Opinion
Le Printemps arabe
se poursuit... en Arabie saoudite !
Parti
Anti Sioniste
Les forces
de sécurité saoudiennes ouvrent le feu
sur des manifestants, tuant des jeunes
(24.11.11)
Jeudi 24 novembre
2011
On se souvient qu’en mars dernier, la
répression saoudienne avait été rapide
et violente à Bahreïn, il fallait
étouffer dans l’œuf un mouvement qui ne
remettait pas seulement en cause un
dirigeant corrompu, mais tout un
équilibre régional, voire mondial. Le
problème est que la Résistance a
continué à Bahreïn et a atteint son
voisin, l’Arabie Saoudite.
Ce jeudi 24 novembre, deux jeunes ont
été tués par balles lors de nouvelles
manifestations dans l'est de l'Arabie
saoudite, portant à quatre le nombre de
tués depuis le début de la semaine. Les
autorités saoudiennes avaient ouvert le
feu sur un groupe de jeunes hommes à
Qatif, lundi 21 novembre, provoquant la
mort d’un jeune saoudien chiite de 19
ans et en blessant plusieurs autres : « Les
forces de sécurité saoudiennes qui
étaient positionnées dans les rues de
Riyad, ont tiré des balles réelles sur
un certain nombre de manifestants,
provoquant la mort du jeune Nasser al-Mahichi ».
Par
la suite, les forces saoudiennes avaient
assiégé quelques quartiers et avaient
procédé à l’arrestation de plusieurs
jeunes saoudiens, les rouant de coups !
Le mouvement saoudien des Jeunes
libres avait annoncé, dans un
communiqué, « le début du
soulèvement populaire contre le régime
des Saoud dans l’ensemble du pays »,
appelant à « une large participation
lors des funérailles du jeune Nasser »,
exprimant leurs « plus sincères
condoléances à sa famille et aux
résident de Awamiya » ! Dans une
interview, le militant politique
saoudien Ali Hassan avait déclaré que la
cause de la mort de Nasser al-Mahichi
est sa solidarité avec le peuple du
Bahreïn. Le jeune homme est le premier à
tomber depuis le début des
manifestations populaires sévèrement
réprimées par le régime des Saoud.
D’autres balles réelles avaient été
tirées samedi 19 novembre, sur un autre
jeune homme, le blessant grièvement à la
poitrine. Celui-ci se trouve dans état
critique et est hospitalisé dans un
hôpital militaire, où il est placé sous
haute sécurité ! « Quand le père de
Nasser al-Mahichi s’est rendu à
l'hôpital pour récupérer le corps de son
fils, les forces de sécurité ont exigé
de sa part de ne pas porter plainte
contre le soldat qui lui a tiré dessus »,
a expliqué le militant saoudien. Par
ailleurs, les autorités saoudiennes ont
prononcé des peines allant jusque 30 ans
de prison contre 17 militants et avocats
qui réclamaient des réformes politiques
dans le royaume.
Le royaume saoudien reproche
à l’Iran de « s'ingérer dans les
affaires internes des pays de la région ».
La propagande saoudienne, relayée par
les médias occidentaux, tente de faire
croire à l’opinion publique qu’il
s’agirait d’une révolte « sectaire »
(c’est-à-dire chiite, dans le
vocabulaire saoudien), orchestrée par « l’étranger »
(l’Iran). Tout cela est faux. Le
mouvement en cours est à la fois
démocratique et social, et concerne la
totalité de la population. Aucune
revendication confessionnelle ou
communautariste n’a été observée. On
perçoit ici l’objectif inavoué de donner
une coloration religieuse à la révolte
des populations du Golfe, et de
provoquer une guerre fratricide entre
musulmans (on a vu que l’opposition
sunnite / chiite n’a joué aucun rôle
dans les événements de Bahreïn).
Comme à Bahreïn, l’Arabie saoudite
risque fort d’être confrontée à une
série de protestations populaires contre
ces meurtres, mais également contre les
pratiques quotidiennes commises par les
forces de l'ordre à l'encontre des
citoyens. L’effet domino pourrait
affecter d’autres monarchies pétrolières
du Golfe. Une telle déstabilisation
obligerait alors les États-Unis à
intervenir directement, c'est-à-dire
militairement, et cela dans une région
où se trouvent les lieux saints de
l’Islam avec les lourdes conséquences
que l’on peut facilement imaginer…
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