Soutenir la lutte des prisonniers
détenus dans les geôles sionistes
« Nés libres, nous
le resterons » (13)
Rim al-Khatib
Vendredi 10 mai
2013 Mai
2013 - N° 13
Les prisonniers
jordaniens détenus dans les geôles
de l’occupation mènent la grève de
la faim illimitée pour réclamer
l’attention de la part des autorités
jordaniennes, dont des visites
médicales régulières et surtout des
efforts de la part du gouvernement
pour les libérer. Depuis le 2 mai,
le dirigeant résistant Abdallah
Barghouty (condamné à 67 perpétuités
), d’origine palestinienne et
détenant un passeport jordanien,
participe également à cette lutte.
Aussitôt après avoir annoncé sa
participation alors qu’il est détenu
dans la prison de Gilboa, les
autorités carcérales l’ont isolé
dans une cellule individuelle. Dans
une lettre envoyée à la presse, les
prisonniers jordaniens réclament
également la vérité sur le sort de
dizaines de Jordaniens disparus dans
les geôles de l’occupation sioniste
et les corps des martyrs que l’Etat
de l’occupation confisque jusqu’à
présent. Le comité jordanien de
soutien aux prisonniers affirme que
27 jordaniens sont détenus par les
forces de l’occupation, et qu’il y a
29 « disparus ».
Les prisonniers
égyptiens détenus dans les prisons
de l’occupation, et dont le nombre
s’élèverait à 56 prisonniers,
menacent d’entamer la grève de la
faim, pour réclamer leur libération.
Parmi eux, se trouvent plusieurs
enfants, selon le président de
l’association égyptienne pour les
droits de l’homme, Mahmoud Badawi.
Les prisonniers égyptiens se
plaignent du désintérêt des
autorités égyptiennes envers leur
sort, au moment où les sionistes,
dont le père du soldat Shalit,
organisent des manifestations pour
faire libérer l’espion sioniste
Tabarin, détenu dans les prisons
égyptiennes.
I - Abolir la détention «
administrative »
Le prisonnier Daoud
poursuit la grève illimité de la
faim, pour protester contre son
arrestation et sa condamnation dans
les mêmes termes qu’avant sa
libération, dans l’opération
d’échange d’octobre 2011. Il avait
été arrêté pour la première fois en
2004, et condamné à 36 ans de
prison. Libéré dans le cadre de
l’échange avec le soldat Shalit, il
a été de nouveau arrêté le
13/2/2012.
Le prisonnier Ayman Issa Mohammad
Hamdan, 30 ans, de Bethlehem, a
entamé la grève illimitée de la faim
pour protester contre la détention «
administrative », et ce à partir du
28 avril 2013. Ayman est détenu
depuis le 21 août 2012, sans aucune
condamnation ou accusation précise.
2 – Libérer les prisonniers malades
Nombreux sont les prisonniers dont
l’état de santé s’est détérioré
depuis leur arrestation, à cause des
conditions insalubres et inhumaines
de leur détention. D’autres
prisonniers, blessés au cours de
leur arrestation, n’ont pas été
correctement soignés par les
autorités de l’occupation. Ils
subissent des amputations des
membres blessés, après plusieurs
mois de négligence. D’autres encore
furent arrêtés et détenus, alors
qu’ils étaient malades, et étaient
suivis par des médecins, et
prenaient des remèdes. L’occupant
les a privés des visites médicales
et des remèdes. Leur état de santé
s’est alors détérioré. La «
communauté internationale » et les
associations prétendant défendre les
droits de l’homme n’ont jamais
condamné la négligence médicale
intentionnelle des autorités de
l’occupation envers les prisonniers
palestiniens. Depuis des dizaines
d’années, les associations de la
solidarité avec les prisonniers
lancent des appels pour sauver tel
ou tel prisonnier malade, mais en
vain ! Le monde est sourd quand il
s’agit de la Palestine, et plus
particulièrement des résistants
prisonniers palestiniens détenus
dans les geôles de l’occupation. Des
dizaines de prisonniers malades sont
décédés en prison ou juste après
leur libération, souvent précipitée
d’ailleurs, pour ne pas en supporter
les conséquences. Des nouvelles
récentes en provenance des prisons
signalent que les autorités
carcérales réclament à présent que
les prisonniers paient eux-mêmes le
prix des interventions chirurgicales
nécessaires, voulant faire payer au
maximum le prix de l’occupation au
peuple palestinien lui-même.
Les prisonniers malades détenus dans
la prison de Ramlé, dans la pièce
qui tient lieu d’hôpital : 1 - Nahed
Faraj al-Aqra’, 41 ans, prisonnier
depuis juillet 2000. Ses deux jambes
ont été amputées par manque de soins
de sa jambe droite, blessée au cours
de son arrestation. 2 – Riad
Dakhlallah Ammour, 42 ans, arrêté en
mai 2003, condamné à 11 perpétuités.
Il est cardiaque, et souffre de
plusieurs maux. 3 – Mahmoud Mohammad
Salmane, 50 ans, cardiaque. 4 – Amir
Farid Yasin Assaad, détenu depuis
décembre 2011. Il est semi-paralysé
depuis un accident de voiture en
2005. 5 – Son frère Mohammad Assaad,
arrêté en décembre 2011. Son état de
santé nécessite des soins réguliers
puisqu’il souffre d’une maladie
touchant les vaisseaux sanguins.6 –
Uthman Khalili, 32 ans, détenu «
administratif » depuis juillet 2012,
paralysé après avoir été victime des
forces de l’occupation, avant son
arrestation. 7 – Mansour Abdul Aziz
Mawqada, 41 ans, détenu depuis
juillet 2001. Handicapé par une
semi-paralysie et plusieurs graves
maladies. 8 – Samer Ali Daoud
Uwaysat, 28 ans, blessé par balles
au dos. Il subit une intervention
chirurgicale où le foie et une
partie des intestins sont enlevés. 9
– Khaled Jamal Shawish, 41 ans,
arrêté en 2007 et condamné à
plusieurs perpétuités. Semi-paralysé
depuis qu’il a été blessé par balles
au cours de la bataille de Ramallah
en 2002. 10 – Salah Eddine Titi, 21
ans, détenu depuis février 2013.
Malade de naissance, il a subi
plusieurs interventions
chirurgicales avant son arrestation.
11 – Ahmad Mahmoud Awad, 20 ans,
attend d’être opéré à cause des
divers maux dont il souffre. 12 –
Ayman Taleb Abu Sitta, 41 ans,
arrêté en 1994, il a été récemment
opéré. 13 – Mu’tazz Ubaydu, arrêté
en avril 2013, blessé il y a deux
ans par les forces de l’occupation,
son état de santé est grave. 14 –
Salah Mohammad Ali Hussayn, 42 ans,
arrêté depuis décembre 2012, souffre
de plusieurs fractures dans sa jambe
gauche.
L’état de santé de Mu’tassem Raddad
de Tulkarm s’est une fois de plus
détériorée. Le mouvement du Jihad
islamique a appelé à des
manifestations dans la ville de
Tulkarm, pour réclamer sa libération
et celle de tous les prisonniers
malades. Par ailleurs, 14
prisonniers gravement malades sont
détenus dans la prison de Ascalan,
selon le prisonnier Nasser Abou
Hamid.
3 – Arrestations et condamnations
Le parlement de l’entité coloniale,
appelé Knesset, a prolongé la loi
permettant de condamner les détenus
palestiniens « pour causes
sécuritaires » en leur absence, et
autorisant le Shabak de garder au
secret les prisonniers palestiniens,
sans possibilité de consulter leurs
avocats, pendant une longue période.
L’occupation a prolongé, pour la
quatrième fois, la détention du
prisonnier Assaad Izzidine, frère du
prisonnier récemment libéré Jaafar
Izzidine, de Arraba (Jénine). Assaad
n’a nullement été condamné. Il fut
arrêté par vengeance à cause de son
frère qui a mené la grève de la faim
et obtenu sa libération.
Deux professeurs de Naplouse ont été
arrêtés : dr. Issam Achkar et dr. Mustafa Shannar, tous les deux
professeurs à l’université al-Najah.
Le résistant Salam Zaghl, qui avait
poignardé un colon devant le barrage
de Zaatara, a été emmené, blessé par
balles, à un hôpital à l’intérieur
de l’entité coloniale. Les forces de
l’occupation ont interdit à l’avocat
du club des prisonniers de le
rencontrer. Les informations
récentes font état de la
détérioration de son état de santé.
Le prisonnier libéré qui avait mené
une grève de la faim pendant deux
mois pour protester contre sa
détention « administative », Youssef
Shaabane Yassine, a été arrêté dans
son village Anin, près de Jénine.
La résistante détenue dans les
prisons de l’occupation, Hiba Bdeir,
27 ans, de Bethlehem, arrêtée au
mois d’avril dernier, a subi
plusieurs formes de torture lors de
son interrogatoire, dont la
privation de sommeil pendant de
longues journées. Emmenée à la
prison de Ascalan, elle fut privée
de ses médicaments et a dû subir un
interrogatoire continu pendant 7
jours. 13 prisonnières sont toujours
détenues : Lina Jarbouni, Salwa
Hassan, Alaa Jubaa, Hadeel Abou
Turki, Asmaa Batrane, In’am Hassanat,
Nawal Saadi, Mouna Qaadan, Alaa Abou
Zaytoun, Intissar Sayyad, Nuhayl
Abou Aycha, Hiba Rizk et Hiba Bdeir.
L’occupant a arrêté à Qalqylia le
prisonnier libéré Usama Zahran, 16
jours après que les services
sécuritaires de l’Autorité
palestinienne l’aient libéré de la
prison de Junayd, où il a été détenu
36 jours pour « appartenance au
mouvement du Jihad islamique », et a
arrêté le prisonnier libéré Fadi
Moussa Ghunaymat, 30 ans, dans le
bourg de Sourif, province
d’al-Khalil.
Le prisonnier et résistant Darrar
Abou Sissi, enlevé en Europe par les
services de renseignements sionistes
pour appartenance au Hamas, est
toujours isolé dans les geôles de
l’occupation. Son isolement vient
d’être renouvelé pour 6 mois
supplémentaires, afin de permettre
au Shabak de mener des
interrogatoires au moyen de la
torture.
4 – Libération
Les résistants et cadres dirigeants
du mouvement du Jihad islamique,
Tareq Qaadan et Jaafar Izzidine, de
la ville de Arraba (Jénine) ont été
libérés suite à la grève de la faim
de 93 jours qu’ils avaient menée
contre la détention « administrative
». Ils ont été accueillis au village
de Arraba par une foule enthousiaste
qui a décidé que seule la lutte et
les sacrifices consentis pouvaient
mener à la liberté. Les deux
résistants avaient accepté la
promesse faite par le tribunal de
l’entité coloniale que leur
détention ne serait plus renouvelée
après le 8 mai et qu’ils seraient
libérés. A leur sortie de prison,
ils ont annoncé que la situation des
prisonniers va de pire en pire, et
que la répression s’accentue et que
les prisons assisteront dans les
prochains jours à de nouvelles
luttes des prisonniers.
Le combattant fait prisonnier, Hazem
Titi, cadre des Saraya al-Quds
(branche armée du Jihad islamique) a
été libéré après 10 ans et demi de
détention. Il avait subi des
interrogatoires dans la prison de
Petah Tikva, pendant 55 jours, puis
transféré dans la plupart des
prisons sionistes. Il fut interdit
de visites familiales pour « raisons
sécuritaires ».
Après 6 ans de détention,
l’occupation a décidé de libérer le
député résistant Jamal Tirawi. Le
tribunal sioniste a finalement
décidé que les six années de
détention du député n’étaient pas «
justifiées », alors qu’il avait été
accusé de diriger les Brigades des
martyrs d’al-Aqsa (branche militaire
du Fateh). Jamal Tirawi avait été
arrêté en 2007, dans le camp Balata,
près de Nablus.
5 – Statistiques
Les forces de l’occupation mènent,
depuis plusieurs mois, une campagne
de répression et d’arrestations de
la population maqdisie qui a décidé
de s’opposer aux mesures de
judaisation de la capitale
arabo-musulmane de la Palestine.
Dans son rapport, le centre
d’informations de Wadi Helwa a
signalé que l’occupant a arrêté une
centaine de personnes au cours du
mois d’avril. Les arrestations ont
eu lieu dans les quartiers de
Issawiya, la ville ancienne, Selwan,
Sour Baher et At-Tour. 25 enfants
ont été arrêtés, dont certains à
peine âgés de 13 ans, dans Issawiya.
Des femmes ont également été
arrêtées, dont Inaam Kalamblo,
toujours arrêtée dans la prison de
Ramlé, Ayda Sidawi et Hiba Tawil.
6 - Mémoires
Le comité pour les libertés, les
prisonniers et les martyrs, issu du
comité de suivi des masses arabes,
dans la Palestine occupée en 1948, a
décidé de mener un travail de
recherches et de documentation sur
l’histoire des martyrs et du
mouvement national des prisonniers
et des blessés. Il a annoncé, après
une réunion regroupant plusieur
écrivains et chercheurs, sa décision
de rassembler les œuvres écrites par
les prisonniers. La recherche prévue
commencera à partir de l’occupation
britannique de la Palestine.
Elle s’appelle Khadija fe’i, elle
est âgée de 74 ans. Elle participe
régulièrement aux rassemblements de
soutien aux prisonniers en lutte,
devant le siège de la Croix-Rouge à
Gaza, portant la photo d’un
prisonnier, qui n’est pas son fils.
Elle est la plus ancienne
prisonnière de la prison de Saraya,
à Gaza sous occupation, puisqu’elle
fut arrêtée en 1970. Elle raconte :
j’ai été détenue dans la prison de
Saraya pendant 5 ans, j’avais 30
ans. J’ai été torturée et insultée.
Nous faisions face à la lie de
l’humanité. Nous avons alors décidé
de mener la grève de la faim, pour
faire cesser leurs pratiques
inhumaines, et nous étions disposées
à aller jusqu’au martyre. Nous
avions réussi à mettre fin à
beaucoup de leurs pratiques, mais la
torture comme les brûlures et les
coups ont continué ». Elle se sent
toujours fière lorsqu’un prisonnier
parvient à sa libérer, grâce à la
grève de la faim. Elle dit : la
grève de la faim est une arme
efficace, elle est plus puissante
que les balles parce qu’elle
contraint un gouvernement en entier
à entendre un individu enfermé entre
quatre murs.
Elle fut longtemps exilée de la
bande de Gaza, par décision de
l’occupation. Mais en 2005, elle
revient, en sautant par-dessus le
mur de séparation construit entre
l’Egypte et Gaza. Elle dit « lorsque
j’ai sauté par-dessus ce mur et suis
rentrée à Gaza, j’ai senti que je
suis libre et que j’ai vaincu
l’occupation une fois de plus. La
terre de Palestine est ma patrie,
j’y ai tous mes souvenirs.
Manifestations
en Palestine 48 en soutien aux prisonniers
Plusieurs
dizaines de militants actifs,
appartenant à plusieurs partis
politiques, ont participé à des
manifestations et rassemblements
à l’intérieur des villes situées
dans le « Triangle » et devant
la prison de Meggido, en
solidarité avec les prisonniers
palestiniens et leurs luttes.
L’initiative est partie de la
ville occupée de Yafa, où les
militants ont organisé une
chaîne humaine avec pour
objectif d’atteindre la prison
de Meggido, avec pour principal
mot d’ordre : « la voie de la
résistance est le seul moyen de
votre libération ». Les
militants ont salué la famille
du prisonnier Karim Younes, du
village de ‘Ara, doyen des
prisonniers palestiniens.
Dans la ville de Tulkarm, plusieurs
rassemblements ont eu lieu en
soutien au prisonnier Mu’tassam
Raddad, prisonnier gravement
malade, et pour exiger la
libération des prisonniers
malades. De même, les
prisonniers du mouvement du
Jihad islamique ont réclamé,
dans un communiqué, la
libération du prisonnier
Mu’tassam, et lancent un appel
pour faire libérer tous les
prisonniers malades.
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