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Au cours du réel
Kohrticoïde
Koffi Cadjehoun
Mardi 16 février 2010
Et ça continue, enKohr et
enKohr...
C'est que la fin d'aKohr d'aKohr...
La suite de la chanson fausse notre situation : elle prétend que
nous nous trouverions seulement au début de l'histoire. En
réalité, nous nous situons à la fin de l'histoire de
l'impérialisme libéral. Fin de l'OTAN, pas fin des temps - la
fin de cette mentalité impérialiste et irrationnelle, qui
s'effondre et laisse sur sa faim - bonne nouvelle. La vie me
donne ce que j'attends d'elle. Étudier le discours d'un BHL en
tant que tel est une perte de temps : aucun intérêt à
décortiquer la nullité inconséquente.
Nulle parcelle de
positif, d'original et d'intrinsèque.
Il serait temps de définir
adéquatement l'identité de BHL. Celle d'un agent
propagandiste frenchie
(parmi des dizaines d'autres) au service des intérêts dominants
du moment, qui ne sont pas le sionisme, mais qui découlent de
l'atlantisme - plus exactement des factions financières de
l'Empire britannique, dont le siège monétariste se situe à la
City de Londres, qui opèrent depuis les paradis fiscaux et dont
Israël n'est qu'un prolongement satrapique et servile (quoique
influent). La vraie Couronne est-elle à
Fuckingham Palace? Qu'il
est lamentable de se trouver diverti par le Mur des
Lamentations!
Définir la qualité du discours de BHL comme un symptôme, c'est
identifier que la puissance de BHL ne s'explique pas par la
qualité de ses idées, mais par le fait qu'il relaye (en France)
les idées des puissants de ce monde. Raison pour laquelle les
livres de BHL fanent avant parution : ce genre d'œuvres-relais
(et châteaux) propage des idées qui sont extérieures, rebattues
et impersonnelles. Le fond médiatico-commercial de
l'intellectuel BHL, c'est que les factions financières ont
choisi en France ce brillant étudiant de philosophie, fortuné
dans tous les sens du terme, pour constituer un maillon de la
cohorte des propagandistes qui, tous en cœur, avec un mimétisme
époustouflant, répètent un discours à l'identique : la stratégie
atlantiste élaborée dans les cabinets d'avocats des influentes
banques d'affaires mondialistes, avec un charme germanopratin
fort british et des
circonvolutions ampoulées.
Quand on procède à une analyse superficielle, on s'avise que de
nombreux propagandistes sont sionistes, voire juifs, et l'on en
infère à un communautarisme qui oscillerait entre l'idéologie
(le sionisme) et l'extrémisme. En réalité, les propagandistes
sionistes sont au service de la cause des factions financières
qui forment de manière silencieuse et assourdissante la mutation
contemporaine et décoloniale de l'Empire britannique. Maintenant
que l'on a rappelé la filiation idéologique et emblématique de
BHL (au service du plus fort, l'impérialisme atlantiste), il
serait temps de lui indiquer que son sionisme revendiqué
inconditionnel est au service de l'impérialisme financier et
affairiste, une entreprise de domination qui dépasse de loin la
cause sioniste.
BHL est un propagandiste atlantiste à connotation sioniste parce
qu'il a réalisé de brillantes études, qu'il vient du sérail de
la bourgeoisie des affaires et que son rang social le classe
dans la catégorie potentielle des mondialistes fiers de leurs
prérogatives et partisans de leur domination. Ce progressisme
autoproclamé et ultra-libéral ne trompe plus personne et
condamne définitivement la posture de l'imposture
intellectuelle. Rayon imposture, un BHL s'est trompé sur toute
la ligne puisqu'il a épousé la cause atlantsite et que cette
idéologie impérialiste s'effondre. Malheur aux vaincus (adage
d'une Arielle?) : la guerre que vante en fin de parcours BHL est
une stratégie de mots-cœurs. Pas les siens, ceux qu'il reprend
et qui ne valent pas tripette.
Dans ce débat, BHL a sorti un texte qui s'intitule "Le génie du
judaïsme". Je n'ai pas lu ce livre et n'aurai pas ce courage
avant un bout de temps. Référence irritante et
ulmienne à Chateaubriand
dont le génie du christianisme désigne le christianisme en tant
que religion. Chateaubriand déclare : «Seul le christianisme
explique le progrès dans les lettres et arts.» Loin d'en prendre
de la graine, BHL égrène et nous égare dans ses erreurs et ses
approximations.
Dès le titre, il indique la subversion sémantique à laquelle il
se livre puisqu'il entend affirmer (en sophiste) que le judaïsme
est certes en partie une
religion, mais qu'il n'est pas réductible au religieux. BHL nous
persuaderait de l'inverse de la référence à laquelle il renvoie?
Au lieu de constater le statut minable de BHL, intéressons-nous
au message qu'il propage : cette idéologie impérialiste se
présente comme libérale. C'est l'idéologie par laquelle la
Compagnie des Indes anglaise entend, fédérant l'entreprise
coloniale des impérialismes occidentaux, en particulier
hollandais et français, légitimer l'impérialisme : en idéologie.
Telle est l'idéologie : la réduction de l'idée platonicienne à
une application politique, au service de l'impérialisme. On
domine au nom de la liberté de commercer et d'échanger. Dans
cette histoire de dupes, l'histoire du sionisme n'est qu'une des
sous-idéologies produites par le libéralisme britannique pour
diviser. Diviser pour régner. Quand vous entendez sionisme,
discernez libéralisme. Le but du libéralisme, une fois
enregistrée sa faiblesse en idée et en teneur politique, est de
transformer le monde en le réduisant à son idéal marchand et
financier. Raison pour laquelle BHL est tant à la mode : notre
dandy Dandin est à la mode du monde.
Le sionisme illégitime
cette transformation du monde, à une époque où l'on saisit que
l'immanentisme ne peut durer et réussir qu'au prix de la
mutation. Pour Nietzsche, cette mutation est d'essence
ontologique. Pour Marx et les idéologues libéraux du giron
britannique, cette mutation correspond à la transformation
commerciale et financière du monde. Le sionisme est une
idéologie tarabiscotée dont l'examen ne résiste pas à l'analyse.
Transformer une colonie britannique peuplée par un peuple
autochtone et souverain en une terre de liberté pour adeptes
persécutés ne peut en aucun cas s'apparenter à une lutte de
libération sérieuse.
Elle viole le principe de l'autodétermination des peuples et
renvoie à du colonialisme implacable. Bien entendu, c'est
toujours au nom de la liberté idéologique et de son corolaire la
démocratie que cet impérialisme agit : liberté marchande.
Liberté chère plus que chérie? BHL reprend à son compte cette
grossière supercherie conceptuelle en revendiquant l'héritage
libéral du droit d'ingérence théorisé par l'idéologue-fondateur
de la Compagnie des Indes hollandaise, un certain Grotius,
avocat de son état et de son État improbable. BHL s'inscrit dans
la longue tradition des propagandistes atlantistes qui
légitiment le droit d'ingérence. Inculquer la liberté et la
démocratie est un péché fort vertueux. Quelle liberté? Quelle
démocratie?
La subversion de ces notions classiques nous ramène au centre de
l'entreprise propagandiste de BHL, qui consiste à soutenir la
subversion libérale et la transformation du monde en une forme
idéologique que j'ai nommé l'Hyperreél et qui traduit la
confusion du réel et du désir (la réduction du réel au désir).
Cette subversion est une manière élégante et idéologique de
signifier la perversion du raisonnement, où l'on transforme un
exercice de domination classique en une transformation
ontologico-politique.
Telle est la démarche du sionisme, qui ne perdure depuis un gros
demi siècle qu'avec le soutien de ses protecteurs idéologues et
impérialistes. BHL joue sur du velours : le génie du judaïsme
qu'il nous vante contredit le génie du religieux. Le judaïsme
est pourtant une religion, au demeurant tout à fait estimable.
Le but du débat ne consiste pas à prôner la tolérance religieuse
au sein des démocraties laïques, ni de protéger des communautés
religieuses persécutées.
Il s'agit pour BHL d'expliquer que le génie du judaïsme réside
dans la subversion du religieux en une autre identité, pour le
coup indéfinissable et seulement
autre. Du vague à l'âme.
BHL explique ainsi dans une émission de polémique médiatique que
le judaïsme existerait indépendamment de son expression
religieuse. Énorme contre-vérité, qui s'appuie sur une argutie
déplorable : il existerait des formes de culture juive non
religieuse, dont les expressions littéraires. Un peu de sérieux
: que dirait-on d'une branche qui se déclarerait indépendante de
son tronc?
Si la littérature est dite juive, elle n'est juive que suite à
son affiliation, au demeurant tout à fait estimable, au judaïsme
en tant que religieux. Les efforts de BHL pour définir le
judaïsme comme une forme ne se réduisant pas à une forme
religieuse sont vains. Ils sont la subversion d'une religion en
une idéologie qui ne dit pas son nom (le sionisme). Cette
subversion devient explicite au moment où le sionisme menace de
s'effondrer et de suivre dans sa chute inéluctable et salutaire
l'impérialisme qui le porte (l'atlantisme).
Le sionisme repose sur des fondements irrationnels dont la forme
a été théorisée par Platon quand il mesura le danger représenté
par les sophistes : le droit du plus fort, tel qu'il apparaît
notamment dans le Gorgias
et chez Gorgias. L'effort inconséquent et vain (y compris
au sens de vaniteux) du propagandiste BHL pour définir une forme
de judaïsme indéfinissable et fantomatique, pour ne pas dire
fantasmatique, sanctionne l'essence déniée de l'idéologie
spécifiquement libérale : constituer une sortie de la religion
et se constituer en une identité qui dépasse le religieux.
Le religieux est une forme définie et définissable. La
subversion du religieux en une forme postreligieuse indéfinie
indique si besoin en était que cette nouvelle forme repose sur
l'irrationnel et l'inconséquent. Elle n'existe pas en tant
qu'identité définie et définissable. En conséquent, elle n'est
ni une nouvelle forme religieuse, ni une nouvelle forme
politique, comme l'État-nation, qui sanctionne une conception
rationnelle inscrite au cœur d'un espace géographique (ainsi de
la notion d'État-nation français). La nouveauté est imposture.
Le label de Nouveaux philosophes annonce ce qu'est cette
nouveauté. Du vent médiatique, de la communication éditoriale.
Elle n'est que l'expression de l'impérialisme, qui consiste à
dominer et qui correspond politiquement à la conception
religieuse du nihilisme.
Le nihilisme est la religion de la subversion du religieux et
s'oppose aux formes classique de religieux. Le nihilisme est le
déni religieux du religieux qui s'exprime par le nihilisme et
qui s'incarne dans l'ontologie. Cas d'un Gorgias durant la crise
du monothéisme caractérisée par l'avènement des sophistes et
leur affrontement avec Platon (le monothéiste philosophe et
républicain). Ainsi d'un Rosset à l'époque contemporaine. BHL
est plus un acteur de propagande qu'un théoricien de ce courant.
Il n'a pas les moyens de création pour
nihiliser le réel. BHL
appartient au courant moderne du nihilisme : l'immanentisme. Il
est comme son ami et éditeur Enthoven Sr. un admirateur de
Spinoza et de Nietzsche.
Le centre de la propagande de BHL travestie en philosophie ou
engagement intellectuel est ce cœur du sionisme qui entend
subvertir le judaïsme et qui sert en réalité l'impérialisme
britannique fantastiquement
dénommé libéralisme - et autres vocables positifs (la
démocratie, la laïcité, etc.). La réalité toute crue, c'est que
BHL propage la cause du plus fort, le droit du plus fort,
l'ingérence impérialiste et le terme de l'impérialisme en tant
que domination programmatique
et étymologique : l'unification. Pourquoi l'immanentisme
prétend-il avec autant d'aplomb et d'inconséquence imposer
l'unité en sus de la philosophie classique, faussement définie
par un Nietzsche comme dualiste?
Parce que l'unité à laquelle prétend immanentisme est la
réduction du réel infini à un champ défini, stable et limité. On
enrobe chez Spinoza l'oukase rationnel sous le vernis vague et
indéfinissable de l'incréé - l'affaire est jouée. Cette
fallacieuse et irrationnelle unité religieuse concorde avec
l'unité politique du projet mondialiste. On sait que le
progressiste BHL se targue de défendre la mondialisation
positive qui est le fantasme impossible d'expansion de la
démocratie et de la liberté au monde. L'impossible est la
catégorie du nihilisme. A une époque de guerre et d'horreurs, ce
genre de discours vertueux, faut le faire! C'est que BHL est à
la rue côté idées à propager et qu'il recycle des arguties qui
fonctionnaient à l'époque où le libéralisme marchait encore - à
peu près.
Maintenant qu'il défaille, ce genre de rhétorique est
insuffisant - ridicule. BHL prend la défense du projet
mondialiste en tant qu'objectif à peine masqué du libéralisme.
Où l'on voit que le libéralisme est le totalitarisme qu'il
condamne : totaliser le monde en le réduisant à la sphère finie
des échanges commerciaux. L'apologie de BHL du mondialisme
explique son zèle communautariste à vanter le génie du judaïsme
selon sa conception du judaïsme : conception perverse, qui
consiste en gros à transformer le judaïsme en sionisme. BHL est
un impérialiste qui se moque du monde.
Il serait naïf de sous-estimer l'intelligence du bonhomme, soit
la bêtise d'Alcibiade matinée de termes flaubertiens : si notre
BHL croyait ferme-ment
et sincère-ment à son
discours propagandiste, il se contenterait de recycler des idées
préfabriquées en estimant les inventer. Tel n'est pas le cas :
BHL défend le droit des plus forts dans la mesure où il
participe aux assemblées des plus forts. C'est ce que nous
révèle une brève du Réseau
Voltaire :
http://www.voltairenet.org/article162621.html
Entre les 20 et 22 octobre 2009, BHL participait en compagnie de
3 500 personnes à une conférence, Facing Tomorrow à
Jérusalem, sous la direction éclairée et pacifique du président
israélien Peres. Si le but de cette conférence entendait
intégrer Israël à l'Union Européenne, parallèlement à
l'officialisation prévue de son admission à l'OTAN, la présence
de BHL, notamment invité à la table intitulée "Changer la crise
en opportunité" démontre que BHL n'est pas un candide théoricien
égaré et médiocre.
Peut-être croit-il qu'il est possible de conjuguer la pensée
avec la propagande. Peut-être croit-il qu'on peut être homme
d'affaires, homme d'influences et théoricien. Mais BHL ne peut
ignorer qu'il sert l'impérialisme atlantiste quand il débat avec
des personnalités aussi engagées que le diplomate Solana (ancien
secrétaire général de l’OTAN et actuel haut représentant de
l’Union européenne). Tel est BHL : un symptôme de la propagande
impérialiste à la solde des intérêts financiers. Tel est le
droit du plus fort : la lucidité du prestige imbriquée avec
l'illusion de la réalité. BHL confond réel et virtuel parce
qu'il suit des principes irrationnels et médiocres qui le
poussent à fonder la littérature sur la guerre.
Guerre de la propagande. Guerre de la contrebande. Guerre de la
piraterie. Nous sommes loin du sens. Nous sommes loin de la vie.
Nous sommes dans la folie de l'avis à vice. Peut-être BHL se
réveillera-t-il un jour en regrettant amèrement ses engagements.
Alcibiade a-t-il émergé de sa débauche aristocratique
avant de finir assassiné
dans une satrapie perse? A-t-il jusqu'au bout poursuivi sa
course folle et diabolique? Allez, souhaitons à BHL le réveil :
si sa vie est un pathétique songe dans le virtuel vicieux, que
sa mort ne soit pas un cruel mensonge dans les enfers incubes.
Publié le 17 février
2010 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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