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Aujourd'hui le Maroc
France :
Dominique Strauss-Kahn, l'imam caché des socialistes
Mustapha Tossa
Photo Aujourd'hui le Maroc
Mardi 9 février 2010
La maxime «loin des yeux loin du cœur» ne semble pas
s’appliquer à DSK. Mais c’est plutôt «loin des yeux, proche des
intentions du vote».
Signe que la convalescence du Parti socialiste français est loin
d’être terminée, le fait qu’un homme comme Dominique
Strauss-Kahn, un éléphant du parti, nommé par Nicolas Sarkozy à
la tête du Fonds monétaire international à Washington, dans une
stratégie d’ouverture doublée d’une maligne volonté d’éloigner
un adversaire, soit devenu le grand porte espoir du PS pour les
prochaines présidentielles. La maxime «loin des yeux loin du
cœur» ne semble pas s’appliquer à DSK. Mais c’est plutôt «loin
des yeux, proche des intentions du vote». L’affaire DSK aurait
pu demeurer une vue de l’esprit, tout juste apte à agrémenter le
quotidien aride des étudiants de «sciences po», si un sondage
n’est venu pour la première fois donner la preuve chiffrée que
le leader socialiste, exilé outre Atlantique, pourrait remporter
une bataille présidentielle contre Nicolas Sarkozy. Il est le
premier nom à pouvoir battre l’actuel président de la République
quand ce dernier paraissait, selon toutes les combinaisons
possibles et imaginables, imbattable. Et la question qui taraude
les esprits est la suivante : comment un homme qui s’est imposé
comme devoir de ne pas commenter la vie politique française, par
respect à ses fonctions planétaires, et qui a davantage brillé
par ses silences que ses grands discours mobilisateurs, en est
venu à incarner l’espoir à gauche pour reconquérir l’Elysée ?
Il est vrai que lors de ses rares descentes sur Paris, DSK a
toujours évité de se prononcer sur les présidentielles et sur le
fait de savoir s’il allait sacrifier son poste au FMI pour mener
le combat des primaires au PS. Harcelé par les journalistes à
chaque fois qu’ils rentrent en contact avec lui, DSK se faisait
un stoïque plaisir de botter en touche. Un silence et une
abstinence qui veulent dire qu’il ne pense pas forcément à la
présidentielle en se rasant. Dominique Strauss-Kahn vient de
déroger à cette règle lors d’une confidence faite à la presse
qui en dit long sur l’ambition qui le tenaille. Il n’a jamais
été aussi clair dans son propos sur la présidentielle que
lorsqu’il a dit : «A ce jour, j’ai l’intention de faire mon
mandat, mais si vous me demandez si, dans certaines
circonstances, je pourrais me reposer cette question la réponse
est oui, oui je pourrais me reposer cette question».
Deux raisons expliquent ce brusque «coming out» présidentiel de
Dominique Strauss-Kahn. La première est qu’il a voulu conforter
politiquement les résultats inédits du sondage qui le donnent
victorieux contre Nicolas Sarkozy. S’installer dans les têtes
comme le recours face à la droite. La seconde est qu’il veut se
placer dans les esprits pour empêcher une ascension systématique
de Martine Aubry qui peut très bien profiter d’éventuels bons
résultats du PS aux régionales pour devenir une valeur
incontournable et incarner l’espoir à gauche. Mais le grand
obstacle contre lequel butte DSK est celui du calendrier des
primaires. Ses amis militent pour qu’elles aient lieu pendant le
dernier trimestre de 2011. Alors que ses adversaires font tout
pour une autre date plus proche pour l’obliger à sortir tôt du
bois et à lui faire subir de l’érosion. Mustapha
Tossa
DNCP à Paris
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Aujourd’hui le Maroc 2010
Publié le 10 février 2010 avec l'aimable
autorisation de Aujourd'hui le Maroc
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