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Afif
Safieh : « Nous sommes des agents de paix »

Afif Safieh - Photo inminds.com
Jeudi 29 novembre 2007
Afif Safieh, ambassadeur de
l’OLP, membre de la délégation palestinienne à la conférence
d’Annapolis, s’explique.
Envoyé spécial.
Pour Afif Safieh, membre de la délégation palestinienne à la
conférence, par ailleurs ambassadeur de l’OLP aux États-Unis,
« le document qui a été signé est satisfaisant. Cette
conférence nous introduit dans cette phase finale que
j’appellerai le début de la fin. Jusqu’à maintenant on a eu
plus de processus que de paix, c’est vrai. On a eu un processus
durable au lieu d’une paix permanente. Il y a un mois,
Condoleezza Rice a dit que la création d’un État palestinien
était un intérêt national américain. Pour les Israéliens,
c’est un devoir, une obligation morale et éthique. Parce
qu’eux, plus que quiconque, savent le prix que nous avons payé,
individuellement et collectivement, pour la création d’Israël.
Il était supposé être une réponse à la question juive.
Aujourd’hui, nous sommes les juifs des juifs. Et nous sommes une
question qui attend une réponse. La réponse de la communauté
internationale n’est pas qu’il y a un peuple de trop mais un
État de moins qu’il nous faut créer. On a, avec cette conférence,
déclenché une dynamique importante pour la création de cet État. »
Revenant sur les difficultés d’élaboration du document présenté,
il souligne que « la négociation n’est pas un exercice
facile ni de séduction mutuelle. Dans les premières versions qui
nous ont été présentées, il y avait quelques pièges. Or, il
faut travailler dans la confiance. Le document signé est un
document avec lequel les trois parties se sentent à l’aise et
je crois qu’on aurait pu débuter par-là. On parle de
rencontres Olmert-Abbas toutes les deux semaines, une réunion est
prévue le 12 décembre. Le jour J est prêt. Ce sont les
optimistes qui font l’histoire, pas les pessimistes et les
sceptiques. »
Soulignant que la partie palestinienne a été à l’origine
des invitations faites à des pays comme l’Inde, l’Afrique du
Sud ou le Brésil et encore à des pays méditerranéens et européens
au-delà des membres du Conseil de sécurité, Afif Safieh, précise :
« Il n’y a évidemment aucune garantie que nous réussissions.
Nous avons été constructifs au-delà de ce que les autres
attendaient. Nous sommes des agents de paix parce que c’est dans
notre intérêt national collectif. »
Propos recueillis par P. B.
© Journal l'Humanité
Publié le 30 novembre avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
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