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Aujourd'hui le Maroc
Royal et Bayrou
s'apprêtent à rentrer dans les rangs
Mustapha Tossa
Photo Aujourd'hui le Maroc
Jeudi 10 juin 2010
Lors de récentes interviews, François Bayrou a
clairement abandonné la dent dure qui le caractérisait quand il
s’agissait d’évaluer la gouvernance de Nicolas Sarkozy.
Ce n’est pas encore un exercice de contrition, ni un remord
public. Mais cela y ressemble fortement. La stratégie concertée
ou contrainte qu’empruntent deux récentes grandes gloires de la
politique française que sont Ségolène Royal, l’anti-conformiste
socialiste et François Bayrou, le rebelle centriste s’apparente
à un retour au bercail après une traversée solitaire du désert.
Le souvenir est encore frais dans les mémoires de ces deux
icônes qui, lors de la dernière présidentielle, ont failli se
«pacser» politiquement, donnant à leur propre famille politique
un grand bourdon. Au cours des longs mois qui suivirent, le
Parti socialiste était au bord de l’implosion à force de
carburer sur la position à prendre à l’égard de ce centre
séducteur. L’UMP du président Sarkozy piaffait d’impatience de
parvenir à cette grande clarification centriste qui met
ouvertement François Bayrou dans le camp ennemi. Quelques
manœuvres d’appareils et quelques opérations électorales plus
tard, le rapport de force n’est plus le même. Ségolène Royal
semble avoir perdu la bataille de la structure et François
Bayrou celle de l’opinion. Les deux ont été exilés dans un grand
anonymat. Ségolène Royal s’est recroquevillée sur sa région de
Poitou-Charentes et François Bayrou était astreint à assister
impuissant à l’hémorragie de son MoDem. Ce duo, qui avait failli
provoquer une grande reconfiguration de la vie politique
française, était presque tombé dans l’oubli. Et alors que
Ségolène Royal n’avait plus que les primaires annoncées du Parti
socialiste pour pouvoir encore exister, François Bayrou n’avait
que ses immenses souvenirs à ruminer. Jusqu’à ce que ces deux
anciennes étoiles finissent par réapparaître. Et c’est François
Bayrou qui avait donné le ton. La chronique politique ne bruit
que de sa prochaine réconciliation avec Nicolas Sarkozy dont il
était un des plus violents pourfendeurs. Lors de récentes
interviews, François Bayrou a clairement abandonné la dent dure
qui le caractérisait quand il s’agissait d’évaluer la
gouvernance de Nicolas Sarkozy. Il vient implicitement
d’accepter la main tendue par l’Elysée. Même s’il sait que le
président de la République n’a pas décidé de lui tendre cette
perche uniquement pour la beauté de ses idées scintillantes,
mais parce qu’il rencontre un problème encore plus sournois avec
un autre centriste au gouvernement. Il s’agit d’Hervé Morin,
ministre de la Défense qui donne quelques migraines aux
stratèges de l’Elysée et qui menace d’être candidat indépendant
à la prochaine présidentielle. Dans le cas de Ségolène Royal,
alors qu’elle campait le rôle de la candidate naturelle à tout
défi socialiste, certaine qu’elle remporterait toutes sortes de
primaires, la voilà qui change de tonalité et se dit prête à
jouer collectif et à sacrifier son ambition personnelle pour
faire gagner sa famille politique. Un langage inédit dans la
bouche de celle qui a construit sa fortune politique sur son
divorce avec l’appareil socialiste. C’est qu’entre-temps deux
éléments majeurs sont passés par là : le premier est la
réapparition de Dominique Strauss-Kahn comme possible recours
sérieux des socialistes. Le second est le constat que Martine
Aubry, notamment grâce à son réquisitoire percutant contre
Nicolas Sarkozy, est loin de rebuter les foules. Mustapha
Tossa
DNCP à Paris
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de diffusion réservés
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Aujourd’hui le Maroc 2010
Publié le 12 juin 2010 avec l'aimable
autorisation de Aujourd'hui le Maroc
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