PCN-INFO
Roumanie: des
milliers de Hongrois
manifestent pour l'autonomie ...
Luc Michel
Lundi 11 mars
2013 « Ni l’UE ni
l’OTAN n’ont été capables de régler les
guerres civiles intra-européennes depuis
plus de 60 ans … »
Luc MICHEL pour PCN-INFO / avec PCN-SPO
/ AFP – PCN-TV / 2013 03 10 /
www.lucmichel.net
« Plusieurs milliers de Hongrois de
souche de Roumanie ont manifesté
dimanche à Targu Mures (centre) en
faveur de l'autonomie de la "terre des
Sicules", région du centre du pays où
est concentré l'essentiel de cette
minorité », a constaté l'AFP. « Les
manifestants se sont rassemblés devant
le Monument des martyrs sicules (1),
érigé en hommage aux révolutionnaires
tués en 1854, avant de sillonner les
rues de cette ville, théâtre en mars
1990 de violents affrontements
inter-ethniques qui ont fait cinq morts.
Brandissant des tricolores hongrois et
des drapeaux sicules, ils se sont rendus
à la préfecture, où une délégation a
remis une pétition aux autorités ».
LA QUESTION SICULE ET LE CONFLIT
HUNGARO-ROUMAIN « La
terre des Sicules doit devenir une
région autonome, nous demandons que cela
soit entériné dans la législation », a
déclaré devant les manifestants le
président du Conseil national sicule
(CNS), Izsak Balazs, le principal
organisateur de cette action. « Nous
protestons également contre le projet de
régionalisation qui menace l'existence
du peuple sicule », a-t-il ajouté,
appelant les autorités roumaines à
« mettre un terme au harcèlement » de
cette minorité. Ce
projet du gouvernement roumain de centre
gauche vise à regrouper les 42
départements actuels du pays en huit
régions, ce qui, selon les responsables
du CNS, modifierait la composition
ethnique des zones où les Hongrois sont
aujourd'hui majoritaires. Forte d'1,4
million de personnes, la communauté
hongroise est concentrée dans deux
départements de Transylvanie, Covasna et
Harghita, où ses membres représentent
environ 80% de la population (2).
La principale
formation représentant ses intérêts,
l'Union démocratique des Magyars (UDMR),
qui compte 27 élus au Parlement roumain,
a annoncé qu'elle ne participait pas à
cette manifestation, même si elle
souligne soutenir le principe de
l'autonomie territoriale pour les
Hongrois de souche.
Plusieurs centaines de gendarmes ont
surveillé de près cette manifestation
qui s'est déroulée dans le calme, malgré
des craintes d'une contre-manifestation
de l'extrême-droite roumaine, toujours à
ses rêves de Grande-Roumanie. Notamment
« Romania mare » du milliardaire
néofasciste Vadim Tudor, le « Le Pen
roumain », par ailleurs grand ami de
Jean-Marie …
« CES PROBLEMES DE FRONTIERES ET DE
MINORITES ISSUS DE NOMBREUX TRAITES
INEGAUX » « Les
séquelles des deux guerres mondiales
n’ont pas encore fini de diviser les
Européens, disais-je récemment à
Budapest lors d’une Conférence
internationale. Ni l’UE ni l’OTAN n’ont
été capables de régler les guerres
civiles intra-européennes depuis plus de
60 ans. Ni l’OTAN ni l’UE n’ont pu
trouver une solution honorable à ces
problèmes de frontières et de minorités
issus de nombreux traités inégaux, où
prévalait la seule loi des vainqueurs ».
Et la volonté des USA, les véritables
vainqueurs en 1918 et en 1945, de créer
des divisions durables entre Européens.
L’OTAN prospère sur ces conflits depuis
qu’elle existe. Le
gouvernement autoritaire de droite
hongrois se sert de l’octroi de
passeports hongrois, assortis de la
nationalité, aux minorités hongroises de
Roumanie pour déstabiliser l’état
roumain. L’ironie de cette situation
vient du fait que la méthode a été
inventée par la Roumanie elle-même,
cette fois pour déstabiliser la
République de Moldavie. Sur laquelle
Bucarest prétend avoir des droits
historiques – ceux de la Grande-Roumanie
militariste de 1918, ceux de la Roumanie
fasciste et antisémite du maréchal
Antonesco, allié d’Hitler -, alors que
la Moldavie, l’ancienne Bessarabie,
était russe jusqu’en 1918 et république
soviétique après 1939.
En Moldavie, c’est l’état roumain qui
distribue des centaines de milliers de
passeports – plus de 800.000 sur Trois
millions de Moldaves -, pour
déstabiliser la République de Chisinau.
Dans une Europe véritable, ce sont dans
tous les cas des procédés
inacceptables ».
DEMAIN LA PAIX CONTINENTALE PAR LA
GRANDE-EUROPE
L’OTAN, alliance impérialiste qui vit
par et pour la guerre, divise les
européens, à l’Est comme à l’Ouest.
L’UE, la pseudo « Europe-croupion » de
Strasbourg et de Bruxelles, vassalisée à
Washington, est incapable de les unir.
Demain, seule la Grande-Europe unitaire
et communautaire, l’Europe-continent de
Vladivostok à Reykjavik, pourra les unir
et mettre un terme définitif à ces
guerres civiles intra-européennes
suicidaires.
Hongrois, Roumains, Moldaves, comme les
autres, tous citoyens de la République
d’Europe. Ces « Citoyens unis d’une
nouvelle patrie eurasienne
gigantesque », transnationale,
qu’évoquait déjà en 1943, au cœur de la
tourmente, le Hongrois Arthur Koestler …
LM
http://www.facebook.com/notes/pcn-ncp-parti-communautaire-national-europ%C3%A9en/-pcn-info-roumanie-des-milliers-de-hongrois-manifestent-pour-lautonomie-/630334273649172
(1) Les Sicules ou Széklers (hongrois :
székely , roumain : Secui) désignent un
groupe ethno-linguistique de langue
hongroise présent essentiellement en
Transylvanie et lié historiquement aux
Magyars. Les Sicules habitent
originellement le « pays sicule » (Székelyföld),
région montagneuse situé à l'Est de la
Transylvanie, sur les județe roumains de
Harghita, Covasna et Mureș. Leur
capitale historique est Székelyudvarhely.
Les Sicules formaient une population
déjà bien distincte des Hongrois à
partir du Moyen Âge, et obtinrent
certains privilèges (exemption d'impôts)
de la part des rois hongrois en échange
du rôle de garde-frontière qu'ils
assumaient aux portes du nouveau royaume
magyar (notamment contre les invasions
tatares au XIIIe siècle). De fait, la
réputation des Sicules au Moyen Âge
était celle de farouches guerriers.
En 1437, les Sicules rejoignent l'Union
des trois nations de Transylvanie (Unio
Trium Nationum) en coalition avec la
noblesse hongroise et les Saxons
(germanophones), contre les Turcs.
Pendant la Réforme, une partie de la
population sicule se convertit à
l'unitarisme, une autre au calvinisme
(auquel se convertit également une
partie des Hongrois), une autre encore
restant catholique3.
La Transylvanie, jusque-là autonome,
devient indépendante de 1526 à 1876
après le partage de la Hongrie entre les
Autrichiens et les Turcs au début du
XVIe siècle (voir Bataille de Mohács),
puis retrouve son statut d'autonomie,
cette fois au sein de l'Empire
d'Autriche, en 1699, mais perd cette
autonomie en 1876, pour devenir partie
intégrante de la Hongrie, au sein de
l'Autriche-Hongrie, jusqu'en 1918,
lorsqu'elle est intégrée à la
Grande-Roumanie qui s’impose par la
force des armes.
Après 1920, les Sicules se partagent
entre nationalisme hongrois et
régionalisme sicule.
Aujourd'hui les Sicules sont représentés
au Parlement roumain par l'UDMR, qui
représente également les autres Magyars
de Roumanie. Cette organisation
politique à caractère ethnique, qui
attire entre 5 % et 7 % des voix, joue
le rôle de charnière dans diverses
coalitions gouvernementales depuis le
début des années 1990. En octobre 2003,
des hommes politiques sicules ont
constitué une organisation politique
propre, le Conseil national des Sicules
(Székely Nemzeti Tanács).
(2) Les Sicules constituent légèrement
plus de la moitié des Magyars de
Roumanie, soit près de 850 000 personnes
sur 1 434 377 (2002), leur proportion
pourrait être moins importante : à
l'intérieur de la minorité dite «
hongroise », des dizaines de milliers de
Roms magyarophones se déclarent «
Hongrois » à l'occasion des
recensements. Les magyarophones
constituent au total 6,6 % de la
population du pays (recensement de
2002). Aux derniers recensements de 2002
et 2011 qui donnaient le choix entre
identité ethnique hongroise (en hongrois
magyar) ou sicule (székely), la
quasi-totalité des Sicules se sont
déclarés Hongrois en considérant les
Sicules comme un sous-groupe des
Hongrois, et seules 500 personnes
environ se sont déclarées Sicules.
Les Sicules de Transylvanie sont
majoritairement calvinistes à l'ouest de
la chaîne de Harghita qui divise en deux
le judet du même nom, et catholiques à
l'est de cette chaîne, entre celle-ci et
les Carpates. Ils ont préservé leur
dialecte4 et leurs traditions
spécifiques au cours des siècles
(parfois au prix de révoltes violentes
contre les Habsbourg, comme en 1514,
1562 et 1600, sous les férules hongroise
et autrichienne). De nouvelles tensions,
apparues après le rattachement de la
Transylvanie à la Grande-Roumanie en
1918 et après la chute du communisme,
ainsi que la recherche de meilleures
conditions de vie, auraient conduit
plusieurs milliers d'entre eux à aller
s'installer en Hongrie (environ 200 000
personnes en 90 ans). Avec l'adhésion de
la Hongrie et de la Roumanie à l'Union
européenne, un mouvement de retour a été
amorcé.
Photo :
Manifestation du CNSZ - Conseil National
de Sicules, en Roumanie.
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