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The Jewish Week (New York)

Les Presbytériens seraient en train de renouveler leurs attaques contre la politique d'Israël
Stewart Ain


L’homme ad hoc du Jerusalem Center for Public Affairs, Ethan Felson, 
est furieux contre un nouveau document publié par des Presbytériens

Jeudi 11 mars 2010

http://www.thejewishweek.com/viewArticle/c37_a18110/News/National.html

Les responsables de la communauté juive (américaine) sont furieux, après qu’un comité de l’Eglise Presbytérienne des Etats-Unis s’en est pris à d’importantes associations juives américaines à propos de leur politique israélienne (sic), sans les avoir au préalable consultées.

Bien qu’un membre du comité de cette Eglise ait insisté sur le fait qu’il ne lançait pas de nouvel appel au désinvestissement d’Israël – comme elle l’a fait en 2004 -, le rabbin Yitzchok Adlerstein, directeur des relations interreligieuses au Centre Simon Wiesenthal a déclaré qu’il avait compris que ce comité s’apprêtait à endosser le Document Kairos sur la Palestine, qui appelle au boycott et à des sanctions contre Israël.

« Ils ont beau dire qu’ils n’y souscrivent pas entièrement, nous, nous disons que dès lors qu’on l’invoque sans avoir clairement délimité ce qu’il y a dedans et ce qui ne s’y trouve pas, ce fameux document Kairos risque fort de faire partie du rapport final que l’Assemblée Générale de cette Eglise pourrait adopter, au mois de juillet ».

L’Assemblée Générale est la direction de la plus importante dénomination presbytérienne du pays, dont on dit qu’elle compterait non moins de trois millions d’adeptes. La décision qu’elle a adoptée en 2004 fait d’elle la plus importante institution et la première confession chrétienne à avoir adhéré à la campagne de désinvestissement contre Israël, au motif qu’Israël aurait été en train de dénier les droits humains fondamentaux des Palestiniens dans les territoires occupés. Mais, deux ans après, l’Assemblée Générale avait renversé la vapeur, lui substituant le processus d’ « engagement » visant des entreprises, qui était en cours, avant 2004.

Le rabbin Adlerstein a fait sa déclaration mardi, soit à la veille de la publication de son rapport en trois parties (dont ses recommandations) par ledit comité,

Ethan Felson, qui est le vice-président du Conseil Juif pour les Affaires Publiques a fait observer que, par le passé, les autorités de cette Eglise, lors de ses assemblées générales, « avaient appelé à la consultation et au dialogue avec la communauté juive ». Mais si l’on se fonde sur les deux premières parties du rapport du comité presbytéral, a poursuivi Felson, « il y a toutes les raisons de croire qu’ils ont claqué les volets ».

Il a expliqué qu’en deux ans, le comité semble n’avoir rencontré qu’un seul dirigeant juif américain, Mark Pelavin, qui est l’adjoint au directeur du Centre d’Action Religieuse du Judaïsme Réformé. Et néanmoins, a dit Felson, « il a le culot (la chutzpah) de dire que nous, les autorités juives américaines, nous ne sommes pas des partenaires dans la recherche d’un Israël plus juste et davantage en sécurité ! »

Il a ajouté que cette assertion contredit la propre assemblée générale des Presbytériens de 2008, au cours de laquelle ils avaient promis « d’éviter de prendre des positions grandiloquentes simplifiant une situation extrêmement complexe et en faisant une caricature de la réalité, dans laquelle un côté est clairement fautif, tandis que l’autre est clairement la victime ».

Dans un chapitre du rapport publié cette semaine, le comité écrit : « Notre espoir est que nous puissions travailler ensemble à un Israël plus juste et plus en sécurité. Nous avons constaté que cela était possible avec des réseaux locaux, bien plus souvent qu’avec des organisations nationales appartenant à la communauté juive consensuelle. Nous sommes soumis à d’intenses pressions pour trouver des déclarations d’associations de ce type qui seraient désireuses de s’opposer à l’occupation ou à la politique de colonisation qui prévaut, en Israël, depuis 1967.

« Malgré tout, nous espérons que des organisations telles que J-Street, B’Tselem, Jewish Voice for Peace et d’autres continueront à affirmer que le fait d’être pro-israélien et d’être authentiquement juif n’équivaut pas à de la complicité avec les excès de la politique israélienne. Nous espérons que les dirigeants des principales organisations juives consensuelles américaines se mettront en conformité avec cette réalité de plus en plus prégnante de l’identité juive aux Etats-Unis ».

Abraham Foxman, directeur national de l’Anti-Defamation League, a dit respecter « le fait qu’ils me disent où se situe l’Amérique protestante, mais c’est de l’arrogance absolue, de leur part, que de nous dire qui devrait donner le ton et dicter la politique de la communauté juive américaine vis-à-vis d’Israël et du Moyen-Orient. Leur déclaration préempte toute conversation. Ils ont d’ores et déjà décidé qui sont leurs alliés. On dirait qu’ils n’ont pas appris grand-chose du passé… »

Le Centre Simon Weisenthal a fait savoir, en février, qu’en se fondant sur un communiqué de presse délibérément « fuité » par le comité, il avait compris que celui-ci allait recommander aux Etats-Unis de retirer toute aide financière et militaire à Israël ; de déclarer qu’Israël serait un Etat intrinsèquement raciste ; de s’excuser auprès des Palestiniens de concéder à Israël un droit à exister et d’avaliser le Rapport Kairos sur la Palestine, qui prône notamment le « droit plein et entier des Palestiniens » à retourner en Palestine, ainsi qu’à affirmer que l’histoire juive n’aurait pas commencé avant l’Holocauste.

La révérende Susan Andrews, membre du comité, composé de neuf personnes, a suggéré que el rapport du comité est beaucoup plus nuancé que ne le suggère la déclaration du centre Wiesenthal.

« Notre rapport n’était pas définitif quand cette déclaration a été faite », a-t-elle expliqué. « Les conclusions et les déclarations résumées sont incorrectes ».

Elle a ainsi dit, par exemple, que le comité ne s’excuse pas auprès de l’Eglise presbytérienne d’avoir concédé à Israël un droit à exister, mais que certains membres palestiniens du comité ont inséré une note de bas de page dans laquelle ils ont exprimé leur opinion selon laquelle la déclaration de l’Eglise à ce sujet était « problématique ».

« Les recommandations que nous allons faire sont conformes à nos déclarations et à nos politiques antérieures », a insisté la Révérende Andrews. « Nous ne disons rien de nouveau… Notre rapport ne parle pas de désinvestissement. Son principal sujet, ce sont nos frères et sœurs chrétiens au Liban et en Syrie, ainsi que les mauvaises nouvelles que nous recevons d’Iran et d’Irak ».

Elle a insisté sur le fait que son comité avait parlé avec de nombreux dirigeants juifs, notamment avec le vice-ambassadeur d’Israël à l’Onu, avec deux rabbins, en Israël, Pelavin et le représentant du Comité Juif Américain en Israël. Ce représentant, Ed Rettig, a dit au Jewish Week qu’il a rencontré une fois ce comité par le passé et que ses membres « n’avaient rien voulu entendre ».

Lorsque des interlocuteurs tels que moi-même tentent de leur exposer que ce qui est en train de se passer en Israël ne se passe pas dans un dessin animé, mais implique des vrais gens, qui vivent de vraies vies et qui sont confrontés à de vraies menaces en ayant de vrais droits… ils n’ont pas ouvert leur esprit et leur cœur afin de nous écouter, ce qui est terriblement déstabilisant ». Quelqu’un ayant rapporté à Rettig qu’Andrews avait dit que le rapport du comité n’apporterait « rien de nouveau », celui-ci n’y croyait pas :

« S’ils sont capables de répéter les mêmes choses qu’ils ne cessent de dire depuis dix ans, malgré tous les changements qui se sont produits ici, alors ils se moquent complètement des gens qui vivent ici », a-t-il dit.

Pelavin a fait observer que sur les trois groupes dont le comité a dit qu’ils reflétaient le mieux l’opinion de la communauté juive, l’un (B’Tselem) n’est pas américain et un autre (Jewish Voice for Peace) « ne reflète pas l’opinion de la communauté juive américaine ».

Pelevin a ajouté qu’il trouvait particulièrement troublant, dans la déclaration du comité, le fait qu’ « il se réserve le droit d’interpréter les opinions des juifs américains ». Et il a fait observer que les individus avec lesquels Andrew a dit s’être réunis sont tous des Israéliens.

« J’ai l’impression qu’ils s’occupent des problèmes », a-t-il commenté, concluant : « Mais je ne suis pas certain qu’ils le fassent bien… »

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

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Source et traduction : Marcel Charbonnier


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