Opinion
Les dessous de
l'offensive israélienne contre Gaza
N. Raad
Jeudi 15 novembre
2012 « Plomb durci » mué en « Colonne
de fumée ». L’offensive israélienne
menée contre la bande de Gaza depuis
mercredi est le prolongement de celle
perpétrée en 2008-2009.
Alors que la première bataille avait
pour objectif israélien déclaré de
stopper les tirs de roquettes
palestiniennes sur les colonies du sud
de Gaza, celle-ci a été déclenchée pour
empêcher la résistance palestinienne de
poursuivre son armement. Preuve de plus
que l’objectif de 2008 n’a pas été
atteint jusqu’ici.
Evidemment, la situation
d’aujourd’hui est beaucoup plus
compliquée pour les Israéliens, choqués
par le recours de la résistance
palestinienne à des roquettes
sophistiquées qui ont atteint pour la
première fois Tel Aviv, et qui
continuent de s’abattre jour et nuit sur
les colonies, imposant de nouvelles
règles du jeu, en faveur de la
résistance.
Côté palestinien, la riposte rapide
et foudroyante au raid israélien qui a
visé un dirigeant du Hamas constitue un
message clair au gouvernement israélien,
et selon lequel il est désormais
interdit de faire couler le sang
palestinien sans payer cher de telles
attaques.
Interrogé par le site d’information
d’almanar, le responsable du Hamas au
Liban Ali Baraké a expliqué que Benjamin
Netanyahu, le premier ministre
israélien, voudrait réaliser des
exploits à l’approche du scrutin
électoral en janvier prochain, profitant
de la situation arabe instable.
«Netanyahu croyait que Gaza était le
maillon le plus faible de la chaine des
pays de résistance, et il était prêt à
déclencher une guerre dans le Golan
occupé et peut-être aussi au Liban, mais
il a été choqué par la riposte imminente
et dure de la résistance palestinienne
», a-t-il dit.
Toutefois, des analystes et des
observateurs informés sur la situation
politique israélienne confirment que
Netanyahu ne souffre pas d’une crise de
popularité, et en conséquent,
l’offensive sur Gaza ne vise aucunement
à améliorer son statut électoral.
« C’est l’opinion publique israélienne
qui fait pression depuis un certain
temps sur son gouvernement, exigeant une
solution aux tirs de roquettes
permanents sur eux », avance le
chroniqueur des affaires israéliennes de
la télévision Almanar Hassan Hijazi.
Hijazi révèle que ces derniers mois, la
presse sioniste s’évertuait à
stigmatiser la détérioration de la force
de dissuasion de l’armée, suite à
l’acquisition par la résistance
palestinienne de nouveaux types de
roquettes iraniennes plus sophistiquées.
D’après lui, ces deux facteurs ont
poussé Netanyahu ainsi que Barak à
vouloir changer les règles du jeu avec
Gaza et aux frontières, profitant de
plusieurs facteurs externes dont le feu
vert américain après les élections,
l’instabilité qui règne dans certains
pays arabes, mais aussi la conviction
israélienne de l’inaction arabe en cas
d’attaque contre la Bande de Gaza.
Effectivement, une fois la politique
de liquidation mise en exécution,
l’Egypte s’est contentée de convoquer
son ambassadeur en Israël. Une position
du gouvernement de l’après printemps
arabe qui n’ajoute en rien à celle du
raïs déchu Hosni Moubarak.
De même, le Qatar s’est adressé à la
Communauté internationale lui demandant
de punir Israël. Signe supplémentaire
que les pays golfiques ont renoncé à la
cause palestinienne, l’abandonnant au
bon vouloir de la Communauté
internationale.
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