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Opinion
Extrait d'une lettre de Vincent Reynouard du 25 novembre
Vincent Reynouard
Mardi 30 novembre 2010
(...) Bien que, conformément au désir du Directeur, je
reste discret sur ce qui m'amène ici, mon profil particulier
fait que des bruits courent et que la vérité en vient à être
connue. Il y a peu, [un surveillant] m'a glissé : « Le
négationnisme… Il y a plus grave, tout de même ! » Il était
visiblement choqué du traitement qu'on m'infligeait. Je me
dis que lorsque, dans la presse, on leur présentera les
révisionnistes comme des fanatiques haineux et délirants,
ils pourront démentir en se rappelant le petit gars tout
tranquille qu'ils ont surveillé pendant quelques mois.
Je
lis la presse et conserve précieusement certains articles
révélateurs de l'hypocrisie ambiante. Parle-t-on de
neutralité scolaire ? A propos du collège unique, la
sociologue Nathalie Mons révèle que « au sortir de la
seconde guerre mondiale » les vainqueurs étaient
« conscients de l'importance de l'école unique pour le
respect des valeurs démocratiques » (Le Monde, 16
nov. 2010, p. 22). Concernant plus particulièrement
l'Histoire, on rappelle les propos de Lucien Fèbvre :
« L'histoire enseignée à l'école l'est toujours pour autre
chose que l'histoire ; elle est toujours peu ou prou
instrumentalisée » (Le Monde, 14-15 nov., p. 17).
Voilà qui a le mérite d'être clair.
Mais il y a plus savoureux encore. Interrogé, l'historien
Benjamin Stora a déclaré : « L'histoire n'est pas une
écriture fixe, enfermée dans un passé inamovible (…)
L'écriture de l'histoire est toujours douloureuse, mais si
on ne dit pas ce que l'on sait, il y a quelque chose qui ne
va pas » (Le Monde, supplément TV, 31 oct. 2010,
p. 4). Moi, j'ai dit ce que je savais, et ça s'est aussi
assez mal passé… Il est toutefois vrai que je n'évoquais pas
De Gaulle ; j'évoquais un événement devenu un dogme
intouchable. Quelques jours plus tard, à propos de la Maison de
l'histoire de France, Frédéric Mitterrand a écrit :
« Confronter les sources et les points de vue, c'est
précisément ce qui est au cœur de l'écriture de l'histoire »
(Le Monde, 3 nov., p. 15). Ah ?
La
palme revient à A. Finkielkraut. Celui-ci déplore « la place
que la Shoah occupe dans l'espace public, “figure imposée”,
“exercice machinal”, “ritournelle bien-pensante”, qui
interdirait tout point de vue dérangeant sur le génocide » (Le
Monde, 9 nov., p. 21). Je devine sans peine les affres
que doit vivre A. Finkielkraut.
Mais alors, pourquoi n'a-t-il pas signé la pétition de P.E. Blanrue ?
Mieux vaut rire de tout cela. C'est ce que je fais du fond
de ma cellule. Je ris et je garde ainsi le moral au beau
fixe (...).
Bonne continuation à tous et merci de votre soutien.
Vincent.
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