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Au cours du réel
Le Salut chinois
Koffi Cadjehoun
L'économie chinoise surmonte la crise
Mardi 29
décembre 2009
Les Occidentaux ne comprennent
pas : le seul moyen pour que l'Occident s'en sorte, c'est que la
Chine s'en sorte.
Alors que de toutes parts pleuvent les informations sérieuses
qui indiquent que l'hypothèse scientifique du réchauffement
climatique dû à l'homme est au bas mot (Obama?)
récupérée par les
intérêts stratégiques financiers atlantistes, alors que la
crédulité des populations occidentales n'a d'égale que
l'effondrement irrémédiable du système économique de l'Empire
britannique, la bonne nouvelle n'est pas tant la défaite des
intérêts financiers qui composent l'Empire britannique (et leurs
relais politiques) à Copenhague que le développement de la zone
pacifique du monde.
Les accords entre la Chine et la Russie jumelés aux accords
entre l'Inde et la Chine indiquent (entre autres) que l'économie
physique est en train de repartir en terre pacifique alors
qu'elle est condamnée à céder le pas devant l'hydre monétariste
en terre atlantique. Les Occidentaux ne comprennent pas : ils
ont perdu la main - et c'est une bonne nouvelle. Nous sommes
dans un monde impérialiste qui est perdu en tant que tel.
L'impérialisme a lancé sa folie furieuse vers l'anéantissement.
La décroissance, le péril vert et autres effets de menace
mortelle imminente constituent les moyens de propagande
cherchant à traumatiser les populations pour justifier de
politiques prédatrices qui n'ont
rien de généreuses.
On agite un avatar raciste du Péril Jaune avec la menace
chinoise qui pèserait sur l'Occident. Le pire est que la
technique fonctionne - encore.
Les Occidentaux pétris de bonne conscience citoyenne (le
maître-mot quand on se veut au-dessus des partis politiques)
avalisent des engagements qui leur sont défavorables et qui
profitent en Occident à de petites minorités oligarchique. La
vérité n'est pas seulement
que le Péril chinois n'existe pas davantage que le Père
Noël. La vérité est que seul ce qui nous est présenté comme le
péril peut nous sauver. Ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est
Hölderlin : "Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve".
Magistral. Soit l'Occident poursuit sa couse folle oligarchique
et impérialiste en s'inventant des ennemi imaginaires (les
Chinois, les terroristes islamistes d'Al Quaeda...) - et
l'Occident périra; soit la zone pacifique du monde se développe
selon des critères physiques anti-monétaristes - et l'Occident
aura une chance de se relever. Dans la configuration actuelle du
monde, le monde est condamné parce que le monétarisme en
décomposition est le spectre de l'impérialisme terminal. Dans sa
configuration actuelle, l'Occident est condamné parce qu'il
obéit aux pulsions suicidaires de l'oligarchisme et de
l'impérialisme faisandés.
Non seulement le péril ne vient pas de Chine, d'Asie ou du
Pacifique, mais le salut vient du Pacifique, d'Asie et de Chine.
La transformation de l'Occident d'un principe oligarchique vers
un principe républicain
ne peut se faire que par le truchement et l'entremise de la
transformation du Pacifique, en particulier de la Chine.
Transformation qui est républicaine et anti-impérialiste. Soit
le péril oligarchique domine en Chine suivant le processus
oligarchique occidental; soit la Chine se sort des griffes
oligarchiques occidentales actuelles suivant un processus
républicain.
C'est dans une vision occidentaliste, impérialiste et
oligarchique qu'on oppose les intérêts occidentaux démocratiques
aux intérêts eurasiatiques (Russie, Chine, Inde...). C'est quand
on sert la vile propagande impérialiste aux relents racistes et
biaisés qu'on tombe dans le panneau. En réalité, le seul moyen
pour que l'Occident s'en sorte, c'est que la Chine s'en sorte.
C'est que la zone pacifique s'en sorte. Pour que l'Occident
reprenne une direction républicaine
antioligarchique, il est
nécessaire que le salut vienne du Pacifique. Non seulement,
l'ennemi n'est pas chinois, mais en plus le Chinois est notre
ami.
A tous les détraqué qui par perversité, mimétisme ou
impérialisme propagent le virus du péril chinois : vous voulez
vraiment changer l'Occident? Changer le monde? Vous êtes
vraiment contre l'impérialisme? Contre l'oligarchisme? Contre le
colonialisme? Vous êtes vraiment pour le développement de
l'humanité? Rien ne vous met plus en colère que la mainmise
écœurante des factions financières occidentales sur le restant
du monde (au nom du péril rouge, du péril jaune, du péril
vert...?)? Alors vous devez comprendre la situation actuelle :
par le Pacifique, l'humanité dispose de l'opportunité capitale
d'échapper à l'emprise oligarchique - dont la capitale
symbolique est sise à la City de Londres.
Soit une vision antagonistes oligarchique où l'Occident s'oppose
au Pacifique (le fantasmatique Orient); soit une vision
fédératrice et progressiste où l'Occident profite du
développement économique pacifique. Désolé pour les Cassandre,
mais la bonne nouvelle contemporaine existe pourtant (dans un
monde où l'effondrement systémique est palpable et le sera de
plus en plus) : c'est le salut pacifique. C'est le salut
chinois. Le jour où la Chine s'éveillera, l'Occident pourra
alors s'éveiller. S'il
veut demeurer dans ses problématiques impérialistes, son
illusion sidérante selon laquelle le progrès passe par la
décroissance? Eh bien, l'homme a une porte de salut. L'Occident
aussi. Cette bonne nouvelle ne signifie pas que l'Occident est
sauvé d'office. Elle signifie que l'Occident ne peut se sauver
que par la salut du Pacifique.
Publié le 29 décembre avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Les analyses de Koffi Cadjehoun
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