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Al Manar
Le message de
l'Achoura:
des valeurs humaines universelles et éternelles
Nada Raad
Photo: Al-Manar TV
Jeudi 16 décembre 2010
« Je ne me suis pas soulevé de
gaîté de cœur ni par arrogance ni dans l’intention de semer la
corruption ni de commettre l’injustice. Je me suis soulevé pour
demander la réforme de la communauté de mon grand-père (le
prophète Mohammad (S)), pour ordonner le bien et interdire le
mal ».
Réformer la communauté de son époque, ordonner le bien et
interdire le mal, tels sont en bref les trois objectifs du
soulèvement de l’Imam Hussein (S), petit-fils du dernier
Messager de Dieu, Mohammad (S).
Toutefois, la tragédie de l’Achoura, commémorée par les
musulmans chiites de par le monde à chaque mois de Muharram (1er
mois de l’Hégire), est loin d’être restreinte à ces trois
principes, quoique essentiels dans l’illumination de la voie de
la croyance individuelle.
En effet, cette épopée husseinite ne fut éternisée que grâce aux
valeurs humaines innombrables qui se sont vues concrétiser sur
le champ de la bataille, à un moment où l’épreuve fut des plus
dures.
C’est à ce moment là que ces valeurs ont été exaltées, à travers
l’aspiration au Vrai, à la justice et à la liberté qui se
manifeste par le combat héroïque de l’imam Hussein et de ses
compagnons, très minoritaires par rapport à l’armée imposante du
despote Yazid ben Mou’awiya.
Ils ont choisi de mourir dans la dignité au lieu de vivre sous
l’égide d’un tyran oppresseur qui ne tient pas compte des
moindres droits humains.
C’est aussi l’altruisme du frère de l’imam Hussein, Abûl Fadl el
Abbas, qui s’expose à la mort et aux frappes des épées et des
lances pour chercher de l’eau aux enfants assoiffés et aux femmes
réfugiées dans leurs tentes.
Que dire aussi de son neveu Kassem, un garçon de onze ans, qui
fait preuve d’héroïsme et de sacrifice inouis en se lançant dans
le combat de l’ennemi, à la vue de l’imam Hussein abandonné seul
sur le champ de la bataille. Malgré son jeune âge, il était
décidé à lutter jusqu’au dernier soupir pour sauver son oncle
paternel, et à travers lui certes, la religion divine, l’Islam.
Autre valeur humaine se manifeste par le repentir et le retour à
Dieu, lorsque Hurr ben Yazid Ryahi, qui était soldat dans
l’armée ennemie, fait défection et offre ses services à l’imam
Hussein. Alors qu’il monologuait sur le châtiment sûr qui lui
sera infligé dans l’au-delà en tuant la descendance du Messager
de Dieu, Ryahi a tranché bravement : « Je ne préfère rien au
paradis éternel, même si on me déchiquette en mille morceaux».
Quant aux femmes des martyres et des combattants, qui étaient
réfugiées dans leurs tentes avec leurs petits enfants, c’est une
toute autre histoire. Quoique horrifiées par la barbarie de
l’ennemie, celles-ci ont témoigné d’une patience, d’une
détermination inégale, et d’une foi profonde en Dieu. C’est la
femme qui poussait son mari ou son enfant à aller combattre pour
protéger l’imam de leur époque. Elles donnaient la primauté à
défendre la religion et le Vrai, au détriment de leur instinct
maternel de s’attacher aveuglement à leurs familles.
Toutefois, le symbole de la dame vénérée et la sœur de l’Imam
Hussein, Sayeda Zeinab fut exceptionnel. Bravant toutes les
difficultés avec la force et la détermination de mille hommes,
Sayeda Zeinab offre le cheval à son frère, consciente que son
martyre consacrera à jamais les valeurs humaines les plus nobles
et sauvera l’Islam des mains des corrompus.
Une fois emmenée avec les autres femmes devant le despote Yazid,
elle ne faiblit pas malgré le traitement humiliant de l’ennemi.
Faisant preuve d’une bravoure extrême, elle prononce des propos
qui font trembler Yazid lui-même à tel point qu’il ordonne à ses
hommes de la conduire ailleurs pour qu’elle ne provoque pas un
soulèvement populaire contre lui.
Sayeda Zeinab a assuré à Yazid qu’il ne parviendra jamais à
effacer la trace de la descendance du Prophète. C’est justement
la tragédie de Kerbala qui, par ses valeurs, a laissé des traces
indélébiles dans l’histoire de l’humanité !
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 16 décembre 2010
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