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Blog Julien Salingue
Offensive israélienne contre Gaza : une
mise en perspective
Julien Salingue
Mardi 6 janvier 2009
L’offensive israélienne contre Gaza, loin
d’être un « coup de sang » causé par un trop grand nombre de
tirs de roquettes sur le Sud d’Israël, est une action d’ampleur,
préparée de longue date, avec des objectifs politiques et
militaires précis. Tout a été envisagé pour que cette opération
ne se solde pas par un échec tel que celui de la guerre contre
le Liban à l’été 2006. Cette offensive doit être comprise comme
une nouvelle étape dans l’intense combat que livre l’Etat
d’Israël depuis des décennies contre les droits nationaux du
peuple palestinien. C’est ce que je me propose de faire ici, en
tentant de mettre en perspective l’opération en cours et
d’indiquer pourquoi elle est non seulement la tragique
illustration des impasses du projet sioniste, mais aussi de
celles de la construction du pseudo-appareil d’Etat nommé
« Autorité Palestinienne ».
Retour aux sources : le sionisme
contre le partage
Un rapide retour aux sources permet
d’ordonner l’apparent chaos qui règne actuellement dans
l’ancienne Palestine mandataire. L’instabilité permanente dans
cette région résulte en effet, en dernière analyse, de
l’indépassable contradiction entre le projet sioniste d’établir
un Etat juif en Palestine et la présence sur cette terre d’un
peuple autochtone refusant d’abandonner ses droits nationaux. De
la grande révolte arabe de 1936, provoquée par l’accélération de
la colonisation juive, à l’offensive en cours contre Gaza, en
passant par la Grande Expulsion de 1947-49 et les prétendus
Accords de Paix de 1993-94, c’est cette contradiction
essentielle qui demeure le moteur du conflit.
Le projet des
dirigeants sionistes n’a jamais été de partager la terre de
Palestine. De David Ben Gourion, père fondateur de l’Etat
d’Israël (« L’acceptation de la partition ne nous engage pas à
renoncer à la Cisjordanie. On ne demande pas à quelqu’un de
renoncer à sa vision. Nous accepterons un Etat dans les
frontières fixées aujourd’hui ; mais les frontières des
aspirations sionistes sont les affaires des Juifs et aucun
facteur externe ne pourra les limiter ») à Ehud Olmert, actuel
Premier Ministre (« Chaque colline de Samarie et chaque vallée
de Judée est partie intégrante de notre patrie historique (…).
Nous revendiquons avec fermeté le droit historique du peuple
d’Israël à l’entièreté de la terre d’Israël »), la souveraineté
israélienne sur l’ensemble de la Palestine du mandat britannique
est demeurée l’objectif principal.
Pour y parvenir le mouvement
sioniste a eu (et a encore) besoin du soutien des grandes
puissances. Mais ce soutien a un prix : l’Etat d’Israël doit
avoir, au moins en apparence, les attributs d’une démocratie.
Une seconde contradiction a donc rapidement fait son apparition,
qui a résulté de la nécessité de préserver simultanément le
caractère juif et le caractère démocratique de l’Etat. La
solution envisagée par les dirigeants du mouvement sioniste,
puis de l’Etat d’Israël, a été de s’assurer que les citoyens de
l’Etat soient dans leur très grande majorité, sinon dans leur
totalité, des Juifs. Ils ont donc dû trouver, avant même
l’indépendance d’Israël en 1948, une solution au « problème »
palestinien, sachant que la Palestine n’était pas une
« terre sans peuple »
et que
l’immigration ne pourrait suffire à assurer la suprématie
démographique juive.
Du nettoyage
ethnique à l’enfermement
Entre 1947 et
1949, environ 800 000 Palestiniens, soit 80% de ceux qui
résidaient à l’intérieur du territoire sur lequel Israël
proclame son indépendance, sont expulsés et deviennent des
réfugiés. Ce ne sont pas des victimes « collatérales » de la
guerre de 1948, mais les victimes d’un plan d’expulsion
minutieusement établi, le Plan Daleth, dont l’objectif était
simple : le plus de terre et le moins d’Arabes possible sous
juridiction israélienne. L’Etat juif est né du nettoyage
ethnique, au terme duquel moins d’1/3 de la population s’est
attribué 78% de la superficie de la Palestine du Mandat.
La guerre de 1967
est la seconde étape de la prise de contrôle de la Palestine par
Israël. Israël conquiert, entre autres, la Cisjordanie et la
Bande de Gaza. Une victoire militaire plus rapide et plus facile
qu’en 1947-1949, mais avec une différence notable : la majorité
des Palestiniens ne sont pas partis. Le succès militaire crée
donc une difficulté politique : Israël abrite désormais en son
sein les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, qui s’ajoutent
aux Palestiniens de 1948. La prétention de l’Etat d’Israël à
être simultanément un Etat juif et démocratique est donc
sérieusement menacée.
C’est pour
répondre à cette contradiction qu’un Général travailliste, Ygal
Allon, présente au Premier Ministre Levi Eshkol, dès juillet
1967, une solution alternative à l’expulsion, qui compromettrait
le soutien international dont jouit l’Etat d’Israël. La
philosophie du « Plan Allon » est la suivante : renoncer à la
souveraineté sur les zones palestiniennes les plus densément
peuplées tout en conservant le contrôle exclusif sur la vallée
du Jourdain, sur la rive occidentale de la Mer Morte et sur
Jérusalem, dont les limites municipales doivent être
considérablement étendues. Une entité palestinienne constituée
de cantons isolés sera ainsi établie, avec des attributs de
souveraineté limités.
Même si le Plan Allon n’est pas
officiellement adopté par Israël, c’est lui qui guidera dans les
grandes lignes la politique de l’Etat sioniste à partir de
l’année 1967. La disposition des colonies, le tracé des routes
réservées aux colons, et la fragmentation de la Cisjordanie sont
la mise en application concrète des vues d’Allon. Les Accords
d’Oslo et la division de la Cisjordanie en Zones A, B et C, en
sont directement inspirés. Même le Général Sharon, farouche
partisan de l’expulsion des Palestiniens, finira par adopter, en
le modifiant, le Plan Allon. C’est le sens du « retrait
unilatéral » de Gaza en 2005 qui, loin d’être un « geste de paix
», est le choix pragmatique d’abandonner et d'encercler une zone
palestinienne trop densément peuplée. La décision de construire
le Mur, si elle fut interprétée à juste titre comme la
renonciation à l’annexion de l’ensemble de la Cisjordanie, n’est
que l’ultime étape de la mise en pratique du Plan Allon et de la
cantonisation de la Palestine1.
Oslo et la
quête d’un pouvoir autochtone soumis
Loin d’être un compromis historique, les Accords d’Oslo ne sont
qu’une adaptation du projet sioniste aux réalités du terrain :
l’Intifada de 1987 a exposé au grand jour la situation faite aux
Palestiniens des territoires occupés, contribuant à délégitimer
l’Etat d’Israël et menaçant de déstabiliser le Moyen-Orient. Le
Nouvel Ordre Mondial que Bush père souhaite alors instituer
passe nécessairement par une pacification (même provisoire) de
la région et donc par un accord israélo-palestinien. Les
Israéliens les plus pragmatiques acceptent de « négocier », en
réalité d’imposer à une direction de l’OLP2
à bout de souffle et ruinée financièrement et politiquement des
accords essentiellement économiques et sécuritaires3 :
normalisation des relations économiques entre Israël et le monde
arabe, sous-traitance des tâches de maintien de l’ordre dans les
villes palestiniennes à la nouvelle Autorité Palestinienne (AP)4.
Si
l’AP, sous la direction de Yasser Arafat, tente de s’acquitter
au mieux de sa tâche, la poursuite de la colonisation, de la
répression, l’impasse des discussions sur Jérusalem et les
réfugiés, auxquelles s’ajoutent les pratiques autoritaires,
clientélistes, voire mafieuses de la direction palestinienne,
vont conduire logiquement à une nouvelle révolte palestinienne
en 2000. Arafat et ses proches tentent de contrôler le
soulèvement, en sapant les structures auto-organisées et en
encourageant la militarisation de la lutte pour ne pas perdre de
terrain face au Hamas, afin de renforcer leur position face à
Israël et d’obtenir un peu plus que les miettes que les
Etats-Uniens et les Israéliens sont prêts à leur donner. C’est
ce qui conduira Ariel Sharon à détruire les structures de l’AP
et à isoler Arafat, tout en se déclarant, dès 2003, prêt à
discuter avec d’autres dirigeants palestiniens hostiles à
l’Intifada, comme Mahmoud Abbas.
Israël et les Etats-Unis imposent des réformes à l’AP afin de
marginaliser les dirigeants palestiniens les plus liés à
l’histoire de la lutte de libération, ainsi que des élections,
en 2005 et en 2006, sensées faire émerger un nouveau leadership,
encore plus enclin à courber l’échine. Avec le résultat que l’on
connaît : une véritable Intifada électorale,
la victoire du Hamas, qui est apparu comme
« l’autre
voie », en alliant soutien matériel à la population (hôpitaux,
écoles, aides financières directes…), critique virulente du
Processus d’Oslo et poursuite de la résistance contre Israël.
Ces élections, expression déformée du refus populaire de la
collaboration et de la capitulation, contituent une défaite
majeure pour tous ceux qui espéraient imposer aux Palestiniens
un pouvoir autoritaire soumis aux intérêts israéliens5.
Du boycott au
putsch
Dès les premières
semaines qui suivent le vote, un boycott économique, politique
et diplomatique se met en place, qui va considérablement
renforcer l’isolement international des Palestiniens et aggraver
leurs conditions de vie. Ce boycott est organisé conjointement
par l’Union européenne, les Etats-Unis, Israël et la plupart des
régimes arabes, et sera doublé à l’été 2006 d’une offensive
israélienne contre la Bande de Gaza, place-forte du Hamas. Il
s’agit d’isoler ce dernier et de le désigner comme responsable
de la dégradation de la situation, afin d’encourager la
population à se soulever contre lui. Mais la manœuvre échoue
puisque la popularité du Hamas, loin de diminuer, a tendance à
s’accroître.
Israël et ses alliés passent donc au « Plan B
» : renverser militairement le Hamas. Un plan est élaboré à
Washington, par le Département d’Etat, la CIA, les services
israéliens et la fraction pustchiste de l’AP, dirigée par le
député Fatah Mohammad Dahlan, qui bénéficie du soutien du
Président Abbas. Il s’agit, en armant et en formant plusieurs
centaines d’hommes de Dahlan en Egypte et en Jordanie, en les
introduisant progressivement dans la Bande de Gaza et en armant
les milices de Dahlan déjà implantées sur place, de renverser
militairement le Hamas et de rendre le pouvoir aux « amis » des
Etats-Unis et d’Israël. En juin 2007, le Hamas, qui a pressenti
la menace, décide de prendre les devants et inflige en à peine
48 heures une défaite aux putschistes qui sont contraints de
fuir la Bande de Gaza6.
Les territoires palestiniens sont alors
divisés politiquement : le Hamas assure son emprise sur la Bande
de Gaza, assiégée et coupée du monde. Ce contrôle du territoire
va s’accompagner de mesures répressives (arrestations,
interdiction de journaux…) à l’égard des autres forces
politiques et d’un refus de partager le pouvoir, y compris avec
les organisations déterminées à poursuivre la résistance. En
Cisjordanie, Abbas nomme Salam Fayyad, ancien haut fonctionnaire
du FMI et de la Banque Mondiale, Premier Ministre : ils mènent,
en échange du retour des aides internationales, une politique
alliant normalisation des relations économiques et sécuritaires
avec Israël, répression contre le Hamas, désarmement des
combattants et purge au sein des appareils de sécurité7.
Malgré le
retour des aides internationales, Abbas et Fayyad ne sont pas en
mesure d’imposer les « plans de paix » israéliens à l’ensemble
de la population palestinienne, a fortiori à Gaza. Qui plus est,
une date butoir approche, que nombre de commentateurs semblent
avoir oubliée : le mandat présidentiel d’Abu Mazen prend fin le
9 janvier 2009, et selon les termes de la loi palestinienne,
c’est le Président du Conseil Législatif Palestinien8
qui devient Président de l’AP en l’absence de nouvelles
élections. Or le Président du CLP n’est autre qu’Abdel
Aziz Duwaik, membre du Hamas, qui pourrait dès lors prétendre
être le seul parti représentant légitimement le peuple
palestinien.
L’offensive
contre Gaza
Malgré
la bonne volonté dont le Hamas a fait preuve durant la trêve (en
ne tirant aucune roquette et en décourageant nombre d’actions
militaires des autres organisations, y compris par des
arrestations), Israël refuse que le mouvement acquière une trop
grande capacité de nuisance, et a donc décidé de passer à
l’offensive, avec un timing et des objectifs précis :
Le choix de
la date n’est pas anodin : vacance de pouvoir aux Etats-Unis
(qui laisse les mains libres à Israël pendant 3 semaines),
période de congés pour nombre de journalistes occidentaux (qui
ont quitté la Bande de Gaza et qui ne peuvent plus y retourner),
campagne électorale en Israël (le duo Livni-Barak tente de
prouver qu’il est au moins aussi « dur » que Netanyahu9)
et terme du mandat d’Abu Mazen. La fin du mois de décembre et le
début du mois de janvier étaient donc la fenêtre de tir idéale
et logique pour Israël.
Mais
personne ne peut penser sérieusement que l’Etat sioniste espère
détruire politiquement et militairement le Hamas. Il s’agit
plutôt de l’affaiblir, pour l’empêcher de contester le pouvoir à
Abu Mazen au terme de son mandat et pour renégocier une
« trêve » selon des termes fixés par Israël10,
qui pourraient inclure, hypothèse de plus en plus souvent
évoquée, l’envoi d’une force internationale sous commandement
égyptien chargée de « maintenir le calme » à Gaza, entendre
« mettre le Hamas hors d’état de nuire ».
Derrière les faux prétextes (les tirs de roquettes ont fait
moins de 20 morts depuis septembre 2000), le but d’Israël est
donc clair : à défaut de pouvoir se débarrasser du peuple
palestinien, les dirigeants sionistes peuvent les tolérer dans
des cantons isolés, à condition que ces cantons ne soient pas
contrôlés par des forces hostiles à Israël. L’offensive actuelle
est donc un sanglant « coup de pression » sur le Hamas et sur la
population palestinienne : capitulez ou vous connaîtrez l’enfer.
L’offensive contre Gaza se situe donc dans la continuité des
politiques israéliennes depuis plus de 60 ans : il s’agit de
démontrer au peuple palestinien et à leurs dirigeants que s’ils
sont tolérés dans des réserves entourées de murs, ils ne peuvent
espérer obtenir davantage. Il s’agit de rappeler que c’est
Israël qui fixe les règles du jeu, qui choisit les dirigeants,
qui assassine ou menace de mort ceux qui ne sont pas assez
conciliants, qui arme et désarme les forces de sécurité selon
son bon vouloir, qui ouvre et ferme les portes d’entrée des
cantons.
Un retour aux
contradictions fondamentales
La Bande de Gaza est très majoritairement peuplée de familles de
réfugiés qui ont été expulsés de leur terre en 1947-49. Ce petit
bout de terre, berceau de la Première Intifada, bastion de la
résistance armée, est un miroir qui renvoie l’image de la
véritable nature et les contradictions inhérentes au projet
d’établissement d’un Etat juif en Palestine : l’expulsion, la
répression et l’enfermement, consubstantielles à l’établissement
et à la survie de l’Etat d’Israël ne peuvent faire disparaître
un peuple et ses aspirations. Des opérations comme celle menée
actuellement contre la Bande de Gaza sont l’expression de la
nécessaire fuite en avant d’Israël face à ses contradictions :
Israël est né de la négation des droits du peuple palestinien et
ne peut dès lors survivre qu’en continuant de les nier, chaque
jour davantage, jalonnant son avenir d’autant de bombes à
retardement qui, tôt ou tard, exploseront11.
Depuis sa
victoire électorale, une fraction significative de la direction
du Hamas semblait prête à faire preuve de sa « bonne volonté »
et de sa capacité à réussir là où l’AP avait échoué : contrôler
les zones palestiniennes et faire respecter une trêve malgré la
poursuite du siège et de la colonisation. Ceux qui se prenaient
à rêver de diriger les futurs bantoustans palestiniens en sont
pour leurs frais : Israël ne partagera pas le pouvoir avec un
mouvement ou des individus qui ont la moindre velléité de
poursuivre la lutte contre l’oppression coloniale. Les premières
déclarations d’Abu Mazen sont à ce titre exemplaires : il a
pointé les responsabilités du Hamas dans l’offensive israélienne
à Gaza, à l’image du clan Hariri lors de la guerre au Liban en
2006, qui avait accusé le Hezbollah d’être responsable de la
guerre israélienne. L’AP et le Fatah ont tenté d’encadrer et de
canaliser les manifestations de solidarité avec Gaza organisées
en Cisjordanie, n’hésitant pas à empêcher les manifestants de
marcher en direction des positions de l’armée israélienne et
multipliant les arrestations. Quitte à se délégitimer encore un
peu plus12.
L’AP est une structure qui a été conçue, lors des Accords
d’Oslo, pour neutraliser la résistance et la population
palestiniennes, et pour donner l’illusion d’une autonomie et
d’interlocuteurs légitimes pour « négocier ». La création de
l’AP est une vaine tentative du mouvement sioniste de résoudre
la contradiction entre l’existence de l’Etat juif et la présence
des Palestiniens. Ceux qui ont cru, comme le Hamas, pouvoir
transformer l’AP « de l’intérieur », savent désormais ce qu’il
en est : le problème n’était pas tant celui d’individus peu
scrupuleux et enclins à la collaboration que celui d’une
pseudo-autonomie qui n’est que la poursuite de l’occupation par
d’autres moyens. Nombre de voix lucides en Palestine s’élèvent
aujourd’hui : l’heure est la reconstruction de la résistance
(création de structures militantes unitaires à la base, d’un
commandement unifié de la lutte, de syndicats indépendants de
l’AP, de coopératives agricoles, de comités de village…)13
et non à la lutte stérile pour le contrôle d’un pseudo-appareil
d’Etat prêt à signer un accord entérinant la cantonisation et
voué à n’être qu’un sous-traitant des basses œuvres de l’armée
israélienne, ou à être liquidé s’il ose revendiquer des droits
pour les Palestiniens.
*Julien Salingue est enseignant et
doctorant en Science Politique à l’Université Paris 8. Ses
recherches portent notamment sur les élites palestiniennes.
Articles consultables sur
http://juliensalingue.over-blog.com/
Notes :
2
L’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), fondée
en 1964 par les régimes arabes et notamment l’Egypte de
Nasser, est contrôlée par le Fatah depuis 1969. Elle
regroupe principalement des représentants de l’ensemble des
factions palestiniennes, à l’exception des mouvements
islamiques (Hamas et Jihad). Longtemps considérée comme
direction légitime du mouvement national palestinien, elle a
perdu la majorité de ses attributions avec la création de
l’Autorité Palestinienne en 1993-94.
4
L’Autorité Palestinienne est entendue ici comme le
proto-appareil d’Etat mis en place par les Accords d’Oslo,
en charge de l’administration des « zones autonomes
palestiniennes ».
8 Le
Conseil Législatif Palestinien (CLP) a été créé par les
Accords d’Oslo. Il est la représentation parlementaire des
territoires occupés (Gaza et Cisjordanie), avec des pouvoirs
très limités en raison du nombre élevé d’attributions
présidentielles. Il a été élu une première fois en 1996 (88
députés, dont 64 membres du Fatah ou affiliés) et une
seconde fois en 2006 (132 députés, dont 74 membres du Hamas
et 45 membres du Fatah).
9
Voir notamment
Jonathan Cook, « Israeli
electioneering with bombs »,
Electronic
Intifada, 30 décembre 2008, sur
http://electronicintifada.net/v2/article10074.shtml
et Neve Gordon, «
What, Exactly, is
Israel’s Mission ? »,
Couterpunch,
29 décembre 2008, sur
http://www.counterpunch.org/gordon12292008.html
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