Opinion
En défense de BDS
Pierre-Yves Salingue
Jeudi 29 juillet 2010
L’appel BDS (Boycott - Divestment - Sanctions), lancé le 9
juillet 2005 par 171 organisations palestiniennes, aurait du
être le vecteur d’une réorientation et d’une remobilisation du
mouvement de soutien sur des bases politiques claires. Cet appel
affirme l’unité du Peuple palestinien, son droit à
l’autodétermination et pose trois revendications majeures : la
fin de l’occupation et de la colonisation des terres arabes et
le démantèlement du mur ; l’égalité des droits des Palestiniens
vivant en Israël ; le droit au retour des réfugiés dans leurs
foyers.
Pour un mouvement de
solidarité confronté à la crise de stratégie du mouvement
national palestinien, c’était une lueur d’espoir, une boussole
indiquant la direction à prendre, une perspective pour aller de
l’avant et agir sans être dépendant des tactiques politiques et
diplomatiques sur lesquelles il n’a, à juste titre, aucune
prise.
Mais les responsables du
mouvement, en France et au-delà en Europe (à l’exception notable
de la Grande Bretagne), n’ont prêté qu’une attention distraite à
l’appel. Quelques sites internet le publièrent, sans autre
commentaires, puis plus rien. [1]
En 2006 et 2007, aucune
initiative d’importance ne fut prise en France pour promouvoir
la campagne BDS. Pourtant, après l’attaque israélienne contre le
Liban, la défaite électorale du Fatah, le refus des puissances
impérialistes de reconnaître la victoire du Hamas et le blocus
de la Bande de Gaza qui s ‘ensuivit, le mouvement de solidarité
avait plus que jamais besoin d’une perspective unifiante
d’action pour surmonter division et paralysie.
Lors des élections
présidentielles de 2007, aucun des candidats n’a pris position
en faveur de la campagne BDS. [2]
Le rassemblement « Paix comme
Palestine », organisé par la plate-forme des ONG françaises le
17 mai 2008, ne mettra pas en valeur la campagne de Boycott
appelée par les Palestiniens, ni dans l’appel de l’initiative,
ni dans son déroulement ni dans ses conclusions. Aucun de ses
portes paroles palestiniens ne fut invité et les quelques
milliers de présents entendirent qu’il fallait « agir » et
« faire pression sur nos gouvernements ». Comment ?
Quelques mois auparavant,
divers intellectuels palestiniens et Ilan Pappé avaient insisté
sur la pertinence du boycott à l’occasion du salon du livre de
Paris qui n’avait pas hésité à mettre Israël à l’honneur. Mais
leur avis n’était pas partagé par certaines personnalités très
écoutées des responsables du Collectif national et le mouvement
se divisa aussi à cette occasion.
Les informations sur le
développement très positif de la campagne en Angleterre, en
Irlande, en Ecosse, en Afrique du Sud, au Canada, en Australie,
etc, les appels des portes paroles palestiniens de la campagne
(par exemple l’intervention d’Omar Barghouti en juin 2008 à
Bil’in) [3]…sont
restés sans échos.
C’est la remobilisation
populaire suscitée par l’agression criminelle de l’armée
israélienne contre Gaza fin 2008 qui a rendu insupportable
l’absence de réponse à la question « que peut-on faire
concrètement en France ? » « Agir », mais
comment, au-delà des sempiternelles cartes postales et
pétitions ?
Début 2009
CAPJPO-EUROPALESTINE fut la première association possédant une
notoriété nationale à s’engager durablement sur le thème du
boycott et a publié en septembre une brochure « le
boycott d’Israël, pourquoi et comment ? »
En juin 2009 une structure
unitaire « Campagne BDS France » s’est constituée, composée
d’une trentaine d’organisations et d’associations s’engageant à
soutenir l’appel de juillet 2005 dans son intégralité. Plusieurs
organisations membres du Collectif national, dont l’AFPS, n’en
font pas partie.
En août 2009 le NPA a invité
Omar Barghouti à son université d’été. Jusqu’en septembre 2009
le Collectif national se contentera de mener des actions liées
au désinvestissement (VEOLIA, ALSTOM), réduisant l’action
directe contre l’Etat israélien à la demande d’une sanction : la
suspension de l’accord d’association Union Européenne-Israël.
En mai 2009, sous la pression
de la base et notamment de responsables locaux, le congrès de
l’AFPS a voté une déclaration appelant ses adhérents à « s’impliquer
dans l’action BDS », ouvrant la voie à l’avancée du
Collectif national qui, en septembre, franchissait le pas
d’appeler au boycott des produits israéliens, tout en précisant
que c’était au motif que « les produits
israéliens ne respectent pas les normes de traçabilité
permettant de les distinguer des produits en provenance des
colonies illégales d’Israël dans les Territoires Palestiniens
occupés. »
En octobre 2009 l’Union
syndicale Solidaires décidait de s’engager dans la campagne BDS.
Elle avait été précédée par
le Conseil National de la FSU qui avait décidé « de
soutenir les initiatives allant dans le sens de l’appel BDS ».
L’UJFP a pris position en
faveur du soutien à l’appel BDS courant 2009 et participe à BDS
France.
Par ailleurs, lors de la
campagne des Européennes, le NPA en tant que parti et quelques
candidats d’autres listes (Front de Gauche, Verts…) ont soutenu
le mot d’ordre de boycott.
On peut donc constater
quelques progrès dans la période récente, mais tout cela reste
fragile et même susceptible d’être à tout moment remis en cause.
C’est ainsi qu’en mai 2010 la
direction nationale de la CGT, tout en affirmant sa « solidarité
avec les travailleurs des territoires occupés qui sont
confrontés à la répression mais aussi à l’exploitation », a
dénoncé la campagne BDS au motif que le boycott serait une « punition
collective à l’encontre des citoyens israéliens » et que
cette campagne « affaiblit et isole le camp de
la paix en Israël », faisant siens des arguments éculés de
la « Gauche sioniste » auxquels les partisans de BDS ont déjà
mille fois répondu. [4]
Déjà, en avril, le président
de la LDH entérinait un recul de son organisation qui avait
pourtant signé le communiqué commun de septembre : subitement,
« le boycott des entreprises coloniales »
est devenu « difficile » et celui de « tous
les produits israéliens » est inacceptable car « ce
serait confondre Israël et ses colonies » et « confondre
le combat contre les gouvernants avec le boycott de toute une
société ».
Dans le même temps, en mars
2010, la direction de l’AFPS décidait de « recentrer
son engagement dans la bataille BDS » en la concentrant sur
le boycott des produits des colonies. Le motif invoqué est celui
des risques judiciaires encourus, du fait de la décision
gouvernementale de tenter de requalifier en « incitation à la
haine raciale » les actions militantes de boycott des produits
israéliens.
On a beau vouloir être
solidaires des Palestiniens, on n’a pas une âme de martyrs,
semblent penser les dirigeants de l’AFPS et de la LDH qui
refusent le défi d’un gouvernement pro sioniste, cèdent au
chantage de l’antisémitisme sans combattre et donnent ainsi la
mesure des risques qu’ils sont prêts à assumer pour la cause !
Il faut sécuriser juridiquement les actions et donc ne
promouvoir que le boycott de produits provenant de colonies qui
« elles, sont illégales au regard du droit
international ». En outre, on prendra soin de s’abriter
derrière quelques dispositions de droit commercial sur
l’étiquetage.
Exit donc le boycott d’Israël
et place au seul boycott des produits issus des « colonies
illégales »
Ce que
dit l’appel BDS et ce qu’il ne dit pas !
Depuis 5 ans, - et parce
qu’ils sont confrontés, notamment en Europe, à des tentatives
permanentes de réduire le contenu et de modifier les objectifs
de leur appel initial, - les responsables palestiniens de BDS ne
cessent de réaffirmer les fondamentaux de l’appel.
La coalition BDS représente
les 3 composantes du Peuple palestinien : les réfugiés
palestiniens, où qu’ils résident actuellement, dans les camps ou
hors des camps ; les Palestiniens des territoires occupés de
Cisjordanie et de la Bande de Gaza (dont de nombreux réfugiés) ;
les citoyens palestiniens d’Israël (dont des déplacés).
Chacune de ces composantes
subit une forme d’oppression spécifique :
- L’occupation directe et la
colonisation pour ceux qui résident en Cisjordanie (y compris
Jérusalem) et le blocus criminel pour les habitants de Gaza
- Le système légalisé et
institutionnalisé de discrimination raciale à l’intérieur de
l’Etat israélien pour les Palestiniens qui y résident
aujourd’hui
- Le refus de reconnaître le
droit au retour et à des réparations pour les réfugiés.
Beaucoup de Palestiniens
subissent une combinaison de ces différentes formes
d’oppression. Toutes les composantes subissent les conséquences
de la colonisation sioniste de la Palestine.
C’est pourquoi
« l’appel de BDS affirme la
primauté du droit à l’autodétermination et traite les droits
fondamentaux des trois principales composantes du peuple
palestinien : Vivre libre de l’occupation israélienne dans la
bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem Est ; la
fin du système israélien de discrimination raciale
institutionnalisée contre ses citoyens palestiniens ; et, pour
les réfugiés palestiniens et les personnes déplacées, la grande
majorité du peuple palestinien, le bénéfice de leur droit au
retour dans leurs foyers et la perception des réparations »
[5]
L’appel BDS n’est donc pas
seulement une remise en cause de l’occupation militaire et de la
colonisation au sein des territoires occupés en 1967. [6]
La lutte à laquelle nous
appelle BDS s’étend au delà de la fin de l’occupation et
l’exigence du droit à l’autodétermination ne se confond pas avec
une demande de fixer des frontières sur la ligne verte pour
délimiter deux Etats. En fait BDS ne prend pas position sur
cette question (un Etat, deux Etats ?) mais pose les conditions
permettant aux Palestiniens, tous les Palestiniens, de choisir :
l’autodétermination et le respect de leurs droits nationaux.
Autrement dit, la campagne internationale BDS, c’est jusqu’à ce
que l’ensemble du Peuple palestinien puisse exercer son droit
inaliénable à la liberté et à l’autodétermination.
Toute autre attitude et
notamment celle qui consiste à limiter les revendications
palestiniennes à la fin de l’occupation de 1967 (par exemple au
motif d’élargir la mobilisation) ne permet pas « d’avancer
d ‘un pas avec des milliers » [7]
mais au contraire fait reculer la solidarité qui perd son sens
d’un soutien à la lutte des Palestiniens pour leurs droits, tous
leurs droits.
« Ce qui
compte est d’être d’accord avec ses motivations et ses
objectifs…qui doivent être le dénominateur commun à tous les
groupes solidaires de la Palestine : mettre
fin aux trois formes principales de l’injustice israélienne et
promouvoir les droits des Palestiniens. Ce sont les conditions
sine qua non pour que cette campagne soit efficace et réponde
aux aspirations de la société civile palestinienne
» [8]
La première exigence est
celle du respect des objectifs de la campagne BDS et donc de la
dimension politique de cet appel et de la finalité de la
bataille qu’il veut organiser en soutien à la lutte du Peuple
palestinien.
Il faut donc l’affirmer une
fois de plus : la question palestinienne est une question
politique et la lutte de libération nationale du Peuple
palestinien ne peut être confondue avec une question humanitaire
ni même avec une question de « droits de l’homme » !
Les
raisons du refus de soutenir l’appel dans son intégralité
La conversion partielle de
divers responsables à l’appel BDS masquait en réalité le
maintien de sérieuses divergences avec les bases politiques de
la campagne internationale.
Contrairement à l’illusion
répandue par certains, aucune « ambiguïté
constructive » ne peut « permettre de mettre
en accord les tenants d’un boycott de l’ensemble des produits
israéliens et ceux souhaitant un ciblage spécifique des produits
des colonies ». [9]
Pour une raison toute
simple : les Palestiniens ne sont pas soumis à la domination et
à l’oppression des seuls colons résidant dans les colonies de
Cisjordanie (dont Jérusalem) mais à la colonisation sioniste de
la Palestine, dont l’Etat d’Israël créé en 1948 est une étape
essentielle pour réaliser le projet sioniste de conquête de
toute la Palestine et donc de destruction du Peuple palestinien.
Comment peut-on « dénoncer
une politique colonialiste » sans combattre l’Etat
colonial ?
Penser qu’on peut « estomper
le clivage politique » entre ceux qui pensent qu’il faut
isoler l’Etat d’Israël, pour contribuer à modifier le rapport
des forces entre l’occupant sioniste et les Palestiniens soumis
à la colonisation depuis plus de 60 ans et ceux qui pensent
qu’il s’agit avant tout d’un problème de colonies et de droits
de l’homme dans des « territoires occupés en
1967 », c’est évidemment replonger dans les pires travers
d’un mouvement qui s’est depuis trop longtemps obstiné à refuser
de considérer la lutte du Peuple palestinien comme une lutte de
libération nationale.
Contrairement à ce qu’affirme
notre défenseur de « l’ambiguïté constructive »,
« quand on considère les enjeux pratiques »
les divergences ne se réduisent pas, elles prennent tout leur
sens ! [10]
Le problème n’est pas de
savoir s’il faut être pédagogue et construire progressivement la
mobilisation en définissant des cibles concrètes qui se prêtent
à la démonstration (par exemple Agrexco) pour être plus
efficace. Le problème commence quand, faute d’être en accord
avec les objectifs politiques de BDS (redisons le encore une
fois : l’autodétermination et les droits des 3 composantes du
Peuple palestinien) on modifie les
objectifs et les revendications explicitement affirmés dans
l’appel.
Entre autres exemples :
- Dans la rubrique « BDS Mode
d’emploi » le « tract type » recommandé à ses comités par l’AFPS
affirme…« que tout le monde connaît les termes
de la solution : la création d’un État palestinien dans les
frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale ». [11]
- Quand on lit dans un tract
du collectif Palestine de l’Essonne que « 170
ONG palestiniennes, ainsi que des anticolonialistes israéliens,
ont décidé de lancer des campagnes BDS (Boycott,
Désinvestissement, Sanctions) …pour parvenir à la reconnaissance
d’un état palestinien de droit, aux côté de l’état d’Israël » ;
- Quand on lit dans la
déclaration de Solidaires annonçant son adhésion à BDS : « il
s’agit par une campagne de sanction non-violente, d’agir dans un
cadre citoyen et éthique afin d’obtenir une solution politique
qui garantisse l’application du droit international pour les
deux peuples, palestinien et israélien, dans les frontières de
1967 » ;
Force est de constater que
ce n’est pas ce qui est écrit dans l’appel
BDS mais que c’est l’affirmation d’une ligne politique
parfaitement identifiée : celle qui prétend que l’Etat
palestinien indépendant dans les frontières de 67 est « la
solution ».
Cette
position est aujourd’hui celle d’Abbas et de Fayyad, ce n’est
pas la position de BDS !
Et c’est ce qui permet de
comprendre que, derrière un apparent désaccord tactique sur la
meilleure façon de convaincre et de faire progresser l’adhésion
à la lutte pour les droits des Palestiniens (doit-on se
concentrer sur les produits des colonies ?),
il y a en réalité un vrai désaccord sur le
contenu même de la solidarité, sur les droits qu’on soutient et
sur le projet politique avec lequel on demande d’être solidaire.
Certes, c’est le droit de
chacun de s’accrocher à la perspective de « l’Etat
indépendant dans les frontières de 67 », malgré
l’accumulation des faits et des analyses qui en démontrent
chaque jour un peu plus l’impossibilité et la signification
politique réelle. Mais invoquer la défense de BDS pour
promouvoir cette position, c’est de la manipulation !
La recherche de l’efficacité
est très louable, pour autant qu’elle ne soit pas un prétexte
pour réduire le niveau des revendications palestiniennes à un
niveau supportable pour « la vraie radicalité
positive » [12]
des supporters français de Fayyad.
On est aussi en droit de
s’interroger sur le fait que, dans un grand nombre des tracts
émanant de comités ou de collectifs unitaires et recensés sur
divers sites, figure exclusivement la formule du nécessaire
respect par Israël « du droit international »
alors que dans l’appel BDS cette exigence est précédée par celle
du « droit inaliénable des Palestiniens à
l’autodétermination » et suivie par les revendications des 3
composantes du Peuple palestinien.
L’appel
BDS ne revendique pas l’application d’un droit international
abstrait mais revendique des droits concrets qu’il énumère
précisément. Ces droits, qui sont partie intégrante des
objectifs de l’appel, doivent être systématiquement rappelés,
indépendamment de l’axe retenu et de la pédagogie mise en œuvre.
Qu’il s’agisse de culture, de sport, d’éducation, de diplomatie
ou de marchandises Etc., qu’il s’agisse de boycott, de
désinvestissement ou de sanctions, c’est seulement l’angle
d’attaque qui change, la variété permettant de renforcer la
démonstration.
Mais il
n’y a pas d’adaptation possible des objectifs et des droits.
C’est aussi ce que disait Jamal Juma en 2006 dans sa lettre
ouverte précitée :
« C’est
pourquoi nous, les Palestiniens, sommes ceux qui peuvent
discuter et décider comment nous nous présentons, nous, nos
droits et notre oppression, comment nous en parlons et quels
arguments nous utilisons. Nous savons exactement comment la
décrire et comment en parler. Nos amis, nos camarades et nos
soutiens peuvent la présenter de la manière la plus appropriée à
leur contexte de travail, sans toutefois
faire de concessions sur l’essence de la question elle-même. »
Nous ne sommes pas en
présence d’une discussion utile sur les moyens d’agir,
nous sommes en présence de divergences
fondamentales sur l’essence de la question palestinienne.
Toute ambiguïté est
destructrice pour la lutte et soutenir que l’ambition de BDS
c’est obtenir d’Israël qu’il accepte la ligne verte comme
frontière et qu’il respecte « les normes
élémentaires de traçabilité des produits » est une
escroquerie intellectuelle tant vis-à-vis des initiateurs de
l’appel qui ne cessent de rappeler les véritables ambitions de
leur campagne qu’à l’égard de ceux à qui on demande de
boycotter.
Loin d’être une affaire de
consommateurs à qui on demanderait de ne pas acheter des
produits dont l’origine est douteuse,
l’action BDS consiste en une gigantesque bataille idéologique,
d’une part pour déconstruire la légitimité de l’Etat d’Israël et
d’autre part pour affirmer l’engagement d’une solidarité
internationale aux côtés de l’ensemble du Peuple palestinien
dans sa résistance pour la conquête de ses droits.
Notre combat n’a pas pour
objectif de dénoncer un Etat d’Israël fraudeur sur l’origine des
produits mais d’isoler l’Etat colonial qui opprime les
Palestiniens, qui poursuit le nettoyage ethnique commencé avec
sa création en 1948 et qui a pour objectif l’éradication de la
Nation palestinienne !
BDS est partie intégrante de
la résistance du Peuple palestinien à cette tentative de
destruction. Certes, cette résistance ne se réduit pas à BDS,
mais elle en a aujourd’hui besoin et c’est pour l’affaiblir que
les attaques se multiplient contre BDS et plus généralement
contre toute forme de résistance palestinienne indépendante qui
s’oppose à la normalisation en cours.
A sa mesure, aux côtés
d’autres formes de résistance, BDS est aujourd’hui un outil qui
contribue à sortir de l’impasse des prétendues initiatives de
paix et il y a peu de doutes que les efforts actuels de
certains, en France et ailleurs [13]
, d’une part pour en limiter les ambitions au boycott des
produits des colonies et d’autre part et surtout pour abaisser
ses objectifs, sont en adéquation avec la politique de
liquidation de la résistance menée par l’Autorité Palestinienne
sous la responsabilité de Fayyad : normalisation et répression
en Cisjordanie et complicité dans le blocus de Gaza. [14]
Seules la défense et
l’illustration de l’appel BDS dans son intégralité peuvent
permettre au mouvement de solidarité de ne pas retourner dans
une impasse tragiquement similaire à l’industrie de la paix
d’Oslo, loin, très loin, des attentes réelles du Peuple
palestinien à l’égard de la solidarité internationale.
Notes:
[1]
Le Mouvement de Soutien à la Résistance du Peuple Palestinien,
constitué fin 2005, et les associations qui en faisaient partie
furent dès 2006 les seuls à diffuser largement cet appel et à
proposer, à toutes les associations, les réseaux et tous les
comités agissant dans le champ de la solidarité avec la
Palestine, d’en faire le dénominateur commun d’une action de
longue durée, la base d’accord proposée étant le texte
palestinien. Cette proposition resta sans réponses.
[2]
Au demeurant, le questionnaire adressé à tous les candidats par
la plateforme des ONG françaises pour la Palestine n’évoque même
pas le sujet !
[3]
Traduction française sur le site
http://juliensalingue.over-blog.com/article-20226274.html
[4]
Cf. différents articles d’Omar Barghouti, repris dans son livre
BDS. La fabrique éditions
[5]
Palestinian BDS National Committee marks five years of Boycotts,
Divestment and Sanctions 09/07/2010
[6]
Ceci avait déjà été rappelé dans une lettre ouverte aux
militants européens par Jamal Juma, coordinateur de Stop the
Wall, le 11/06/2006 à l’occasion du colloque ECCP sur l’appel à
sanctions : « Notre lutte et notre peuple ne
sont pas constitués que des territoires palestiniens occupés
depuis 1967 »
http://www.france-palestine.org/article3933.html
[7]
Introduction de Dominique Vidal à la conférence des groupes
locaux de l’AFPS, 29/05/2010
[8]
Omar Barghouti, BDS, la fabrique éditions
[9]
Omar Alsoumi « le mouvement de solidarité avec la Palestine
après Gaza
http://www.protection-palestine.org/spip.php ?article9077
[10]
Voir note 9
[11]
http://www.france-palestine.org/IMG/pdf/Boycott_produits_des_colonies_-_fiche_no_1_produits_-_annexe_4-2.pdf
[12]
Voir note 7
[13]
Des tentatives similaires semblent en cours, au moins en Italie
et au Québec : Cf. Diana Carminati « La situation des mouvements
de solidarité en Italie après la Gaza Freedom March et le Convoi
Viva Palestina »
http://ism-france.org/news/article.php ?id=13562&type=analyse&lesujet=Actions
Cf. Robert Bibeau : Appel à fêter l’anniversaire du mouvement
BDS. Pourquoi les organisateurs modifient-ils l’appel des
organisations palestiniennes ?
http://boycottisraelinternational.com/
[14]
Voir notre article à venir analysant la politique de S. Fayyad
et les objectifs de ses nouveaux supporters en France.
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