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Opinion

« Pour qu'il y ait négociation, il faut qu'il y ait sérénité et égalité de traitement pour toutes les parties »
Paul-Eric Blanrue


Paul-Eric Blanrue

Dimanche 22 août 2010

L’historien à succès Paul-Éric Blanrue qui a accepté de répondre aux questions du correspondant de l’Irna à Paris, à l’occasion du lancement physique de la centrale de Bouchehr le 21 août 2010, à la question de savoir si l’on peut-on d'un côté, menacer et imposer des sanctions a l’Iran et de l'autre côté, lui demander de s’asseoir à la table des négociations, a répondu : « Que les gens réfléchissent un peu : accepteraient-ils de signer un contrat si on leur braquait un revolver sur la tempe ? Bien sûr que non ! Il en va de même pour l'Iran. Pour qu'il y ait négociation, il faut qu'il y ait sérénité et égalité de traitement pour toutes les parties. Sinon, c'est du chantage pur et simple (…). Les Occidentaux s'y prennent donc très mal avec lui, sans aucune psychologie élémentaire, sans aucune éthique. À moins, bien sûr, qu'ils aient pour objectif secret d'envenimer la situation, ce qui est fort possible."

Après trente-cinq ans d'attente, l'Iran lance ce week-end sa première centrale nucléaire, construite par la Russie près du port de Bouchehr (sud). Interrogé sur les réactions que le lancement physique de la centrale de Bouchehr suscite chez les pays occidentaux qui n’hésite pas à parler de nouveau défi de l’Iran, Paul-Éric Blanrue parle tout d’abord des raisons officielles qu'invoquent les autorités politiques en Occident et qui sont toujours les mêmes : « sous la pression américano-israélienne, la prétendue "communauté internationale" veut interrompre le programme nucléaire iranien pour, prétend-elle, ne pas prendre le risque que l'Iran parvienne à se doter un jour de l'armement atomique, soi-disant par peur de la "prolifération nucléaire."

Qualifiant cet argument de tout à fait spécieux parce que ce sont précisément les pays qui disent craindre cette prolifération qui possèdent le plus d'armes atomiques, il précise que « ce serait donc à eux de donner l'exemple, c'est-à-dire de commencer par se désarmer dans ce domaine pour prouver leur bonne foi ».

Il dénonce également dans la pratique, l'argument des pays occidentaux qu’il qualifie de ridicule puisque, souligne t-il en premier lieu « les opérations de Bouchehr vont se dérouler sous le contrôle des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et que deuxièmement le site de Bouchehr est une centrale de nature pacifique et non militaire. Pour l'Iran, il s’agit de produire de l'électricité afin de satisfaire à sa demande intérieure ».

Pour comprendre, selon l’historien français, en profondeur les réactions négatives des pays soumis à «l'idéologie impérialiste », il évoque des raisons officieuses qui les poussent à agir de la sorte. « Ce qu'ils veulent, en réalité, à terme, c'est le contrôle du pays et de ses ressources naturelles. Ils tentent par conséquent de freiner toute nouveauté technologique permettant à l'Iran de se rendre indépendant et d'accéder à une puissance qui leur permettrait de rester un pays souverain. Les États-Unis et Israël agissent en pays colonialistes », affirme encore Paul-Éric Blanrue.

Le lancement de Bouchehr constitue un succès technologique et politique pour l'Iran. Bouchehr "est totalement protégée de tout risque de prolifération", c’est ce qu’a souligné mercredi le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov. Interrogé sur l’attitude de la presse occidentale qui continue à s’acharner contre la République Islamique d’Iran, en parlant de « nouveau défi de l’Iran », Paul-Éric Blanrue qualifie de « permanent » l’acharnement de la presse occidentale, soulignant avant tout la volonté délibérée de nuire à l’Iran. Il explique que « tout ce que fait l'Iran est systématiquement critiqué avec la plus grande mauvaise foi, sous la pression des lobbies américano-israéliens. Le but est de discréditer ce pays pour que les populations occidentales soient enclines à accepter l'embargo et les sanctions contre l'Iran, ainsi que d'éventuelles attaques militaires à venir (…).Dans notre presse, tout est fait pour comparer le président Ahmadinedjad à Hitler, alors qu'il est au contraire l'un des meilleurs représentants actuels de l'esprit du général de Gaulle ! Il développe en effet l'esprit de Résistance au nouvel ordre mondial, et, comme le général de Gaulle en 1940, ose dire "non" à l'hégémonie d'un pays qui veut lui imposer sa loi ».

L’historien français dénonce l’attitude des pays occidentaux qui, dit-il, « dénient à l’Iran un droit que possèdent ses voisins, sous prétexte qu'il ne se plie pas aux injonctions américaines, est un scandale sans nom. Tout pays a le droit inaliénable de développer sa technologie pour le bien-être de son peuple ».

Évoquant les politiques des États-Unis et d’Israël, il déclare que « ces deux pays craignent d'avoir à partager les ressources de la planète qu'ils veulent conserver pour eux-mêmes. Ils ont également peur que l'Iran ne soit un obstacle à leur volonté de dominer le Proche et le Moyen Orient ».

Pour Paul-Éric Blanrue, cependant, les États-Unis et Israël s'y prennent tellement mal que la conséquence est que « l'Iran a de plus en plus de partenaires : non seulement les Russes, aujourd'hui, mais aussi la Syrie ou la Turquie... Voilà pourquoi l'Empire est si agressif en ce moment : il craint de perdre ses prérogatives dans une région dont l'importance géostratégique n'est plus à prouver.»

A la question de savoir si l’on peut-on d'un côté, menacer et imposer des sanctions a l’Iran et de l'autre côté, lui demander de s’asseoir a la table des négociations, Paul-Éric Blanrue ironise et interroge : « Que les gens réfléchissent un peu : accepteraient-ils de signer un contrat si on leur braquait un revolver sur la tempe ? Bien sûr que non ! Il en va de même pour l'Iran. Pour qu'il y ait négociation, il faut qu'il y ait sérénité et égalité de traitement pour toutes les parties. Sinon, c'est du chantage pur et simple (…). Les Occidentaux s'y prennent donc très mal avec lui, sans aucune psychologie élémentaire, sans aucune éthique. À moins, bien sûr, qu'ils aient pour objectif secret d'envenimer la situation, ce qui est fort possible compte tenu de ce que j'ai dit plus haut ».

Enfin interrogé sur l’attitude que doit enfin adopter l’Occident face à Israël, qui est le pays qui bafouent le plus grand nombre de résolution de l'ONU au monde, en particulier vis-à-vis de son arsenal nucléaire militaire, l’historien français tout en rappelant que le monde entier sait qu'Israël possède un arsenal atomique illégal, s’interroge sur qui porte la responsabilité de la plupart des conflits dans la région ces dernières années ? Pour lui, c’est évidemment « Israël, et non l'Iran. L'impunité d'Israël doit cesser au plus vite ». Il exhorte la "communauté internationale" à respecter l'égalité des nations qu'elle est censée représenter.

L’historien à succès Paul-Éric Blanrue qui a son actif une dizaine d’ouvrages, Son dernier ouvrage Sarkozy, Israël et les Juifs, dont le titre se veut un clin d'œil au De Gaulle, Israël et les Juifs de Raymond Aron, établit une synthèse des rapports entre Nicolas Sarkozy et Israël, n’était pas disponible dans les librairies françaises, non que son contenu ait été condamné par les tribunaux, mais parce qu’au mépris total de la liberté d’expression, le distributeur de son éditeur a décidé de ne pas le diffuser.

Téhéran - IRNA
http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-96/1008227783145534.htm

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Source : Paul-Eric Blanrue
http://sarkozyisraeletlesjuifs.blogspot.com/...


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