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L'histoire se répète-t-elle ? Du « roi de Java » au pharaon
d'Égypte
Les dictateurs sont
« éjectables » : Montée et déclin des sbires militaires des
États-Unis
Michel Chossudovsky
Mouvement de protestation
étudiant en mai 1998 à Jakarta
Samedi 26 février 2011
De
Suharto à Moubarak : l’histoire se répète?
En mai 1998, le président Suharto d’Indonésie
a été renversé à la suite de manifestations de masse.
Les médias occidentaux ont signalé tous en
chœur la « démocratisation » : le « roi de Java » avait été
renversé par des manifestations de masse, comme ce fut le cas
d’Hosni Moubarak, décrit par les médias contemporains comme le
« pharaon d’Égypte ».
La
crise asiatique de 1997
La crise financière asiatique de 1997 qui a servi à appauvrir
des millions de personnes a été l’œuvre des spéculateurs
institutionnels. Ce fut un processus de manipulation délibérée
du marché qui consistait à déstabiliser les monnaies nationales
par la « vente à découvert ».
La rupiah indonésienne a été déstabilisée,
les prix des aliments sont montés en flèche, les salaires réels
se sont effondrés de plus de 50 %. Les travailleurs de Nike dans
la fabrication d'articles destinés à l'exportation recevaient
45 dollars par mois avant la crise. Dans la foulée de la
dévaluation de la rupiah, leurs salaires ont chuté à moins de
20 dollars par mois.
Le mouvement de protestation de mai 1998 contre le président
Suharto a été déclenché par la pauvreté largement répandue et
les inégalités sociales causées par la « médecine économique »
fatale du FMI imposée avant et après la crise asiatique.
Le 13 mai 1998, le meurtre de six étudiants à
l’Université Trisakti à Jakarta a donné lieu à des demandes de
résignation du président Suharto, lequel avait occupé la
présidence pendant 31 ans.
Dans un commentaire publié par l’Irish Times
en mai 1998, l’auteur du Centre de recherche sur la
mondialisation, Finian Cunningham a abordé l’euphorie des médias
occidentaux décrivant Suharto comme le « roi de Java renversé
par son peuple » (Voir Irish Times, 22 mai 1998)
[Cette évaluation] juge très mal l’équilibre
du pouvoir, non seulement en Indonésie mais dans bien d’autres
parties du monde. La principale leçon à tirer de l’agitation en
Indonésie devrait être le rôle décisif joué par les États-Unis
et le Fonds monétaire international (FMI). Si des gens doivent
s’attribuer le mérite d’avoir renversé Suharto de manière
décisive, ce sont ces hommes de main de l’ordre capitaliste
mondial, pas le pouvoir populaire […] Après avoir pillé durant
environ 30 ans les riches ressources de l’Indonésie, il est
devenu évident que Suharto ne convenait plus aux puissances
occidentales lorsque l’Indonésie a attrapé la grippe financière
asiatique l’automne dernier. Contrairement aux autres tigres
faibles de l’Asie, Suharto s’est révélé insuffisamment habile
dans la gestion du traitement choc néolibéral habituel du FMI
visant une soi-disant reprise économique [...] Ce
néocolonialisme a pour effet de permettre un meilleur contrôle
des ressources d’un pays par le capital étranger et laisse
invariablement la majorité de la population davantage dans la
misère, alors que la richesse est siphonnée encore plus
rapidement sur les marchés boursiers de Londres et New York.
En Indonésie, les signes sont déjà
inquiétants. Le successeur de Suharto n’est plus dévoué à la
démocratie et à la justice sociale, la machine militaire du pays
continue à fonctionner avec une efficacité brutale et, notez
ceci, le FMI réitère ses appels aux « réformes libérales » et
aux réductions dans les dépenses publiques.
Malheureusement, ce n’est pas une affaire de
« roi renversé par le peuple », mais plutôt de « sbire abandonné
par la Mafia » -- la Mafia étant l’élite financière occidentale
–qui peut continuer à tabasser les Indonésiens avec un autre
instrument [1].
(Finian
Cunningham, Irish Times, 25 mai 1998)
Les galonnés des armées et des appareils de
renseignement indonésiens et égyptiens ont été entraînés aux
États-Unis, aux mêmes académies militaires. Moubarak et Suharto
ont tous deux été installés par Washington.
Les deux régimes et leurs armées ont commis
des atrocités contre leur population. Les deux dirigeants ont
servi à miner le nationalisme postcolonial.
Le massacre de 1965
financé par la
CIA
En 1965, le major-général Suharto a été l’instigateur d’un
massacre de plus d’un demi-million de membres et de partisans du
Parti communiste d’Indonésie (incluant des membres de leurs
familles). Ce massacre, financé par la CIA, a été exécuté en
coordination avec l’ambassade étasunienne : le but ultime était
d’affaiblir et de déloger le gouvernement nationaliste de
Sukarno, lequel avait l’appui du Parti communiste.
Dans un contexte différent, le maréchal de l’air Hosni Moubarak
a joué un rôle similaire dans la transition ayant suivi la
période nationaliste Nasser-Sadat. Il est devenu vice-président
en 1975 et a été installé comme président dans la foulée de
l’assassinat d’Anwar Sadat en 1981.
Des documents déclassifiés confirment l’étendue du massacre en
Indonésie financé par les États-Unis :
Par exemple, un rapport de l’ambassade des
États-Unis daté du 13 novembre 1965 transmettait des
informations de la police voulant que « de 50 à 100 membres du
Parti communiste indonésien (PCI) [aient] été tués chaque nuit
en Java orientale et centrale [...] ». L’ambassade a par
ailleurs admis dans un aérogramme du 15 avril 1966 destiné à
Washington : « Franchement,
nous ne savons pas si le nombre [de membres du PCI tués] est
plus près de 100 000 ou de 1 000 000, mais nous croyons qu’il
est plus sage de se tromper en mentionnant les estimations plus
basses, particulièrement lorsque nous sommes questionnés par la
presse. » À la
page 339, on semble endosser le
nombre de 105 000 morts qu’avait proposé l’agent du service
extérieur Richard Cabot Howland en 1970 dans une publication
classifiée de la CIA.
Relativement à une autre question très
controversée, celle de l’implication des États-Unis dans les
tueries, le volume comprend une « note éditoriale » à la
page 387 décrivant l’aérogramme
du 10 août 1966 envoyé par l’ambassadeur Marshall à Washington
et indiquant qu’une liste des hauts dirigeants communistes
préparée par l’ambassade, sans lui être attribuée, « était
apparemment utilisée par les autorités indonésiennes en matière
de sécurité, lesquelles ne semblent pas avoir la moindre
information officielle sur le leadership du PCI de l’époque ».
Le 2 décembre 1965, Green a endossé un paiement clandestin de
50 millions de rupiah au mouvement Kap-Gestapu qui menait la
répression. Toutefois la réponse de la CIA au département
d’État, datée du 3 décembre, est entièrement classifiée. (pp.
379-380).
L’intervention de la CIA dans la publication
du département d’État n’est que la dernière d’une série de
controverses semblables remontant à 1990, lorsque la CIA a
censuré un volume de l’État sur l’Iran au début des années 1950
afin d’exclure toute référence au coup appuyé par la CIA qui a
renversé Mossadegh en 1953.
(Voir
National Security Archive
http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB52/)
Changement de régime en Indonésie
En mai 1998, le climat était jubilatoire à
Jakarta et ressemblait énormément à celui qui règne en Égypte
aujourd’hui. Sous les ordres de Washington, Suharto a été
remplacé par son vice-président B. J. Habibie.
« Pour les étudiants, c’était une affaire du
genre « le roi est mort, à bas le roi! » [...] L’ambiance avait
commencé à changer très tôt lorsque des rumeurs couraient à
l’effet que le président Suharto allait s’adresser à la nation à
9 heures du matin. Des centaines de personnes se sont réunies
devant un grand écran de télévision dans l’entrée sale et
faiblement éclairée lorsqu’est apparu un général Suharto à l’air
fatigué.
Ils ont écouté silencieusement jusqu’à ce que
le seul président qu’ils aient connu en Indonésie leur dise :
« J’ai décidé de quitter ma fonction de président de
l’Indonésie, dès aujourd’hui, le jeudi 21 mai 1998, lorsque
j’aurai fini de lire cette déclaration. »
À cet instant, ils ont collectivement poussé
un cri de jubilation qui a duré plusieurs minutes. Personne n’a
entendu le général Suharto poursuivre pour annoncer qu’en vertu
de la Constitution, son adjoint, M. B.J. Habibie, deviendrait
président jusqu’à la fin de son mandat, lequel prend fin en
2003. Ils n’ont pas non plus entendu le général conclure en
disant : « Je demande pardon pour toutes mes erreurs et mes
lacunes. » [Massacre de 500 000 personnes, M.C.]
Les étudiants dansaient sur le toit,
sautaient dans les airs et dans la fontaine ornementale dehors.
Ils se roulaient même dans les débris de trois jours
d’occupation.
Quelques-uns pleuraient, d’autres priaient,
les couples s’enlaçaient. Seulement neuf jours après que les
troupes eurent tué quatre d’entres eux sur le campus de
Trisakti, ils n’arrivaient pas à croire qu’ils avaient réussi à
renverser le dirigeant qu’ils tenaient responsable.
[...] La nuit précédente, le général Wiranto
avait évalué la situation de la sécurité avec les trois chefs de
service et le chef de la police nationale. Les perspectives
étaient sombres. Les étudiants représentant 50 universités
prévoyaient demeurer dans le Parlement jusqu’à ce que Suharto
démissionne. Ils étaient
largement appuyés, même par l’armée. [Cet appui faisait
partie du processus de changement de régime. Comparez avec
l'Égypte. M.C. C'est l'auteur qui souligne.]
« L'édifice appartient au peuple, à nous
tous », a déclaré le lieutenant-colonel Nachrowi, porte-parole
du commandement militaire de Jakarta, expliquant qu'il n'y avait
pas d'ordre de mettre fin à la manifestation. [Comparez à
l'Égypte, février 2011, M.C.]
Les étudiants avaient coopéré avec les soldats et fait appel au
commandant de l'armée de Jakarta, le brigadier-général Silalahi,
lorsque des documents clés sont disparus après que deux intrus
eurent infiltré le corps étudiant. [Comparez à l'Égypte.]
Entre-temps, les événements se bousculaient
ailleurs. La secrétaire d'État étasunienne, Mme Madeleine
Albright, a suggéré publiquement que le général Suharto
démissionne, annonçant ainsi la fin de l'appui international. Il
avait été impossible pour le président Suharto de mettre en
place le comité de réforme qu'il avait promis mardi, car les
universitaires l'avait rejeté. [L'histoire se répète. Comparez
les déclarations de Madeleine Albright à celles d'Hillary
Clinton, M.C.] Le général Suharto n'avait pas d'autre
alternative que de remettre le pouvoir aux mains de son copain
de longue date, M. Habibie, et de s'assurer auprès du général
Wiranto, un autre de ses protégés qu'il a mis en poste en
janvier, que la famille conserverait son statut et sa richesse.
La décision a été prise à une heure du matin
chez Suharto. Les étudiants ont compris tout ce qu'elle
impliquait seulement lorsqu'ils ont entendu l'enregistrement de
la déclaration du général Suharto annonçant sa démission.
L'euphorie s'est rapidement dissipée. Ils
s'étaient débarrassés du « vieux voleur », comme l'a dit un
étudiant en économie, mais Habibie « est pareil, un autre
criminel ». Une femme d'âge moyen, disant avoir fait partie du
personnel du président a fait remarquer dégoûtée: « Il
s'inclinait devant Suharto et l'embrassait constamment. »
Les étudiants avaient goûté à une victoire
enivrante et ne voulaient pas être déçus par un compromis
laissant les alliés de M. Suharto en place. Ils avaient ouvert
le paysage politique à une véritable réforme démocratique, mais
sentaient qu'ils devaient être actifs et vigilants, sans laisser
leurs gains filer.
Le Dr Amien Rais - un vieil ami de M. Habibie
- a dit hier qu'il attendrait de voir la composition du nouveau
Cabinet qui sera annoncée ce matin avant de décider s'il
l'endosserait. Son conseil aura beaucoup de poids auprès des
étudiants, qui, pour l'instant, ne bougent pas du Parlement.
Au cours de la journée hier, de plus en plus
d'étudiants sont arrivés pour se joindre aux célébrations d'une
victoire extraordinaire, soit le renversement du dirigeant
asiatique le plus longtemps en poste. De petits camions
roulaient avec à bord des volontaires lançant des boissons et
des sacs de riz offerts par un riche sympathisant. Les étudiants
chantaient, dansaient et se prenaient en photo.
Plus tard, ils voudront tous dire qu'ils
étaient là, dans le Parlement, lorsque le général Suharto, connu
comme le roi de Java, a été renversé.
(Conor
O'Clery, The day the 'king of Java' was deposed by his own
people, Irish Times, 22 mai 2011).
La fin de Suharto a entraîné la continuité.
Jusqu'à ce jour, la machine militaire, combinée à une forme de
développement capitaliste impitoyable, règnent en Indonésie. Le
pays est riche en ressources naturelles et producteur de
pétrole, et pourtant, la pauvreté et le chômage sont endémiques.
Des conglomérats étrangers se sont approprié la richesse du pays
avec le soutien de la machine militaire et de l'appareil
policier.
Suharto et Moubarak ont tous deux été des
hommes de main des États-Unis recrutés dans les rangs de
l'armée. Ce sont des dirigeants éjectables: lorsque l'on n'a
plus besoin d'eux, on les remplace. Pour reprendre Finian
Cunningham relativement à l'Indonésie (1998), « la machine
militaire du pays continue de fonctionner avec une efficacité
brutale ».
Des élections démocratiques ont eu lieu en 1999 et le Parlement
a nommé Abdurrahman Wahid président et la fille de Sukarno,
Megawati, vice-présidente. Wahid a été destitué par la suite.
L'illusion d'un gouvernement populiste persistait avec Megawati
comme pantin présidentiel (2001-2004).
Entre-temps, le rôle de l'armée et ses liens avec les États-Unis
sont demeurés indemnes. En 2004 un (ancien) commandant militaire
de carrière, Susilo Bambang Yudhoyono, est devenu président. Il
avait des liens étroits avec le Pentagone et a été formé à Fort
Benning et à l'US Army Command and General Staff College à Fort
Leavenworth au Kansas. Il a été réélu en 2009.
Égypte : un coup d'État
financé par les États-Unis?
En Égypte, la machine militaire domine après
la chute de Moubarak. Le feld-maréchal Mohamed Hussein Tantawi,
ministre égyptien de la Défense, commandant en chef des Forces
armées et chef du conseil supérieur de l'armée depuis le 11
février 2011, est le chef d'État
de facto et Omar
Souleimane est vice-président. Les deux hommes ont été désignés
par les États-Unis.
Le feld-maréchal Tantawi et le secrétaire à la Défense étasunien
Robert Gates
Tantawi a noué il y a longtemps des liens dans les plus hautes
sphères de l'armée étasunienne, soit depuis l'époque où il était
au commandement des forces alliées durant la guerre du Golfe en
1991. Ahmed Shafik, un ancien commandant en chef de l'Armée de
l'air occupe le poste de premier ministre.
Non seulement l'armée a le mandat d'implanter
la démocratie, mais plusieurs leaders de l'opposition, dont
Mohammed ElBaradei, on aussi appelé la population égyptienne à
appuyer l'armée.
L'opposition dans la société civile, soutenue
par les États-Unis, (comprenant Kefaya et le Mouvement du 6
avril) est en contact à la fois avec les militaires et
l'ambassade étasunienne. On rapporte que ses membres « ont
rencontré de hauts gradés du conseil supérieur de l'armée ».
« Les manifestants ont dit que les généraux avaient exprimé leur
"sincère intention de préserver les gains de la révolution". »
(Egypt's
opposition fights itself as army tightens control - World Wires
- MiamiHerald.com,
14 février 2011)
Sincère intention? Souleimane et
Tantawi, maintenant tous deux responsables de la « transition
démocratique » au nom du mouvement de protestation, sont les
nouveaux sbires militaires de Washington. Tant pis pour la
démocratie. Les deux hommes sont chargés de torturer au nom de
la CIA en vertu du programme de « restitution extraordinaire »
de l'agence.
L'Égypte est la destination la plus courante
pour les suspects envoyés par les États-Unis dans le but d'être
interrogés et, en dernier lieu, torturés. La restitution
extraordinaire, c'est [...] parfois la torture par procuration
ou l'externalisation de la torture. Parfois les agents de la CIA
vont avec les détenus dans la salle d'interrogatoire. La plupart
du temps toutefois, ils sont à l'extérieur de la salle et
entrent une fois que le détenu a été torturé afin de le
questionner.
[...] Les États-Unis envoient 1,5 milliards de dollars
annuellement à l'Égypte et la majeure partie de cet argent va à
l'armée. Et pourtant, les États-Unis ont toujours été au courant
de ces violations flagrantes des droits de la personne par le
gouvernement égyptien. Nous avons financé tout le gouvernement
et la police qui commettaient ces actes. Omar Souleimane, le
vice-président, était le pilier de la torture égyptienne quand
la CIA envoyait des prisonniers en Égypte en vertu de son
programme de restitution extraordinaire. En réalité, il a
lui-même commis certains des pires actes de torture. Il
supervisait la torture par la police secrète et il est pourtant
un ami très proche du gouvernement étasunien, y compris de
l'administration Obama.
(Marjorie
Cohn, Egypt
was a common destination for torture of detainees sent by U.S, Global
Research, 16 février 2010).
Washington tire les ficelles qui contrôlent à
la fois l'appareil militaire et l'opposition de la société
civile égyptienne. Les détails de la « négociation » entre les
représentants du mouvement de protestation et les militaires ont
déjà été déterminés par Washington DC.
La société civile et les groupes jeunesse financés par les
États-Unis ont trahi le mouvement populaire.
Note
1. À titre plus personnel, c'est grâce à cet article sur
l'Indonésie paru dans l'Irish Times en 1998 que je suis entré en
contact avec Finian Cunningham, qui est aujourd'hui un
collaborateur régulier du Centre de recherche sur la
mondialisation.
Michel Chossudovsky, Bandung, Indonésie, 15 février 2011
Article original en anglais,
Dictators are "Disposable": The Rise and Fall of America's
Military Henchmen, History Repeats Itself? From the "King of
Java" to the Pharaoh of Egypt, publié le 18 février 2011.
Traduit par Julie Lévesque pour
Mondialisation.ca.
Michel
Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur
la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques
à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de
Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre
et de la
Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller
international publié en 12 langues).
© Copyright Michel Chossudovsky, Global Research, 2011
Publié le 26 février 2011 avec l'aimable autorisation de Michel Chossudovsky
Le dossier Egypte
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