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L'EXPRESSIONDZ.COM
Ministre
et députés du Hamas arrêtés par Israël
Karim Mohsen
Photo L'Expression
26 mai 2007 De
nouveau, Israël agit en gangster international en arrêtant des
responsables politiques palestiniens. Le scénario
déjà utilisé l’an dernier, lorsque l’armée israélienne
avait kidnappé 64 personnalités politiques palestinienne
(ministres, députés et maires, notamment), s’est répété
jeudi par l’arrestations d’une trentaine d’hommes politiques
du Hamas, dont le ministre de l’Education, Nasseredine Al-Chakr,
et trois députés, quatre maires de Cisjordanie, outre un grand
nombre d’édiles locaux en Cisjordanie et à Ghaza. Nasseredine
Al-Chakr était, déjà, parmi les huit ministres palestiniens arrêtés
l’an dernier à Ghaza -ne retrouvant la liberté qu’au mois de
septembre- conséquence de l’enlèvement par des résistants du
Hamas du soldat israélien, Gilad Shalit. Les arrestations des
responsables palestiniens ont eu lieu jeudi peu avant l’aube,
lors d’une vaste campagne de l’armée israélienne contre des
responsables du Hamas en riposte aux tirs de roquettes sur le
territoire israélien. Le ministre de l’Education, M.Chakr, a été
arrêté à Naplouse, au nord de la Cisjordanie. Egalement sont détenus
le maire de la ville, Ali Yaïsh, son adjoint Fayyad Al-Aghbar de
même que deux députés du Hamas, Hamed Al-Bitawi, célèbre prédicateur
palestinien, et Daoud Abou Seir. Les soldats ont également arrêté
le maire de Kalkilya, Wajih Qawas, et celui de la localité de
Bita, Arab Al-Shourafa. Notons aussi l’arrestation, à Tulkarem,
de Abdelrahman Zeidan, un député et ex-ministre. Commentant ces
actes de banditisme sans précédent dans le monde, le ministre
israélien de la Défense, Amir Peretz, les a justifiés à la
radio militaire en déclarant «Mieux vaut des arrestations que
des opérations violentes». «Il s’agit, indique-t-il,
par ailleurs, d’un message adressé aux branches militaires des
organisations terroristes pour qu’elles cessent leurs tirs de
roquettes». Encore une fois, Israël, qui fait fi du droit
international, se comporte en gangster ne respectant ni la
personne humaine et encore moins le savoir raison garder.
D’autant plus que les tirs de roquettes n’ont fait ni victimes
parmi la population israélienne ni de dégâts matériels qui méritent
d’être cités.
Or, ces tirs de roquettes, sans conséquence notable pour les Israéliens,
font, en revanche, grand tort aux Palestiniens sans avancer pour
autant leur cause. A contrario, depuis le 16 mai, les raids israéliens
-qui se sont poursuivis hier- dans le nord de Ghaza, ont fait une
quarantaine de victimes dont de nombreux civils palestiniens. Dénonçant
vivement les arrestations de députés et membre du cabinet
d’union, le gouvernement palestinien les a qualifiées «d’enlèvements»
comme l’indiquait, jeudi, son porte-parole, le ministre de l’Informa-tion,
Moustapha Barghouthi, qui a appelé la communauté internationale
à «intervenir immédiatement pour mettre fin aux crimes
commis par l’occupation dans les territoires palestiniens et
imposer des sanctions à Israël, qui viole la loi internationale
jour et nuit, au lieu de punir la victime en maintenant le siège
(l’embargo contre le gouvernement palestinien à participation
islamiste du Hamas) imposé à notre peuple». Les Etats-Unis
ont, certes, exprimé jeudi leur «préoccupation» à Israël
à la suite de ces arrestations, mais les justifiant a posteriori
par le «droit» d’Israël «à se défendre». «C’est
une question qui nous préoccupe mais je ne vais pas essayer de
leur (aux Israéliens) ordonner quoi que ce soit» a ainsi
affirmé l’ambassadeur américain à Tel-Aviv. Plus ferme, Paris
a condamné ces arrestations, selon une déclaration à la presse
du porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères,
Denis Simonneau qui a indiqué que «la France condamne de la
manière la plus claire, l’arrestation d’un ministre, de députés
et élus palestiniens et demande leur libération immédiate».
Même position de la Suède qui a demandé, jeudi, par la voix de
son chef de la diplomatie, Carl Bildt, que «les Palestiniens
arrêtés doivent être immédiatement relâchés ou bien présentés
devant la justice» M.Bildt estimant que «Ces arrestations
sont graves». Sans doute, mais il faut relever que la «communauté
internationale» ne sait toujours pas comment prendre en
charge un dossier qui, pourtant, demande uniquement que soient
appliquées, par Israël, les résolutions du Conseil de sécurité
de l’ONU pour sortir de l’impasse actuelle. Israël occupe des
territoires ne lui appartenant pas et doit se soumettre aux lois
internationales inhérentes à de tels cas de figure. Les
Palestiniens ont, en vain, par le passé, demandé que soit mise
en place une force d’interposition internationale sous l’égide
de l’ONU aux frontières entre Israël et les territoires
palestiniens, condition sine qua non pour solutionner le
contentieux israélo-palestinien. Mais, Israël s’est toujours
opposé à l’envoi d’une force des Casques bleus de l’ONU
(ou d’observateurs internationaux) à Ghaza et en Cisjordanie,
en se voulant dans le même temps juge et partie. Impuni, Israël
est encouragé dans son irrédentisme et son refus par la
pusillanimité de la «communauté internationale» qui
s’est toujours soumise aux desiderata de l’Etat hébreu. Hélas! Publié avec l'aimable autorisation de l'Expression
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