Tunisie
Étonnante
opposition ...
et étonnants journalistes !
Rachid Barnat
Samedi 26 octobre 2013
Encore un
"consensus" de concert de jubilation
cette fois-ci, de la part de
l'opposition, de l'UGTT, de l'UTICA, de
l'Ordre des avocats, de la Ligue des
droits de l'homme ... même des
journalistes pour crier victoire
et pavoiser sur les plateaux TV et sur
les ondes des radios que Ali Larayedh
ait enfin daigné accepter de "promettre"
qu'il démissionnera !
Mais à quel prix ? De concessions en
reculades, l'opposition et la société
civile ont renoncé à toutes leurs
exigences après l'odieux assassinat de
Chokri Belaïd, qui étaient :
- la dissolution de
LPR,
- la démission du gouvernement,
- la dissolution de l'ANC,
- la nomination d'un gouvernement
restreint de technocrates,
- la nomination d'un comité d'experts
pour finir la rédaction de la
constitution,
- la reconduction de l'ISIE,
- la suspension des nominations
partisanes d'Ennahdha dans
l'Administration,
- la révision de toutes les nominations
déjà faites ....
Pire encore, au
prix du sang de tunisiens morts et
sacrifiés sur l'autel d'Ennahdha !
Faut-il rappeler les assassinats
politiques de Lotfi Naghedh, de Chokri
Belaid, de Mohamed Brahmi ... ; le
massacre de nos soldats mutilés par les
mines antipersonnel posées par les
enfants de Ghannouchi et ceux qu'ils ont
tués, émasculés et décapités au mont
Chaâmbi et ailleurs; les policiers
qu'ils ont égorgés, tués; les gendarmes
qu'ils ont assassinés lâchement ...
conformément à la doctrine des "Frères
musulmans" établie par
Sayed Qotb qui considère les forces
de l'ordre républicain comme "tâghoût"
(Satan), et comme tel leur élimination
est "halal" !
Or tous ces crime perpétrés par ceux que
les tunisiens appellent les "salafistes"
ne sont en fait que l'œuvre des
"enfants" de Ghannouchi porteurs d'une
"culture nouvelle", bras armés de son
parti et dont la responsabilité en tant
que gouvernant sont à l'actif d'Ali
Larayedh en tant que ministre de
l'intérieur et en tant que premier
ministre !
Crimes qui auraient fait tomber autant
de ministres et de gouvernements dans
les pays démocratiques !
Et cet homme autiste, avec arrogance
continue pourtant de refuser tout
dialogue, tout accord, toutes conditions
... de tous les intervenants et
intermédiaires pour sortir la Tunisie de
la crise politique dont il porte
l’entière responsabilité !
Il aura fallu 7
nouveaux meurtres pour qu'enfin Ali
Larayedh daigne promettre de
démissionner !
Et l'opposition ainsi que de nombreux
journalistes de dire "ouf" et de crier
victoire ... oubliant toutes
leurs concessions et leurs renoncements
à leurs conditions du départ faites
suite à l'assassinat de Chokri Belaid le
6 février 2012 ! Étonnant non ? !
Une telle euphorie, pour une simple
"promesse de démission" ... est grotesque
Une fois de plus, la fermeté de
Ghannouchi et celle de son gouvernement,
malgré tous leurs crimes à tous les
niveaux ... a triomphé d'une opposition
... tout compte fait, bonne fille !
Dommage pour les Tunisiens ! Tous leurs
efforts pour se débarrasser de la
racaille ont été bradés par une opposition
trop laxiste !
L'opposition n'a rien à espérer d'une
reprise du dialogue national, où elle se
fera à nouveau mener
en bateau par Ennahdha. Elle doit se
ranger du côté du peuple tunisien et
crier haut et fort « Game Over » ! Car
de courir après Ennahdha pour dialoguer
et admettre le maintien de l'ANC, cela
équivaut à une nouvelle prorogation de
la légitimité du parti majoritaire qui
y siège !
Or la légitimité et la majorité ne sont
pas indéfinies !
Ce que Béji Caïd Essebsi dit et redit en
confirmant clairement que tous les
constituants et ceux sortis de leur rang
pour diriger le gouvernement et la
présidence de la République n'ont plus
aucune légitimité pour
cause de dépassement du mandat électoral
... caduque depuis le 23 octobre 2012 !
Les Tunisiens
doivent rester vigilants et ne pas
oublier que tant que l'ANC ne sera pas
dissoute ... le cirque des "frères"
nahdhaouis reprendra de plus belle, car
plus que jamais ils revendiqueront leur
"légitimité" et leur "majorité",
devenues éternelles pour eux depuis que
l'opposition leur a prorogé leur
légitimité et ce contre la volonté du
peuple tunisien, en leur accordant une
"légitimité consensuelle" !
Entendez par là que leur "majless
echoura" (conseil religieux jouant le
rôle de conseil d'Etat) restera toujours
maître de TOUT !
Puisque le gouvernement "neutre", ultime
condition posée à Ghannouchi et que
finalement Larayedh semble avoir accepté
... au prix de 7 assassinats dans les
rangs des forces de l'ordre ... sera
sous contrôle des faucons d'Ennahdha !
Et voilà comment une fois de plus
Ghannouchi donne le change à une
opposition qu'il roulera à nouveau dans
la farine !
Bien joué
Ghannouchi !
Il ne reste aux
Tunisiens que de persévérer dans leur
demande de dissolution de la
catastrophique ANC, source de tous leurs
problèmes et de faire valoir la fin du
mandat électoral accordé aux
constituants, fini depuis le 23 octobre
2012 !!
La légitimité du peuple reste au dessus
de tout, nous répètent à loisir tous les
hommes politiques, tous partis confondus
!
Alors au peuple de
faire valoir sa légitimité !
Rachid Barnat
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