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Politique
La Sarkozy-attitude en
modèle scolaire
Philippe Randa
Philippe Randa
Vendredi 27 juin 2008
À lire ou à entendre
les commentaires sur les violences scolaires, je me dis que je
l’ai échappé belle. Et quelques millions d’autres adultes itou.
C’est que des générations et des générations de bambins – dont
la mienne – ont dangereusement vécu dès leur entrée à la
Maternelle jusqu’à leur sortie de l’école après la Terminale. Et
quand on pense que des inconscients ont même redoublés leurs
classes, on en frissonne ! Ceux-là avaient probablement le goût
du danger… ou pour le moins du martyr, cernés que nous étions
alors par les brutes en série du corps enseignant.
C’est que jusqu’à pas plus tard qu’hier, ça calottait dur à la
moindre incartade. Et si ce n’était que les baffes ! Les coups
de règle aussi pleuvaient et certains même laissaient libre
cours à leur abominable sadisme en s’en prenant, rappelez-vous,
aux cheveux de leur victime, juste à côté de l’oreille, là où
ils étaient les plus courts et où ça faisait le plus mal. On
comprend dans les 70 du siècle dernier cette soudaine mode des
cheveux longs. C’était alors rien que pour se protéger, tiens !
Ah ! les sauvages, les brutes… et pour tout dire, puisque la
vérité sort de la bouche des enfants, ah ! les connards !
Cet élève de Berlaimont a eu bien raison de traiter ainsi son
bourreau, ce prof innommable dont le procureur vient de
stigmatiser ce qu’il a appelé « un déferlement de violence » et
contre lequel il a requis 800 euros d’amende.
Déferlement de violence… Pour avoir jeté par terre les affaires
de son élève qui n’avaient pas été rangées ! Un insupportable
excès de pouvoir, n’est-ce pas ? Pour avoir ensuite poussé le
propriétaire des dites affaires après que celui-ci lui ait fait
« un souffle moqueur et
dédaigneux » «
contre la porte du fond, pour qu’il prenne
conscience qu’il avait fait quelque chose d’incorrect
»… et la violence
entraînant la violence, c’est bien connu, pour l’avoir taloché
suite à sa qualification de « connard » !
« Déferlement de violence », c’est tout comme dit ce conn…
Monsieur le procureur ! On ose imaginer le sort qui aurait été
le nôtre si nous avions ne serait-ce qu’imaginé faire la moitié
du tiers de l’acte héroïque de résistance de cet élève de
Berlaimont.
D’ailleurs, avouons-le aujourd’hui, nous ne l’imaginions même
pas, c’est dire !
Le professeur a sans doute aujourd’hui compris toute l’horreur
de son innommable attitude, toute la bêtise de son animale
réaction, toute l’inconscience de son acte si méprisable… et
gageons qu’à l’avenir, après être ainsi passé sous les fourches
caudines de notre superbe Justice, d’y avoir publiquement fait
son auto-critique, et avoir été rééduqué comme il se doit – il a
le temps, il n’a pas repris ses cours au collège ; depuis
l’affaire, il est toujours en arrêt-maladie – il devienne ce
modèle de professeur que le monde entier en général et tous les
cancres en particulier ne manqueront pas alors de nous envier.
Et que la prochaine fois où un élève ne rangera pas ses affaires
et lui soufflera au nez, il adopte plus intelligemment la
Sarkorzy-attitude, modèle de dignité et d’élégance, en intimant
à celui-ci un simple (mais couture) : «
Casse-toi, pauv’ con !
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Philippe Randa sont libres de reproduction à la seule condition
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