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L'EXPRESSIONDZ.COM
L'OCCIDENT SOUTIENT LE PEUPLE ÉGYPTIEN
Moubarak serait-il lâché par ses
alliés ?
Kamel Lakhdar
Chaouche
Jeudi 27 janvier 2011
Le gouvernement égyptien doit saisir l’occasion d’être sensible
aux aspirations de son peuple.
«Les manifestations en Egypte reflètent les
aspirations de la population en faveur du changement politique.
Celles-ci constituent un signal fort des Egyptiens à l’adresse
de leur gouvernement après les événements en Tunisie», a
déclaré, hier, la porte-parole de la chef de la diplomatie
européenne.
Dans un communiqué rendu public et répercuté par l’AFP, l’Union
européenne écrit qu’il suit de très près les manifestations qui
se déroulent actuellement au Caire et les considèrent comme un
signal des aspirations de beaucoup d’Egyptiens dans le sillage
des événements survenus en Tunisie. Et de relever, à la lumière
de ces évènements, que les autorités égyptiennes doivent
«respecter et protéger le droit des citoyens égyptiens à
manifester de manière pacifique». Les autorités égyptiennes
doivent, ajoute la chef de la diplomatie européenne, prendre
note «des souhaits légitimes des Egyptiens». De ce fait, la
porte-parole de l’UE a exhorté le régime de Hosni Moubarak, au
pouvoir depuis 1981, à prendre des décisions politiques en
mesure de répondre aux problèmes quotidiens, posés par la rue
égyptienne. Car, les manifestations organisées, mardi dernier, à
travers les grandes villes d’Egypte contre le régime de Hosni
Moubarak, renseignent sur l’ampleur, sans précédent, de la
colère du peuple égyptien. Ce dernier donne l’impression d’avoir
foncièrement ressenti l’impact de l’onde de choc de la
«Révolution du jasmin» en Tunisie. C’est dire, en d’autres
termes que la contagion de la «révolution tunisienne» s’est
désormais confirmée sur les bords du Nil. La réaction européenne
se veut aussi une manière d’anticiper, voire de parer à toute
critique après s’être vu reprocher d’être trop longtemps restée
silencieuse à l’égard du pouvoir en place en Tunisie lors de la
«Révolution du jasmin».
Du coup, l’Europe a ainsi choisi d’apporter, sans trop tarder,
son soutien aux aspirations démocratiques en Egypte. «Les
autorités devraient écouter les demandes des gens qui ont défilé
dans la rue en Egypte», a déclaré, lors d’un point de presse à
Bruxelles, la porte-parole de la chef de la diplomatie
européenne, Catherine Ashton, Maja Kocijancic. De son côté, la
Maison- Blanche a exhorté, sans détour, le gouvernement égyptien
à écouter les aspirations de sa population et à respecter les
droits démocratiques, après les manifestations organisées pour
réclamer le départ du président Hosni Moubarak qui ont fait
quatre morts.
«Le gouvernement égyptien a une occasion importante d’être
sensible aux aspirations du peuple égyptien et de mener des
réformes politiques, économiques et sociales qui peuvent
améliorer sa vie et aider à la prospérité de l’Egypte», a
souligné la Maison-Blanche dans un communiqué. Défiant les
mesures de leur ministre de l’Intérieur interdisant toutes
formes de manifestations publiques, les organisateurs des
manifestations antirégime en Egypte, traduisent, à cet effet, le
refus du peuple égyptien à déposer de sitôt sa «hâche de
guerre».
Le maintien de la protestation dans les rues égyptiennes
constitue, de l’avis de la Maison-Blanche, le souhait des
Egyptiens de voir le gouvernement fonctionner de manière
transparente et sans corruption. «Les Etats-Unis soutiennent le
droit fondamental de chacun à la libre expression et au
rassemblement», a soutenu aussi le porte-parole du département
d’Etat Philip Crowley. Et d’ajouter que les Etats-Unis
souhaitent que l’Egypte écoute les demandes de changement
politique des manifestants, dressant un parallèle avec la
révolution en Tunisie qui a abouti à l’éviction du président
Zine El Abidine Ben Ali. Par ailleurs, Berlin a, à son tour,
déclaré par la voix de son ministre des Affaires étrangères que
«le gouvernement allemand est très inquiet de la situation en
Egypte et appelle toutes les parties à la retenue et à renoncer
à la violence». Enfin, il est à signaler que les vents de
protestation en Egypte continueront à faire parler d’eux. Car,
le «Mouvement du 6 avril», un groupe de militants prodémocratie,
ont annoncé qu’ils appelleraient encore à de nouveaux
rassemblements dans le centre du Caire.
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réservés © L'Expression
Publié le 27 janvier 2011 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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