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Les Défis de l'Europe

La République et les enjeux intellectuels de l'histoire
Sixième lettre ouverte au Président de la République

Manuel de Diéguez


Manuel de Diéguez

Samedi 1er décembre 2012

Comment vous raconter Guantanamo?


1 - L'homme, un animal mythologique
2 -Guantanamo et la sainteté démocratique
3 - L'inconscient théologique de la démocratie mondiale
4 - Le vent de la torture
5 - La responsabilité civilisatrice de la France
6 - La France, sentinelle mondiale de la civilisation
7 - L'avenir de la raison politique
8 - La seconde Renaissance

1 - L'homme, un animal mythologique

Vous voyez, M. le Président, combien les retrouvailles de la civilisation démocratique avec la torture judiciaire - celle que la loi pénale américaine a portée sur les fonts baptismaux de la religion de la Liberté - combien, dis-je, cette légitimation s'articule avec la théologie du salut démocratique, vous voyez, M. le Président, à quel point l'histoire universelle demeurera privée d'une politologie en mesure de radiographier les meurtres sacrés auxquels se livre notre espèce aussi longtemps que la rue saint Guillaume et l'ENA ignoreront les fondements de l'anthropologie critique que réclame notre siècle - car cette ignorance obéira au même modèle que celle d'une Sorbonne qu'offensaient les premiers philologues des textes sacrés. Mais savez-vous que l'homme est un animal viscéralement greffé sur des mondes imaginaires? Savez-vous que la guerre entre les mythologies religieuses et les Etats rationnels est fort ancien? Au XVIIIe siècle déjà, la science médicale et la monarchie de droit divin sont intervenues de conserve contre la secte des dévots qui mimaient le sacrifice de la Croix à la sainte école des tortures endurées par Jésus-Christ? Souvenez-vous des moniales convulsionnaires qui se faisaient percer les mains avec des clous qu'on leur enfonçait dévotement à coups de marteau dans les paumes - et à leur demande - afin de copier le sacrifice le plus exemplaire et le plus efficace de tous les temps, bien que la performance édifiante fût néanmoins demeurée fâcheusement hésitante.

Certes, disait l'Eglise, Jésus-Christ avait offert sa vie à l'idole avec le plus grand courage. Mais ne fallait-il pas lui reprocher quelques tergiversations pitoyables et même quelques rechignements honteux? Certes encore, ce prototype avait cru élever sa crucifixion au rang d'un rachat ultime et définitif de l'humanité tout entière. Mais avait-il consenti à son supplice avec tout l'enthousiasme filial qu'on en attendait? L'immolation que son délivreur de père lui réclamait avec une fermeté redoutable en devenait suspecte. Y avait-il du moins mis la même passivité que les convulsionnaires de bonne volonté du siècle de Voltaire? Et pourtant, quelle réparation expéditive et quel complément profitable que le paiement pour solde de tout compte de la facture réparatrice d'un péché originel dont la divinité demandait aussi impérativement que subitement qu'on l'acquittât sur l'heure! Car, disait-elle maintenant, la faute d'Adam n'est décidément effaçable qu'à un prix exorbitant et inaccessible à votre pauvre escarcelle, tellement ma rancune demeure invincible. Faute de l'expiation suprême de la torture à mort de mon fils innocent, il vous sera impossible de jamais remplir convenablement mon gousset.

Je suis désolé, M. le Président, de ce que l'histoire de la France laïque demeurera aveugle, muette et sourde si les documents anthropologiques qu'on appelle des théologies ne débarquaient pas dans la science politique de la République, je suis désolé, M. le Président, si notre siècle a le devoir de meubler la tête des chefs d'Etat d'une connaissance rationnelle des mythes sacrés. Mais savez-vous que l'abolition de la torture sous Louis XVI en 1780 s'inscrivait dans les visées philosophiques et théologiques à long terme du siècle de la raison? Les encyclopédistes avaient découvert - mille ans après Averroès - que la torture judiciaire obéissait à la logique interne d'une religion fondée sur un supplice sacrificiel et rendu payant précisément à ce titre.

2 - Guantanamo et la sainteté démocratique

Mais, dans ces conditions, comment se fait-il, M. le Président, que la torture légalisée à Guantanamo par des protestants bon teint obéisse à la même alliance, dans l'inconscient religieux du sacré, avec la souffrance corporelle qu'au cœur de la crucifixion tenue pour salvatrice au sein du masochisme monacal catholique? Quels sont les soubassements psychanalytiques qui branchent les démocraties barbares sur une Eglise romaine impérieusement hiérarchisée et rendue immolative à l'école du mythe sauvage d'une torture pénitentielle? C'est ici, M. le Président, qu'il vous faudra vous initier à une radiographie anthropologique du paiement d'une redevance politique immense pour le rachat des "péchés du monde"; car l'Amérique calviniste s'est contentée d'enfouir l'autel à la fois répressif et réparateur des chrétiens dans les souterrains du messianisme dont la démocratie eschatologique s'inspire depuis les origines et dont elle véhicule désormais la sotériologie à l'échelle de la planète.

Voici le chemin que les idéalités apostoliques de 1789 ont suivi depuis deux siècles, voici comment elles se sont métamorphosées en hosties verbales au profit d'un crime progressivement chargé de substantifier le mythe de la Liberté, voici comment des offrandes conceptualisées, donc sonorisées à l'écoute d'un discours abstrait, sont apparues sur l'autel des idéalités que la Révolution française avait tenté de concrétiser au banc d'essai de l'histoire du sang et de la mort; car la parole qualifiée de délivrante n'échappe pas à l'origine viscéralement politique de la négociation et du trafic de l'humanité avec un "surnaturel" réputé libérateur - simplement, la torture des prisonniers de Guantanamo et leur refus entêté de l'aveu salvifique qu'on s'obstine à leur demander ne sont plus régis par une "théologie expérimentale" réputée se vérifier in vivo, alors qu'en droit romain, la résistance de l'accusé à la confession sous la torture et son refus opiniâtre de reconnaître sa culpabilité pénale démontraient son innocence aux yeux de la loi, comme plus tard dans l'ordalie des chrétiens. Pourquoi cela, sinon parce que l'impie n'aurait pas la vaillance, pensait-on, de refuser le bénéfice de la souffrance - un coupable ne saurait défier le dictionnaire des Immortels à son avantage. Aussi l'accusé demandait-il bien souvent qu'on vérifiât son innocence à l'épreuve irréfutable de la torture.

3 - L'inconscient théologique de la démocratie mondiale

Mais comment se fait-il que les bourreaux protestants de Guantanamo ne croient plus à la preuve physique de l'innocence du torturé en raison de sa résistance exemplaire à la souffrance corporelle? Comment se fait-il que les tortionnaires édifiants se montrent seulement persuadés que les fidèles d'Allah seraient des fanatiques programmés et des candidats bien réglés à subir le martyre, ce qui les métamorphoserait à coup sûr en fusées propulsées vers le paradis? C'est que le rejet calviniste de la torture est demeuré superficiel. Genève a beau s'opposer à la théologie immémoriale du sacrifice qui sous-tend toute la théologie chrétienne - puisqu'une potence y est tenue pour un bourreau rédempteur - le rejet calviniste de la torture, dis-je, ne prive nullement le protestantisme mondial de la poutre de soutènement universelle, qui s'attache au principe même de l'immolation d'une victime tenue pour rémunératrice. Le calvinisme n'a pas réussi à terrasser le mythe païen du sacrifice payant: le réformateur de la République idéale des bords du Léman refuse seulement d'immoler de sa main et tous les jours le Christ sur l'autel, mais il le reçoit exécuté d'avance et une fois pour toutes, ce qui suffit à opérer le rachat du pécheur.

Mais voyez comme la démocratie mondiale censée déconfessionnalisée depuis 1789 porte dans ses flancs les charges sacramentelles du salut dont elle se veut secrètement l'héritière. Ses hosties à elle s'appellent le pain bénit des idéalités en marche sur toute la terre et l'inconscient théologique qui l'inspire lui susurre à l'oreille qu'il lui appartient de prendre à son tour en charge l'incarnation d'un évangile de la Liberté à substantifier. Si celle-ci n'était pas tenue pour salvatrice et providentielle dans les arcanes psychiques du patriotisme américain, si le pain du salut national n'était pas une Iphigénie messianisée par les "pères fondateurs", si la Constitution américaine n'était pas un autel de la Justice et de la Vérité, les Etats-Unis n'auraient ni référents transcendantaux sur lesquels la foi démocratique est appelée à prendre appui, ni surnaturel solipsiste à défendre en circuit fermé - et la lutte contre " l'hérésie terroriste " ne serait qu'un combat d'estropiés. On ne saurait amputer le temporel de son ciel vocalisé - celui d'une démocratie de héros de la Liberté. A Guantanamo, la torture repose sur une politique du sacrifice vertueux, mais artificiellement amputée de l'affichage officiel de son volet "divin".

Le paiement sacrificiel - donc d'inspiration religieuse - d'un tribut politique tenu pour légitime précisément parce que sanglant, le principe, dis-je, de l'acquittement cruel d'une rançon en échange du salut démocratique, cette idée, dis-je, d'un rachat substantifié et coûteux demeure dominante dans le non-dit théologique de la géopolitique contemporaine, et cela au point que les idéalités, séraphiques à l'origine, de la Révolution française sont devenues les garantes ensauvagées de l'incarnation des droits de l'homme par la torture. Les attaches vérifiables de la nation américaine avec la musculature de ses dieux conceptualisés donnent à la religion de la Liberté son ossature et son Eole grammatical. Le peuple le plus grandiose de la terre reçoit l'élan messianique de sa démocratie des squelettes de Guantanamo. Mais comment se fait-il que, dans le même temps, le fiat lux de la torture soit proclamé barbare, pourquoi les tortionnaires d'une religion fondée sur la sanctification des "droits de l'homme" se sentent-ils contraints de manier le scalpel hors du territoire national - donc en terre damnée et pestiférée par les bistouris de la sainteté?

4 - Le vent de la torture

M. le Président, ce point de droit public sera décisif aux yeux des futurs chirurgiens du concept de civilisation, parce que la science contemporaine des Etats supposés convertis au rationalisme démocratique n'éclaire en rien l'ambiguïté parareligieuse de la torture laïcisée à Guantanamo. Vous remarquerez donc que cette machine du salut est construite sur la même dichotomie cérébrale que le christianisme tout entier: le sacrifice de la Croix est à la fois honni au titre d'un déicide et tenu pour l'instrument parfait et blanc comme neige du salut de l'humanité. Aussi, comme je l'ai rappelé plus haut, de nombreux théologiens catholiques ont-ils traité le prophète de Nazareth de poltron efféminé. Pourquoi n'ont-ils pas craint de lui faire honte de ses tremblements? Pourquoi, écrit John Colet à Erasme, le sauveur désigné n'a-t-il pas donné sa vie avec les "bondissements de joie de saint André"?

La crucifixion, qu'est-ce que c'est d'autre, après tout, dit l'ami de l'humaniste de Rotterdam, le prêcheur à la cathédrale Saint Paul de Londres, qu'une prébende minimale si l'on songe au poids incalculable du salut éternel de la créature que le géniteur du cosmos a déposé tout sanglant et pantelant sur l'autre plateau de la balance? Ce calcul des démocraties est demeuré la clé de la politique mondiale dite du "moindre mal". Le monde entier en a hérité des théologiens romains. Mme Madeleine Albright, Secrétaire d'Etat américaine de 1997 à 2001 jugeait que la mort par la famine à la suite de la carence des soins médicaux de cinq cent mille enfants en Irak était le prix nullement exagéré et somme toute sage et raisonnable à débourser pour l'élimination hautement salvatrice du tyran Saddam Hussein.

5 - La responsabilité civilisatrice de la France

M. le Président d'une République civilisatrice, engagerez-vous la France laïque et la politique européenne dans le cyclotron géant de la légitimation mondiale de la torture? Comme vous le savez, le premier Etat qui ait imaginé de mettre une nation au banc d'essai de la torture par la famine s'appelle les Etats-Unis d'Amérique: un demi-siècle durant, cette démocratie dite exemplaire a exercé son hégémonie par la mise de l'île de Cuba à l'épreuve de la faim. Et aujourd'hui, ce Guantanamo inaugural étendra-t-il sa miniature de mise à mort à un peuple de soixante quinze millions d'habitants, la Perse des Cyrus, des Darius et des Artaxerxès? Et qui s'est voulu le chef de file à ce grossissement des massacres vertueusement profitables de la démocratie, sinon l'Europe et la France à resacraliser de M. Nicolas Sarkozy?

Vous voyez, M. le Président, que Guantanamo se présente en paradigme de la religion de la charité universelle, celle qui se fonde sur les tortures sans fin de l'enfer. Mais, dans le même temps, les particules élémentaires que ce cyclotron soumet à une accélération vertigineuse sous la terre illustrent et symbolisent à ravir la ruée de la planète vers un gigantesque camp de concentration. C'est pourquoi, M. le Président, le destin s'est amusé à vous placer à la croisée des chemins de l'histoire du monde. Quel carrefour des âmes que la France de la raison! Car si vous vous rendez complice du Guantanamo qu'on appelle la démocratie, quelle place occuperez-vous dans l'histoire du cœur et de la pensée du genre humain, celle d'un ouvrier des idéalités aveuglées de notre temps, qui sont devenues les instruments de la barbarie des modernes ou bien celle d'un chef en avance sur l'encéphale de son époque et qui aura donné à l'histoire des sotériologies verbales du simianthrope une tournure cérébrale que la postérité saluera?

6 - La France, sentinelle mondiale de la civilisation

Par bonheur, M. le Président , la politique au jour le jour elle-même a commencé de poser les jalons du verdict qui attend votre action sur les cervelles. Quel en est le témoin? Un certain Benjamin Netanyahou, qui joue au crucifié sur le théâtre du monde, un certain Benjamin Netanyahou, qui feint de croire que l'Iran serait un Caïn aussi matamoresque qu'universel, un certain Benjamin Netanyahou, qui se présente en sauveur d'une mappemonde que la foudre de la Perse menacerait d'anéantissement, un certain Benjamin Netanyahou, qui feint de croire que les cinq continents de notre astéroïde ne sauraient survivre sous l'œil du cyclope atomique de Téhéran. Mais l'Angleterre a fait savoir, par la voix du Foreign Office, donc le plus officiellement du monde, qu'il s'agit de simagrées ridicules et que ces gesticulations saugrenues conduiraient à une violation du droit international si ce gigantesque attrape-nigauds se changeait en une guerre préventive.

Mais alors, M. le Président de la boîte osseuse de la France, que pensez-vous d'une civilisation contrainte par ses progrès cérébraux de renoncer à la gesticulation guerrière de ses neurones? Cuba serait-elle la préfiguratrice du nouvel enfer cérébral qui attend l'humanité? Un Président de la République dite des droits de l'homme peut-il se dérober au devoir politique devenu le plus impérieux parmi les barbares, celui de faire le choix de la réflexion sur la conque sommitale de l'humanité?

Si la sauvagerie humaine est devenue un glaive à double tranchant, celui de la famine attachée au licol de la sainteté démocratique, d'un côté, et celui de la pulvérisation atomique de l'autre, il reste à la France de l'universel de prendre la tête de la croisade dont la Grèce antique avait fait bénéficier le monde de son temps, celle de "civiliser son farouche vainqueur". Mais la Grèce agonisante dans l'empire romain n'avait pas d'alliés dans le temporel, tandis que la France voit émerger un destin nouveau de l'éthique mondiale dès lors que la vocation nouvelles'ouvre à son os frontal d'accompagner le débarquement de la Chine, de la Russie, de l'Inde, de l'Afrique et de l'Amérique du Sud sur la scène d'une civilisation nouvelle de la raison.

Vous voyez, M. le Président, à quel point les repères cérébraux de la politique et de l'histoire se placent au premier rang de la science anthropologique des Etats modernes. Cessez de défigurer la France à l'école de l'Amérique messianique, cessez de placer la mise à la torture de la Perse sur la route d'un genre humain censé en marche vers la piété démocratique, alors que celle-ci s'achète au moindre prix et que Mme Albright en vantait les dévotions sur le chemin de croix de l'Irak.

7 - L'avenir de la raison politique

M. le Président, trente ans d'expérience politique vous interdisent de feindre, aux côtés de M. Benjamin Netanyahou, que l'Iran conduirait la planète à la pulvérisation atomique, alors qu'il s'agit seulement, comme vous le savez fort bien, de conserver à Israël son hégémonie dans la région. Mais vous ne vous engouffrerez dans la brèche de la raison politique de demain que si vous osez dire à la France et au monde qu'il n'est plus aucun général, dans quelque armée que ce soit, qui ne sache que l'arme nucléaire n'est pas une arme militaire, mais une foudre construite sur le modèle de la terreur mythologique imaginée par l'excommunication majeure du Moyen Age. Vous devez oser dire au monde entier que si plusieurs papes expédiaient les croyants d'en face aux enfers sur le modèle de Grégoire VII au XIe siècle, ils se couvriraient de ridicule les uns les autres, parce que la crédulité et la sottise de l'humanité ont des limites, bien qu'Albert Einstein ait soutenu le contraire. Or, ce terme est celui qui enseigne que la guerre n'est pas un suicide à deux ou à plusieurs et qu'on ne verra jamais les Troyens et les Achéens se combattre s'ils n'ont plus de champ de bataille où faire courir leur Achille et leur Hector, leur Ajax et leur Ulysse. M. le Président, il vous appartient de replacer la France à la tête de la raison politique du monde - et pour cela, aidez les descendants de Voltaire à faire sortir l'humanité du préau de l'école.

8 - La seconde Renaissance

Alors seulement vous remarquerez, en anthropologue chevronné de la politique, que le glissement subreptice et continu des Etats démocratiques vers la légitimation de la torture se trouve d'ores et déjà naïvement pré-sanctifiée par l' appellation lénifiante de Patriot Act, lequel fonde en douce toute la barbarie des modernes sur la validation vertueuse et aux moindres frais d'une potence citoyenne au sein de la démocratie du salut politique. Rédigerez-vous le diagnostic qui déclarera rachitique la théologie de la torture que l'Amérique a lovée au cœur de la démocratie universelle?

Mais vous voyez également, M. le Président, que si vous ne mettiez pas entre les mains de la France le sceptre de la révolution mondiale du "Connais-toi" qu'attend le XXIe siècle, vous voyez également, M. le Président , que si vous ne faites pas débarquer les guerriers de la raison anthropologique de demain dans l'arène des affaires étrangères du pays, vous voyez également, M. le Président, que si vous ne descendez pas les yeux grands ouverts dans le gouffre où l'humanisme mondial se montre à bout de souffle, la seconde Renaissance ressemblera à la première, qui n'a pas trouvé d' Etats pensants pour compagnons. Et pourtant, de millénaire en millénaire, "l'ignorance est la source de tous les maux". Du futur équipement des croisés de la France, M. le Président, "l'ascèse" et "l'exercice" vous rappellent que le sacrifice sanglant demeure la clé commune à la religion et à la politique de l'humanité actuelle, mais que, cette fois-ci, la victime à égorger sur l'autel de l'éthique n'est autre qu'un dieu cruel, l'Eole des modernes, cette vieille idole qui, depuis les origines, fait souffler le vent de la torture sur l'histoire du monde.

La France n'a plus de divisions, de canons, de colons. Mais si la civilisation mondiale se déplace vers l'Asie parallèlement à la chute de la démocratie américaine dans la torture, alors la trajectoire politique de la France n'est-elle pas de suivre le déplacement du centre de gravité de l'histoire de la planète ? .

Le 1er décembre 2012

Reçu de l'auteur pour publication

 

 

   

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Source : Manuel de Diéguez
http://www.dieguez-philosophe.com/

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