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L'EXPRESSIONDZ.COM
L’AVENIR DU CONFLIT OCCIDENT-ORIENT
Est-ce la fin d'Israël ?
Mustapha Cherif
Photo CPI
Jeudi 26 mars 2009
Les dernières élections dans ce pays pas comme les autres,
montrent clairement que l’aveuglement atteint le délire.
Cette semaine se met en place un nouveau gouvernement israélien.
Le pire depuis longtemps. Quiconque dans le monde occidental est
aujourd’hui sincèrement, à la fois, attaché aux droits légitimes
des peuples palestinien et israélien - un Etat viable et
souverain pour le premier, une sécurité garantie pour le second
- ne peut qu’être atterré par cette évolution, la folie sioniste
et la politique israélienne. Les dernières élections dans ce
pays pas comme les autres montrent clairement que l’aveuglement
atteint le délire. Droite et extrême droite racistes et
fascisantes dominent au sein des pouvoirs et des opinions.
La supériorité des armes n’a jamais mis à l’abri d’une défaite
politique, elle l’a même parfois hâtée et c’est encore plus vrai
aujourd’hui où l’opinion mondiale, informée comme jamais, a vu
sur ses écrans le déluge de feu qui s’est abattu sur Ghaza, ce
camp de concentration, cette immense prison à ciel ouvert
asphyxiée par le blocus et quotidiennement pilonnée. Des rares
voix juives s’élèvent pour s’opposer à une guerre qui
n’atteindra jamais aucun des objectifs, officiels et officieux,
que lui assigne le gouvernement criminel israélien: ni l’arrêt
des tirs de roquettes sur les villes du Sud, (signal que le
Palestinien ne renoncera jamais), ni le démantèlement du Hamas,
au contraire installé en fer de lance de la résistance, ni même
la capacité de dissuasion de l’armée israélienne, humiliée après
l’agression du Liban, ni même le message adressé à des
puissances régionales, car le principal perdant de cette
opération criminelle et brutale, à terme, ce sont les Israéliens
eux-mêmes en Etat suicidaire.
La paix mondiale en danger
Un Etat théocratique, agressif et colonial, géré par une horde
de brigands sanguinaires et corrompus, qui détruit l’avenir de
toute une région, celle des juifs y compris, parce qu’ils
veulent dominer l’Orient et continuer d’exploiter à leur profit
le filon de la culpabilité qu’inspire la Shoah.
Cette politique irresponsable hypothèque tout le Moyen-Orient et
la paix dans le monde pour longtemps. C’est une politique
suicidaire pour eux et un obstacle à la libération politique des
pays arabes archaïques et corrompus qui sont paralysés par la
peur d’Israël. Un rapport de la CIA, pas comme les autres,
rapporté par quelques rares médias occidentaux, concernant
Israël, fait preuve d’une thèse qu’il ne faut pas négliger.
Une étude qui aurait été conduite par la Central Intelligence
Agency (CIA) émet des doutes sur la survie d’Israël au-delà des
20 prochaines années.
Le rapport de la CIA prévoit «un déplacement inexorable de la
solution à deux États vers une solution à un Etat, la solution
la plus viable basée sur les principes démocratiques de la
pleine égalité qui supprimera le spectre de la menace de
l’apartheid colonial, tout en permettant le retour des réfugiés
de 1947/1948 et 1967. Ce dernier étant la condition préalable à
une paix durable dans la région». L’étude, à diffusion
restreinte, prévoit le retour des réfugiés palestiniens dans les
territoires occupés et l’exode de deux millions d’Israéliens qui
partiront vers les États-Unis au cours des quinze prochaines
années.
«Il y a plus de 500.000 Israéliens qui ont des passeports
américains et plus de 300.000 viennent de Californie», a
déclaré dans une interview l’avocat international Franklin Lamb,
en ajoutant que ceux qui n’ont pas de passeport américain ou
occidental, ont déjà fait la demande.
«Je pense donc que, au moins pour la population en Israël,
c’est écrit sur le mur...ce qui suggère que l’histoire rejettera
tôt ou tard l’entreprise coloniale», a souligné Lamb. Il
précise que la CIA, dans son rapport, comme exemple, fait
allusion à la chute rapide et inattendue du gouvernement
d’apartheid en Afrique du Sud et rappelle la désintégration de
l’Union soviétique au début des années 1990, ce qui suggère que
la fin du mythe d’un «territoire israélien» arrivera plus
tôt qu’on ne le pense. Lamb dit qu’étant donné la conduite folle
d’Israël envers les Palestiniens et en particulier dans la bande
de Ghaza, le public américain - qui a exprimé des protestations
faibles contre les mesures sionistes par le passé - pourrait
protester fermement et ne plus supporter l’injustice. Certains
membres de la commission des Renseignements du Sénat américain
auraient été informés de ce rapport.
La récente déclaration de Freeman, personnalité respectée, qui a
renoncé au poste de conseiller pour la sécurité, proposé par
Obama, et qui a dénoncé les pressions des lobbys sionistes aux
USA, commence aussi à faire des vagues. De plus, les tentatives
de juger pour crimes de guerre les responsables politiques et
militaires israéliens avancent, ce n’est pas un mirage. L’Europe
doit assumer avec force l’immense responsabilité historique qui
est la sienne dans cet interminable conflit injuste. Tant que le
peuple palestinien n’aura pas son indépendance, la guerre sera
totale, notamment dans les esprits en Orient. Un peu d’histoire
et de mémoire n’est pas inutile pour remettre les choses en
perspective. Les Palestiniens peuplaient cette terre réputée «sans
peuple pour un peuple sans terre» et en furent massivement
expulsés. Il s’agit de ne pas oublier que, colonisations
britannique et française inclues, cette histoire est aussi celle
de l’Occident qui déforme la réalité, pillent et abandonnent les
peuples à leur triste sort.
La responsabilité de l’Europe
Les politiques en Europe ont pour devoir de concilier les
positions et surtout de contribuer à la décolonisation, afin que
tous puissent coexister dans la liberté et la dignité. A cause
de l’intransigeance des Israéliens, trop de pourparlers et
d’accords de paix sont jusqu’à présent allés d’échec en échec,
en dépit des rares moments où l’on s’est pris à espérer que la
raison et la justice l’emportent grâce à quelques responsables
suffisamment visionnaires et lucides. Les grandes lignes d’une
paix honorable et efficace sont connues, il n’y a rien à
inventer et plus d’alibi derrière lequel se cacher pour, une
fois encore, en détruire les chances. Il s’agit de l’avenir
entre l’Orient et l’Occident. Pour ses responsabilités passées
et pour sa responsabilité présente dans l’équilibre du monde,
l’Europe doit peser de tout son poids pour que cette guerre de
cent ans, qui ne règlera rien, soit enfin la dernière et pour
que les enfants de Palestine aient enfin droit à une vie normale
dans des sociétés qui ne soient plus dominées par la peur et la
haine de l’autre.
L’urgence, c’est la mobilisation déterminée de l’Europe, des
Etats-Unis, et du monde arabe, pour en finir avec l’immobilisme
meurtrier qui a succédé au Processus de Madrid et aux Accords
d’Oslo. Force est, malheureusement, de constater que toutes les
actions ont été un piteux alignement sur les positions de
l’administration américaine d’avant Obama. L’urgence, c’est
aussi que chacun comprenne qu’il faut dialoguer et qu’il n’a pas
à choisir ses interlocuteurs dans le camp d’en face mais à
prendre, tels qu’ils sont, ceux qui représentent effectivement
les populations concernées. Le reste, tout le reste, doit en
être l’aboutissement, la reconnaissance d’un Etat palestinien
souverain et viable. Trop de temps perdu, de mensonges, de
promesses non tenues, de malheur et trop, aussi, de politiques
inéquitables accréditant clairement l’idée ravageuse d’un «deux
poids, deux mesures» dont, toujours les mêmes, sont les
victimes. Il est temps de stopper ce fol engrenage qui a
transformé de jeunes et fiers lanceurs de pierres des héroïques
Intifadas en êtres désespérés. Les jeunes oubliés de la vie
seront de plus en plus nombreux à être candidats à la mort. Non
par fascination nihiliste ou par fanatisme religieux mais par
conviction de n’avoir plus rien à perdre et pas d’autre moyen de
faire entendre leur voix. Il est temps de comprendre qu’il en va
non seulement de la sécurité de l’Occident et de l’Orient, et de
la dignité de la nation palestinienne mais, aussi de l’équilibre
et de la sûreté d’un monde où le non-règlement du conflit
israélo-palestinien attise le pire et fait diversion aux
problèmes des impasses de notre temps.
Rien ne sert de déplorer «l’importation du conflit» en
Europe, à l’heure d’Internet et des médias télévisés globaux,
Ghaza est dans tous les coeurs, les foyers et dans les
consciences. Les exclus, les discriminés, les humiliés
s’identifient aux humiliés et jugent sévèrement la légèreté avec
laquelle la plupart des gouvernements occidentaux, dans cette
affaire, bafouent leurs propres valeurs. Voilà pourquoi ce qui
se joue en Palestine, ce sont aussi les lendemains à tous car,
tôt ou tard, l’histoire présentera la facture. Un effort de
lucidité historique de l’Europe et de courage politique du monde
arabe sera le meilleur moyen d’aider Barack Obama à assumer les
responsabilités politiques des USA. La vie, c’est le compromis.
Et l’opposé du compromis, ce n’est pas l’idéalisme, c’est le
fanatisme et la mort, dit un poète, Il est temps partout de se
tourner vers l’avenir, sans être amnésique. Sinon, ce sont
toujours les brutes, les aveugles et les sourds en politique qui
seront jugés par l’histoire comme leurs propres fossoyeurs. La
fin d’Israël a peut-être déjà commencé.
Mustapha Cherif, Professeur en relations
internationales
www.mustapha-cherif.net
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Publié le 26 mars 2009 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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