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El Watan
Son armée a tué 635 palestiniens dont plus
de 215 petits innocents : Israël fait la guerre aux enfants
Nadjia Bouaricha
Photo El Watan
Mercredi 7 janvier 2009
Ghaza était hier à son onzième jour de martyre. Sous le regard
complaisant de la communauté internationale, les Ghazaouis
tombent chaque jour par dizaines. L’ignominie et la sauvagerie
de l’armée israélienne n’ont plus d’égales. Israël, qui ose dire
se défendre contre le Hamas, bombarde des écoles, des hôpitaux,
des demeures et des centres commerciaux, tuant vieux, femmes et
enfants. Obéissant à un objectif d’extermination d’un peuple, le
terrorisme israélien avance dans la zone urbaine de Ghaza en
prenant pour cible tous les Palestiniens sans distinction d’âge.
Au moins quarante personnes, dont des enfants qui s’étaient
réfugiés dans des écoles gérées par l’ONU dans la zone de
Jabaliya, ont trouvé la mort suite à un bombardement de l’armée
d’occupation israélienne. Les images insoutenables d’enfants
démembrés et sauvagement assassinés sont le lot quotidien de
cette guerre qui n’a de nom que la barbarie. Le porte-parole de
l’agence de l’ONU à Ghaza a précisé que des milliers de
personnes s’étaient réfugiées dans ces écoles pour fuir les
bombardements. Tout en protestant vigoureusement contre cette
attaque, le chef de l’agence de l’ONU à Ghaza affirme qu’il ne
reste plus de refuges pour fuir la violence. « Tout le monde est
terrorisé et traumatisé », souligne John Ging. Douze personnes
d’une même famille, composée de sept enfants âgés entre 1 et 12
ans, de trois femmes et de deux hommes, ont aussi été
mortellement atteintes par le bombardement israélien qui a visé
leur maison. La famille Daya a été décimée au nom d’une sale
guerre qui n’a de raison que la terreur et les visées
génocidaires de l’occupant israélien. Neuf autres personnes ont
été dégagées des décombres suite au raid israélien. Plusieurs
maisons du quartier Zeitouna ont aussi été atteintes par les
missiles, ce qui alourdit le bilan des victimes palestiniennes.
Ce bilan, toujours provisoire depuis le début de l’agression
israélienne, le 27 décembre dernier, a atteint hier 635 morts et
2900 blessés, dont plus de 215 enfants tués. Israël, qui
n’hésite pas à tirer sur des ambulances, a bombardé et détruit
trois cliniques mobiles de l’organisation caritative
Folkekirkens Noesdhjaelp à Ghaza. « Ces cliniques ne sont plus
utilisables suite à cette attaque, alors qu’elles portaient
clairement le sigle Mobile Clinic », a indiqué Henrik Stubkjaer,
secrétaire général de DanChurch Aid, qualifiant l’attaque de
violation de la Convention de Genève. Des tirs d’obus ont ciblé
le centre pédiatrique Al Doha dans le quartier Touffah, ainsi
que des ambulances à Jabaliya.
Les combats se poursuivent dans les zones urbaines
L’offensive terrestre israélienne continue de provoquer des
combats dans les zones urbaines de Ghaza. Israël reste sourd aux
appels à un cessez-le-feu et cache mal son objectif de réoccuper
la bande de Ghaza en fauchant le maximum de vies palestiniennes.
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, affirme que
l’occupation israélienne a coupé en deux la bande de Ghaza et
encerclé toute la ville. La machine de guerre israélienne a
trouvé une riposte dans la nuit de lundi à mardi dans les
quartiers de Zeitoun, Choujaïya et Touffah à l’extrémité de
Ghaza-ville. Les combats se sont poursuivis dans la matinée de
mardi dans les zones de Jabaliya et Beit Lahya, dans le nord de
Ghaza, ainsi qu’à Boureij et Deir El Balah, dans le centre, et à
Khan Younès dans le sud. Six militaires israéliens, dont un
officier, ont trouvé la mort et vingt-quatre autres ont été
blessés. La résistance palestinienne n’a pas été sans réaction.
Depuis le début de l’agression terrestre, l’armée israélienne
compte un bon nombre de tués et de blessés. La résistance
palestinienne affirme avoir infligé des pertes à l’armée
israélienne, tuant dix de ses soldats et en blessant une
trentaine d’autres, lors d’affrontements à Ghaza. Cette même
résistance a annoncé l’envoi de six roquettes sur une colonie
juive de Gedera dans les Territoires occupés. Mais Ghaza, qui
est le théâtre d’une mort programmée par Israël, est aussi
victime d’une réelle crise humanitaire. A la fois pauvre et
surpeuplé, le territoire de Ghaza est privé de toute aide
extérieure. Les Ghazaouis manquent de denrées alimentaires, de
carburant, d’eau et d’électricité. Ceci alors que l’agression
israélienne risque de ne pas connaître une fin proche. C’est en
tout cas ce qui ressort des déclarations d’Ehud Olmert, Premier
ministre israélien, qui a rejeté hier toute trêve sans une
assurance de l’arrêt total des tirs de roquettes. Fort du
soutien des puissants de ce monde et pour se prémunir contre
l’ouverture d’un nouveau front, notamment avec le Hezbollah,
Israël a envoyé hier six avions militaires survoler plusieurs
régions du pays, violant l’espace aérien libanais. les
violations du droit international, Israël marque avec ces
survols du Liban une violation de la résolution 1701 du Conseil
de sécurité de l’ONU ayant mis fin au conflit qui a duré 34
jours entre le Hezbollah et Israël en 2006. Consciente des
exactions commises sur le terrain de la guerre, l’armée
israélienne empêche les journalistes d’accéder à la bande de
Ghaza, en voulant cacher à la face du monde les pires ignominies
dont elle est capable. Ceci alors que Shimon Peres, président
israélien, affirme qu’« Israël ne s’inquiète pas de son image ».
Le mot est lâché, Israël ne reculera devant rien pour accomplir
son projet génocidaire.
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