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Doha propose un gel du processus de
paix jusqu'à ce qu'Israël soit prêt
Quand la diplomatie qatarie s'emmêle les pinceaux
Merzak Tigrine
Lundi 30 mai 2011
Alors que les dirigeants palestiniens sont déterminés à
saisir l’ONU pour obtenir la reconnaissance de leur État
dans les meilleurs délais, le Qatar va à
contre-courant de leur volonté en proposant le “gel” du
processus de paix israélo-palestinien, jusqu’à ce que
l’Etat hébreux soit prêt à négocier.
La
diplomatie qatarie, qui ne rate aucune occasion de
s’imposer comme un acteur incontournable dans le monde
arabe, comme en témoignent ses nombreuses médiations
dans les différents conflits, est allée trop loin cette
fois-ci en s’arrogeant le droit de proposer une
suspension pure et simple du processus de paix
israélo-palestinien, jusqu’à ce qu’Israël daigne bien
s’asseoir à une table de négociations avec les
Palestiniens.
Voilà une proposition, qui va à contre-courant des
efforts des responsables palestiniens, lesquels font le
forcing pour une reconnaissance rapide de leur État, si
nécessaire en septembre prochain par l’Assemblée
générale des Nations unies. Dans cette perspective, les
dirigeants palestiniens lanceront la procédure de
demande d'adhésion à l'ONU en juillet, a déclaré Saëb
Erekat, membre du comité exécutif de l'Organisation de
libération pour la Palestine (OLP) à la radio Voix de la
Palestine. “Les Palestiniens coordonneront avec les pays
arabes pour entamer en juillet la procédure de demande
pour obtenir la reconnaissance de leur Etat”, a-t-il
affirmé depuis… Doha, capitale du Qatar. Du même
endroit, à l'ouverture d'une réunion sur l'initiative de
paix arabe en présence du président palestinien Mahmoud
Abbas, le Premier ministre du Qatar proposait de
“suspendre” le processus de paix israélo-palestinien,
actuellement dans l'impasse, jusqu'à ce qu'Israël soit
prêt. “Nous estimons qu'il est préférable de suspendre
le processus de paix jusqu'à ce qu'il y ait un
partenaire prêt” à des négociations dans le camp
israélien, a déclaré cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani,
dont le pays préside le comité de suivi de l'initiative
de paix issu de la Ligue arabe.
Pis, le chef du gouvernement qatari s’est contredit en
soulignant qu’à travers son dernier discours, Netanyahu
“apporte la preuve qu'Israël ne veut pas la paix”. Alors
pourquoi attendre que Tel-Aviv accepte bien de négocier,
au moment où il y a urgence pour que l’État palestinien
voie le jour. La diplomatie qatarie s’emmêle les
pinceaux.
Cela étant, la réunion de Doha était consacrée à
l'examen des développements de la question palestinienne
après la récente prise de position du président
américain Barack Obama en faveur d'un État palestinien
sur la base des frontières de 1967 et la réaction
négative du gouvernement israélien, avait indiqué la
Ligue arabe. S’isolant davantage sur la scène
internationale, le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu a rejeté cette proposition et tracé une série
de lignes rouges, exigeant des Palestiniens l'abandon
inconditionnel de Jérusalem-Est et du droit au retour
des réfugiés, la reconnaissance d'Israël comme État juif
et l'acceptation d'une présence militaire israélienne de
longue durée. Une chose est désormais sûre, le président
palestinien Mahmoud Abbas est catégorique ; sans
négociation de paix avec Israël, il demanderait à l'ONU
en septembre prochain de reconnaître un État
palestinien.
Copyright © 1998-2011 Tous droits réservés LIBERTE.
Publié le 30 mai 2011 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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