Qui donnerait ces «
ordres prises en haut lieu
» ?
La répression a un nom.
Jamais,depuis son
indépendance, la Tunisie n’a
été gouvernée par 4 hauts
responsables qui ont
fait une partie de leur
carrière comme « flics »:
Foued Mbazaa (ancien
directeur de la sûreté) ,Beji
Caid essebsi (Ancien
ministre de l’intérieur et
directeur de la sureté) ,
Habib Essid (Ministre de
l’intérieur) et Taoufik
dimassi à qui il faut
expliquer que le job de «
Directeur général de Sûreté
n’est pas de faire des
discours sur le respect des
lois sur les plateaux de
télévision alors que «
la torture
continue dans les locaux de
la police ». C’est
le rapport de la FIDH qui le
dit.
Ce dernier a été
publié le 20 juillet 2011
(voir le rapport
ci-dessous). Dans ce Rapport
on lit :
La répression «
résulte de
décisions prises en haut
lieu
». Il s’agit «
d’une répression
organisée, décidée au plus
haut niveau et avec pour
objectif d’instiguer la peur
chez les manifestants
» et «
d’intimider la
population tunisienne pour
la dissuader de manifester
».
A la page 11 du Rapport de
la FIDH,on lit:
« Les graves
violations des droits de
l’Homme commises par les
forces de sécurité en
réponse aux manifestations
organisées à Tunis les 5 et
6 mai 2011 demandant la
démission du gouvernement
provisoire
»
A la page 20, on y lit :
« Les actes
de violence à l’encontre des
manifestants tels que
décrits par les témoignages
recueillis par les chargés
de mission s’apparentent
sans aucun doute à des actes
de torture et/ ou
traitements cruels,
inhumains ou dégradants tels
que définis par le droit
international et le
droit interne tunisien. Ces
actes, perpétrés par les
forces de sécurité
tunisiennes, ont pour but
manifeste de réprimer les
manifestants, et plus
largement d’intimider la
population tunisienne pour
la dissuader de manifester,
ce qui est contraire à
l’article 3 du Code de
conduite des responsables de
l’application des lois des
Nations unies, du 17
décembre 1979, pose le
principe de la
proportionnalité du recours
à la force au but légitime
poursuivi.
»
A la page 22,
« l’ensemble
des témoignages recueillis
par les chargés de mission,
aussi bien à
Tunis qu’à Siliana et
Kasserine, mettent en
lumière la concordance des
récits et le systématisme
des pratiques des forces de
sécurité pour réprimer les
manifestations. Les récits
sont souvent similaires en
ce qu’ils décrivent des
pratiques d’une extrême
violence, la présence de
policiers cagoulés, des
arrestations manifestement
arbitraires et souvent
suivies de libérations au
bout de quelques heures, des
passages à tabac des
manifestants »
La police politique
continue d’exister
A la page 25 du rapport on y
lit :
« Il est
probable que parmi les
officiers en civil ayant
procédé à des
interpellations, à des
interrogatoires et à des
arrestations, nombre d’entre
eux appartiennent à la
Direction des renseignements
généraux (DRG). En dépit de
la suppression, annoncée le
7 mars et effectuée à la
demande de la société
civile, de la Direction de
la sécurité de l’État (DES),
mesure présentée comme la
suppression de la « police
politique », il existe
toujours dans les faits une
DRG, forte de 2000 agents
qui opèrent en civil, et qui
a pour principale mission de
collecter des renseignements
à destination des
autorités33. Des membres de
ce service procèdent
cependant à des
interpellations. Cette
direction est tristement
célèbre pour avoir, par le
passé notamment, eu recours
à la contrainte pour obtenir
des aveux et confessions.
Selon les informations
recueillies par la mission,
ces agents utilisés comme
forces de répression
continuent dans une certaine
mesure de recourir à de
telles pratiques, davantage
semble-t-il pour intimider
ceux qui prennent part aux
manifestations ou qui les
couvrent. Ce mélange des
genres entre renseignement
et action compromet
l’indispensable mission des
RG, basée sur le seul
recueil d’informations.
»
Le règne de
l’impunité
A la page 29 on y lit :
« le juge Ben Jeddou a
conduit ses investigations
et a tenté, lorsque cela
était possible, de
remonter la chaîne de
commandement pour chaque
crime faisant l’objet de ses
investigations. Il a ainsi
délivré des mandats d’amener
à l’encontre de 7 officiers
des forces de sécurité et
hauts responsables du
ministère de l’Intérieur.
Seuls deux mandats d’amener
ont été exécutés : Youssef
Abdelaziz et Adel Tiouiri
ont ainsi été déférés devant
le juge Ben Jeddou. Dans la
conduite de ses
investigations, le juge Ben
Jeddou a ainsi été confronté
à un obstacle de taille :
l’absence totale de
coopération de la police
judiciaire, censée pourtant,
au terme des articles 10 et
suivants du Code de
procédure pénale, exercer
ses fonctions sous
l’autorité du Procureur
général de la République et
agir notamment par le biais
de commissions rogatoires.
En l’espèce, la police
judiciaire a non seulement
refusé d’exécuter les
mandats d’amener, mais a
également refusé de
communiquer au juge
d’instruction les registres
dans lesquels sont
consignés les noms des
brigades intervenues à
Kasserine entre le 17
décembre 2010 et le
14 janvier 2011, ainsi que
les noms des chefs des
brigades ayant utilisé les
armes dont les balles ont
été retrouvées dans les
corps des personnes décédées
ou blessées, lorsque ces
balles avaient pu être
extraites par les médecins.
La communication de ces
registres aurait en effet
permis au juge d’instruction
d’établir avec certitude la
responsabilité des officiers
dans les actes objets de ses
instructions. »
A la page 32
« elles procèdent
manifestement de
décisions prises en haut
lieu. La répression qui
s’est abattue sur les
victimes rencontrées par les
chargés de mission a pris
différentes formes : elle a
ciblé les personnes
identifiées comme les
organisateurs, elle s’est, à
Siliana par exemple,
déroulée dans les nuits qui
ont suivi les
manifestations,
s’apparentant à des actes de
représailles collectives ou
ciblées, elle s’est enfin
parfois abattue de manière
indiscriminée sur toute
personne participant à une
manifestation. Derrière ces
différentes forme commun :
celui d’instiguer la peur
afin de dissuader de
manifester à nouveau ».
Le rapport se termine
à la page 35 par un
appel à la communauté
internationale afin :
« d'interpeller les
autorités tunisiennes sur la
persistance des violations
des droits de l’Homme
établies au terme du présent
rapport ».
En résumé : une «
répression organisée » des
decisions « prises en haut
lieu » avec pour objectif «
d’instiguer la peur chez les
manifestants » et «
d’intimider la population
tunisienne pour la dissuader
de manifester ».
Cela ne se passe pas
sous Ben Ali mais sous Beji
Caid Essebsi en juillet
2011.
Du Bénalisme sans
Ben Ali.