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Aujourd'hui le Maroc
Lionel Jospin, le retour de l'ancien
combattant
Mustapha Tossa
Photo Aujourd'hui le Maroc
28 octobre 2008 Lionel Jospin
avait disparu du radar de l’actualité depuis sa démission
fracassante de la scène politique après son échec à la
présidentielle devant Jacques Chirac.
Avec sa crinière blanchâtre sur une tête reconnaissable entre
mille, des lunettes rondes sur des yeux constamment éberlués, un
sourire timide que rien ne distingue, quand il se révèle, d’un
méchant rictus, Lionel Jospin ancien Premier ministre français a
fait un retour remarqué sur deux fronts principaux : la gestion
de Nicolas Sarkozy des effets de la crise financière mondiale et
les grandes manœuvres socialistes avant le congrès de Reims pour
designer un successeur à François Hollande.
Lionel Jospin avait disparu du radar de l’actualité depuis sa
démission fracassante de la scène politique après son échec à la
présidentielle devant Jacques Chirac et après avoir été évincé
du second tour par le leader du Front national Jean-Marie Le
Pen. Ses nombreuses tentatives ratées pour s’imposer de nouveau
à la tête des socialistes n’ont fait qu’accentuer son isolement
et rendu sa parole rare.
Aujourd’hui, il est sorti de sa retraite et du silence qu’il
s’était imposé pour jeter un regard critique sur l’actualité.
Pour lui, Nicolas Sarkozy est plus qu’une poupée vaudou, c’est
une cible de choix sur laquelle il essaie d’étaler la profondeur
de ses convictions et de son savoir faire inutilisé. Après avoir
raillé son idée de créer un fonds souverain : «Nous nous avons
une dette souveraine et je ne vois pas comment avec une dette
souveraine, on ferait un fonds souverain». Il fustige sa manière
jugée cavalière de se comporter avec ses partenaires européens :
«Quand tout d'un coup, Nicolas Sarkozy dit : «il faudrait aller
au-delà de la présidence française (de l'UE) et me confier la
présidence de l'Eurogroupe» alors que dans quelques semaines,
deux courts mois, la présidence va échoir aux Tchèques d'abord
et aux Suédois, ce sont des façons de procéder qui ne sont pas
sérieuses et qui braquent inutilement nos partenaires».
Lionel Jospin pointait la volonté de plus en plus insistante
attribuée à Nicolas Sarkozy de vouloir proposer et diriger «un
gouvernement économique de l’UE». Cette approche qui n’est pas
encore officielle commence à être vendue à l’opinion par le
premier cercle de Nicolas Sarkozy. Parmi eux, se trouve le
ministre des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi qui
estime que le président de la République : «a démontré, au-delà
de la fonction officielle de président de l'UE pour les six
mois, cette espèce de capacité de négociation, de capacité à
faire en sorte que des gens aussi différents en Europe
parviennent à des accords, à des solutions consensuelles».
L’autre front sur lequel Lionel Jospin effectue un bruyant
retour est celui du combat des socialistes pour prendre le
contrôle du PS. Et alors que les chevaux en compétion entament
le sprint final pour le congrès prévu entre les 14 et 16
novembre prochain, Lionel Jospin dut déployer toute son
expérience pour argumenter son choix de soutenir, sans grande
surprise, le maire de Paris, Bertrand Delanoë : «Il me semble
que Bertrand Delanoë est le mieux placé aujourd'hui pour
accomplir ce travail, c'est-à-dire pour remettre le Parti
socialiste au travail, pour le réinscrire dans un fonctionnement
collectif et pour l'incarner à l'extérieur dans le débat
public».
La position de Lionel Jospin sur les ambitions internes au PS
semble être confortée par le sondages. Le dernier, «ViaVoice»,
publié hier lundi par le journal «Libération» donne un avantage
clair à Bertrand Delanoë parmi les sympathisants de gauche. Avec
ses 35%, le maire de Paris devance largement Ségolène Royal
(23%) et Martine Aubry (17%). Preuve que le temps n’a pas encore
fait son œuvre et que la rancune de Lionel Jospin est toujours
aussi tenace à l’encontre de Ségolène Royal qui l’avait empêché
de retenter l’aventure présidentielle face à Nicolas Sarkozy,
Lionel Jospin ne rate pas cette sortie pour égratigner son
nouveau style de campagne et de communication de Ségolène Royal
inauguré le 27 septembre dernier au Zénith et déjà décrié par le
gotha socialiste : «Le rôle de la politique comme art de la
démocratie, c'est d'entraîner des citoyens par la conviction et
non pas de s'adresser à un public en suscitant la dévotion».
Mustapha Tossa
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Aujourd’hui le Maroc 2008
Publié le 28 octobre 2008 avec l'aimable
autorisation de Aujourd'hui le Maroc
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