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Alors qu'une majorité
d'Israéliens pensent qu'il aurait dû dire "oui" à Obama
Netanyahu rajoute des obstacles à la paix
Merzak Tigrine
Jeudi 26 mai 2011
Un
accord de paix entre Palestiniens et Israéliens ne sera
certainement pas signé, tant que Benjamin Netanyahu sera
Premier ministre de l’Etat hébreux, si l’on en juge
du contenu de son discours devant l’AIPAC et le Congrès US
qui ne laisse aucune place à des concessions dans le
processus de paix.
Le discours de
Benjamin Netanyahu isole de plus en plus Israël sur la scène
internationale et fait même réagir une majorité d'Israéliens,
qui estiment que leur Premier ministre aurait dû dire “oui” avec
des réserves aux propositions du président américain Barack
Obama sur les négociations avec les Palestiniens.
C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage publié hier, et
dans lequel 46,8% des personnes interrogées estiment que le
Premier ministre aurait dû soutenir les propositions d'Obama
tandis que 36,7% soutiennent qu'il devait les repousser. C’est
également l’avis de la presse israélienne, qui estime qu’il n’y
a “plus aucune chance” de relance du processus de paix d'ici
septembre, quand les Palestiniens réclameront la reconnaissance
de leur État à l'ONU. Yediot Aharonot, le plus vendu des
quotidiens israéliens, affirme que “si les négociations avaient
une petite chance de reprendre avant la visite (de Netanyahu à
Washington), elles n'ont désormais plus aucune chance d'être
relancées”. Sur un ton virulent vis-à-vis des membres du Congrès
qui ont applaudi Netanyahu, Yediot Aharonot accuse qu’ils “ne
seront pas là lorsqu'Israël aura des problèmes... Ce n'est pas
eux qui iront chercher des abris à Ashkelon et Beersheva (villes
du sud d'Israël) quand les tirs de roquettes reprendront. Ce
n'est pas eux qui auront peur de monter dans un autobus de
crainte d'un attentat suicide.
Ce n'est pas eux qui enverront leurs enfants (faire la guerre)
au Liban, en Syrie ou dans les ruelles de Naplouse”. De son
côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé hier que
sans négociations de paix, il demanderait à l'ONU en septembre
prochain de reconnaître un État palestinien, au lendemain du
discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
“Notre choix fondamental, ce sont les négociations, mais s'il
n'y a pas de progrès sur les négociations d'ici septembre, nous
nous tournerons vers les Nations unies”, a prévenu M. Abbas à
l'ouverture d'une réunion du comité exécutif de l'Organisation
de libération de la Palestine (OLP), en dénonçant le discours
prononcé la veille par Netanyahu devant le Congrès américain, le
jugeant “beaucoup éloigné du processus de paix” et contenant “de
nombreuses erreurs et falsifications”. En effet, Netanyahu,
acclamé par le Congrès américain, a prononcé mardi un discours
sans concessions pour le processus de paix, même s'il a promis
que son pays saurait se montrer “généreux” pour les frontières
d'un futur État palestinien. Il a notamment réitéré que son pays
n'accepterait pas de revenir aux lignes de 1967, ce qui
supposerait un retrait total de Cisjordanie et de Jérusalem-Est,
en estimant que ces lignes étaient “indéfendables”. Il répondait
au président Obama, qui avait en revanche estimé la semaine
dernière que ces lignes d'armistice devraient servir de base, en
tenant compte des évolutions depuis 1967, pour la négociation
avec les Palestiniens.
À signaler enfin que les États-Unis ont exhorté de nouveau
Israéliens et Palestiniens à reprendre les négociations
directes, suspendues depuis un an, rappelant le soutien du
président Barack Obama à la création d'un État palestinien sur
la base des frontières de 1967. “Les États-Unis exhortent les
parties à revenir à la table des négociations”, a lancé mardi le
porte-parole du département d'État, Mark Toner, lors d'un point
de presse.
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Publié le 26 mai 2011 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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