Opinion
Le dernier carré des résistants
façonnera la Tunisie d'aujourd'hui et
demain
Sami Ben Abdallah
Mercredi 3 août
2011
La Liberté
oui mais pas pour TOUS
6 mois après le 14
janvier 2011, le bilan est
catastrophique : Il n’y a pas eu
d’épuration à l’instar de celle conduite
par le General français De Gaulle à son
retour en France en 1944. Plusieurs
personnes compromises jusqu’au cou avec
le régime de Ben Ali reprennent du
service. Il ne s’agit pas uniquement de
politiques mais de journalistes, de
pseudos artistes, de pseudos
intellectuels, hommes d’affaires, de .
Le « système » a sacrifié des maillons
faibles pour pouvoir se maintenir mais
sur le fond, rien n’a changé. A l’instar
de la classe politique française sous la
4 ème république et de son personnel
politique qui l’a conduite vers la
collaboration, le personnel politique
tunisien ( au pouvoir comme aux
oppositions) a montré une
grande…immaturité politique.
De Gaulle avait
frappé tous les « collaborationnistes »
d’indignité nationale
(comprendre ce que c'est l'indignité
nationale.Cliquez ICI) afin
qu’ils servent d’exemple. L’Histoire a
retenu que le Général qui a sauvé
l’honneur de la France a mis les bases
d’un nouveau « système » qui a duré dans
le temps et qui accouchera plus tard la
5 ème République.
En Tunisie, rien de
cela n’est arrivé. Aucun honneur n’a été
sauvé si ce n’est celui des
« collaborationnistes » et l’actuel
Premier Ministre Beji Caid Essebsi a
raté son rendez-vous avec l’Histoire,
lui qui n’a jamais été Premier ministre
sous son « Bourguiba » ni Ben Ali…et qui
rêvait de l’être.
Fallait-il
s’attendre à une vraie libération ? Pas
vraiment car si la Tunisie a connu un
moment exceptionnel de son Histoire,
elle n’a pas produit jusque-là des
hommes et femmes exceptionnels. Qu’ils
soient politiques, intellectuels,
journalistes…etc, la société tunisienne
produit des hommes et femmes d’une
qualité moyenne. Voir médiocre. Et la
médiocrité ne pourra produire que la
médiocrité.
Faut-il en vouloir
aux masses ? Pas vraiment. Car en France
aussi, sous Pétain, les masses se
distinguaient par leur servitude. Elles
se massaient toutes pour chanter
« Maréchal nous voilà » quand les masses
tunisiennes chantaient « vive Ben Ali ou
Ben Ali 2014 ».
En France, c’était
de Gaulle les libère de leur servitude.
Malraux s’était exclamé ironiquement :
« j’ai quitté la France en laissant 40
millions de Pétainistes , au retour de
de Gaulle, j’ai retrouvé 40 millions de
Gaullistes ». En Tunisie, tous ont
retourné leurs vestes comme en Tunisie.
Tous sont devenus des résistants de la
première heure le 15 janvier 2011. Le 13
janvier 2011, la page Facebook des fans
de Ben Ali comptait 280 000 fans qui se
sont tous désinscrits de la page le 14
janvier 2011.
Le Général ne se
faisaient pas d’illusions quand il
traitait les Français de « veaux » et
quand il regrettait leur démission face
à la dictature de Pétain.
Justement, il nous
a manqué en Tunisie des hommes que notre
société est incapable de produire encore
mais qu’elle devrait le faire : des
hommes et femmes de la trompe de Gaulle,
de Malraux, de Mauriac, de Jean Moulin.
La liberté
ou "qu'ils crèvent"...
Dans l’attente, il
reste un dernier carré de résistants qui
sera désormais alimenté par ceux et
celles de l'ancienne génération qui ne
s'identifient pas dans la Tunisie
d'aujourd'hui ou des nouvelles
générations qui tâtonnent aujourd’hui,
se cherchent des missions, voudront en
finir avec ce « système » pourri,
refusent de continuer à vivre en rampant
ou en pleurant devant ce mur de
lamentation collectif qu’est devenue la
Tunisie.
Il reste un dernier
carré qui sera alimenté par tous ceux et
celles qui voudront prendre un
rendez-vous avec l’Histoire un jour et
avoir la gloire à leurs chevets. Car la
Tunisie de 2020 ou 2030 se dessine
aujourd’hui.
Mais désormais, il
ne faut plus militer pour la liberté
pour tous mais la liberté pour tous ceux
et celles qui voudront en avoir et payer
le prix pour.
Ceux qui se
complaisent dans la servitude, ceux qui
ne voudront rien faire pour la Tunisie,
quand ils tomberont, qu’ils crèvent.
Amira Aleya:
un des derniers et premiers résistants
(L'historien Amira Aleya passera ce soir
sur Aljazeera à 20h45)
Amira Aleya Sgair
est un des meilleurs historiens
tunisiens, et un de ceux qui composent
ce dernier carré de résistants. Son
dernier texte.
إعلان حالة الطوارئ أو
الإجهاز على الثورة
قامت الثورة ضد
الاستبداد، ضد حكم البوليس و
القضاء المطوّع ، ظننا أنّ الشعب
استعاد حقه في التعبير عن رأيه و
حريته في المطالبة بحقوقه عن طريق
الكلام و النشر و التظاهر و
الاجتماع و الاعتصام ، ظننا أنّ
ذالك أصبح مكسبا من مكاسب الثورة
،بل أعز مكسب فيها حتى تستكمل
البقية . لكن هاهي حكومة السّبسي
و المبزع تعلن انّها ستحكمنا
بقانون الطوارئ بداية من غرة أوت
.لماذا ؟ هل هنالك ما يهدّد أمن
البلاد ؟ هل هنالك ما يهدّد حرية
الناس ؟ لا شيء في الواقع... ليس
هنالك ما يسوّغ ذلك الاّ في حالة
واحدة وهي انّ مخابرات دولتنا
العزيزة تعلم مسبقا انّ أحداثا
جليلة سوف تقضّ مضاجعنا في القادم
من الأيام و انّ لها من القرائن
على ذلك . و حتى ان صحّ هذا
الافتراض لا يمكن بايّة حال تقييد
حريتنا في الاجتماع أو التعبير أو
التظاهر أو الإضراب بقرار من وزير
الداخلية أو وزير الدفاع ، هنالك
منظمات المجتمع المدني ،هنالك
أحزاب ، هنالك تونسيون كثيرون
حريصون على سلامة وطنهم و خاصة هم
حريصون على أن تتواصل ثورتهم
لتحقق أهدافها هم أحرص من الحكومة
ذاتها في ضمان أمن الناس و أمن
الوطن و من المفروض أن تستشير
حكومتنا الموقرة كل هؤلاء قبل
اتخاذ هذا الأمر الخطير في إعلان
حالة الطوارئ .أنا شخصيا أسيء
الظن في اتخاذ هذا القرار بهذا
الاستخفاف بقوى الشعب الحية و
أأمل أن تكذبني الأيام القادمة في
ما أتوجّسه من تآمر على الثورة .و
ستخبرنا الأيام ما كنا نجهل .لكن
لا عذر لنا إن لم نقف ضد هذا
الأمر و نطالب بالتراجع فيه و
نطالب الدولة و بالتعاون الصادق
مع أحزاب البلاد و منظماتها في
التيقظ الواعي و المسؤولية
الرفيعة في ضمان الاستقرار و
ترشيد التعبير السياسي أو
الاجتماعي لأنه لا يمكن ضمان
انتخابات ديمقراطية و حرة و نزيهة
في إطار قانون مقيّد للحريات و
سيف معلّق على رقاب البشر .أملي
أن تعود الحكومة إلى رشدها و أن
يستفيق الناس لما يُدبّر لهم .
عميرة عليّه الصغيّر –مؤرخ جامعي
Amira Aleya Sghaier selon wikipédia
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