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Opinion

Algérie : le «printemps algérien» et l'intox médiatique
Mohamed Bouhamidi

 

Mardi 8 novembre 2011

Philosophe et chroniqueur, Mohamed Bouhamidi revient sur la tempête médiatique autour du "printemps algérien".

La question de la singularité algérienne à l’endroit du « printemps arabe » nous renseigne, derrière sa « naïveté », sur la capillarité et la porosité entre des secteurs et des acteurs de la vie politique qui, en apparence et en bonne déontologie, auraient dû rester séparés. Elle nous a révélé qu’en toute bonne conscience un changement en Algérie était programmé dans l’esprit d’experts, d’universitaires, de politiques et de journalistes. Pas dans celui du peuple algérien. Mais comment donc des représentants de disciplines autrefois autonomes en viennent-ils à réagir de façon pavlovienne ? Les vieilles frontières et les critères de validation qui assuraient leur indépendance et, partant, l’honnêteté et la sincérité de leur travail semblent bien avoir disparu. Comment éloigner l’impression qu’un ordre de mobilisation générale a ameuté des historiens, sociologues, économistes au secours des politiques et des chroniqueurs au chevet d’une société qui n’a pas réagi comme ils attendaient qu’elle réagisse ?

Dans cet empressement généralisé autour de cette « urgence historique », nous pouvons nous demander qui est au service de l’autre. La presse porte-t-elle, simplement et sincèrement, la parole des experts et des « savants » sur une « anomalie algérienne » ? Mais alors, qui a décidé, et au nom de quelle qualification, qu’il s’agissait là d’une anormalité, si énorme qu’elle retienne l’attention de tant de médias ? Qui a décidé que désormais, pour la presse, la non-­actualité, la non-survenue d’un événement devient l’événement ? La mémoire fournit la bonne réponse : le « printemps algérien » est attendu depuis 1962, comme retour de bâton de l’audace indépendantiste, avec un point culminant pendant la période du FIS et du terrorisme.

Les mesures de « patriotisme économique » de 2009 ont exacerbé cette attente et provoqué la colère de l’empire de voir la proie Algérie lui échapper alors que la crise économique lui rend vital le retour du pillage colonial le plus brutal et le plus barbare.

Une espèce d’intoxication, d’obsession a saisi ces milieux, différents dans leurs formes et tellement soudés dans leur but. La norme pour l’Algérie, c’est l’explosion sociale. La norme, c’est qu’Alger explose (ce que la capitale fait régulièrement, mais comme le veulent les Algérois, pas comme le rêvent des historiens reconvertis en oracles).

Prédication

La prédication, pour revêtir cependant les allures de la vraisemblance, a besoin du ­minimum de validation que les experts s’empressent d’apporter, pour préparer les opinions à l’idée de la fatalité de la catastrophe. Ils trouveront dans une partie des élites algériennes la ­confirmation indigène de leurs pronostics. L’intoxication deviendra alors générale, les Cassandre ­indigènes et étrangers s’appuyant les uns les autres.

En réalité, ces élites représentent les avant-gardes visibles chargées de l’habillage idéologique d’une offensive contre les États nés des révolutions nationales. Elles cherchent à saper l’État encore national en maquillant en « mesures techniques » les injonctions politiques ultra­libérales qui visent à le dessaisir de sa souveraineté, à générer les frustrations qui serviront de carburant à la « révolte » et à accélérer celle-ci en diabolisant quelques figures pour toute conscience et pour toutes cibles politiques.

Les Abdeljalil algériens devraient, dans la sombre et pitoyable galerie des laquais, fantoches et autres présidents potiches du Tiers Monde, remplacer les Bao Daï et les Tshombe, et les figures usées des Ben Ali et des Moubarak.

L’agression contre l’Algérie n’est pourtant pas mûre. Il reste encore une grande part des élites du pays à convertir à la haine de l’État national. C’est la phase actuelle du travail de la presse : convaincre de nouveaux pans des élites algériennes qu’il est anormal de laisser passer le « printemps » et qu’elles mériteraient, en passant à l’acte, un certificat d’assimilé de la mondialisation capitaliste.

Nous passerons alors à la phase active de la grande propagande à la libyenne, le moment venu. Il reste à ces experts et à cette presse à trouver des Abdeljalil locaux capables d’organiser une marche du samedi.

Publié sur Jeune Afrique

 

 

   

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Source : Ahmed Halfaoui

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