|
Au cours du réel
L'avis sexuel de BHL
Koffi Cadjehoun
Vendredi 12 février 2010
A la fin de l'envoi, je couche.
BHL en a fait sa fredaine. En se penchant sur la vie sexuelle de
Kant, le disciple de Lacan nous a livré le cœur de son identité
frelato-freudienne. La blague sort au moment où le nouveau
philosophe révèle au monde l'énigme de sa pensée perdue. Pari
gagné : c'est le faux. BHL est le comique intellectuel du
moment. Un vanneur de première : il joue au propagandiste
mythomane alors qu'il se situe sur la double ligne de l'ironie
et de la subversion. Délireux
de jouer dans la Cour des gants, il nous pond enfin
l'ouvrage qui tord le coucou aux enquêtes d'anecdotes : nous
avons affaire non à un fantoche mais à un incompris.
Le titre? Tout un progrom
: De la guerre en
philosophie. La guerre est à la mode en ce
mot ment? BHL
pomperait-il son monde un? S'agit-il d'un hilarant lapsus :
apologie de la guerre sous les
ouripeaux philosophiques - BHL milite pour le sionisme et
se place au service de l'atlantisme dont le centre n'est ni à
Washington ni à Wall Street, mais à la City de Londres?
Le dernier éclat de l'obus BHL a fait le Tour d'Offense - des
médias autotéliques. BHL déconsidéré : quand le sionisme
s'effondrera, le propagandiste sera l'oublié des oubliettes. La
Cour est cruelle envers ses membres. Le courtisan sert de
position pare-feu.
Déconsidérable, le laid
BHL l'est - déjà, vu que ses œuvres fanent avant
parution. Cette fois, BHL a dévoilé son
niquab. En myope
nietzschéen, il a ôté son masque sur la scène - confondant le
public et les vestiaires. Notre perroquet
déviolé a avoué qu'il
existait un visage derrière le
carnavoile dont il nous abreuve depuis quarante ans.
Quarante piges pour comprendre qui est BHL? Quelle langueur pour
démasquer un propagandiste travesti en philosophe. Il faut se
mouvoir dans l'éther de l'impérialisme occidentaliste pour
sauvegarder l'imposture!
Le plus sûr moyen de préserver une posture faisandée consiste à
l'agonir de critiques superficielles tout en préservant son
épicentre. Les critiques contre BHL pleuvent, certaines acérées,
mais a-t-on jamais cessé de voir invité BHL pour des parutions?
Si l'on a continué envers l'aveu à promouvoir l'imposture, c'est
qu'on se meut soi-même dans l'imposture. Imposture du milieu des
médias. Imposture de l'impérialisme. Imposture de
l'immanentisme.
L'imposture renvoie à la posture. Faire semblant de. Telle est
la démarche du démarcheur, qui est la synecdoque du milieu
intellectuel, qui exprime la métonymie du milieu des médias, qui
reflète en tant que partie (mépris) la saveur de la société. Il
est temps que cesse cette mascarade de ducs dupes. Laissez choir
les marques, vous êtes à
nu. Nous vivons l'époque qui a le courage couard de lancer que
le roi est nu. Singulièrement, BHL est vu. BHL tu? Dombasle à
poil n'a plus rien d'excitée. La
botoxité d'Arielle
renvoie au mensonge de l'éternel
Crazy Or.
Qu'est-ce que faire semblant?
Vraie question à poser au clan BHL, soit à ces
intellectuaillons qui
reprisent le modèle : faire parade de ses titres; faire assaut
de sa culture; faire vœu d'arrogance. En ce moment, la manie est
déjouée par l'ancien mari de la fille de, un certain fils de. On
pourrait gloser à l'ennui sur ce milieu Verdurin du sionisme
parisianiste, mais il est temps de décanter l'ultime
boulette du Maître en bévue (la Bévue de l'Hallali
Libidineux).
BHL a cité un philosophe virtuel pour illustrer sa référence
stéréotypée au pur esprit que serait Kant? Est-ce pour prouver
qu'il avait les crocs au corps que BHL aurait couru les femmes
pendant si longtemps? Est-ce pour prouver qu'ils avaient un
corps à carat que les Enthoven ont batifolé avec la dulcinée
brunie durant deux tempos? Socrate, au secours, nos
sous-Alcibiade sont devenus fous! En plus, ils n'ont retenu du
dégénéral que la
médiocrité alliée à la corruption. Ils se sont bien gardés de
lui piquer sa virtu, qui
réside dans la stratégie guerrière.
Maintenant que BHL se pique de nous livrer le secret de sa
pataphysique, il baratine sur la guerre. Logique : le
propagandiste guerroie tambour ballant. La guerre du
propagandiste est une guerre des mots. C'est à cette fin que BHL
a été employé, pas dans le but de créer des idées. Prendre BHL
pour un écrivain! Cette clique de receleurs respire l'écripure
de la luxure. Prémonition de Cripure : nous tenions le
début du canular postkantien avec ce misanthrope décrit par le
romancier Guilloux en hommage à son ami Pallante (un nietzschéen
remis au goût du jouir
par l'anarchiste capitaliste Onfray, l'édité de Sr. qui fut le
feu collègue du fils).
Est-ce le hasard si BHL a gaffé lors de son attaque
antikantienne? BHL a
mépris au mot le
gag gaga du distingué Botul, philosophe virtuel inventé
de toute pisse par le
canardeur déchaîné Pagès
(accessoirement diariste de Carla, le monde est
pâti). Kant est
l'illuminé qui interroge les rapports entre la représentation et
le réel? Après Kant, l'existence d'objets indépendants de la
représentation pose problème. La tête dans le guidon de sa
problématique, BHL a pris un philosophe virtuel pour un
philosophe réel à propos d'un philosophe réel qui analyse les
rapports entre réel et virtuel. La confusion entre réel et
virtuel, ne serait-ce pas le problème philosophique de BHL?
BHL confond depuis un bout de temps le réel et le virtuel. C'est
le châtiment des propagandistes, qui à force de répéter des
massages rabâchés
amalgament le désir et le réel. Récemment, BHL a narré le siège
d'une ville où il ne s'était pas pris les pieds - pour délivrer
la vulgate atlantiste dans les quelques journaux où il
intervient. Auparavant, il s'était inventé une amitié
montagnarde avec le poétique commandant Massoud, dans une région
vitale pour l'idéologie atlantiste que BHL représente depuis son
entrée fracassante sur la scène des médias.
BHL a prêté de moins en moins d'attention au réel. De plus en
plus d'attentions à ses désirs. Prendre ses délires pour des
réalités : c'est l'adage qui définit BHL. C'est l'adage qui mène
à la folie philosofuck,
mélange de perversion et de comique, qui caractérise le BHL. Les
traits tirés, bouffis, inquiets, il délire de plus en plus,
visiblement, sur l'Iran à présent, avec une gouaille qui indique
que le délire s'accentue à mesure que le désir s'ét(r)eint. BHL
ne sait plus où il en hait
: il était de notoriété néophyte que le Botul est un personnage
de friction.
Quand on confond le réel et son désir, quand on
agite en propagandiste,
on tombe dans le piège de la représentation - d'autant qu'on
s'attaque au problème de la modernité. Kant n'est pas seulement
la lumière de la philosophie. Il s'interroge sur l'existence du
réel. Au fond, la Bière Herméneutique Libidineuse n'est que la
conséquence d'une question dont l'origine remonte à deux siècles
d'imposture. Kant différenciait entre son désir et le réel : il
pratiquait la métaphysique asexuée. BHL accentue la gradation :
incapable de la moindre création, il se contente de paraphraser
la propagande la plus immédiate, celle de son clan, de son
milieu, de son époque.
BHL exprime l'époque dans laquelle il se meu(r)t et qui ne le
célèbre pas avec autant de disproportion par
husurd. BHL est un
symptôme incapable de distinguer entre son désir et le réel. BHL
est un acteur d'immanentisme terminal. Raison pour laquelle il
accumule les balourdises. Il est à côté de ses pompes. Raison
pour laquelle on se moque de lui. L'acteur qui aurait tant voulu
être un intellectuel joua Sartre, Malraux, Mauriac. On l'avait
adoubé dans le rôle du chef de
fille des Nouveaux philosophes. Les acteurs savent à peu
près qu'ils jouent un rôle. BHL prend son rôle au sérieux. C'est
un rôle drôle. Un drôle de rôle. BHL est le nom de scène d'un
metteur qui croit vrai-ment
que la propagande est sa muse.
BHL transforma le studio du monde en enfourchant les causes
atlantistes de son temps, la Bosnie ou l'Afghanistan, l'Ossétie
ou Israël. Au fond, on avait besoin d'un acteur comme BHL parce
que si BHL avait vraiment été écrivain, philosophe ou
intellectuel, il n'aurait jamais accepté de suivre des
débridées, futiles et
volatiles. Il faut être un acteur perverti pour tomber dans le
panneau. La dernière
erreur de BHL n'est pas anecdotique. Elle renseigne sur la
psychologie de BHL, sur son dérangement, qui est une
perturbation de la représentation et qui n'est pas le propre à
cet enfant gâté, doté d'une fortune toute pécuniaire et d'une
destinée toute finie.
BHL le propagandiste recruté dans les cercles académiques de
l'histoire de la philosophie occidentaliste a montré quelle
leçon il retenait de ses chères
études : se raconter toujours plus d'histoires, pour un
élève d'Althusser, c'est un sacré contre-pied! Mais BHL
n'illustre pas que la dérive de son cas. Sa pathologie intéresse
son temps. Il est le symptôme le plus médiatique de
l'immanentisme terminal, en tant qu'agitateur de plus en plus
agité. Agit'prop : tel
est son dada de dadais dandy. Si BHL est autant célébré, ce
n'est pas qu'il soit le meilleur de cette cohorte de
propagandistes au service de l'atlantisme, voire de sa
sous-division sioniste.
Tout son génie, au sens idiosyncrasique, tient dans sa faculté
médiumnique à incarner le rôle du bouffon. Le propre de
l'immanentisme est de créer le monde de l'Hyperréel, qui prend
la partie pour le tout - et le tout pour le néant.
L'immanentisme intervertit le rapport classique entre le réel et
le désir. Le propre de l'immanentisme terminal est de terminer
la besogne en rendant littérales les erreurs propagées par
l'immanentisme. L'immanentisme tardif prônait la mutation pour
réaliser le programme immanentiste. L'immanentisme terminal a
entériné que la mutation était impossible et qu'il convenait de
s'adapter au réel en validant le règne du nihilisme légitimé en
liberté.
Dans cette farce grotesque et grossière, BHL endosse le rôle du
penseur. Comme il se dépense plus qu'il ne pense, il passe pour
un bouffon. BHL exprime l'essence inflammable de son époque. Il
convient de saisir (sur le grill) cette époque au diapason du
miroir BHL : égocentrique, boursouflée, prétentieuse, minable,
frimeuse et méchante. Surtout : surfaite. Surjouée. C'est toute
l'époque qui est fondée sur le toc du désir qui prend ses
délires pour des réalités. L'issue de ce processus est
prévisible : c'est l'effondrement. Avec ce gag, BHL s'est
crashé. La parabole
indique que l'époque le suivra sous peu dans son parcours
accidenté.
Publié le 13 février
2010 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Les analyses de Koffi Cadjehoun
|