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OLMERT-ABBAS SE RENCONTRAIENT HIER A EL QODS
Rice échoue à infléchir la position d’Israël
Karim Mohsen


Photo CPI

6 mai 2008

Les deux dirigeants se sont retrouvés hier pour parler d’un processus de paix plus que jamais moribond.

C’est en vain que la secrétaire d’Etat américaine, Condo-leezza Rice a prolongé son séjour en Israël dans l’espoir d’infléchir une position israélienne qui n’a rien fait pour donner quelque crédit à un processus de paix aujourd’hui au bord de la rupture. Et ce ne sont pas les rencontres, à la limite formelles, du Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et du président palestinien, Mahmoud Abbas, qui vont marquer une réalité sur le terrain peu réjouissante. De fait, Mme Rice n’a obtenu aucun engagement de la part d’Israël, tant sur la levée des barrages qui asphyxient la vie des Palestiniens en Cisjordanie ou sur l’implantation des colonies juives dans ce même territoire, que sur l’assouplissement du blocus qui affame la bande de Ghaza. En fait, la secrétaire d’Etat américaine a fait chou blanc sur toute la ligne n’obtenant rien d’Israël. Habitué de longue date à dicter sa loi, sans que ne soit exigée aucune concession de sa part, aussi pertinente soit-elle, pour construire la paix, l’Etat hébreu est devenu incapable même de voir où se trouve son intérêt. Comme il vient de le montrer lors des quarante-huit dernières heures. Comment Israël, peut-il soutenir que les centaines de barrages qui entravent la vie des Palestiniens en Cisjordanie sont nécessaires à sa sécurité? Selon un rapport de l’ONU, Israël a levé 44 «obstacles» en Cisjordanie sur les 61 qu’il s’était engagé à supprimer. Mais la plupart n’ont que peu ou pas d’importance. Un engagement qui n’a rien coûté à Israël tant les choses demeurent en l’état. Comment, d’autre part, peut-il soutenir que l’expansion des colonies de peuplement juives qui grignotent l’espace vital des Palestiniens, contribue à l’instauration de la paix? En fait, c’est la supercherie sur laquelle Israël et les Etats-Unis fondent leurs espoirs et prétendent donner des gages à la paix. Or, que reste-t-il, cinq mois après, des promesses de la conférence d’Annapolis (aux Etats-Unis)? Le fait même que rien de notable ne s’est passé depuis cette rencontre dit bien que la rencontre d’Annapolis n’a été qu’une falsification supplémentaire qui a permis à Israël de gagner du temps jusqu’à une autre hypothétique conférence sur le Proche-Orient. Dans une explication emberlificotée, Condoleezza Rice, lors d’une conférence avec Mahmoud Abbas, a tenté d’éclaircir les faits en indiquant que «l’une des choses que nous sommes en train d’examiner, c’est l’impact qualitatif et non quantitatif de certaines améliorations aux mouvements et accès», parlant de la levée des barrages, toujours en place, érigés par Israël. Ces arguties veulent dire ou prouver quoi, pour les Palestiniens qui ne peuvent pas circuler normalement en Cisjordanie depuis des années? Comment exiger des Palestiniens qu’ils négocient alors qu’ils ne sont pas autorisés à sortir de leur maison sans l’autorisation de l’armée d’occupation israélienne? Mme Rice, «plus pince-sans-rire que jamais», a eu cette réponse à une question sur les barrages: «C’était la première fois que je soulevais cette question. La discussion va maintenant porter sur la façon de procéder». Mais de quoi a-t-on discuté à Annapolis où Mme Rice était la maîtresse d’oeuvre de la cérémonie? Il va sans dire que la secrétaire d’Etat américaine, n’a rien obtenu non plus que la question de la poursuite de l’expansion des colonies, qui reste l’un des principaux obstacles au processus de paix. Comment prétendre travailler à la paix et poursuivre, dans le même temps, la construction de logements dans les territoires que, d’une manière ou d’une autre, tôt ou tard, Israël doit s’en retirer pour permettre l’érection d’un Etat palestinien? On ne voit pas comment l’administration Bush pourra continuer à faire montre d’optimisme sur les chances d’obtenir un accord entre Israël et les Palestiniens d’ici à la fin de l’année. C’est-à-dire à l’échéance du mandat du président George W.Bush, qui a peu fait pour la paix au Proche-Orient durant les huit années de sa magistrature à la tête des Etats-Unis. Comment va-t-il réaliser en sept mois ce qu’il a été incapable d’envisager lors des sept dernières années? Dès lors, la nouvelle rencontre, qui s’est tenue hier à El Qods, entre Ehud Olmert et Mahmoud Abbas, apparaît plus comme anecdotique que servant réellement à faire progresser la négociation entre les deux parties, tant il est patent que le Premier ministre israélien n’a rien de nouveau à proposer au président palestinien, pour débloquer les discussions et aborder concrètement le coeur du sujet: le statut du futur Etat palestinien. Tout le reste n’est que fioritures, à commencer par les déplacements spectacles de Mme Rice au Proche-Orient, qui a séjourné pour la quinzième fois dans la région, en deux ans, pour un résultat vraiment insignifiant pour la paix. Quel gâchis. Tant d’efforts pour si peu!

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Publié le 6 mai 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression



Source : L'Expression
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