Opinion
La banane, l'émir,
les cancrelats et le big brothers
Mohsen
Abdelmoumen
Lundi 1er juillet 2013
Le changement opéré ces derniers jours
au Qatar, et qui s’est déroulé dans la
plus pure tradition du théâtre
shakespearien, n’est ni une passation
paisible du pouvoir ni un renoncement de
la part de l’émir. Ce n’est ni plus ni
moins qu’une destitution comme ce fut le
cas pour l’émir paternel de celui qui
cède sa place aujourd’hui. Au Qatar, le
coup d’Etat est congénital. Malgré tout,
la lecture que nous offrent certains
lobbies de mèche avec cette dynastie de
chameliers illettrés voudrait que dans
ce micro-Etat, on renonce facilement au
pouvoir. «Les hommes doivent souffrir
leur départ comme leur venue ici-bas ;
le tout est d'être prêt», disait
Shakespeare. Est-ce que l’émir déchu
Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani était
prêt à disparaître de l’échiquier
politique ? Que semblent nous dire ceux
qui sont derrière le coup d’Etat au
palais qatari ? Plusieurs réponses
s’offrent à nous. Tout d’abord, le big
brother américain semble opter pour
l’effacement d’empreintes par rapport à
tout ce qui est lié aux conséquences du
simulacre de «printemps arabe» qui n’a
rien ramené de démocratique. Bien au
contraire, il a enfoncé le monde arabe
dans les abîmes des ténèbres des Frères
musulmans et des islamistes. Donc, les
USA essaieraient de rectifier le tir en
direction de leurs partenaires
islamistes en procédant au ravalement de
la façade qatarie, axe central de la
métamorphose des régimes opérée lors des
coups d’Etat que je nommerais
«populaires» de 2011. Voyant que le
conflit s’enlise en Syrie, que l’Egypte
s’enfonce dans une crise sans précédent,
que des milices se font la guerre et que
des attentats ont lieu régulièrement en
Libye, que la Tunisie est dans la
tourmente avec un régime islamiste qui
tarde à organiser des élections
équitables et à mettre sur pied une
nouvelle constitution, il est clair que
les régimes issus du grand complot du
«printemps arabe» sont tous en panne.
D’où l’idée d’opérer une transformation,
non pas dans les pays précités mais dans
la tête qui a produit et financé ce
raz-de-marée islamiste. A la manière de
Ponce Pilate, les USA se lavent les
mains de ce qui se passe dans le monde
arabe actuellement, avec les menaces
potentielles sur les minorités
religieuses, idéologiques, ou tout
simplement sur les opposants des régimes
fascistes des Frères musulmans, et
cherchent à se reconstruire une vertu
recourant à la nécessité de sacrifier le
veau d’or personnifié par l’émir du
Qatar. Bien entendu, la chute de
celui-ci n’aurait jamais été possible
sans l’apport judicieux d’une peau de
banane déposée par sa chère Moza sur le
dallage marbré du palais.
L’intronisation du fils, portrait craché
de son père, et choisi parmi les 24
«pistoleros» susceptibles d’accéder au
trône, marque sans aucun doute
l’avènement d’un émir du redéploiement
sous la botte de sa mère, devenue
l’interlocutrice privilégiée des USA et
des Occidentaux. C’est donc la cheikha
Moza qui a pris le pouvoir au Qatar.
Cela se traduira certainement par un
lynchage des alliés du Qatar, et surtout
des Frères musulmans qui commencent à
agacer sérieusement en pervertissant
l’image que les USA leur avait donnée au
départ, en créant des tensions
supplémentaires entre les puissances
mondiales qui se battent actuellement
dans leur guerre de procuration en
Syrie. D’ailleurs, la grande lessive a
déjà commencé avec la prochaine
expulsion du cheikh du dollar Al-Qaradawi
qui, d’après les médias qataris, est en
passe d’être déchu de sa nationalité, et
on se demande où il va bien pouvoir
aller prêcher son djihad niqah
désormais. Peut-être dans le lit
d’hôpital voisin de celui de son acolyte
Al-Arifi à Londonistan, en Angleterre ?
Quoi qu’il en soit, la dimension
surfaite du Qatar a pris une trop grande
importance et porté préjudice à l’allié
traditionnel des Américains qui est
l’Arabie Saoudite, en agaçant plus d’un,
au point où il s’est avéré inévitable
d’écarter le Premier ministre et
ministre des Affaires étrangères très
actif dans le dossier syrien et qui est
une véritable boîte noire pour tous les
événements qui ont secoué le monde
arabe, notamment par les relations
directes ou indirectes qu’il entretenait
avec différents groupes djihadistes. La
fin des haricots pour l’émir n’est pas
seulement un changement conjoncturel
mais une réorientation stratégique
américaine de la politique qatarie via
Moza dans le monde arabe, surtout avec
les islamistes, et qui a pris une
tournure effective après la défaite des
légions de mercenaires financés par le
Qatar en Syrie tout en préparant le
terrain à Genève II. Ensuite, ce
changement de cap traduit une nouvelle
politique américaine au Moyen-Orient en
prenant en considération les doléances
et les velléités des Israéliens et des
Saoudiens voyant que le jeu du Qatar
ressemble à un coup de poker dont
l’issue est trop incertaine. On peut se
demander si nous allons bientôt assister
à l’effet boule de neige qui va emporter
ces régimes islamistes issus de ce qu’on
appelle à tort «printemps arabe». Car la
véritable Bérézina qui se déroule sous
nos yeux à travers la détérioration des
Etats qui se sont mis sous la coupe
islamiste sur injonction US avec la
bénédiction du Qatar et de ses muftis du
djihad niqah commence à nous dévoiler
l’échec du projet américain pour le
monde arabe. La fin de cette parodie
sans queue ni tête qu’on a nommée
«printemps arabe» a débuté avec la
destitution de l’émir du Qatar père qui,
d’après nos informations, a même été
emprisonné pendant plusieurs jours afin
de le persuader de céder le trône.
Peut-on dire comme on l’a supposé dans
nos articles précédents que le tournant
historique est amorcé aujourd’hui avec
le retournement des peuples contre les
régimes islamistes, d’où le sacrifice de
cet émir du Qatar, tel le mouton de
l’Aïd, de la part de l’administration
américaine à laquelle il s’était soumis
avec dévotion ? Les Américains, tels les
«experts Miami», ont nettoyé
méticuleusement la scène du crime en
relevant de ses fonctions leur larbin et
en effaçant toutes les traces qui les
lient à ses crimes, tout en donnant un
gage aux forces qui lui sont opposées
pour pouvoir redémarrer un Genève II sur
la base de la disqualification certaine
et inéluctable des islamistes, qu’ils
soient «soft» ou «hard». C’est l’unique
voie pour pouvoir avancer sur des
dossiers suspendus comme celui, crucial,
de la Syrie. Les dindons de la farce, en
fin de compte, n’ont pas été seulement
Moubarak, Kadhafi, Salah ou Ben Ali,
mais le club a été rejoint par le gros
lard du Qatar qui va maintenant
apprendre le goût amer de la disgrâce,
qui n’a rien à voir avec la banane ou la
fraise. «Tous les hommes sont sales
d'une manière ou d'une autre. Seulement,
il y a ceux qu'un simple verre d'eau
suffit à laver et ceux que tous les
océans de la terre ne sauraient purifier
!»
Après nous avoir assommés avec l’AKP,
agneau-khebab-pita, force est de
constater que ce parti souffre
actuellement d’une indigestion et,
avouons-le, ne parvient pas à nous
persuader qu’il est un modèle à
instiller aux populations
«sous-développées et arriérées» que nous
sommes. Les peuples, avec ce qui se
passe en Turquie et en Egypte, ont-ils
enfin compris qu’ils ont été floués en
participant bon gré mal gré à de
véritables coups d’Etat décidés à
Washington par les spins doctors de la
Maison Blanche ? La roue de l’Histoire
est-elle en train de tourner ? Nous ne
sommes qu’au début du décryptage des
événements qui se bousculent et
s’accélèrent au moment où, en Iran, on a
vu une élection se dérouler dans la
tranquillité la plus absolue à tel point
que l’Occident est gêné de l’évoquer,
lui qui nous serine inlassablement que
la République islamique iranienne est
une menace potentielle. Par contre, il
n’est pas question d’évoquer un coup
d’Etat ou une destitution de l’émir du
Qatar, car il faut absolument nous
persuader que cet événement est une
alternance démocratique à admirer. Tels
sont les paradoxes actuels de la grille
de lecture boiteuse proposée par
Washington et ses alliés, alors même que
les USA sont secoués par un scandale
d’espionnage sans précédent dont nos
sources nous chuchotent qu’un Obamagate
se prépare, enterrant définitivement
l’illusion démocratique américaine
démasquée par ce jeune analyste de la
CIA Edward Snowden qui, après Bradley
Maning, nous révèle la vulnérabilité de
l’empire américain devenu aujourd’hui la
risée du monde alors qu’hier il dictait
sa loi. Les dégâts causés par l’Amérique
dans les Etats-nations se sont traduits
par le démembrement de ceux-ci et la
venue d’une nouvelle formule de
gouvernance qui en ont fait des no man’s
lands peuplés de milices
s’entre-déchirant entre elles, renvoyant
le monde arabe à une époque où Lawrence
d’Arabie complotait en se baladant à
gauche et à droite comme bon lui
semblait. Le monde arabe actuel dirigé
par des incapables qui se moquent de
toute notion d’Etat-nation et ne sont
rien d’autre que des sous-traitants de
la CIA, tels Morsi et consorts,
incapables de gérer leurs propres
foyers, nous offre une image pitoyable.
L’impérialisme nous démontre qu’il peut
dévorer ses valets les plus serviles
sans aucun état d’âme lorsqu’il le juge
nécessaire. Il n’a ni amis ni alliés dès
lors que son seul but vise à s’accaparer
les richesses des nations, les vidant de
leur substance vitale et les jetant
aussitôt après comme des citrons pressés
en les vouant aux gémonies. C’est une
leçon pour ceux qui ont un doute sur
l’impérialisme occidental en général et
américain en particulier qui
s’accommoderait s’il le faut avec le
diable pour régner, tant que cela peut
garantir ses intérêts vitaux. Quant aux
crétins qui placent leur foi dans les
banquiers et les marchands de canon,
colonne vertébrale de l’impérialisme,
ils ne récolteront que la semence de la
trahison et finiront dans les égouts de
l’Histoire comme l’émir du Qatar qui est
en train de boire le fiel de la trahison
jusqu’à la lie. On ne peut pas
construire des Etats par procuration
comme on ne peut pas offrir des
démocraties en kit, alors que l’on
espionne toute la planète. Avant de
donner des leçons de démocratie aux
autres nations, les Etats occidentaux
doivent se démocratiser eux-mêmes avec
notamment la levée des procédures
d’écoute et le gel du fascisme qui régit
leur vie politique et économique, et les
exemples quotidiens à travers les médias
et la scène politique secouée
régulièrement par des scandales aux plus
hauts niveaux nous indiquent que la
ligne rouge est franchie depuis
longtemps. Sans la construction d’un
citoyen occidental informé des
véritables enjeux de la société dans
laquelle il vit – et je n’en vois pas le
premier signe – alors qu’il paie des
taxes et des impôts pour larguer des
bombes sur des pays qu’il ne connaît
pas, nous restons sceptiques quant à
même réformer certains pays tant le
degré de fascisme a gangrené la sphère
de décision politique avec tout ce que
cela comporte comme effets secondaires
sur la vie sociale, économique et
culturelle. Le citoyen occidental,
inconscient du danger qu’il court, a
délaissé le champ de la lutte, ignorant
le fascisme rampant qui se faufile dans
la société et les institutions. Quant
aux pays du monde arabe qui ont cru bon
d’écouter et de suivre les think tanks
et ONG qui font du commerce avec des
concepts comme la démocratie, les droits
de l’Homme, etc. ils sont arrivés à la
concrétisation d’un autre type d’échec
qui constitue à se livrer aux ténèbres
du fascisme islamiste. Le socle de
l’Etat-nation dans le monde arabe est à
refonder et à retravailler avec des
matériaux locaux. Arrêtons l’importation
des idées farfelues qui nous viennent
d’ailleurs et qui ne sèment que le
chaos. Ceux qui doutent, s’ils en ont le
courage, devraient faire un pèlerinage
dans la vallée de Sebaha en Libye, ou à
Louxor, en Egypte, où le sieur Morsi n’a
pas trouvé mieux que de vouloir nommer
gouverneur un terroriste qui a assassiné
62 personnes au cours d’un attentat en
1997. Voilà la bonne gouvernance que les
Etats-Unis et les Occidentaux nous
proposent à travers ces sinistres
personnages, dont Morsi restera dans les
mémoires comme le plus mauvais des
présidents égyptiens. Le sectarisme qui
le caractérise ainsi que son compère
Erdogan et leur émir bienfaiteur du
Qatar ne semble pas se tarir et les
dégâts qu’ils occasionnent dans ces pays
totalement divisés sur fond de véritable
guerre confessionnelle antichiite
commencent à s’étendre au Liban, en
Egypte, et bien évidemment en Syrie.
Est-ce là le projet américain pour le
monde arabe issu du discours du Caire de
Monsieur Obama ? Est-ce là la vision du
Moyen-Orient offrant la paix éternelle à
Israël en enfonçant les peuples et les
nations arabes dans des guerres
interminables ? Nous dirigeons-nous vers
le démantèlement définitif de tous les
Etats-nations du monde arabe pour
satisfaire l’entité sioniste ?
Dans le cauchemar arabe actuel, notre
patrie l’Algérie est un havre de paix
avec une stabilité quasi totale, même si
le Président est malade et absent du
territoire national, et cela prouve,
comme l’ont dit certains, la solidité
des institutions militaires et
sécuritaires de notre pays alors que
nous faisons face à des actes quotidiens
de félonie et de trahison de toutes
sortes. Le cas du trublion minable d’Aboud
en est un nouvel exemple, lorsqu’il rate
une nouvelle fois l’occasion de se taire
au moment où l’Algérie souhaite de ses
enfants dignes et honorables qu’ils ne
versent pas de l’huile sur le feu.
Chacun a le devoir d’apporter un soutien
au pays dans l’humilité et le respect de
notre peuple, de notre nation, de notre
histoire et de nos martyrs, au lieu de
propager en amont et en aval une maladie
chronique telle le mildiou, qui
contamine le monde de la presse, le
monde politique, et tous les éléments
non représentatifs de la nation
algérienne. Heureusement que nous avons
un peuple très exigeant et mature
politiquement car sans cela l’anarchie
se répandrait sur le pays. Des forces à
l’intérieur comme à l’extérieur ne
rêvent que de nous voir plonger dans la
fitna. Ces groupes vont de l’OAS aux
harkis, en passant par les expatriés qui
ont fui le pays pendant la décennie
rouge-sang, ceux qui ont vendu leur
honneur pour un asile politique, les
maffieux corrompus nichés dans les
administrations, les cercles sionistes,
bref tout un conglomérat antialgérien
visqueux avec ses variantes qui n’a
jamais accepté l’indépendance de
l’Algérie. Et ce Hicham Aboud sorti par
la porte nous revient par la fenêtre
avec des propos nauséabonds, vulgaires,
qui symbolisent tout ce qui est bas chez
l’homme. La question qu’on lui pose :
avez-vous vraiment un honneur, vous et
vos semblables, les Samraoui, Sifaoui,
Souadia, Dhina, Zitout, Abassi, Mezrag,
et toute cette clique de parias qui
braient continuellement contre l’Algérie
? Ou encore cette plume hargneuse qui
trempe dans l’encre amère de la
vengeance personnelle pour justifier son
existence insignifiante de frustré
dépaysé parisien, offrant une aubaine
par sa bêtise aux ennemis de l’Algérie
d’hier et d’aujourd’hui. Qu’ils méditent
donc cette citation algérienne : «Si
vivre se limitait à exister pour soi,
qu'aurais-je de plus que les arbres qui
se dénudent en hiver et se couvrent au
printemps tandis que je fais l'inverse
?» Un autre exemple tout frais de la
perfidie nous a été montré par France 2
qui, au cours d’un reportage dans son JT
du jeudi 27 juin, prêchait la chose et
son contraire. Cette couverture à la
veille de notre fête nationale n’est pas
innocente. Un envoyé spécial y
dépeignait Alger comme un eldorado
réservé aux riches en s’appuyant sur le
témoignage d’un ex-comptable devenu
milliardaire par la sainte grâce du dieu
dollar, qui n’a pas hésité à cracher lui
aussi dans la soupe à la télévision
française. Le patron de Cevital qui a
bénéficié des exonérations d’impôt et de
différents privilèges accordés aux
entrepreneurs algériens, a déclaré avoir
été victime de la mauvaise gouvernance.
Donc, voilà un entrepreneur économique
qui se transforme en chef de parti
politique. On aurait aimé savoir à quoi
se résume la bonne gouvernance chez ces
énergumènes qui ont saigné le pays,
corrompus jusqu’à la moelle, et qui
dénigrent notre pays sur les chaînes
françaises. Comment se fait-il que
Monsieur Rebrab investisse dans les
fenêtres PVC en France alors que c’est
l’Algérie qui lui a octroyé des crédits
? En nous parlant de la lourdeur de la
bureaucratie, lui qui détient tout le
port de Béjaïa et qui possède des usines
un peu partout, je me demande ce que
veut ce monsieur. Désire-t-il engloutir
toute l’Algérie ? De quelle mauvaise
gouvernance parle cet individu, de celle
qui a placé un simple comptable à la
tête d’une des plus grandes fortunes
d’Algérie et du monde ? Nous lui
rétorquons par la phrase suivante :
«D’où tiens-tu ça ?» («min ayna laka
hada») que nous adressons aussi à
Djaballah, Mokri, Mezrag, etc. autres
adeptes de l’économie de bazar et de
l’import-import. A-t-il gagné au loto ou
à l’euromillions ? Nous demandons des
explications, car c’est facile d’aller
critiquer à Paris ce que l’on bouffe à
Alger. Comme dit le proverbe arabe, «si
tu n’as pas honte, fais ce que tu veux».
Ce reportage au JT nous a offert
l’occasion d’évoquer son dossier qui
sera tôt ou tard mis sur la table, car
cet enrichissement subit ne peut que
mettre la puce à l’oreille du peuple
algérien. Cet individu a beau nous
baratiner avec ses histoires
d’investissement, personne n’est dupe.
S’il veut parler de mauvaise
gouvernance, commençons donc par son
cas, nous sommes curieux, nous qui avons
hérité de la sève de nos ancêtres,
d’entendre ses explications. On ne verra
jamais aucun investisseur français
critiquer son Etat sur les plateaux de
télévision des autres pays. Or, manger
avec le loup et pleurer avec le berger
semble devenir une spécialité
algérienne. Qu’avez-vous fait pour
l’Algérie, Monsieur Rebrab and co ? Je
me rappelle que votre fils, PDG de
Hyundai, n’a pas hésité à frapper la
présidente d’une section syndicale, dont
j’ai eu le plaisir de plaider la cause
auprès des plus hautes instances du pays
auprès desquelles elle a obtenu gain de
cause. Son seul tort était de vous avoir
dit non, à vous les nouveaux maîtres de
l’Algérie, et d’avoir défendu les
travailleurs. Vous, les «begarra», les
maîtres de la chakra, êtes la mauvaise
graine du pays et devriez être nettoyés
comme à la belle époque d’Ali la Pointe.
«Si vous tenez le ciel, reposez-vous,
même s’il tombe sur nos têtes.»
L’Algérie vous a tout donné et vous ne
lui rendez que de l’ingratitude. Comment
avons-nous donc pu produire des monstres
pareils qui s’acharnent à porter des
attaques perfides contre notre pays au
moment où celui-ci est menacé de toutes
parts par des conspirations multiples ?
La presse, quant à elle, après sa
naissance précoce lors de l’instauration
du multipartisme, est restée figée à un
stade embryonnaire régi soit par la
calomnie soit par les critiques
stériles, voire partisanes, ce qui lui a
porté préjudice. Elle n’a jamais su
développer sa mission de contrepouvoir
en se cantonnant à être la caisse de
résonnance et le relais des partis ou
des lobbies de l’argent qui l’utilisent
pour régler leurs comptes. Sa
combattivité d’éthique et de déontologie
reste encore à construire. Autre exemple
de bassesse crapuleuse : le ministre
marocain de l’Intérieur s’est fendu
d’une déclaration pour le moins
arrogante : «Ouvrez les frontières et
nous arrêterons de vous envoyer des
tonnes de drogue» ! Ainsi notre voisin
de l’Ouest avoue contrôler le trafic de
drogue qui inonde notre pays et, pire,
se livre à un chantage mesquin envers
nous. Bien évidemment, la réponse est
claire à ce Maroc qui a toujours été une
source de problèmes : pas question
d’ouverture des frontières jusqu’à ce
que les poules aient des dents ! Des
partis politiques marocains se targuent
de réclamer une partie de l’Algérie et
de ce fait agressent notre souveraineté
nationale. Parmi ces partis, celui de
Chabat qui, au lieu de réclamer à
l’Espagne Ceuta et Melilla, nous fait
des fanfaronnades de coq, alors que le
pauvre et paisible peuple sahraoui
désarmé est opprimé et subit la torture
quotidienne, et que plusieurs ONG, y
compris celles des maîtres occidentaux
du Maroc, produisent des rapports
accablants pour dénoncer les dérives du
régime marocain. Et ils osent s’attaquer
à l’Algérie ? Qu’ils arrêtent leur
cirque et donnent du travail et des
logements à leur peuple au lieu de jouer
avec le feu. Les Marocains ont été les
premiers à réclamer la fermeture des
frontières quand notre pays était livré
à sa tragédie nationale et ils nous ont
fermé la porte au nez pendant que des
groupes terroristes allaient se reposer
chez eux pour ensuite revenir massacrer
notre peuple. Le moment est venu pour la
nation algérienne et ses dirigeants de
démystifier ce langage de bois et du
charbon qui consiste à dire que les
peuples arabes sont des « peuples frères
». Non, Messieurs, ce concept est biaisé
à partir du moment où la traîtrise et la
perfidie pointent leur nez, c’est
désormais chacun pour soi.
Débrouillez-vous avec votre économie
moribonde et fichez-nous la paix. Il
n’est pas encore né, celui qui peut se
permettre de faire de la surenchère au
sujet de l’Algérie, et certainement pas
un pays dont le roi malade se soigne en
France dans un lieu tenu secret et qui
n’a plus donné signe de vie depuis plus
d’un mois, et dont le gouvernement se
fissure en attendant de couler comme le
Titanic. Notre pays doit se redéployer
sur lui-même et travailler avec des
nations sérieuses, comme celles du BRIC
qui ne produisent pas du vent,
contrairement à ces pays arabes qui ne
sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Le
fait d’avoir un passé et une histoire
communs ne donne à personne le droit
d’exiger l’exclusivité de notre
coopération ou de notre affection.
Personne n’a le monopole de la
fraternité et nous nous porterons mieux
en nous construisant nous-mêmes. Nos
autorités doivent travailler sur de
nouvelles bases avec tous les pays, sur
le principe gagnant-gagnant. Si certains
demandent l’aumône, nous leur répondons
: que Dieu vous aide, «Allah yanoub».
L’Algérie, elle, s’est construite par le
sacrifice de son peuple et n’a besoin de
personne.
La politique algérienne a prouvé sa
pertinence et son objectivité notamment
dans les dossiers concernant la Syrie ou
lors de l’intervention de l’Otan en
Libye avec le désastre du «Sahelistan»
qui a ramené la déstabilisation de tous
les pays africains traversés de part en
part par une multitude de groupes
terroristes qui, d’après les derniers
rapports et expertises de renseignement,
constituent un danger imminent partout
dans le monde et surtout en Europe.
L’arsenal de guerre libyen aux mains des
terroristes takfiristes constitue un
véritable cauchemar pour tous les
services de renseignement du monde
confrontés à un problème majeur avec la
traçabilité de ces armes libyennes.
L’Algérie en optant dès le départ pour
la non-intervention en Libye ou en Syrie
a fait le bon choix, même si elle a été
isolée sur une scène arabe décomposée et
moribonde, mais elle a tenu bon et
prouvé la justesse de ses choix. A ceux
qui n’arrêtent pas d’attaquer l’Algérie
pour ses options stratégiques en
politique interne ou extérieure, nous
disons que s’ils veulent répandre le
chaos libyen ou syrien, qu’ils le
fassent chez eux avant de vouloir nous
l’imposer. Le peuple algérien n’est pas
preneur et refuse d’être le laboratoire
d’expérimentation de l’Occident. Nous y
avons déjà goûté grâce aux bons soins
des puissances mondiales qui ont misé
sur la destruction de l’Algérie en y
incrustant le corps étranger de la
mouvance islamiste avec ses variantes
qui changent seulement de vitrine mais
dont la matrice est la même, et ils ne
peuvent pas nous leurrer car nous les
connaissons mieux que quiconque au
monde. S’ils veulent diffuser
l’islamisme «modéré», formule
contestable et contestée distillée lors
de ces coups d’Etat populaires surnommés
à tort le «printemps» ou «l’hiver»
islamistes, qu’ils sachent que le
fascisme ne connaît pas les saisons.
Lors de la cérémonie de sortie des
promotions 2012/2013 à l’Académie
militaire interarmes de Cherchell du
général de corps d’armée Ahmed Gaid
Salah, transmettant le message du
président Bouteflika absent, a appelé à
«redoubler d’efforts pour continuer
d’assumer les responsabilités nationale
et constitutionnelle et de défendre la
souveraineté et l’indépendance de
l’Algérie en toutes circonstances».
«Nous vivons dans un monde marqué par
des événements rapides induisant des
changements multiples tous caractérisés
par les variations et l'instabilité ce
qui nous amène, en tant que militaires,
à continuer d'assumer nos
responsabilités nationales et
constitutionnelles et de défendre la
souveraineté, l'indépendance et la
stabilité de l'Algérie en toutes
circonstances.» La situation, ajoute le
chef d'état-major de l'ANP, «implique la
poursuite résolue et sans relâche de la
lutte contre le terrorisme et le
démantèlement de toutes ses
ramifications criminelles». «Nul besoin
de dire, ici et là, que l'Armée
nationale populaire, héritière de
l'Armée de libération nationale (ALN),
est le pilier, voire le fondement de
cette force. Et c'est pour cette raison
que le Président a insisté sur la
nécessité pour nos forces armées de
poursuivre plus que jamais le
développement de leurs potentialités
afin de se maintenir au niveau de la
noble mission qui leur incombe
constitutionnellement. Cela pour que
notre armée soit à la hauteur des défis
majeurs auxquels fait face notre région,
notamment les événements peu rassurants
au Sahel et qui exigent de nous une
vigilance extrême et permanente afin de
riposter à leurs impacts, retombées et
menaces.» Discours magistral et
diagnostic perçant de la part de nos
dirigeants civils et militaires qui
prouvent une fois de plus que l’ANP
restera la forteresse imprenable sur
laquelle se briseront tous les rêves de
conquête impérialistes. L’Algérie a
montré au monde entier que son destin
n’est pas lié à des personnes, même s’il
s’agit de son président, mais à des
institutions telles que notre armée et
nos services de renseignement qui sont
là comme des remparts contre les faux
prophètes de tous bords qui veulent
jouer avec la stabilité du pays. Ils
trouveront toujours le peuple algérien
uni avec son armée et ses services de
renseignement. Les tentatives de
déstabilisation et les manœuvres
aléatoires de téléguidage des apprentis
sorciers qui visent notre pays ont
échoué de façon magistrale : notre pays
fonctionne, le citoyen vaque à ses
occupations, le climat de tension attisé
par des agitateurs professionnels suite
à la maladie du président s’est évanoui
avec le rêve de voir l’Algérie sombrer
dans le chaos. Mais néanmoins, les
patriotes, les hommes intègres, les
forces vives de notre nation, qui ont
toujours existé, doivent s’unir pour
contribuer à l’essor de notre patrie,
loin des marécages des affaires et du
monde de l’argent sale qui a gangrené
tout le pays via des pratiques mesquines
souvent menées par des politiciens
pourris qui ont oublié l’intérêt de la
nation. Dans un climat géostratégique
périlleux et menaçant, des cadres
honnêtes et compétents issus de toutes
les institutions sont aujourd’hui
appelés à un rendez-vous avec l’Histoire
qu’il ne faut pas rater, dans la
continuité de la reconstruction de
l’Etat-nation. A l’occasion de la fête
nationale du 5 juillet, je souhaite à
mes compatriotes dignes et fiers de leur
patrie, bonheur, prospérité et espoir.
Bonne fête à tous.
Tahia Djazaïr ! Gloire à nos valeureux
martyrs !
Pour reprendre le dessus, il suffit
juste de se faire une raison !
(citation algérienne)
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