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Opinion
Une radio française parle enfin de
l'emprisonnement de Vincent Reynouard !
Paul-Eric Blanrue
Paul-Eric Blanrue
Mercredi 1er septembre 2010
Jusqu’à
présent les médias ont observé un silence complet sur
l’emprisonnement de Vincent Reynouard. La seule agence de
presse à avoir relaté l'affaire est l'IRNA, agence de
presse iranienne, en langue farsi. Une radio française (connue
pour ses positions droitières) vient pourtant de briser l’omertà :
Radio
Courtoisie (95.6 mHz), le lundi 30 août, dans l'émission
« Le rendez-vous politique de la réinformation » (reprise le
mardi 31). Étaient présents :
Henry de
Lesquen, président de Radio Courtoisie,
Jean-Philippe Arlaud, ancien
commandant de police,
Jean-Yves Le Gallou,
président de
Polémia,
Eric Letty, directeur de la rédaction
de Monde & Vie.
Henry de Lesquen
Annonçant la seconde partie de l’émission,
Henry de Lesquen
explique : « J’aurais envie de commencer d’ailleurs la
seconde partie de cette émission en disant qu’il y a au
moins des délits pour lesquels on trouve des places dans les
prisons, ce sont les délits d’opinion puisqu’on vient de
jeter Monsieur Vincent Reynouard en prison en France pour un
délit d’opinion, le seul délit d’opinion, à ma connaissance
– bon, ce n’est pas le seul mais en tout cas c’est celui qui
est pénalisé le plus gravement – qui est le délit de
révisionnisme ou encore on dit négationnisme, c’est-à-dire
que Vincent Reynouard est un militant – ce n’est pas un
historien, c’est un militant révisionniste – et en raison de
ses opinions il a été mis en prison ; il n’a pas été
condamné à une amende : il a été condamné à de la prison.
Voilà. Je vous donne rendez-vous, chers amis de Radio
Courtoisie, dans deux minutes. » Deux
minutes plus tard :
« Nous
allons donc parler du cas de Vincent Reynouard qui est donc
en prison, dans une prison française, après avoir été
extradé de Belgique. Le seul crime qu’il ait commis ou le
seul délit qu’il ait commis, c’est d’avoir
émis une
opinion interdite sur le sujet des chambres à gaz dans les
camps de concentration.
Jean-Yves Le Gallou
: Il a diffusé un opuscule de 16 pages, je crois,
révisionniste, qui lui a donc valu d’être condamné à un an
de prison par la Cour d’appel de Colmar – en première
instance, d’abord, puis par la Cour d’appel de Colmar
ensuite. Alors, vous me direz : un an de prison, en général,
quand on est condamné à un an de prison, on ne le fait
pas puisque justement on manque de place dans les
prisons et là, en l’occurrence, on a trouvé une place ; en
l’occurrence, ce père de famille de 8 enfants a eu beaucoup
de chance puisqu’on lui a trouvé une place dans une prison !
Il était en Belgique et le gouvernement français a obtenu
son extradition et il est maintenant en détention à la
prison de Valenciennes. C’est quand même un événement
dont la presse n’a absolument pas parlé. Or, la
réinformation, ça consiste à parler aussi des événements
réels dont la presse et les grands médias ne parlent pas :
et c’est un événement important puisque c’est la première
fois en France, depuis très, très longtemps, que quelqu’un
est en prison exclusivement – non pas pour un acte, non pas
pour une violence, non pas pour un vol – exclusivement pour
l’émission d’une opinion. Alors, on va dire,
effectivement : « Ah oui mais, c’est une opinion odieuse »,
ce qui n’est évidemment pas un argument. La question de
savoir si l’opinion est odieuse ou pas n’est pas un argument
pour savoir si on doit mettre quelqu’un en prison puisque
jamais aucun régime n’a mis en prison les gens dont il
trouvait les idées sympathiques : ni Mao, ni Staline, ni Kim
Il-Sung, personne ne met en prison les gens dont il trouve
les idées sympathiques. Donc dire « il a des idées
odieuses » ce n’est évidemment pas un argument recevable ;
de même que dire : « Oui mais c’est contraire à la vérité »
n’est pas non plus recevable dans la mesure où dans les
domaines historiques, dans les domaines scientifiques ou
dans les domaines politiques on considère, dans les sociétés
européennes – depuis très longtemps parce que ça ne remonte
pas seulement à la Déclaration des droits de l'homme, ni à
la Renaissance, ça remonte à la réforme papale du XIe siècle
et même au-delà, aux Grecs : est vrai dans ces domaines-là
ce qui est librement réfutable ; c’est-à-dire qu’on peut
dire : une proposition est vraie si d’autres peuvent essayer
de démontrer qu’elle est fausse. Eh bien, malgré cela,
Vincent Reynouard est en prison, en France, pour délit
d’opinion et ça, je crois que c’est un événement qui
mérite d’être souligné. Cela a valu à la France – c’est
quand même un peu triste – des déclarations des autorités
iraniennes et des autorités vénézuéliennes pour condamner
cette atteinte aux libertés, ce qui est évidemment un petit
peu ironique mais, après tout, la vérité c’est
qu’effectivement il y a des choses qu’on peut dire à Paris
et pas à Téhéran, mais il y a aussi des choses qu’on peut
dire à Téhéran mais qu’on ne peut pas dire à Paris.
—
Henry de Lesquen
: Allez dire à Téhéran que Mahomet n’est pas…
— Jean-Yves
Le Gallou
: Voilà. C’est permis à Paris mais c’est pas permis à
Téhéran, par contre d’autres choses qui ne sont pas permises
à Paris sont permises à Téhéran. En tout cas ça pose
véritablement le problème de la liberté d’expression et le
fait qu’on mette en prison, pour la première fois vraiment
depuis très, très longtemps, quelqu’un EXCLUSIVEMENT pour
des écrits, eh bien, c’est effectivement préoccupant
parce qu’il ne faut pas se faire d’illusions : aujourd’hui
on commence par un cas de délit d’opinion révisionniste mais
je signale que la même loi prévoit de mettre en prison –
même si on ne le fait pas pour le moment – pour délit
d’opinion « raciste » et on sait très bien que des tas de
gens ont été condamnés et pas seulement d’ailleurs, par
parenthèses, à « l’extrême droite », mais dans tous les
milieux…
—
Henry de Lesquen
: Brice Hortefeux…
—
Jean-Yves Le Gallou
: Je n’osais pas le dire ! …pour des propos qui n’étaient
pas politiquement corrects, dans le domaine de l’immigration
ou dans d’autres domaines. Je crois qu’il est extrêmement
grave, extrêmement grave, vraiment, je pèse mes mots, de
mettre quelqu’un en prison pour délit d’opinion, en France,
en 2010. Alors, il y a un historien qui fait circuler une
pétition, d’ailleurs bien écrite : Monsieur Blanrue. Cette
pétition, nous l’avons mise à disposition, à connaissance
des lecteurs de Polémia puisqu’elle est en ligne sur
Polémia,
mais elle circule aussi… C’est d’ailleurs intéressant de
voir qu’elle suscite un intérêt de milieux extrêmement
différents car je crois que la liberté d’expression
c’est un sujet qui mérite de s’y intéresser au-delà des
clivages politiques.
— Henry de Lesquen : Jean-Yves
Le Gallou, demander la libération de quelqu’un qui est
en prison pour une opinion qu’il a soutenue, ce n’est
pas soutenir l’opinion. M. Badiou, par exemple, est un
philosophe marxiste. Il dit beaucoup de bien de Staline,
Lénine, Marx, Engels, bien sûr, mais aussi Mao et Pol
Pot, ses opinions sont odieuses, mais s’il y avait une
loi qui permettrait de mettre en prison M. Badiou pour
ses opinions je serais le premier à signer une pétition
pour la libération de M. Badiou. Vous aussi, je suppose,
Eric Letty ?
— Éric Letty : Oui, tout à
fait. Ou de Georges Frêche, qui aime bien les statues…
— Henry de Lesquen : Vous êtes
pour la libération de M. Badiou... Eh bien, ce qu’il
faut dire c’est que, d’une part, effectivement il y a
deux principes de liberté – c’est bien la peine
d’avoir une devise qui s’appelle
"Liberté-Egalité-Fraternité" pour qu’on ose mettre en
prison quelqu’un qui a une opinion non conforme à
l’opinion dominante : la loi du 13 juillet 1990 qui a
permis de mettre M. Vincent Reynouard en prison en
France – Vincent Reynouard qui est français
d’ailleurs, habitant la Belgique…
—
Jean-Yves Le
Gallou : Il était
réfugié en Belgique ; il aurait pu se réfugier plus
loin, peut-être, je ne sais pas…
— Henry de Lesquen : La loi
du 13 juillet 1990 c’est la loi Gayssot. M. Gayssot
était un député communiste, donc une loi communiste,
d’esprit totalitaire, qui impose une opinion par la
force de la loi. Et ça c’est dramatique. C’est
dramatique, d’ailleurs, parce que, en fait, c’est
contre-performant parce que les gens qui ne sont pas
historiens, comme moi, et qui se disent « Mais enfin,
c’est quand même bizarre : on n’a pas fait une loi pour
interdire aux gens de dire que la Terre est plate. Si
quelqu’un veut dire que la Terre est plate on ne peut
pas le lui interdire. Vraiment, quel est le problème ? »
et on fait une loi pour punir les gens qui prétendent
que les morts dans les camps de concentration allemands
ne sont pas morts avec le gaz mais d’une autre manière.
Bon, ça c’est assez incompréhensible. Cela s’appelle
le délit de contestation de crimes contre l’humanité et
c’est un délit passible de la peine de prison. Le
problème c’est que, quand on n’est pas spécialiste d’une
question, on fait confiance aux spécialistes de la
question, aux historiens en l’occurrence. Mais à une
condition ! C’est que la liberté de discussion soit
possible. Comment peut-on faire confiance à des
spécialistes d’une question s’il n’y a pas de
possibilité de contredire et si on n’oblige pas ceux qui
défendent la position officielle à réfuter ? Et ça
va très loin : en dehors de la question de la loi
proprement dite, le terrorisme intellectuel peut
suffire. Dans la question du climat il a presque
réussi, jusqu’à une date récente, à empêcher un vrai
débat sur la thèse du réchauffement climatique soutenue
par le GIEC (Organisation météorologique mondiale). Donc
il faut vraiment accepter la liberté de discussion. Donc
cette loi est monstrueuse dans son principe.
J’ajoute, puisque je rappelle, Eric Letty, aux
auditeurs de Radio Courtoisie que vous êtes directeur de
la rédaction de Monde & Vie et que votre revue
est une revue catholique, qui se proclame comme telle :
ce qui est grave dans cette affaire, c’est qu’on a
institué une loi contre le blasphème. On peut dire
en France les pires horreurs sur Jésus de Nazareth,
Jésus-Christ, qui est le Messie des chrétiens…
— Éric Letty : Malheureusement
on ne s’en prive pas.
— Henry de Lesquen : On ne
s’en prive pas. Mais on ne risque rien. On n’ira pas
en prison quand on aura dit les pires horreurs sur
Jésus. On peut même d’ailleurs prétendre qu’il n’a
pas existé, on n’ira pas en prison non plus, aussi
absurde que soit cette thèse. Mais si on commet le
blasphème, non pas contre la religion du Golgotha, le
christianisme, mais contre la religion de la Shoah,
alors, là, on va en prison. La loi Gayssot est une
loi qui punit le blasphème contre la religion de la
Shoah. Alors, il faudrait savoir si c’est la
religion officielle de la République française et si on
a le droit de blasphémer la religion chrétienne mais pas
la religion de la Shoah.
— Éric Letty : Je crois qu’il
y a quelque chose qui est assez incompréhensible,
d’ailleurs, c’est que, outre le fait, comme le disait
Jean Le Gallou, moi je suis historien quand même de
formation, que l’histoire en soi se fait à travers des
opinions contradictoires. Ça, c’est très net. Et donc là
on sort de l’histoire ; la loi Gayssot ferme l’histoire,
en fait. Je ne suis pas du tout révisionniste et j’en
parle d’autant plus librement…
— Henry de Lesquen : Si vous
l’étiez vous ne pourriez pas le dire ! Alors ce n’est
pas la peine de le dire. Moi je le dirais volontiers si
c’était libre mais, franchement…
— Éric Letty : Quoi qu’il en
soit, je veux dire que le domaine historique est là
fermé et remplacé par un domaine, effectivement, qui
relève du dogme. Mais, ensuite, quand on nous parle de…
il faudrait savoir où on se situe, si l’on se situe dans
une espèce de religion, comme vous le disiez, d’Etat ou
pas, mais…
(...)
— Henry de Lesquen : (...)
Non, non. Je dois dire que sur cette loi
antirévisionniste Gayssot, ce qui est extravagant, c’est
qu’on ne sait pas où commence et où finit le
révisionnisme parce que : est-ce que le fait de
nier, par exemple, l’authenticité de la chambre à gaz du
Struthof en Alsace c’est déjà du révisionnisme ? Ou bien
est-ce que dire qu’il n’y avait pas deux chambres à gaz
à tel endroit mais une seule c’est du révisionnisme ? Si
on dit qu’il n’y avait pas eu 6 millions de morts mais 5
millions 500.000, alors on va nous dire « Mais vous tuez
une deuxième fois les 500.000 morts que vous ôtez de la
statistique ! » Et ainsi de suite. C’est absurde.
—
Jean-Yves Le
Gallou
: Henry, avant de venir, il se trouve que j’ai regardé
le livre d’Histoire que j’ai eu en Terminale, il y a
beaucoup d’années, il y a 40 ans… Mais enfin, bon,
c’était un livre d’Histoire, dans une collection dirigée
par Jean-Baptiste Duroselle, qui est tout de même un
très grand historien, et qui était diffusé dans à peu
près 80% des lycées à l’époque : eh bien le texte dans
le chapitre consacré à la seconde guerre mondiale – la
période d’histoire étudiée à l’époque dans les
Terminales, c’était 1914-1945 – dans le chapitre sur la
seconde guerre mondiale, le passage qui concerne ces
événements serait aujourd’hui susceptible d’être
condamné pour révisionnisme, ce qui pose quand même un
véritable problème. Alors peut-être qu’on a raison
aujourd’hui et qu’on avait tort il y a 40 ans, bien sûr…
— Henry de Lesquen : Mais on
n’a pas raison de mettre les gens en prison pour leurs
opinions, ça, non !
—
Jean-Yves Le
Gallou
: Je crois qu’au-delà même de ces aspects on touche à un
aspect philosophique par rapport à l’identité européenne
qui est que, sur les sujets non religieux, le critère
essentiel, je dirais même unique, de la vérité, c’est la
réfutabilité, la possibilité de réfuter, la possibilité
de discuter. Et donc, là, je crois qu’il y a une
atteinte grave aux libertés et le problème, comme
toujours, est que ça commence comme ça, on sait comment
ça commence, on ne sait pas comment ça continuera.
— Éric Letty : Si je peux me
permettre de prolonger le paradoxe que vous évoquiez
tout à l’heure à propos de Jean-Baptiste Duroselle : il
faut se rappeler quand même que Paul Rassinier, qui est
tout de même le… le…
— Henry de Lesquen :
…fondateur de l’école révisionniste française
— Éric Letty : …était un
ancien déporté qui était du parti socialiste et
aujourd’hui, si la loi Gayssot lui avait été appliquée,
il passait d’un camp de concentration allemand à une
prison française…
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