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L'EXPRESSIONDZ.COM
DES ONG ACCUSENT
« Israël accentue la séparation
entre Ghaza et la Cisjordanie »
R.I
Jimmy Carter - Photo: Paul Connors/AP
Mercredi 17 juin 2009
L’ancien président américain est arrivé hier à Ghaza au moment
où des ONG relevaient que l’Etat hébreu s’emploie à approfondir
la séparation entre les deux territoires palestiniens.
L’ancien président américain Jimmy Carter a dénoncé le blocus
israélien imposé à la bande de Ghaza et déploré la dévastation
causée par l’agression israélienne de décembre-janvier contre le
territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas.
M.Carter, arrivé à Ghaza dans la matinée par le terminal d’Erez
en provenance d’Israël, doit aussi évoquer lors de sa visite le
sort d’un soldat israélien détenu dans ce territoire depuis près
de trois ans. Il s’est rendu sur des sites détruits par
l’offensive israélienne entre décembre et janvier qui a fait
plus de 1400 morts selon les Palestiniens et visité notamment
une école américaine totalement détruite dans un raid aérien
israélien. «Je suis très affecté. Je dois retenir mes larmes
en voyant la destruction qui a été infligée à votre peuple»,
a-t-il déclaré. «Je suis venu à l’Ecole américaine. Elle
éduquait vos enfants, elle était financée par mon pays et je
constate qu’elle a été délibérément détruite par des bombes
larguées par des F-16 fabriqués dans mon pays. Je me sens en
partie responsable pour ce qui s’est passé et tous les
Américains et les Israéliens doivent avoir le même sentiment»,
a-t-il ajouté. «Ce n’est pas bien de voir cette destruction,
mais ce n’est pas bien non plus de voir des roquettes tomber sur
Sdérot (dans le sud d’Israël). Toute cette violence doit cesser»,
a-t-il encore dit. M.Carter s’est ensuite entretenu à Ghaza-ville
avec des responsables de l’Unrwa, l’agence de l’ONU d’aide aux
réfugiés palestiniens. Il a déploré le blocus imposé par Israël
à la bande de Ghaza, où la situation humanitaire est décrite
comme alarmante par des ONG humanitaires internationales. «Tragiquement,
la communauté internationale reste trop souvent indifférente aux
cris de détresse, et les citoyens de Palestine sont traités
comme des animaux plutôt que des êtres humains», a-t-il dit.
Affirmant que «1,5 million de personnes (la population de la
bande de Ghaza) sont privées des besoins élémentaires de la vie»,
il a assuré que «jamais dans l’Histoire une aussi grande
communauté n’a été brutalement dévastée par des bombes et des
missiles et ensuite privée des moyens de s’en remettre». Par
ailleurs, deux ONG israéliennes ont affirmé hier qu’Israël rend
pratiquement impossible pour les habitants de la bande de Ghaza
de s’installer en Cisjordanie même pour des raisons
humanitaires. Les difficultés pour les habitants de la bande de
Ghaza de déménager en Cisjordanie, faute d’autorisation
israélienne de quitter le premier territoire, sont bien connues,
mais les deux ONG ont pour la première fois rendu public un
document gouvernemental israélien officialisant ces
restrictions. «Cette procédure constitue une escalade de la
politique israélienne de séparation entre Ghaza et la
Cisjordanie», affirme Joël Greenberg du Centre Hamoked, une
ONG pour la défense des droits de l’Homme. «Israël empêche
les habitants de la bande de Ghaza de déménager vers la
Cisjordanie, sous des prétextes sécuritaires et politiques»,
a-t-il dit lors d’une conférence de presse conjointe avec le
Centre Gisha pour la liberté de mouvement. Dans la pratique, «la
procédure censée limiter la réinstallation en Cisjordanie en
provenance de Gaza aux cas dits "humanitaires" ôte toute
signification au terme "humanitaire"», ont affirmé les deux
ONG dans un communiqué.
Elles basent leurs conclusions sur un document gouvernemental
israélien, obtenu en réponse à une demande de Hamoked,
justifiant les raisons pour lesquelles Israël rejette les
demandes de réinstallation d’habitants de la bande de Ghaza
depuis la prise de pouvoir par le mouvement islamiste Hamas dans
ce territoire il y a deux ans. Selon ces ONG, ces directives
répondent à une politique destinée à encourager le relogement de
Palestiniens de la Cisjordanie vers la bande de Ghaza et non pas
l’inverse. «Des familles qui ne peuvent pas vivre ensemble en
Cisjordanie sont forcées de déménager à Ghaza, même si leurs
maisons, leurs proches et leurs amis se trouvent en Cisjordanie»,
disent ces ONG. «Pour Israël, la bande de Ghaza est comme un
trou noir, on y jette des Palestiniens et on ne s’en occupe plus»,
a déclaré Yadim Elam, un avocat de Gisha.
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Publié le 17 juin 2009 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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