|
L'EXPRESSIONDZ.COM
CONFÉRENCE
D'ANNAPOLIS SUR LE PROCHE-ORIENT
Faut-il y croire ?
Karim Mohsen 
Mahmoud Abbas et George Bush
28 novembre 2007 La
réunion internationale sur le dossier israélo-palestinien
s’est ouverte hier dans la petite ville d’Annapolis. Cette
ville de la banlieue de la capitale américaine, Washington,
ouvrira-t-elle la voie à de sérieuses négociations de paix lors
de la conférence internationale qui porte son nom? Mais le
pessimisme ambiant qui entoure la réunion, augure plutôt d’un
improbable succès d’une rencontre que d’aucuns ont encore de
la peine à croire qu’il en sortira quelque chose de positif
pour le futur du processus de paix israélo-palestinien.
D’ailleurs, à quelques heures de l’ouverture de la conférence,
(en fin de matinée d’hier eu égard au décalage horaire), Israéliens
et Pales-tiniens ne sont toujours pas parvenus à réduire leurs
divergences pour présenter à la réunion un document commun
servant de base, outre à la réunion proprement dite, aux négociations
auxquelles la conférence doit donner lieu, selon les vœux de ses
organisateurs américains. Ces derniers, à leur tête le président
George W.Bush, s’affairaient depuis l’arrivée à Washington
des dirigeants palestinien et israélien, à rapprocher les
positions des deux parties pour arriver à un compromis de
travail. A l’évidence, sans succès, jusqu’à quelques heures
du début des travaux de la conférence. Lundi, accueillant le
Premier ministre israélien, le président Bush lui a déclaré:
«Je me réjouis à l’idée de poursuivre le dialogue sérieux
que nous menons avec vous et le président de l’Autorité
palestinienne pour voir si oui ou non la paix est possible.»
Et le président américain d’ajouter faisant état de sa
confiance quant au succès de la réunion: «Je suis optimiste,
je sais que vous êtes optimiste» s’adressant à ses invités,
Palestiniens et Israéliens. A défaut d’éléments tangibles
favorisant la réussite de la conférence d’Annapolis, M.Bush
veut toujours croire que quelque chose de positif pourrait en
sortir. Lundi, lors du dîner offert au département d’Etat, à
Washington, en l’honneur des participants de la réunion, M.Bush,
qui porta un toast au succès de la conférence, a déclaré: «Nous
nous réunissons cette semaine parce que nous partageons un
objectif commun: deux Etats démocratiques, Israël et la
Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.»
Il ajouta d’au-tre part: «Atteindre cet objectif requiert de
difficiles compromis et les Israéliens et les Palestiniens ont élu
des dirigeants déterminés à les faire», faisant allusion
au Premier ministre israélien Ehud Olmert et au président de
l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, présents dans la
salle. Lors de ce dîner, M.Bush a réitéré son «engagement
personnel» à travailler pour trouver une issue au
contentieux favorisant la création d’un Etat palestinien.
Toutefois, d’aucuns s’interrogent sur le fait si George W.Bush
a les moyens, et surtout la volonté, de suivre, à quelque mois
de la fin de son mandat, un dossier qu’il a superbement négligé
tout au long de sept années de sa magistrature à la tête de
l’Etat fédéral. M.Bush qui a beaucoup parlé ces dernières
heures, a ajouté ces paroles sibyllines: «Nous sommes sur la
même voie pour aller de l’avant, et nous espérons que d’au-tres
dans la région comprendront que c’est la voie qui conduira à
la paix.» Lundi soir, les pourparlers se sont poursuivis
entre Palestiniens et Israéliens pour arriver à la rédaction
d’un document commun; le négociateur palestinien, Yasser Abd
Rabbo, faisant même état de progrès en indiquant que «ce
document (...) déterminera les termes de référence des négociations
-à savoir la Feuille de route et les résolutions
internationales- et les modalités selon lesquelles les négociations
se dérouleront après Annapolis.» Selon la même source, «les
négociations sur le statut final» des territoires
palestiniens «commenceront aujourd’hui en présence du président
Mahmoud Abbas». M.Abd Rabo semble s’être quelque peu trop
avancé, les Israéliens estimant pour leur part que les négociations
auront lieu au plus tôt «la semaine prochaine». De fait,
hier, Palestiniens et Israéliens n’avaient toujours pas avancé
dans leur recherche d’un compromis sur un document commun.
Aussi, les dés semblent ainsi jetés et il faut attendre
aujourd’hui pour savoir ce qu’il en est de cette énième
rencontre pour relancer un processus de paix en panne. Annapolis,
faut-il réellement y croire? Droits de
reproduction et de diffusion réservés © L'Expression
Publié le 28 novembre avec l'aimable autorisation de l'Expression
 |