Quand un immeuble fait trente
étages, est-il réducteur d'en décrire vingt?
Je lis l'article du sociologue Petras consacré à l'assassinat
d'un chef militaire du Hamas à Dubaï, le vaillant martyr
Mahmoud. Maintenant, dans la presse officielle française, on
parle carrément de Dubaïgate et on incrimine carrément Israël.
C'est sûr, c'est juste. Israël s'est fait piéger. L'arroseur
arrosé? Ne nous montre-t-on pas l'envers d'un décor pour nous en
cacher la partie ultime?
http://www.voltairenet.org/article164208.html
Petras s'alarme des dangers (réels) que pose l'usage frauduleux
de passeports occidentaux, en particulier britannique, par les
services secrets israéliens qui sont allés assassiner Mahmoud à
Dubaï. Pensez : les populations
orientales ont de quoi être révoltées par la faiblesse
étatique occidentale.
Les États-nations occidentaux se contentent de protester sans
agir contre les crimes d'Israël. Dernier en date : l'Australie,
membre du Commonwealth et monarchie constitutionnelle sous la
coupe de la reine du Royaume-Uni, a mis en garde Israël contre
l'utilisation illégale de ses passeports trafiqués. Comment
expliquer cette attitude de lâcheté des États occidentaux?
Petras met en garde. C'est la preuve de la compromission
occidentale qui se couche devant Israël! Les Britanniques se
couchent! Les Français se couchent! Les Allemands se couchent!
Les Australiens se mouchent? C'est louche? Seule explication
plausible : l'Occident est prisonnier de la domination sioniste.
Pour accepter qu'un État vous pique vos passeports et s'en
servent aux fins d'assassiner en toute impunité un citoyen en
guerre dans un pays souverain, il faut que les États-nations
d'Occident soient tenus par leur col
cool (pour rester poli).
Sauf qu'on ne comprend pas pourquoi les Israéliens se sont
montrés aussi maladroits dans leur forfait. Serait-ce que leurs
tueurs sont aussi touchés par la
crisité morose?
On ne comprend pas non plus comment des tueurs israéliens
agiraient à Dubaï sans que les services britanniques sur place
(dont l'importante base du MI-6) soient
au moins au courant,
voire aient été complices du coup. Certains articles relayent
cette hypothèse. Pas Petras. Les Israéliens sont-ils les
exécutants ou les commanditaires? Les autorités de Dubaï peuvent
s'agiter tant qu'elles veulent, leur souveraineté n'est pas
crédible. Dubaï est surnommée la nouvelle Hong-Kong et se trouve
en faillite depuis que sa bulle immobilière a explosé (fin
2009). Serait-ce la raison de la déconfiture des escadrons de la
mort israéliens sur son territoire
violée? On ne comprend
pas davantage par quel miracle
irrationnel la puissance israélienne bafouerait toutes
les lois de l'histoire, de la politique, de l'économie...
Comment expliquer cette domination inexplicable, dont deux
politologues chevronnés comme Walt et Mearsheimer ont montré
qu'elle exerçait aux États-Unis une influence aussi
impressionnante que défavorable? Problème de la domination
israélienne : elle serait irrationnelle, puisqu'elle ne
s'appuierait sur aucun élément explicatif tangible pour assurer
sa mainmise tandis qu'elle défavoriserait ses auxiliaires
esclavagisés. On veut
bien, sous la menace d'intérêts supérieurs (à énoncer), que les
contrôlés États-Unis se taisent et s'inclinent, comme les autres
démocraties d'Occident; mais il est aberrant que l'Occident
accepte l'impérialisme sionisto-israélien sans raison valable.
Moi, je ne cherche pas à excuser d'une manière ou d'une autre
les crimes d'Israël. Je soumets la question que le prestigieux
Petras et les autres analystes chevronnés ne posent jamais :
comment expliquer l'impunité d'Israël face à l'Occident? Face
aux Palestiniens, on comprend : les Israéliens sont plus forts.
Ils ont tort, mais ils sont plus forts. Mais face aux
États-Unis? Face à l'Union européenne? Dans le cas de
l'assassinat de Mahmoud à Dubaï, il ne s'agit pas d'expliquer
que d'autres services secrets ont agi en piégeant les Israéliens
- coutumiers du coup.
Il s'agit de se demander si les Israéliens sont les exécuteurs
ou les commanditaires. Cette question spécifique (l'assassinat
de Mahmoud) recoupe les autres interrogations sur l'influence
exorbitante d'Israël. Israël a le pouvoir de commander les
États-Unis? Si vous voyez un nain donner ses ordres à un géant,
il y a une raison! S'il n'y a pas de raison, c'est pire. Nous
sommes dans cette situation. Aucune raison ne vient étayer
l'impérialisme israélien et la domination qu'il exercerait par
miracle sur l'Occident. Dans cette affaire hideuse d'assassinat,
le scandale est d'autant plus retentissant qu'il laisse
désemparés les États occidentaux qui se contentent de
récriminations diplomatiques et informelles là où des sanctions
officielles et fermes devraient être prises sans tarder.
Osons des hypothèses : si la puissance étatique de l'État-nation
plus qu'hybride d'Israël n'explique en rien la puissance
inégalée dont il bénéficierait de la part de la communauté
internationale, il est impossible que les raisons découlent du
précédent moralo-victimaire de la Shoah. Faut-il en déduire que
la suprématie confinant à la toute-puissance d'Israël
découlerait du soutien dont il bénéficie dans les cercles
financiers ainsi qu'une rumeur le laisse entendre, certains
échos dérivant vers la
judéophobie (terme plus approprié que l'antisémitisme
galvaudé) et autres vilaines manies?
L'examen des cercles financiers mondialistes donne la réponse -
pas celle qu'on attend. Les sionistes ne sont pas les maîtres
des factions financières. Ceux parmi les sionistes qui en font
partie (nuance d'importance) en sont les valets, les
instruments, les exécutants. Bien entendu, leur statut leur
confère une nuisibilité
ambiguë, à l'instar du privilège paradoxal dont bénéficie
l'esclave par rapport au maître dans la fameuse dialectique de
Hegel. Mais l'essentiel n'est pas là. L'essentiel nous est
fourni par la question de l'identité des cercles financiers.
Jamais les analystes qui prétendent contester les méthodes
inacceptables d'Israël ne mettent en avant ce lien - pourtant
cerné. Un Petras ne fait pas exception à l'interprétation qui
s'en tient à l'impérialisme sioniste (voire
USraélien) par souci de
préserver le fondement politique des États-nations. Pourtant, la
reconnaissance de l'existence d'un impérialisme, quelle que soit
son identité, est contradictoire avec la constitution (c'est le
cas de le dire) de l'État-nation moderne, tel qu'il découle des
accords de Westphalie (1648).
L'impérialisme pirate l'État-nation en instaurant la
prédominance des factions. Factions oligarchiques. C'est le cas
dans cette affaire d'assassinat politique où il est clair que
les États-nations occidentaux ont été manipulés par d'autres
formes que les structures étatiques. On peut avancer que les
États-nations sont piratés par l'impérialisme israélien comme
Petras. La forme hybride de l'État israélien, qui ne repose pas
sur une forme rationnelle comme l'État-nation, sans être tout à
fait non plus une forme tribaliste telle qu'il le revendique en
partie, plaide en faveur d'un État qui découle d'une influence
impérialiste.
Mais si cette influence ne relève pas du sionisme? Rappelons qui
a créé Israël : l'Empire britannique. Rappelons que cet Empire a
muté en une myriade de factions financières et apatrides, dont
le Commonwealth est une forme institutionnelle. Israël n'agit
pas pour son compte propre. Il s'agite pour son malpropre chef.
Il exécute pour cet
Empire qui est le commanditaire direct ou indirect de ses actes.
Israël est un exécutant plus ou moins consentant, plus ou moins
en accord, plus ou moins Frankenstein - mais c'est un exécutant.
Il ne travaille pas pour des alliés idéologiques, mais pour des
supérieurs impérialistes. Supérieurs en ce que ce sont des
factions financières qui se jouent des fictions étatiques.
Avez-vous jamais entendu parler de -
story tellings? Dans
cette affaire comme dans les autres qui sortent avec d'autant
plus de facilité que l'Empire britannique décline et s'érode,
Israël est au mieux une sorte de Frankenstein ou, sans vilain
jeu de mots, de Golem : une créature plus ou moins monstrueuse,
qui se montre incontrôlable, mais qui agit selon son créateur.
Une forme hybride qui agit en passerelle médiatique entre les
nations (dont elle n'est pas vraiment) et les factions (dont
elle n'est pas non plus). La patte impérialiste ne profite pas à
Israël. La structure israélienne indique que c'est un État de
type impérialiste, un État qui dépend étroitement de
l'impérialisme qui le régit. Quand cet impérialisme
s'effondrera, Israël suivra.
Dans l'affaire de Dubaï, on voit le masque créateur/créature se
lézarder. D'ordinaire, dans les assassinats ou les attentats
perpétrés par le Mossad, on apprenait quelques dizaines d'années
après l'existence de soupçons ayant valeur de quasi certitudes;
l'excuse commode de l'antisémitisme (terme impropre) permettait
de retarder le cours inéluctable des révélations. Cette fois,
Israël n'a pas été trop loin. Israël a été piégé dans son coup
tordu. Israël a-t-il cru agir avec la même couverture que
d'habitude? Avait-il l'aval des services secrets britanniques à
propos de la plaque-tournante de Dubaï? Se montrer à côté de la
plaque, c'est un comble pour une place financière!
Les services secrets britanniques ne sont pas le peuple
britannique - les peuples qui occupent l'espace de l'État-nation
britannique. S'il est certain qu'Israël agit contre les peuples
en manipulant grossièrement les passeports occidentaux de
ressortissants possédant la double nationalité (souvent
britannique/israélienne), il est encore plus certain qu'il n'est
supérieur aux peuples que parce qu'il est la créature
golémique de
l'impérialisme britannique. En agissant à Dubaï, Israël a-t-il
estimé être protégé par ses protecteurs? Les services secrets
qui travaillent pour les factions financières secrètes de
l'Empire? Pas les peuples. Les peuples, Israël s'en fiche. Les
peuples, il les fiche.
C'est ringard pour les impérialistes, les peuples. Quand on est
mondialiste, on méprise les peuples. On mélange le progrès et
l'amalgame avec le nationalisme le plus nauséabond. Aucune
nuance, aucune culture. On est là pour faire du fric, pas de
freak. A Dubaï, le couac
dans cette histoire gore
impliquant torture et sévices, c'est que les manipulateurs ont
été manipulés. Les sévices
israéliens ont fait confiance aux sévices britanniques.
Depuis le temps qu'ils travaillent ensemble, main dans la main,
quel est le problème? Résultat : le Dubaïgate, soit le piège!
La mémoire de Mahmoud est vengée? Peut-être est-ce son fantôme
qui a orchestré la mise en scène foireuse et minable? Foire
digne de néophytes! D'ordinaire, le Mossad élimine avec une
science consumée,
souvent explosive. Cette fois, les
amateurs professionnels
se baladaient avec une nonchalance criminelle dans les couloirs
de l'hôtel, filmés à l'insu de leur plein gré par des caméras
opportunes. La police de Dubaï a mené son enquête avec une
célérité remarquable et a lancé des avis de recherche assortis
de photos dans la presse internationale. Les gazettes s'en
donnent à cœur joie.
Comme dans les scandales de dopage autour du Tour de France, les
journalistes feignent de découvrir ce que tout le monde savait
dans les alcôves des potins : en l'occurrence, Israël tue. Pour
ses intérêts de nation hybride, toujours avec la complicité des
factions financières qui composent l'Empire britannique. Du
coup, la question que pose Petras est caduque, au mions
réducteur : l'oukase diplomatique qu'Israël a posé en usurpant
l'identité des ressortissants occidentaux avec l'histoire à
dormir debout des passeports biaisés; plus l'insécurité qui
entourent désormais les citoyens occidentaux en insécurité (sur
ce point, c'est un juste retour de flammes, au vu de la
passivité complice de ces citoyens à l'égard des crimes d'Israël
et de leur pays respectif).
J'irais même jusqu'à dire que Petras commet un contresens
terrible pour un sociologue soi-disant analyste chevronné et
émérite des sociétés : il réduit le problème israélien,
singulièrement l'assassinat du résistant Mahmoud, à un problème
entre États-nations. Comme si Israël était un État-nation de
type impérialiste qui aurait manqué aux lois élémentaires du
droit international. La réalité est pire : si les États-nations
occidentaux tardent à régir, s'ils se montrent si embarrassés,
ce n'est pas parce qu'ils seraient dominés par l'État-nation
israélien. C'est parce qu'ils sont dominés par les factions
financières de l'Empire - britannique.
C'est qu'Israël, qui n'est pas un État-nation et qui ressemble
de plus en plus à un Golem rebelle, agit pour le compte de ces
factions. L'analyse que produit Petras est emblématique de la
mentalité occidentaliste :
faire comme si. Comme si les factions relevaient de la
fiction. Comme si les frictions concernaient les nations. Les
nations sont dépassées. Il suffit de lire les brillantes
envolées d'un ancien conseiller de Blair l'Homme de Paille -
pardon, de Paix au Proche-Orient pour le compte de J.P. Morgan :
Robert Cooper, partisan de l'impérialisme du doux nom de
globalisation, soit d'un impérialisme qui associerait l'Union
européenne à l'image de la Rome antique : "Ceci suggère que
l’histoire du monde est une histoire d’empires. (…) La non
existence d’empire (…) est sans précédent dans l’histoire. La
question est de savoir si cela peut continuer. Il existe des
raisons théoriques et pratiques pour penser que non".
Petras et tous les anti-impérialistes qui se trompent d'identité
impérialiste : le problème que pose l'assassinat de Mahmoud, la
conduite d'Israël depuis sa création (avec une gradation
suicidaire et incontrôlable à mesure que l'Empire s'effondre,
depuis le symbolique 911), c'est le conflit des factions contre
les nations. Écoutez Petras se tromper en représentant le
contre-point de vue institutionnel (le sociologue réputé
présenté comme le Rebelle de service, l'intellectuel
contestataire à la Chomsky, l'emblème mondiale) :
"Alors que les critiques se
lamentent à propos du travail bâclé du Mossad, qui complique la
tâche des puissances occidentales désireuses au cas où elles
souhaiteraient proposer une couverture diplomatique à Israël
pour ses opérations à l’étranger, on n’a jamais abordé la
question fondamentale : l’acquisition par le Mossad, puis la
falsification des passeports officiels britanniques, français,
allemands et irlandais de citoyens israéliens à double
nationalité soulignent la nature cynique et sinistre de
l’exploitation par Israël de ses citoyens à double nationalité
dans la poursuite des sanglants objectifs de sa politique
étrangère. L’usage par le Mossad de vrais passeports fournis par
quatre nations européennes souveraines à leurs citoyens dans le
but d’assassiner un Palestinien dans un hôtel de Dubaï soulève
la question de savoir à qui les citoyens israéliens à « double »
nationalité doivent vraiment allégeance et jusqu’où ils veulent
aller en défendant ou en prônant les assassinats israéliens à
l’étranger."
Maintenant, écoutez ce Cooper emblématique de la mentalité
impérialiste britannique reconvertie en impérialisme européen :
"Le rêve d’un état Européen est une relique d’un autre âge.
Il est fondé sur l’idée que les États-nations sont
fondamentalement dangereux et que la seule façon de mater
l’anarchie des nations c’est d’imposer une hégémonie sur
l’ensemble." Si ce n'est pas assez clair, vous avez en prime
un condensé de pensée impérialiste britannique : [l’Union
européenne s’avère] "l’exemple le plus développé d’un État
post-moderne, (...) un système d’association sur une base
volontaire, plutôt qu’une subordination d’États à un pouvoir
central." Cette conception
orwellienne implique "la sécurité fondée sur la
transparence, l’ouverture mutuelle, l’interdépendance et la
vulnérabilité mutuelle."
Problème : L'Europe postmoderne selon le gourou Cooper,
porte-parole des intérêts impérialistes européens promus par les
financiers de l'Empire britannique, se trouvera rapidement en
confrontation avec les intérêts seulement modernes (les désuets
États-nations), voire pré-modernes (les sauvages États
décolonisés et dominés).
C'est typiquement ce qui se produit avec la Palestine. Ce
pourrait être le cas des pays recomposés et décomposés
d'Afrique. Que propose notre libéral-impérialiste sauce
Commonwealth ou parfum Buckingham?
"S’habituer à l’idée du double
standard. Entre nous, nous fonctionnons sur la base de lois et
de sécurité
coopérative. Mais quand
nous traitons avec des États plus archaïques à l’extérieur du
continent postmoderne de l’Europe, nous devons revenir aux
méthodes plus dures de l’ère de jadis : la force, l’attaque
préventive, la ruse, bref, tout ce qui est requis pour s’occuper
de ceux qui vivent encore dans la guerre de ‘tous contre tous’
du XIXe siècle."
Mais encore? "[Entre nous]nous respectons la loi. Mais quand nous agissons dans
la jungle, nous devons utiliser la loi de la jungle." Cette
conception irrationnelle et inconséquente entraîne une
conséquence que l'on pourra nommer néo-conservatrice : "On ne
peut pas traiter Saddam Hussein comme on traite son voisin. Si
on a un problème avec la France ou l’Allemagne, on négocie. Mais
il y a des dirigeants avec lesquels on ne peut pas négocier. »
Tiens? Mais c'est typiquement le comportement que manifestent
jusqu'à la bêtise les Israéliens à l'encontre des Palestiniens?
Ne serait-ce pas le dégât collatéral qui est arrivé à Mahmoud,
sombrement liquidé dans une chambre de palace à Dubaï? Les
Israéliens sont l'émanation extra-occidentale de la conception
impérialiste coopérative
développée par l'impérialiste Cooper. On ne cesse de nous
rabâcher jusqu'à la nausée qu'Israël pourrait rejoindre l'Union
européenne. L'honnête Premier ministre italien Berlusconi a pu
entonner son refrain favori sur ce point : non pas d'offrir des
femmes fatales aux officiels israéliens, mais d'accueillir
Israël au sein de l'Union européenne. Les choses sont claires?
L'État bizarre d'Israël s'explique : il correspond à la forme
impérialiste telle que la développe Cooper, coincée entre les
deux références fétiches de Cooper, le droit procédurier d'un
Grotius et l'autoritarisme étatique d'un Hobbes. Un mélange
entre l'approche de la Compagnie des Indes hollandaise et la
différence de la
Compagnie des Indes britannique? L'impérialisme d'Israël
s'explique : il correspond à la nouvelle forme que recherche
l'Empire britannique comme resucée de son aventure
postcolonisatrice
à bout de soufre. Après la décolonisation politique et la
postcolonisation
économique, il est temps de (re)lancer la poursuite échevelée de
l'impérialisme financier sur de nouvelles bases, un impérialisme
affublé du qualificatif de
coopératif et fondé sur le droit du plus fort.
Derrière la sophistication postmoderniste, juridique et
sécuritaire, rien de nouveau sous le soleil : Cooper repompe les
fondements de l'Empire romain (et de ses ancêtres). Que dit
Cooper quand il s'adresse à la Trilatérale en 2000? Il propose
un partage entre les élites européennes et américaines. Par
ailleurs, Cooper désigne la forme fédérale de l'État-nation
américain comme l'ennemi véritable de l'impérialisme coopératif
de l'Union européenne. Il est où l'impérialisme américain? La
domination américaine serait-elle une domination d'État-nation
incompatible avec l'impérialisme? Le soutien aveugle et
scandaleux des États-Unis à l'égard d'Israël révélerait-il que
l'impérialisme américain est d'obédience britannique
(confédérée) et parasite les institutions américaines? Israël
est la structure satrapique correspondant à la forme politique
qu'attend et conçoit l'Empire britannique, qui se cherchait un
antre et qui a trouvé un refuge doré dans lequel s'abriter : les
États-nations d'Occident. Dans cette sphère, Israël est la
satrapie qui joue le rôle de l'émissaire du Proche-Orient.
Israël est une satrapie de l'Union européenne, qui empeste la
mentalité de l'Empire britannique. Cooper théorise longuement
sur les zones d'ordre opposées aux zones de chaos. Non seulement
l'affrontement sans fin (et sans frein) entre la Palestine et
Israël incarne cette opposition, mais l'adage
diviser pour régner est
l'adage qui gouverne les empires. Israël est utilisé par les
factions financières comme l'éternelle
pompe de discorde
chargée de semer la zizanie dans cette région hautement
stratégique depuis les accords de Sykes-Picot.
Quand Israël le délégué satrapique commet un incident
diplomatique majeur contre plusieurs États souverains d'Europe
(et du Commonwealth!) et qu'il demeure impuni, il importe de
noter que c'est le signe, non de la domination
classique de l'État
d'Israël, mais de la forme mutante et satrapique d'Israël au
service des factions et en lutte contre les nations. Israël est
le fer de lance régional (dans une région stratégique) de
l'impérialisme européen de férule britannique. Israël est
intouchable parce qu'il suit l'agenda du chaos des factions :
détruire les États-nations pour retirer les marrons du feu.
Incriminer l'État-nation fédéral des États-Unis est une
diversion contre-productive. Au mieux, il convient d'incriminer
les factions confédéréss des États-Unis, dont le centre se situe
entre Chicago et Wall Street. Confédérés à l'appellation
explicite, qui sont le prolongement allié des factions de
l'Empire britannique. Dans ce jeu en réseau, qui est détruit en
premier lieu? La
marionnettes Israël.
C'est ce que le sociologue Petras fait mine de ne pas voir et
c'est en quoi nous pouvons lui reprocher de ne pas diffuser un
message contestataire, mais un script brouillé et mal décodé, en
trahissant les idéaux de ceux qui prétendent lutter contre les
injustices d'Israël. Remonte à la cause au lieu de t'en tenir à
la clause! Il est légitime de dénoncer les crimes d'Israël. Si
l'on veut vraiment empêcher Israël de poursuivre son action
dévastatrice et sanguinaire, à Gaza et ailleurs, il convient
d'identifier son mode de fonctionnement, en particulier sa
mentalité. Il convient de désamorcer le jeu des factions et de
ne pas réduire la problématique à des querelles de nations.
Publié le 1er mars
2010 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Avertissement Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion
d'informations relatives aux événements du Moyen-Orient, de l'Amérique
latine et de la Corse.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions
de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité
de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine -
Solidarité ne saurait être
tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et
messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou
faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine -
Solidarité n'assume
aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces
sites. Pour contacter le webmaster, cliquez
< ici >