Opinion
Ben Laden est mort !
Ah bon ! Mais depuis quand ?
René Balme
Mardi 3 mai 2011
L’annonce de la mort de
Ben Laden a comblé de joie le bon peuple américain en
liesse. Ainsi donc, l’ennemi public N°1 de l’axe du bien et de
nos « démocraties » occidentales s’est fait cueillir comme un
débutant... si l’on en croit la presse nationale et
internationale au diapason qui récite et recopie les dépêches
d’agence. Et publie aussi des photos truquées, ainsi que nous le
rapporte
La Dépèche, reprenant un information publiée par l’AFP.
Sans doute pour rendre crédible cette annonce qui tombe a point
nommé pour Obama dont la popularité s’était quelque peu effritée
ces derniers temps. Que ne feraient pas les
Bilderberg et autres
Council on Foreign Relations ou CFR pour garder la
mainmise sur les USA et accessoirement le Monde.
Montage de deux photos dont celle présentée comme étant celle de
ben Laden mort AFP
Personne pour se poser la question de la
véracité des faits en ce 2 mai 2012, d’autant que les restes du
défunt n’ont pas été exhibés,
mais jetés à la mer (!) ont affirmé plusieurs médias
étatsuniens. Et l’on nous a bien fait comprendre que nous
devions croire la version officielle donnée par la Maison
Blanche qui annonçait, sans rire : « justice est faite... ».
Pour Obama, la justice consiste a dégommer et à flinguer puis à
se débarrasser du corps, devenu gênant, mais non pas à juger.
Cette justice expéditive qui a toujours fait la réputation de
l’autoproclamée « première démocratie au monde » a fait des
émules, il est vrai. Les morts sont moins bavards que les
vivants... et moins encombrants.
France Inter, qui se veut être de
plus en plus la « voix de son maître » n’a pas failli à sa
réputation et a, depuis très tôt le matin - et jusqu’à très tard
le soir n’en doutons pas - diffusé la seule, l’unique et la vrai
information : « Les forces spéciales américaines ont échangé
des tirs et Ben Laden est tombé sous les balles américaines ».
Alléluia, le jour même de la canonisation de
Jean-Paul II, innocemment envoyé au Vatican en 1978 pour y
être « élu » pape – et terminer le boulot que l’on sait - la
nouvelle revêt une signification qui va au-delà du politique.
Canonisation par le Vatican du côté des bons, les catholiques,
et liquidation par les USA du côté des méchants, les musulmans.
Le message est clair et doit être imprimé dans tous les cerveaux
de la planète. La presse est priée de relayer, ad nauseam
l’info sous peine de se faire traiter de conspirationniste et,
pire encore, de négationniste.
Pour avoir été de ceux qui ont fortement
critiqué la version officielle du 11 septembre, j’en sais
quelque chose ; mais cela ne m’empêchera nullement de
m’interroger sur la liquidation de Oussama ben Laden, à un
moment qui, curieusement, semble être excellent pour Obama mais
aussi pour d’autres.
En outre, que les services secrets
américains aient mis 10 ans pour localiser l’ennemi N°1 ne
semble poser de problème à personne tant il est reconnu par tous
les « spécialistes » en Al-Qaida et autres consultants en
terrorisme réunis pour l’occasion que les montagnes
d’Afghanistan et celles du Pakistan sont impénétrables. Tout le
monde le sait bien et nous devons nous en persuader, nous,
pauvres quidams qui ne connaissons rien à la difficulté de
géolocaliser un individu en ce XXIème siècle.
Une page est tournée. La succession est
ouverte nous ont rabâchés les médias, toute cette journée.
Gageons que le prochain ennemi N°1 soit plus ignoble encore que
Oussama ben Laden si tous ceux qui ont décidé de nous tenir en
haleine pendant les dix prochaines années veulent demeurer
crédibles.
Dans le domaine de la surenchère, existe-il
un seuil au delà duquel l’on est appelé à se tordre de rire
plutôt que de terreur ?
La question reste posée.
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