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Son armée tue et blesse des réfugiés
palestiniens et elle porte plainte à l'ONU
L'incroyable culot d'Israël
Merzak Tigrine
Photo: L'Humanité
Mardi 17 mai 2011
L’État
hébreu a donné ordre à son armée d’assassiner les réfugiés
palestiniens commémorant le 63e anniversaire de la Nakba, et
toute honte bue dépose plainte au Conseil de sécurité de l’ONU
contre le Liban et la Syrie, les accusant de violation de ses
frontières.
Comme à son
habitude, Israël, qui tue sans retenue les Palestiniens, a
franchi un nouveau palier dans sa politique agressive en portant
plainte devant le Conseil des sécurité des Nations contre le
Liban et la Syrie qu’elle rend “responsables de violation de nos
frontières, des accords internationaux et des résolutions de
l'ONU”.
Toute honte bue, un porte-parole israélien a annoncé, hier, que
le gouvernement de Benjamin Netanyahu a déposé une plainte
contre la Syrie et le Liban à la suite des incidents sanglants
dimanche aux frontières avec ces deux pays lors de la
commémoration de la “Nakba” palestinienne. “Nous avons déposé
une plainte auprès de la présidence du Conseil de sécurité et du
secrétaire général de l'ONU contre la Syrie et le Liban”, a
indiqué le porte-parole du ministère israélien des Affaires
étrangères, avant de souligner qu’“Israël avait prévenu l'ONU et
la communauté internationale que la journée du 15 mai serait une
journée volatile et que certains tenteraient de se livrer à des
provocations sous formes d'actes violents”. Selon la même
source, les “autorités syriennes et libanaises n'ont rien fait
pour assumer leurs responsabilités malgré ces mises en garde”.
Ainsi, non satisfaite d’avoir assassiné quinze manifestants
désarmés et blessés une centaine d’autres l’État hébreux se
présente en victime en portant plainte à l’ONU, dont elle n’a
jamais reconnu les résolutions. La commémoration de la “Nakba” a
été ensanglantée par des violences sans précédent qui ont fait
15 morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie
des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien
occupé. Il s'agit du plus lourd bilan lors des manifestations de
la “Nakba”, selon l'appellation dans le monde arabe de la
création de l'État d'Israël en 1948 et de l'exode des
Palestiniens qui s'en est suivi, depuis 1998. Dans le plateau
syrien du Golan, l'armée israélienne a ouvert le feu sur des
manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré
dans la partie occupée. Deux protestataires ont été tués et
quatre grièvement blessés, selon des médecins. Damas a
“fermement dénoncé les actes criminels d'Israël contre notre
peuple dans le plateau du Golan, en Palestine et dans le sud du
Liban”, ajoutant : “Israël devra assumer la totale
responsabilité de ses actes.” Dix personnes ont été tuées par
des tirs israéliens à la frontière libanaise, où des milliers de
réfugiés palestiniens s'étaient rassemblés dans la localité de
Maroun Ar-Ras, à un kilomètre d'Israël, selon l'armée libanaise.
Les tirs ont éclaté après que des dizaines de jeunes
manifestants ont franchi le cordon de l'armée libanaise pour
s'approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres
en direction des soldats israéliens de l'autre côté.
Suite à ces sanglants incidents, le Liban a porté une plainte
contre Israël auprès de l'ONU, appelant le Conseil de sécurité à
“prendre ses responsabilités et faire pression sur Israël pour
qu'il cesse sa politique agressive et provocatrice à l'égard du
Liban”, selon l'agence de presse officielle Ani. Dans les
territoires palestiniens, une centaine de Palestiniens ont été
blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l'armée
lors d'une marche en direction du terminal frontalier israélien
d'Erez. Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs
israéliens à l'est de la ville de Gaza. D'autre part, au moins
17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste
de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l'entrée de Jérusalem,
et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie). Et au moins 24
personnes ont été blessées au Caire près de l'ambassade d'Israël
dans des affrontements entre policiers et manifestants, selon le
ministère égyptien de la Santé, cité par l'agence officielle
Mena.
Pour rappel, la “Nakba” s'est traduite par l'exode de quelque
760 000 Palestiniens, point de départ de la question des
réfugiés, actuellement au nombre d'au moins 4,8 millions avec
leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie,
les territoires palestiniens, la Syrie et le Liban.
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Publié le 17 mai 2011 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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