La Voix de la Russie
Un nouvel
ultimatum des Etats-Unis à la Syrie
Konstantin Garibov
Photo: EPA
Mardi 21 août 2012
Les Etats-Unis
menacent la Syrie d’actions contournant
l’ONU. C’est l’éventualité que la
porte-parole officielle du Département
d’Etat américain Victoria Nuland n’a pas
exclue. Lors d’un point de presse elle a
laissé entendre que Washington avait
l’intention d’en informer le nouveau
médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe
pour la Syrie Lakhdar Brahimi.
La principale
condition posée par Lakhdar Brahimi
quand il acceptait le poste de
l’envoyé spécial pour la Syrie était
un soutien inconditionnel de ses
efforts par les grandes puissances.
A en juger d’après la déclaration de
Mme Nuland, les Etats-Unis
chercheront à persuader le médiateur
international de ce que l’ONU avait
épuisé ses possibilités pour ce qui
concerne de régler la crise en
Syrie. En conséquence, un nouveau
problème dans les efforts de paix de
la communauté internationale devient
imminent. Puisque Kofi Annan a été
obligé de renoncer à sa mission en
reconnaissant n’avoir pas trouvé
d’appui unanime de la part des
grandes puissances à sa mission de
médiation en Syrie.
Tout indique que les
Etats-Unis ont l’intention de porter
un nouveau coup à l’autorité de
l’ONU en matière de règlement des
crises, estime Alexeï Podtserob,
expert à l’Institut de l’Orient
auprès de l’Académie russe des
sciences :
" La déclaration
de Mme Nuland ne surprend pas. Les
Américains ont recouru maintes fois
à la force au mépris des décisions
de l’ONU. Il suffit de rappeler
leurs interventions militaires au
Panama, et à Grenade. Et
relativement il y a peu leur
agression en Yougoslavie en 1999.
Ensuite, il y a eu leur attaque
contre l’Irak en 2003. Elle a été
faite de même en contournant le CS
de l’ONU, sous un faux prétexte de
possession par le régime de Saddam
Hussein d’armes biologiques et
chimiques. A quoi l’agression contre
la Syrie conduira-t-elle ? Ce sera,
bien entendu, une guerre
d’envergure, qui fera couler des
rivières de sang. Certes, la Syrie
n’est pas en mesure de résister aux
Etats-Unis, c’est clair. Mais
d’autre part, et je connais bien les
Syriens, ils combattront jusqu’au
bout. Ce sera donc une nouvelle
guerre, très sanglante au
Proche-Orient ".
Le président des
Etats-Unis Barack Obama a également
mis en garde la Syrie. A un briefing
spécial lundi il a déclaré n’avoir
pas pour le moment donné ordre au
sujet d’une intervention. Mais il a
menacé de changer de position en
cas, où Damas usera d’armes
chimiques ou biologiques.
Les Etats-Unis
soutiennent la rébellion syrienne
armée, laquelle, de l’aveu de ses
chefs militaires, s’appuie toujours
plus sur les combattants du réseau
terroriste Al-Qaïda. Les Américains
assurent ne pas fournir directement
d’aide militaire, mais encouragent
par tous les moyens à cela l’Arabie
Saoudite et le Qatar. Ainsi que la
Turquie et la Libye, du territoire
desquels les armes et les renforts
sont envoyés à l’opposition
syrienne. Voici l’opinion de
l’analyste du Centre des études
arabes à l’Institut de l’Orient
auprès de l’Académie russe des
sciences Boris Dolgov :
" En
Afghanistan, au Yémen les Etats-Unis
combattent Al-Qaïda, proclamé ennemi
numéro un. Et à la fois un tel
soutien, en fait, à Al-Qaïda en
Syrie. Il en a été de même en Libye
".
Sur fond de
multiplication des informations
concernant un regain d’activité
d’Al-Qaïda en Syrie, Moscou a
prévenu au sujet de
l’inadmissibilité de la contrebande
d’armes vers ce pays. Le commentaire
du MAE de Russie note en particulier
que la Libye, la Turquie et le Liban
sont devenus des filières de
livraison d’armements à l’opposition
syrienne. /L
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|