L'affaire se passe dans le domaine de
l'alimentaire et a plus exactement
rapport à l'abattage rituel des animaux
en France, et notamment la question de
l'étiquetage des produits venant des
territoires occupés par Israël.
Sylvie Goy-Chavent, UDI, a été nommée
rapporteur de la mission filière viande
au Sénat. Cette mission, qui avait pour
intitulé « État des lieux de la filière
viande en France et comment restaurer la
confiance des consommateurs », a été
mise en place au lendemain du scandale
de la viande de cheval trouvée dans les
lasagnes. Sylvie Goy-Chavent se met au
travail et demande une réglementation
sur la viande pour que les consommateurs
soient informés sur son origine, sur la
manière par laquelle les animaux sont
tués et si un rite religieux a été
appliqué. Sylvie Goy-Chavent sera
menacée par rapport à sa carrière
politique (« vous êtes finie ») et
menacée de mort. La justice française et
les médias français ne diront rien sur
ces menaces proférées à l'encontre d'une
élue de la nation qui de surcroît se
trouve mandatée par le Sénat.
Aujourd'hui, Sylvie Goy-Chavent se pose
des questions sur la France, cette
grande démocratie et ce symbole des
droits fondamentaux.
Silence général en France.
Sylvie Goy-Chavent est maire de la
commune de Cerdon, dans le département
de l'Ain, depuis 25 ans et sénatrice
depuis 2008. Elle s'intéresse aux
questions de droit international, et
notamment à l'étiquetage des produits
venant de Cisjordanie, des territoires
occupés par Israël. « Des
extrémistes se disant de culture juive
m'ont menacé de mort. Fin juillet 2013,
j'ai porté plainte mais je n'ai pas de
nouvelles de ma plainte. Je me demande
ce qu'il se passe en France. Les médias
ne relaient pas cette affaire. Tout le
monde reste silencieux. Les médias sont
très orientés en France et je cherche à
trouver des moyens pour médiatiser cette
affaire car on ne peut plus aujourd'hui
travailler sereinement ». Sylvie
Goy-Chavent souhaite qu'on réponde enfin
au droit international car, selon la
sénatrice maire, cette occupation des
territoires est illégale et plusieurs
acteurs sont alertés sur la question, y
compris la communauté internationale. «
J'aurais voulu qu'on arrête d'importer
des produits venant des territoires
occupés avec des étiquettes estampillées
Israël. »
Le lobby. « J'ai
envoyé à mes collègues, aux 348
sénateurs, un document de travail qui
est confidentiel et très rapidement j'ai
été contactée par le député des Français
à l'étranger qui est basé en Israël. Il
était très fâché que je fasse des choses
pareilles. Les 27 sénateurs de cette
mission, des communistes, des UDI, des
PS, des UMP des non inscrits, des
Verts... ont pourtant tous voté cette
mission ». Sylvie Goy-Chavent
explique que les sénateurs avaient 40
propositions, que deux ont été votées,
celle consistant à étiqueter les pays
d'origines pour les produits à base de
viande dans le but de protéger l'élevage
français et à mettre un étiquetage
signalant de quelle manière les animaux
sont abattus. « Cette dernière
mesure a agacé la communauté juive et ce
fut le prétexte pour m'attaquer
», dit Sylvie Goy-Chavent. « C'est
une question d'argent. Je ne comprends
pas cette excitation de la communauté
juive. C'est quelque chose d'intolérable
d'être menacée de mort tout l'été,
d'être traitée d'antisémite sur les
sites extrémistes, d'être traînée dans
la boue. C'est intolérable ». La
justice française n'est pas intervenue
répète la sénatrice, qui n'en revient
pas que malgré son statut et sa mission,
la justice et les médias ne fassent pas
leur travail. La sénatrice souhaite,
comme elle le souligne, « de manière non
stigmatisante » et simplement dans un
souci de transparence, que les mots
casher ou halal soient indiqués sur les
produits pour que tous les consommateurs
en soient informés. On apprend que les
sénateurs ou que les élus de l'UDI,
contrairement à la base de l'UDI qui est
outrée, ne soutiennent pas Sylvie Goy-Chavent
franchement.
Argent et religion. «
Les conditions des religions ne sont
même pas observées car toutes les 40
secondes, un bovin est tué. On ne laisse
pas mourir l'animal tranquillement ».
Cela serait donc une question d'argent
et sa mission aurait énormément énervé
les communautés qui ont beaucoup à
perdre. Pour Sylvie Goy-Chavent, cet
acharnement contre elle sur la question
de l'abattage religieux est l'arbre qui
cache la forêt. Sa demande d'étiquetage
des produits des territoires occupés par
Israël serait la véritable question : «
Le rapport sur la viande a été publié le
19 juillet c'est le 10 juillet que j'ai
été insultée. Il y a donc un problème.
» Le président du Sénat
tenterait, selon les dires de la
sénatrice, de la faire taire en lui
donnant des conseils. « La
communauté musulmane est en phase avec
moi. C'est une minorité de la culture
juive qui provoquerait tout ça. Le fond
du problème est de discréditer une
personne qui dénonce l'occupation des
territoires par Israël. »
Casher-halal. «
Aujourd'hui, nous avons à peine 1 % de
la population française qui consomme de
la viande casher contre 5 % de la
population musulmane qui consomme de la
viande halal », explique Sylvie
Goy-Chavent. « Et 80 % des moutons
et plus de 50 % des bovins sont abattus
selon un rituel religieux en France
». Le but de la mission de Sylvie
Goy-Chavent est que le consommateur
puisse savoir comment a été abattu un
animal, que le mode d'abattage soit
inscrit sur le paquet d'emballage.
Sylvie Goy-Chavent soulève une question
importante. Comment expliquer que les
animaux soient abattus à plus de 50 %
pour les bovins et à 80 % pour les
moutons selon un rituel religieux sans
que la population française en soit
avertie, voire même informée ? Et
comment se fait-il qu'une minorité
puisse dicter à la majorité ce qu'ils
doivent manger, et comment ? Des
millions de Français se demandent, tout
comme cette sénatrice, où va la France.
Plus que jamais, la base de la société
commence à partager les inquiétudes de
certains nos élus.
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