Opinion
Des questions
autour de l'hypocrisie de l'Occident
à l'égard du monde arabe
Nidal Hmédé
Mercredi 21 août 2013
L’armée égyptienne est intervenue pour
déloger les manifestants pro-Frères
Musulmans dans les deux places Rabia
Adawia et Annahda, à la suite d’un mois
et demi de la destitution de l’ancien
président Mohammad Morsi.
Avec le début de la diffusion des images
du grand nombre des tués, les réactions
internationales et occidentales se sont
succédé, dont notamment celle de la
Maison Blanche. Cette dernière a bien
sûr condamné «l’usage de la force contre
les manifestants», refusant le retour à
l’état d’urgence. Les États-Unis ont
appelé l’armée égyptienne à faire preuve
de retenue.
Le secrétaire d’état américain, John
Kerry, a annoncé le refus du «bain de
sang en Egypte». Il a appelé l’armée
égyptienne à «organiser des élections».
Pour sa part, l’Union européenne a
adopté le même ton. Elle a déclaré son
choc face au nombre des tués dans
l’opération de l’armée. «Le conflit et
la violence ne sont pas le meilleur
moyen pour régler la crise actuelle»,
a-t-on dit.
Le ministre français des Affaires
étrangères, Laurent Fabius, a indiqué
que «la crise actuelle en Egypte ne peut
être réglée par la violence».
Les prises de position des responsables
américains et occidentaux, notamment
Kerry et Fabius, suscitent des questions
autour de politique hypocrite adoptée
par ces pays à l’égard du monde arabe,
depuis la chute de l’empire Ottoman et
jusqu’à ce jour, surtout durant les deux
années de la crise syrienne.
En effet, le ministère français des AE
fut un fer de lance dans les appels à
l’utilisation de la force en Syrie. La
France a financé toutes les factions de
l’opposition syrienne, y compris le
front al-Nosra. Elle reçoit sur son
territoire des dizaines d’opposants,
prônant le meurtre en Syrie et au Liban,
tel, Michel Kilo, Bourhan GHalioun, les
dirigeants de la soi-disant «Armée
syrienne libre» et les véritables
leaders du font al-Nosra (Farouk Tayfour
et Ahmad Ramadane).
La position française s’harmonise avec
la position américaine, laquelle
alimente le feu syrien et incite à la
poursuite des combats. L’administration
américaine fournit tout genre d’appui
militaire, financier et politique aux
groupes armés en Syrie. Elle est
directement derrière «les voyages de
Jihad» vers la Syrie, parrainés par des
pays du Golfe qui organisent l’envoi de
milliers de combattants takfiris pro-al-Qaïda
en Syrie.
Des combattants qui perpètrent des
massacres quotidiens contre le peuple
syrien, à l’ombre d’un mutisme
occidental total.
Le dernier de ces massacres, fut
l’exécution de deux enfants du village
Nebbol, juste à cause de leur
appartenance confessionnelle. Les medias
sociaux avaient diffusé les images de ce
crime, sans qu’elles ne suscitent aucune
réaction de la part de ces pays!
Il semble que la situation en Egypte ait
surpris l’occident au moment où il était
occupé par le conflit syrien et rassuré
quant à la condition des Frères
Musulmans dans le monde, par la garantie
de ses deux essentiels alliés au sein du
monde islamique, la Turquie et le Qatar.
Les incidents de la place Taksim à
Istanbul et puis le soulèvement
populaire contre les Frères Musulmans en
Egypte, ont provoqué un problème majeur
pour les hauts cercles du pouvoir en
occident, lesquels observent les
évènements sans aucune possibilité
d’action. Les pays occidentaux sont dans
ce contexte incapables d’exercer des
pressions effectives sur l’armée
égyptienne ou de soutenir les Frères
musulmans en Egypte à l’instar de
l’appui assuré à la confrérie en Syrie,
en dépit des appels à Washington pour
intervenir.
En somme, la grande superficie de
l’Egypte, son site géographique,
l’engagement de l’armée égyptienne à
protéger l’accord de «Camp David», ainsi
que l’absence de la possibilité de
l’exploitation du facteur confessionnel
susceptible d’embraser la scène
égyptienne, comme est le cas en Syrie,
ces données entravent toute action
politique occidentale dans la crise
égyptienne, en l’absence d’une véritable
stratégie de sortie de crise.
Source : Alahednews, traduit
par l'équipe du site
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