en 2006
et lors de l’agression israélienne
contre la population de Gaza fin 2008,
des Français possédant également la
nationalité israélienne avaient pris
part à ces deux guerres, et ce sur la
base de la Convention bilatérale
franco-israélienne de1959. Cet accord va
plus loin et prévoit non seulement la
possibilité du service en Israël (36
mois), mais également le rappel des
réservistes !
Le Parti Anti Sioniste rappelle les
circonstances de l’assassinat de M.
Mahmoud al Mabhouh dans un hôtel à Dubaï
par le Mossad (services secrets
israéliens). La police de Dubaï avait
apporté la preuve que certains membres
du commando de tueurs étaient détenteurs
de passeports français. S’agissait-il de
« vrais faux passeports vrais »
obligeamment remis aux membres du
commando israélien (mais alors remis par
qui ?), ou bien s’agit-il de binationaux
« franco-israéliens » utilisant des
passeports français dans un pays ami,
les Émirats Arabes Unis, afin
d’assassiner un dirigeant palestinien
membre du Hamas ? Malheureusement,
aujourd’hui, l’existence même de
binationaux franco-israéliens peut faire
de chaque Français dans le monde (hommes
d’affaires, touristes, etc.) un suspect
d’appartenance au Mossad…
Ce problème n’est pas nouveau, il a déjà
fait l’objet de débats et de réflexions.
Bruno Etienne, ancien professeur à
l’Institut de Sciences politiques
d’Aix-en-Provence et islamologue a dit
: « Pour moi, un Français qui
effectue son service militaire dans un
autre pays que la France, devrait être
déchu de sa nationalité française »
(Le Figaro, 07/07/2006). Et
dans le même article, Max Gallo
rappelait sa position : « Je suis
contre le fait que des citoyens français
fassent leur service militaire dans un
autre pays. L’armée est la preuve
suprême de leur attachement à la France.
Prendre les armes signifie que l’on est
prêt à se sacrifier pour sa patrie.
»
Le peuple français a le droit d’être
informé de l’existence de cette
situation, afin qu’il puisse en juger
sereinement. Ses élus doivent empêcher
que notre pays se retrouve entrainé dans
des situations ou des conflits
contraires à l’intérêt national.
C’est pourquoi, le Parti Anti Sioniste
renouvelle sa demande aux élus de bien
vouloir se pencher sur cette
problématique et de réfléchir à un
projet de loi interdisant à tout
Français, quel qu’il soit, de
s’impliquer dans une guerre sans mandat
explicite du gouvernement français. Une
telle loi, si elle était votée par les
élus de la Nation, mettrait notre pays à
l’abri de complications diplomatiques,
économiques, voire militaires et
effacerait, par là même, le soupçon de
double allégeance qui pèse sur les
binationaux, notamment israéliens.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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