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163 Sahraouis arrêtés et des journalistes empêchés d'entrer à Al-Ayoune
Répression
marocaine à huis clos
Merzak Tigrine
Jeudi 11 novembre 2010
Alors que la
démarche initiée par le Mexique pour une réunion du Conseil de
sécurité sur le massacre d’Al-Ayoune était sur le point
d’aboutir, Rabat maintient le huis clos en empêchant les
journalistes et autres personnalités internationales de se
rendre sur les lieux de son forfait afin d’en limiter l’impact.
Malgré la
multiplication des condamnations de la communauté
internationale des sanglants évènements du camp de Gdeim-Izik
où s’étaient réfugiés plus de 25 000 Sahraouis pour
protester pacifiquement contre l’occupation marocaine,
Rabat poursuit la répression tout en veillant à empêcher
les journalistes et les personnalités à se rendre dans
la ville d’Al-Ayoune. En effet, l’ONG Reporters sans
Frontières (RSF) a annoncé hier qu’une “dizaine de
correspondants étrangers sont empêchés” de se rendre à
Al-Ayoune au Sahara occidental. Le communiqué de RSF
indique qu’“à ce jour (mercredi, ndlr), une dizaine de
correspondants étrangers sont toujours empêchés
d’embarquer pour Al-Ayoune par les représentants de la
compagnie gouvernementale Royal Air Maroc (RAM) à
l’aéroport de Casablanca”, et souligne que “la presse
internationale s’intéressant à la question du Sahara
occidental est la cible directe des autorités
marocaines”. Faisant un appel du pied à l’Union
européenne pour qu’elle intervienne, RSF fait remarquer
que “disposant du statut avancé auprès de l’Union
européenne et candidat à son intégration, le Maroc ne
peut pas interdire le droit à l’image et l’accès à
l’information”. Pendant ce temps, le Conseil de sécurité
de l’ONU a entamé mardi des démarches à la demande du
Mexique, pour convoquer une séance d’information sur les
violentes attaques contre les citoyens sahraouis au
Sahara occidental, ont révélé des sources officielles
mexicaines. Le président en exercice de l’organe
exécutif, l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant,
s’est chargé de faire des consultations “dans les
prochaines heures, avec les autres membres du Conseil de
sécurité, afin de fixer la date et les modalités de la
réunion”, alors que les 14 autres membres ont exprimé
leur “volonté et leur soutien” à la demande du Mexique
pour que le Département des opérations de paix de l’ONU
présente un rapport sur ce qui s’est passé dans les
territoires occupés du Sahara occidental. Sur le
terrain, la répression bat son plein avec l’arrestation
par les autorités marocaines de 163 Sahraouis, selon
Mohamed Dkhissi, le préfet de police d’Al-Ayoune. Du
côté sahraoui, on a annoncé qu’un activiste proche de ce
mouvement, Annâama Asfari, 40 ans, a disparu “depuis la
veille” de l’assaut donné lundi par les forces de
l’ordre marocaines pour démanteler le camp. Elghalia
Djimi, vice-présidente de l’Association sahraouie contre
les violations des droits de l’Homme (ASVDH), a déclaré
que “Asfari a été arrêté dimanche, la veille de
l’attaque, par la police marocaine alors qu’il était
chez l’un de ses amis à Al-Ayoune. Depuis ce jour, on
n’a pas de nouvelles de lui”. Par ailleurs, selon
l’agence de presse sahraouie SPS, des centaines de
colons marocains soutenus par des camions de l’armée
marocaine ont incendié plusieurs maisons dans le
quartier légendaire, Hay Maâtala, à la ville occupée
d’El-Ayoun. “Les forces marocaines ont procédé la nuit
de lundi à mardi à l’armement des centaines de colons
qui se sont, à leur tour, livrés à incendier tous les
véhicules des Sahraouis et plusieurs maisons, sur leur
passage”, rapporte cette source, qui cite des témoins de
ces scènes. Elle ajoute que “des voitures de la police
marocaine ont indiqué aux colons les domiciles des
Sahraouis, qui ont fait l’objet de saccage, de pillage,
de destruction et de vols des biens des locataires”. Un
Mexicain, Antonio Velazquez, qui se trouvait sur place,
a dénoncé “la brutalité de l’armée marocaine, qui a
utilisé des gaz lacrymogènes, l’eau chaude, des pierres
et des bâtons pour détruire le camp de Gdeim-Izik” où
vivaient plus de 26 000 Sahraouis, en majorité des
femmes, enfants et personnes âgées. Il précisera
qu’après “avoir détruit le camp, les forces marocaines
ont obligé les milliers de personnes à aller à pied vers
la ville d’El-Ayoun occupée”.
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Publié le 12 novembre 2010 avec l'aimable autorisation de
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