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Opinion

La torture sous Beji Caid Essebsi en 2011:
Du « Benalisme » sans Ben Ali (1/2)
Sami Ben Abdallah


Samedi 6 août 2011

"Ben Ali est parti depuis 6 mois mais la torture continue en Tunisie sous Beji Caid Essebsi. La torture en Tunisie n’est pas l’affaire d’une minorité qui doit militer pour les droits de l’Homme alors que la majorité se la coule douce sous prétexte qu’elle n’est pas concernée ou que « ça ne sert à rien car rien ne changera ».  Il y a des droits pour ceux et celles qui voudront en avoir. Ceux et celles qui démissionnent ou font semblant de ne pas être au courant doivent comprendre que le jour où ils tomberont, il n’y aura plus personne pour les défendre. Et c'est tant mieux, qu’ils crèvent.

Quant à ceux qui voudront se battre contre ce « système » pourri, la lutte continue et la victoire viendra inéluctablement".

Sami Ben Abdallah

Dans l’entourage du Premier Ministre (provisoire) certains « conseillers de l’ombre » lui soufflent qu’après les élections de la Constituante, il sera désigné comme « Président de la République. Ce qui  marquera l’Histoire de la Tunisie ». Cela marquera surement l’Histoire de Beji Caid Essebsi uniquement ou celle de ses « conseillers de l’ombre » car ce qui marque jusque-là l’Histoire de la Tunisie, c’est que la torture continue en date de juillet 2011.

Le Gouvernement Beji Caid Essebsi a eu ses 2 premiers morts à cause de la répression policière.La première victime a succombé à ses blessures le 8 mai 2011 après avoir été touché dans le dos par une balle tirée par l’armée. Il a été blessé mortellement alors qu’avec d’autres, il tentait de s’interposer entre l’armée et des casseurslors d’une manifestation à Soliman (banlieue de Tunis).

La seconde victime est un jeune de 20 ans qui vient de réussir son baccalauréat décédé début Aout 2011.  La police politique continue à sévir sous une forme déguisée. Et la torture n’est pas le fait « d’agents zélés » ou de cas « isolés » mais la répression « résulte de décisions prises en haut lieu » souligne le premier Rapport sur les Droits de l’Homme en Tunisie après Ben Ali. « une répression organisée, décidée au plus haut niveau et avec pour objectif d’instiguer la peur chez les manifestants » et « d’intimider la population tunisienne pour la dissuader de manifester».

2 morts, la torture et des anecdotes racontées par Beji Caid Essebsi comme bilan de 4 mois de Gouvernement. 2 morts, c’est beaucoup. On aimerait bien voir la réaction d’un certain Beji Caid Essebsi si l’un de ses enfants avait trouvé la mort suite à des brutalités policières ou avait été torturé ? Car quand il s’agit des « enfants du petit peuple », la majorité s’en fout.

Et puis, il est vrai que les enfants de Beji Caid Essebsi n’ont pas la tête à manifester. Entre la supervision de la construction d’un immeuble de 8 étages à la Soukra après l’inauguration il y a des années de l’hôtel à Djerba ou le squat du bureau de Kamel Eltaief, les enfants de Beji Caid Essebsi ne risquent pas d’être arrêtés dans la rue et de subir ce qui risque de devenir le quotidien des Tunisiens.

Foued Mbazaa,Beji Caid Essebsi, Habib Essid,Taoufik Dimassi : la torture a des responsables

Qui donnerait ces « ordres prises en haut lieu » ?

La répression a un nom. Jamais,depuis son indépendance, la Tunisie n’a été gouvernée par 4 hauts responsables  qui ont fait une partie de leur carrière comme « flics »:  Foued Mbazaa (ancien directeur de la sûreté) ,Beji Caid essebsi (Ancien ministre de l’intérieur et directeur de la sureté) , Habib Essid (Ministre de l’intérieur) et Taoufik dimassi à qui il faut expliquer que le job de « Directeur général de Sûreté n’est pas de faire des discours sur le respect des lois sur les plateaux de télévision alors que « la torture  continue dans les locaux de la police ». C’est le rapport de la FIDH qui le dit.

Ce dernier  a été publié le 20 juillet 2011 (voir le rapport ci-dessous). Dans ce Rapport on lit :

La répression « résulte de décisions prises en haut lieu ». Il s’agit « d’une répression organisée, décidée au plus haut niveau et avec pour objectif d’instiguer la peur chez les manifestants » et « d’intimider la population tunisienne pour la dissuader de manifester ».

A la page 11 du Rapport de la FIDH,on lit:

« Les graves violations des droits de l’Homme commises par les forces de sécurité en réponse aux manifestations organisées à Tunis les 5 et 6 mai 2011 demandant la démission du gouvernement provisoire »

A la page 20, on y lit :

« Les actes de violence à l’encontre des manifestants tels que décrits par les témoignages  recueillis par les chargés de mission s’apparentent sans aucun doute à des actes de torture et/ ou traitements cruels, inhumains ou dégradants tels que définis par le droit international et le  droit interne tunisien. Ces actes, perpétrés par les forces de sécurité tunisiennes, ont pour but manifeste de réprimer les manifestants, et plus largement d’intimider la population tunisienne pour la dissuader de manifester, ce qui est contraire à l’article 3 du Code de conduite des responsables de l’application des lois des Nations unies, du 17 décembre 1979, pose le principe de la proportionnalité du recours à la force au but légitime poursuivi. »

A la page 22,

« l’ensemble des témoignages recueillis par les chargés de mission, aussi bien à Tunis qu’à Siliana et Kasserine, mettent en lumière la concordance des récits et le systématisme  des pratiques des forces de sécurité pour réprimer les manifestations. Les récits sont souvent similaires en ce qu’ils décrivent des pratiques d’une extrême violence, la présence de policiers cagoulés, des arrestations manifestement arbitraires et souvent suivies de libérations au bout de quelques heures, des passages à tabac des manifestants »

La police politique continue d’exister

A la page 25 du rapport on y lit :

« Il est probable que parmi les officiers en civil ayant procédé à des interpellations, à des interrogatoires et à des arrestations, nombre d’entre eux appartiennent à la Direction des renseignements généraux (DRG). En dépit de la suppression, annoncée le 7 mars et effectuée à la demande de la société civile, de la Direction de la sécurité de l’État (DES), mesure présentée comme la suppression de la « police politique », il existe toujours dans les faits une DRG, forte de 2000 agents qui opèrent en civil, et qui a pour principale mission de collecter des renseignements à destination des autorités33. Des membres de ce service procèdent cependant à des interpellations. Cette direction est tristement célèbre pour avoir, par le passé notamment, eu recours à la contrainte pour obtenir des aveux et confessions. Selon les informations recueillies par la mission, ces agents utilisés comme forces de répression continuent dans une certaine mesure de recourir à de telles pratiques, davantage semble-t-il pour intimider ceux qui prennent part aux manifestations ou qui les couvrent. Ce mélange des genres entre renseignement et action compromet l’indispensable mission des RG,  basée sur le seul recueil d’informations. »

Le règne de l’impunité

A la page 29 on y lit :

« le juge Ben Jeddou a conduit ses investigations et a tenté, lorsque cela était possible, de remonter la chaîne de commandement pour chaque crime faisant l’objet de ses investigations. Il a ainsi délivré des mandats d’amener à l’encontre de 7 officiers des forces de sécurité et hauts responsables du ministère de l’Intérieur. Seuls deux mandats d’amener ont été exécutés : Youssef Abdelaziz et Adel Tiouiri ont ainsi été déférés devant le juge Ben Jeddou. Dans la conduite de ses investigations, le juge Ben Jeddou a ainsi été confronté à un obstacle de taille : l’absence totale de coopération de la police judiciaire, censée pourtant, au terme des articles 10 et suivants du Code de procédure pénale, exercer ses fonctions sous l’autorité du Procureur général de la République et agir notamment par le biais de commissions rogatoires.

En l’espèce, la police judiciaire a non seulement refusé d’exécuter les mandats d’amener, mais a également refusé de communiquer au juge d’instruction les registres dans lesquels sont consignés les noms des brigades intervenues à Kasserine entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, ainsi que les noms des chefs des brigades ayant utilisé les armes dont les balles ont été retrouvées dans les corps des personnes décédées ou blessées, lorsque ces balles avaient pu être extraites par les médecins. La communication de ces registres aurait en effet permis au juge d’instruction d’établir avec certitude la responsabilité des officiers dans les actes objets de ses instructions. »

A la page 32

« elles procèdent manifestement de décisions prises en haut lieu. La répression qui s’est abattue sur les victimes rencontrées par les chargés de mission a pris différentes formes : elle a ciblé les personnes identifiées comme les organisateurs, elle s’est, à Siliana par exemple, déroulée dans les nuits qui ont suivi les manifestations, s’apparentant à des actes de représailles collectives ou ciblées, elle s’est enfin parfois abattue de manière indiscriminée sur toute personne participant à une manifestation. Derrière ces différentes forme commun : celui d’instiguer la peur afin de dissuader de manifester à nouveau ».

Le rapport se termine à la page 35 par un appel à la communauté internationale afin  :

« d'interpeller les autorités tunisiennes sur la persistance des violations des droits de l’Homme établies au terme du présent rapport ».

En résumé : une « répression organisée » des decisions « prises en haut lieu » avec pour objectif « d’instiguer la peur chez les manifestants » et « d’intimider la population tunisienne pour la dissuader de manifester ».

Cela ne se passe pas sous Ben Ali mais sous Beji Caid Essebsi en juillet 2011.

Du Bénalisme sans Ben Ali.

Un second mort sous Beji Caid Essebsi
suite à "des violences policières" selon sa famille

Présentation du rapport sur la torture sous Beji Caid Essebsi

La Torture en Tunisie (juillet 2011)

RAPPORT FIDH

Le dossier Tunisie
Les dernières mises à jour



Source : Le blog de Sami Ben Abdallah
http://samibenabdallah.rsfblog.org/...

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