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L'objectif caché du bouclier antimissile américain : le contrôle de la puissance russe
Jean Geronimo


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24 décembre 2007

Une initiative stratégique politiquement orientée

A l’heure d’une fin libérale de l’histoire considérée comme voie inéluctable depuis la chute du communisme soviétique en 1991, l’idée d’une paix démocratique et éternelle s’est imposée comme une évidence morale. Or, cette vision déterministe de l’histoire, inspirée de Fukuyama (1), a été infirmée par l’évolution géopolitique récente marquée par l’éclosion de conflits périphériques succédant de facto, à la conflictualité centrale Est/Ouest de la Guerre froide. Sans verser dans un anti-américanisme primaire, on peut supposer que la stratégie de Washington mise en œuvre en phase post-communiste et avide, au nom de sa ‘’destinée manifeste’’ (2), d’universaliser l’idéologie libérale, n’est pas étrangère à cette impasse.

De ce point de vue on peut, avec légitimité, incriminer la stratégie américaine visant à renforcer son système de domination globale en Eurasie et dans ce but, y contrôler la montée en puissance d’Etats potentiellement menaçants pour son leadership. En tant qu’acteurs susceptibles d’exercer dans un futur proche une concurrence géopolitique sur l’espace eurasien, la Russie, la Chine et l’Inde, voire l’Europe, semblent à terme visés. Dans ce contexte, l’extension par l’Amérique du système anti-missile ABM (anti-ballistic system) prend une signification politique évidente, en vue du contrôle de l’Eurasie ‘’scène centrale de la planète’’, selon l’expert américain Brzezinski (3), et d’y préserver son statut de ‘’seule superpuissance mondiale’’(4). En cherchant à neutraliser une puissance russe en reconstruction, le bouclier ABM est donc une pièce maîtresse de l’Amérique sur le grand échiquier eurasien, qui dépasse la seule dimension stratégique et s’inscrit dans une volonté d’hégémonie politique. Cette soif de puissance de l’Amérique se présente, selon R. Kagan (5), chef de file du courant néoconservateur, comme un fondement objectif et surtout, légitime, de l’ordre libéral international (6).

Dans cet axe, il s’agit de se demander si cette offensive américaine en Eurasie - catalysée par l’ABM - est focalisée contre la menace russe, perçue comme l’héritière politique de la surpuissante URSS. Au-delà, il convient de s’interroger sur la capacité de l’Amérique à empêcher le ‘’retour’’ de la Russie, voire de réduire son pouvoir au cœur de son espace d’influence historique hérité du soviétisme, la Communauté des Etats indépendants (CEI). Dans la perception stratégique russe, issue de son Concept de sécurité 2000, toujours en vigueur, l’ABM s’inscrit dans une démarche globale menaçant à la fois son système sécuritaire et ses prérogatives politiques en CEI. Ce Concept précise que les ‘’menaces contre la sécurité nationale de la fédération de Russie (…) se manifestent dans les tentatives d’autres Etats de s’opposer au renforcement de la Russie, comme un des centres influents du monde multipolaire, de gêner la mise en œuvre de ses intérêts nationaux et d’affaiblir ses positions en Europe, au Proche Orient, en Transcaucasie, en Asie centrale et dans la région Asie Pacifique’’(7). Par ailleurs, dans le texte, il est précisé que ‘’l’apparition potentielle de bases militaires et de contingents militaires étrangers, à proximité directe des frontières de la Russie’’ fait partie des menaces majeures contre la sécurité nationale russe. Autrement dit, les bases de l’Otan et des Etats-Unis (dont celles du futur ABM) sont implicitement visées. Or en janvier 2000 - date de l’élaboration du Concept stratégique - le bouclier anti-missile n’était encore qu’à l’état de vague projet. On peut donc supposer que la future doctrine stratégique russe, en voie de révision, se focalisera davantage contre ces initiatives douteuses de l’Occident, à but théoriquement défensif, mais qui tendent à stigmatiser la menace russe. Ces stratégies militaires insidieuses d’Etats membres de l’Otan ont été dénoncées le 20 novembre 2007, par le président Poutine, précisant que la Russie ne resterait pas ‘’indifférente face à cette façon de jouer les muscles’’ (8). Dans ce schéma il s’agit de se demander si l’extension eurasienne du système ABM - en parallèle à celle de l’Otan - s’inscrit dans la stratégie de long terme du roll back (refoulement) de la puissance russe, théorisée par Zbigniew Brzezinski. Un élément clé est l’encerclement de la puissance russe grâce à la déstabilisation de ses régions frontalières et l’instauration d’une ceinture politico-stratégique visant – via l’ABM et l’Otan – à isoler cette dernière. Comme l’a rappelé sans aucune ambiguïté, Henry Kissinger, ancien conseiller du président Nixon, ‘’L’Otan doit rester un rempart contre une Russie toujours tentée par le démon de l’impérialisme’’(9).

Dans ses grandes lignes, le 11 septembre a fourni une indéniable opportunité à l’administration néo-conservatrice, nourrie d’un ‘’orgueil impérial démesuré’’ selon l’aveu surprenant de Brzezinski en février 2007 (10), d’accélérer cette stratégie anti-russe. En cela, le double redéploiement actuel de l’ABM et de l’Otan autour de la Russie apparaît comme une initiative stratégique politiquement non neutre et surtout, selon Moscou, une trahison des promesses issues de la fin de la Guerre froide.

L’ABM s’inscrit dans une ligne historique anti-russe

La crise du 11 septembre a été utilisée par Washington comme levier de la révision du statut politique de l’atome dans les équilibres stratégiques internationaux. Profitant de l’opportunité de son rapprochement avec la Russie et de l’euphorie née de sa victoire afghane qui, dans un premier temps, a renforcé la légitimité de son leadership et de son avancée en zone post-soviétique, Washington s’est unilatéralement retirée le 13 décembre 2002 du traité ABM américano-soviétique de 1972, pour pouvoir développer une défense anti-missile face aux nouvelles menaces. Signé conjointement à Moscou par R. Nixon et L. Brejnev, le 26 mai 1972, en plein cœur de la guerre froide, le traité ABM visait à réduire les tensions internationales et à renforcer la confiance entre les deux Etats ennemis, auto-légitimés comme ’’puissances élues’’. Jusqu’à présent, en freinant le développement de boucliers anti-missiles, ce traité avait pu préserver le principal élément de puissance (nucléaire) de la Russie fédérale, hérité d’une URSS brejnévienne sur-militarisée et qui, en 1970, avait fini par surpasser la puissance nucléaire américaine. Marquée dans sa mémoire stratégique, l’Amérique se devait de réagir, tôt ou tard. Elle le fera, brutalement, avec son initiative du bouclier ABM empreinte d’un unilatéralisme arrogant. De ce point de vue, le nouveau projet anti-missile de G.W. Bush est un vecteur de déstabilisation des rapports de forces américano-russes.

A l’origine, l’initiative américaine implique l’abandon de la rationalité sous-jacente aux équilibres nucléarisés de la Guerre froide et partiellement fondés sur le traité ABM de 1972. Or c’est cette rationalité structurée par l’atome - via le principe de dissuasion - qui a maintenu, jusque là, le statut international de l’Etat russe, dans le prolongement du soviétisme (11). En effet, le traité ABM de 1972 institutionnalise la fonction politique de l’atome militaire, d’une part comme variable structurante (donc identitaire) du pouvoir des deux superpuissances antagonistes et d’autre part, comme variable régulatrice (donc stabilisatrice) des grands équilibres internationaux. Ainsi, l’équilibre de la terreur se fondait sur l’idée de l’impossibilité d’une guerre totale, du fait du principe de ‘’destruction mutuelle assurée’’ (mutually assured destruction, MAD) rendu possible par les surcapacités nucléaires des deux blocs. L’atome est donc un symbole fort de l’affrontement idéologique Est/Ouest et in fine, peut être considéré comme le verrou d’un conflit central stabilisateur.

En fait, l’initiative ABM en vue de l’instauration d’un bouclier global en Eurasie fait suite à une série de tentatives avortées et structurellement inspirées d’une logique anti-russe. La ligne historique de la stratégie américaine s’inscrit en effet dans un désir endémique de protéger son espace national, voire dans la période la plus récente, sa zone d’influence idéologique. Dès 1957, le programme défensif ‘’Nike Zeus’’ prévoyait des intercepteurs de longue portée à charge nucléaire, capables de détruire en vol les missiles visant les Etats-Unis. En 1966, le programme ‘’Sentinel’’ espère installer autour des grandes villes américaines, cibles probables des Soviétiques, des silos de missiles intercepteurs. En 1974, ‘’Sentinel’’ est transformé en ‘’Safeguard’’, programme centré sur la protection des sites de lancement de missiles intercontinentaux. En 1969, en pleine Guerre froide, le président des Etats-Unis, Richard Nixon lance le projet (abandonné peu après) d’une défense anti-missile, pour faire face à la menace communiste et au danger virtuel des puissances nucléaires émergentes. En 1979, l’Otan lance le projet d’installer des missiles à moyenne portée (Pershing II, portée de 1770 kms) au cœur de l’Europe dans le but de contrebalancer les forces soviétiques, dont les fameux missiles SS-20 (portée de 1600 kms). Cette installation des missiles Pershing commence effectivement en novembre 1983. La même année, le 23 mars 1983, apparait l’Initiative de défense stratégique (IDS) de Ronald Reagan en vue de créer un bouclier spatial et, surtout, épuiser l’économie soviétique dans une course technologique au surarmement. En fait, faute d’une réelle efficacité, l’ensemble de ces programmes ont conduit à une impasse et de ce fait, été progressivement abandonnés.

Au début des années 2000, la nouvelle initiative anti-balistique de Washington - le projet ABM - illustre sa volonté de ne pas traiter d’égal à égal (et de le faire sentir) une Russie affaiblie par la transition post-communiste et d’occulter son avis sur les décisions stratégiques, en dépit de leur rapprochement depuis la création du Conseil Russie-Otan en juin 2002. En fait, ce Conseil s’est très vite révélé, selon les russes, un ‘’aimable club de discussion’’, visant à donner un vernis démocratique au monopole américain et notamment, à entériner ex-post des décisions unilatérales. En décembre 2007, cette manipulation du Conseil a été suspectée par Moscou d’accélérer et de légitimer la double extension vers l’Est de l’Otan et de l’ABM. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a récemment déploré ‘’l’inconsistance des décisions prises à caractère unilatéral’’, le plus souvent ‘’au détriment de nos intérêts nationaux’’ et a visé, en particulier, ‘’les projets prévoyant l’élargissement de l’Otan vers l’Est ou le déploiement en Europe d’éléments du système stratégique américain de défense anti-missile’’ (12). Le 20 novembre 2007, V. Poutine a mis l’accent sur l’illégitimité des décisions de certains membres de l’Otan, qui ‘’développent leurs ressources militaires en dépit de leurs engagements antérieurs et ce, à proximité de nos frontières’’ (13). Mais, désormais, le plus inquiétant est la démesure du projet ABM et surtout, son instrumentalisation politique dans l’optique de la sécurisation, voire de l’élargissement de la sphère d’influence américaine – sur la base des mécanismes de l’Otan. Aujourd’hui, la Russie est préoccupée par la coopération entre le Japon et les Etats-Unis qui serait, selon Lavrov, destinée à créer un système anti-missile nippo-américain dans le cadre du bouclier américain global centré sur l’Eurasie. Le ministre considère que la construction de ce dernier vise à assurer ‘’la suprématie militaire’’ des Etats-Unis et, en théorie, ‘’peut être utilisé contre les armements stratégiques russes et chinois’’ (14). Autrement dit, la Russie se sent visée par l’extension eurasienne du bouclier ABM qui constitue, dans sa vision stratégique, une menace latente.

Sur la base des ‘’recommandations’’ de P. Wolfowitz sur le maintien de la suprématie américaine, prônant de bloquer toute puissance concurrente sur l’espace post-soviétique et reprises en 2002 par la nouvelle doctrine stratégique américaine, les craintes russes sont parfaitement justifiées (15). A l’époque, le Secrétaire adjoint à la défense de G.W. Bush affirme ainsi, sans ambages : ‘’Notre premier objectif est de prévenir la réémergence d’un nouveau rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou n’importe où, qui présenterait une menace comparable à celle de l’ancienne Union soviétique’’ (16). Au regard de l’agressivité actuelle de la politique américaine à l’égard de la Russie, on peut penser que cette dernière représente désormais un redoutable ‘’rival’’ exprimant une ‘’menace comparable’’ à celle de l’ancienne URSS, pour rependre les termes de Wolfowitz. Dans cette hypothèse, le déploiement de l’ABM serait prioritairement axé sur le contrôle de la puissance russe, dont le retour serait politiquement dangereux pour le leadership américain. En fait, l’approche de Wolfowitz prolonge la doctrine Kennan (17) du containment (endiguement) de la puissance russe, dépassée et radicalisée en phase post-communiste par la doctrine Brzezinski dans l’optique de son refoulement (18). Au cœur même de l’ex-URSS, note Brzezinski, ‘’s’est formé avec l’encouragement des Etats-Unis, un axe Tachkent-Bakou-Tbilissi-Kiev réduisant l’influence de la Russie à sa périphérie’’. Indéniablement, il y a là les éléments d’une troublante continuité historique, centrée sur la déstabilisation de la CEI et l’encerclement politico-stratégique de la puissance russe, en vue de l’affaiblir. Or officiellement, le double affaiblissement de la CEI et de l’influence russe est considéré comme une ‘’menace principale’’ contre la sécurité nationale de la Fédération de Russie (19).

L’ABM comme facteur de déstabilisation stratégique

Pour l’Amérique, l’abrogation du traité ABM de 1972 était nécessaire à la mise en œuvre d’un bouclier anti-missile destiné à renforcer son autonomie stratégique et à sanctuariser son espace politique et par ce biais, élargir son espace potentiel d’intervention. Cela explique l’attachement de la Russie soviétique puis fédérale au traité de 1972, pierre angulaire de la stabilité stratégique internationale, et dont l’abandon a été qualifié très tôt de ‘’décision erronée’’ par le président Vladimir Poutine. Dans un premier temps, le président russe a avancé l’idée que cette initiative favoriserait la prolifération missilière. En effet, en autorisant l’émergence de systèmes anti-missiles, elle risquait, selon lui, de pousser certains pays à développer en quantité et qualité des armes nouvelles destinées à contourner cette protection – notamment par le principe de saturation. Dans un second temps, le président Poutine a émis l’idée que le système anti-missile de l’administration Bush menaçait directement les intérêts russes. Cette hypothèse est reprise comme un leitmotiv dans le discours de Sergueï Lavrov, affirmant que les menaces des missiles iraniens ou sud coréens invoquées pour justifier le système ABM ne sont pas crédibles et sont, en quelque sorte, un faux prétexte. Dans un troisième temps, dans son discours de Munich du 10 février 2007, V. Poutine a ouvertement accusé l’Amérique d’utiliser le bouclier ABM pour renforcer son système de domination unipolaire. L’Amérique est, en particulier, suspectée d’utiliser le bouclier pour se protéger de représailles éventuelles issues de son ingérence croissante dans des zones sensibles. En ce sens, elle cherche à se donner les moyens (stratégiques) de son offensive impérialiste.

Dans la vision russe, le développement d’un ABM eurasien, élargi à l’est européen (Pologne, Tchéquie) et à la zone post-soviétique (CEI, principalement au Caucase et en Ukraine), s’inscrit dans la logique unilatéraliste de la politique américaine fondée sur la force et dénoncée par V. Poutine dans son harangue anti-impérialiste de Munich. Le président russe a alors ouvertement condamné ‘’l’emploi hypertrophié, sans aucune entrave, de la force – militaire – dans les affaires internationales’’ (20). Ce faisant, il confirme le durcissement de la doctrine stratégique russe, qui sous son influence depuis 2000, dénonce ‘’l’importance des aspects de force militaire dans les relations internationales’’ (21). Dans ce cadre, l’insertion de l’ABM américain dans une stratégie globale de contrôle de l’espace eurasien post-communiste est perçue par la Russie comme une atteinte contre ses intérêts nationaux élargis - dans la continuité soviétique - à sa proche périphérie. Le 8/11/2007, lors d’une conférence sur le thème “Défense antimissile: un bouclier pour l’Occident”, Vladimir Egorov, chef adjoint du département des traités internationaux au ministère russe de la Défense, a affirmé que la tendance des Etats-Unis à occulter les préoccupations russes prouvait que le projet ABM est bien ‘’dirigé contre la Russie’’ (22). Cette hypothèse est renforcée par la rumeur de l’implantation prochaine d’un radar dans les régions caspienne et caucasienne, au sud de la Russie. Selon l’expert Ivan Safrantchouk, cette infrastructure serait susceptible d’être utilisée contre la Russie (23). Le 15/12/2007, cela a été confirmé par Iouri Balouïevski, chef d’Etat-major général des Forces armées russes, dans une conférence de presse. Balouïevski a en effet affirmé que ‘’L’objectif réel du déploiement de la troisième zone de positionnement de l’ABM ne correspond pas à son but officiel. Celui-ci cherche à modifier l’équilibre européen des systèmes de défense” (24) et surtout, prévenir tout conflit avec la Russie. En conséquence, la Russie est contrainte de renforcer son potentiel stratégique dans l’optique d’assurer la défense de ses intérêts vitaux, notamment face aux manœuvres militaires suspectes à proximité de ses frontières, sous la conduite de l’Otan et - suprême provocation - en association avec d’anciennes républiques soviétiques.

Cette préoccupation est rappelée par V. Poutine : ‘’La Russie a suffisamment de forces et de moyens pour se défendre et défendre ses intérêts aussi bien sur son territoire que dans d’autres régions du monde’’ (25). En définitive, du point de vue russe, l’ABM - associée au renforcement de l’Otan - entraînera une instabilité stratégique structurelle, découlant d’un déséquilibre des forces au profit de la puissance américaine. En fait, cette crainte est présente dés 2000 du fait de l’intervention de l’Otan ‘’en dehors de la zone de responsabilité du bloc’’ et perçue, depuis la crise yougoslave, comme ‘’une menace de déstabilisation de la situation stratégique dans le monde’’ (26). Or la Russie, dans la tradition soviétique, reste attachée au principe de l’équilibre bipolaire des forces nucléaires russes et américaines qui implique de préserver une capacité (dissuasive) de riposte. Cela est très clair dans l’avertissement de l’ancien chef d’état major des troupes russes de missiles stratégiques, le général Viktor Essine, lancé le 11 octobre 2007 : ‘’Même si l’équilibre n’est pas encore total, nous devons en matière de riposte être constamment prêts à infliger aux Américains des dommages intolérables (…)’’ (27) A terme, la Russie redoute une remise en cause des équilibres géopolitiques - donc, de son statut - dans le monde et surtout, sa marginalisation comme simple puissance régionale du fait de la neutralisation par l’ABM du levier nucléaire. Autrement dit, la Russie redoute une rupture stratégique qui rendrait caduc son retour comme grande puissance.

Neutralisation de la fonction politique de l’atome

Dans sa finalité latente, le bouclier ABM vise à contrôler le retour de la Russie en réduisant d’une part, sa force projetable sur la scène internationale et d’autre part, sa domination stratégique sur l’espace post-soviétique. Il s’agit, en quelque sorte, d’empêcher la puissance russe d’utiliser l’atome comme levier politique dans sa sphère d’influence, en vue de son renforcement.

L’atome apparaît comme un élément structurel de la puissance russe soviéto-fédérale et symbolise un lien identitaire avec son ancien statut de grande puissance. Il permet à la Russie, par la puissance projetée, de faire entendre sa voix et surtout, de peser sur les grandes décisions internationales. Dans un passé pas si lointain, il a été le vecteur de l’expansion idéologique du communisme et de sa défense face aux velléités agressives de l’ennemi américain, brandissant la menace d’une attaque nucléaire préventive. A l’époque de la Guerre froide, les Etats-Unis ont ainsi adhéré à l’idée d’une première frappe stratégique, dans le but de déstabiliser la sphère communiste et stopper son expansion sous leadership soviétique. Cela a profondément marqué la mémoire stratégique russe, l’obligeant à une veille permanente.

Sur un plan historique, l’atome a joué un rôle clé dans la logique sécuritaire de la Russie. Il a notamment renforcé sa structure de défense périphérique, sur la base d’un glacis protecteur formé aujourd’hui par la CEI. Cette dernière forme d’ailleurs son ‘’étranger proche’’ selon la terminologie russe, qui signifie sa zone d’intérêts vitaux. En d’autres termes, la CEI est considérée par Moscou comme une zone d’intervention potentielle, justifiant de ce fait sa protection par le nucléaire russe. Cela est confirmé par son Concept de sécurité 2000 qui stipule un droit d’ingérence inaliénable de Moscou pour sécuriser la zone post-soviétique, fragilisée par les crises politiques et nationalistes. Cette orientation militaire de la ligne sécuritaire, à l’échelle de la CEI, est favorisée par l’influence politique croissante des siloviki, les représentants des structures de forces, plus ou moins liés aux lobbies du complexe militaro-industriel russe. Les siloviki et les élites militaires, avides de développer ce dernier - sur la base du levier nucléaire - sont politiquement favorables au durcissement de la pensée stratégique russe, sous prétexte de la résurgence de l’ennemi historique (américain). La menace virtuelle de ‘’l’ennemi’’ est un régulateur unitaire de la société russe et en quelque sorte, nécessaire au métabolisme de son système politique. A juste titre, Jacques Fontanel parle ‘’d’ennemi systémique’’ (28). Mais désormais face à l’ennemi virtuel, il s’agit pour l’Etat russe de défendre - au moyen de l’atome, si nécessaire - ses intérêts nationaux fondés sur la stabilité politico-stratégique de la CEI (dont sont issus ses ‘’alliés’’). Son Concept sécuritaire précise, en particulier, que ‘’L’objectif essentiel de la Fédération de Russie est la réalisation de la dissuasion en vue de prévenir une agression de n’importe quelle envergure, y compris avec l’emploi de l’arme nucléaire, contre la Russie et ses alliés’’ (29). Le nucléaire a donc une fonction (stabilisatrice) de cohésion politique en CEI sous le leadership russe mais, dans le même temps, il exerce une pression latente sur les anciennes républiques infidèles en vue de leur soumission. En ce sens, l’atome est un levier essentiel de l’autorité russe en zone post-soviétique. En neutralisant la puissance nucléaire russe, la stratégie américaine de l’ABM rend de facto caduc cette fonction politique de l’atome. Or, face à l’érosion de son pouvoir, la Russie ne peut rester inactive, sous peine d’être définitivement marginalisée.

Dans ce contexte, on perçoit un autre objectif implicite de la stratégie ABM, visant à réduire la dépendance stratégique des républiques post-soviétiques vis-à-vis de Moscou et, par ce biais, éroder sa domination politique. En fait, cet objectif s’inscrit dans la stratégie Brzezinski de détachement de la CEI de la domination russe. Dés 1997, ce dernier reconnait que ‘’(…) malgré sa puissance nucléaire, elle (la Russie: jg) subit un recul catastrophique. Les Etats-Unis s’emploient à détacher de l’empire russe ce qu’on dénomme aujourd’hui à Moscou ‘’l’étranger proche’’, c’est-à-dire les Etats qui autour de la Fédération de Russie constituaient l’Union soviétique’’ (30). Cette stratégie suppose de maintenir une Russie faible, incapable de rétablir son hégémonie en zone post-soviétique. L’Occident, souligne H. Kissinger, ‘’a le devoir d’encourager la Russie à renoncer à prétendre dominer ses voisins’’. Dans le cas contraire, avertit ce dernier, ‘’on verra inéluctablement ressurgir des tensions comparables à celles de la guerre froide’’ (31). En empiétant sur les prérogatives de Moscou au cœur de son espace historique, l’Amérique manifeste une ingérence certaine dans sa ceinture sécuritaire, au risque de la déstabiliser. A juste titre, la Russie redoute qu’après l’installation du système anti-missile, certains de ses anciens alliés (dans un premier temps, l’Ukraine et la Géorgie) rejoignent l’Otan dans l’optique de s’isoler de la ‘’menace russe’’, suspectée de vouloir reconstituer son Empire. Sous l’impulsion russe, le renforcement de l’alliance politico-stratégique OCS (Organisation de coopération de Shanghai (32) semble justifié et, selon une logique d’équilibre stratégique, adapté à l’avancée provocante de l’Otan en zone post-soviétique. En outre, la Russie voit dans la création du GUAM (33) en 1997, une manipulation américaine visant à encourager une alliance anti-russe dans le but de l’affaiblir et de l’écarter du transit des hydrocarbures dans la région Caspienne-Transcaucasienne. A travers l’OCS, la Russie cherche donc à créer un axe eurasien contrebalançant les alliances de l’Otan et du GUAM, dont l’hostilité est perçue comme un relent de Guerre froide.

L’enjeu de l’ABM est donc au cœur d’une lutte d’influence impériale en Eurasie entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide. En ce sens, on peut considérer que la stratégie offensive des Etats-Unis en zone post-communiste vise, à terme - via l’ABM - à instaurer une nouvelle forme de dépendance politique de cette zone à l’égard de son leadership triomphant. Au moyen d’une adroite manipulation des acteurs clés de l’échiquier eurasien, il s’agit désormais pour l’Amérique de verrouiller sa suprématie mondiale. Cela est explicitement défini dans la ligne Brzezinski : ‘’La longévité et la stabilité de la suprématie américaine sur le monde dépendront entièrement de la façon dont ils (les Etats-Unis : jg) manipuleront ou sauront satisfaire les principaux acteurs géostratégiques présents sur l’échiquier eurasien et dont ils parviendront à gérer les pivots géopolitiques clés de cette région’’ (34).

Dans le même temps, la stratégie ABM cherche à pénétrer un espace post-soviétique longtemps interdit et surtout, y jeter les bases d’une domination stable, isolée des menaces extérieures. Mais cette domination vise aussi, de manière insidieuse, à renforcer les positions de Washington dans le ’’grand jeu’’ eurasien centré sur le contrôle des ressources et des corridors énergétiques. Protégée par son bouclier, l’Amérique pourra étendre ses interventions en zones caucasienne et centre-asiatique, pour renforcer ses pressions politiques sur les régimes post-soviétiques et par ce biais, son influence potentielle. Sur la base d’une stratégie préventive émancipée du droit international et élevée au rang de dogme par M. Walzer (35) - le théoricien libéral de la guerre juste - l’Amérique pourra instaurer une forme de domination légitime au nom d’une ‘’idéologie universaliste’’, selon l’expression de R. Kagan (36). A ce jour, Washington a soutenu politiquement et financièrement le tracé de tubes contournant le territoire russe pour comprimer le monopole énergétique et en définitive, le pouvoir de Moscou dans la région. Dans ses grandes lignes, cette stratégie a été illustrée par la construction de l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan) fortement appuyée par Z. Brzezinski, dans l’optique de développer le ‘’pluralisme géopolitique’’ en zone post-soviétique mais en fait, pour isoler et fragiliser Moscou. Selon ce dernier, ‘’La stabilité du pluralisme en Eurasie (…) vise à empêcher l’émergence d’une puissance unique susceptible d’y exercer sa domination’’ (37). On perçoit là les éléments d’une stratégie consciemment axée sur le refoulement politique de la puissance russe et inscrivant l’ABM dans une stratégie plus globale à l’échelle de l’Eurasie. La Russie peut donc, avec raison, redouter l’instrumentalisation de l’ABM eurasien comme levier de l’unilatéralisme américain, sous couvert de protéger le pluralisme démocratique sur le pourtour de la Russie (38).

L’ABM comme levier de compression de la puissance russe

Aujourd’hui, Moscou considère comme ‘’menaces majeures’’ pour sa sécurité les manœuvres d’Etats ou d’organisations internationales visant à réduire son influence comme centre de puissance dans le système mondial. A moyen terme, le déclin de son influence en zone post-soviétique pourrait être accéléré d’une part, par l’extension eurasienne du bouclier anti-missile américain et d’autre part, par celle de l’Otan à ses zones périphériques. Or ces mesures politiquement orientées ont réactivé la peur ancestrale de l’encerclement, désormais présente dans le discours stratégique russe. Cela est explicite dans les propos du général Gareev, président de l’Académie des sciences militaires de Moscou, lors de son rapport sur les grandes lignes de la nouvelle doctrine militaire de la fédération de Russie, le 20 janvier 2007 : ‘’les menaces militaires pesant sur la Russie se maintiennent, il existe un risque de conflits armés et, dans certaines circonstances, d’éclatement d’une guerre majeure. Les grandes puissances veulent manifestement effectuer un bond qualitatif pour parvenir à la suprématie militaro-technologique, de puissants dispositifs de forces, déstabilisant considérablement l’équilibre militaire, sont déployés aux portes de la Russie. On ne peut non plus ignorer le fait que l’OTAN étend sa sphère d’activité et se propose d’agir à l’échelle globale’’ (39). Ainsi, dans la perception russe, l’ABM - associé au levier otanien - s’inscrit dans une recherche incessante de la supériorité stratégique sur sa périphérie post-soviétique, au mépris de ses inquiétudes.

Dans l’optique d’intégrer ces pressions militaro-politiques sur ses zones frontalières la Russie a, dés la fin des années 90, infléchi sa ligne extérieure et en 2007, est sur le point de réviser sa doctrine stratégique en vue d’affronter les velléités agressives de l’Amérique catalysées par l’ABM. Selon I. Balouïevski, le déploiement futur du bouclier ABM montre que la possibilité d’un ‘’affrontement direct’’ avec la Russie est désormais intégrée dans la stratégie américaine (40), rendant vitale la révision de la doctrine stratégique russe. En conséquence, la nouvelle orientation doctrinale sera marquée par un recentrage sur les forces nucléaires stratégiques et tactiques tenues, selon V. Poutine, ‘’de rechercher de nouvelles possibilités pour neutraliser – y compris au stade précoce – les menaces pesant sur la Russie’’ (41). Pour reprendre une analyse récente, il s’agit bien d’un ‘’retour de l’atome rouge’’, sur la base des anciennes normes stratégiques soviétiques (42). Cette volonté structurelle de la Russie d’équilibrer la menace ABM, conformément au principe du balancier stratégique, est traduite aujourd’hui à la fois par le durcissement de sa doctrine militaire et la hausse sensible de son budget de défense (43). Or l’ampleur de cet effort budgétaire inquiète le gendarme américain et justifie une étroite ‘’surveillance’’, selon la secrétaire d’Etat C. Rice (44). Dans son essence, l’extension de l’ABM pose donc le double problème du statut de l’atome dans la régulation des équilibres géopolitiques et de son poids comme critère de puissance internationale, auquel est attachée la Russie depuis l’ère soviétique. En réduisant la fonction politique de l’atome, l’ABM s’inscrit donc dans une stratégie détournée de compression de la puissance russe et de son statut sur la scène internationale.

Dans ce schéma, la mise en œuvre du projet ABM posera, dans une échéance proche, la question du rôle de la Russie dans l’ordre mondial issu du post-communisme et légalisant de facto, un système de domination globale d’inspiration messianique. A terme, un enjeu majeur sera la capacité de l’actuelle gouvernance libérale, sous leadership américain, à promouvoir un monde multipolaire plus démocratique, dans le prolongement de la novoe mychlenie (nouvelle pensée) gorbatchévienne, issue d’une révolution impossible (45). Dans son avertissement de Munich dénonçant l’illégitimité du monde unipolaire, sous l’impulsion de l’Amérique comme ‘’avant-garde d’une révolution libérale planétaire’’ (46), Vladimir Poutine l’a amplement souligné.

Jean Geronimo est Docteur en Sciences économiques, Spécialiste de l’URSS et des questions russes, Université Pierre Mendès France, Grenoble, CREPPEM Centre des Recherches Economiques sur la Politique Publique en Economie de Marché Mail : Jean.Geronimo@upmf-grenoble.fr

Notes :

1 -Fukuyama F. (1992) : ‘’La fin de l’histoire et le dernier homme’’, éd. Flammarion.

2 - Podhoretz N. (2000) : ‘’Pour une diplomatie néo-reaganienne’’, Politique internationale, n°89, automne 2000.

3 - Zbigniew Brezinski, ancien conseiller du Président Carter, exprime la continuité de la politique étrangère américaine. Il fonde cette dernière sur les deux concepts stratégiques clés de Henry Kissinger, promoteur de la Realpolitik en phase de guerre froide : l’équilibre des puissances théorisé par Metternich et la doctrine du containment élaborée par George Kennan. Il préconise aujourd’hui la déstabilisation des zones périphériques de la Russie en vue de son encerclement.

4 - Brzezinski Z. (1997, p. 249) : “Le grand échiquier – L’Amérique et le reste du monde”, éd. Bayard.

5 - Kagan R. (2006) : ‘’La puissance et la faiblesse’’, suivi de ‘’Le revers de la puissance’’, éd. Hachette littératures, Pluriel Actuel.

6 - Sur ce point, Kagan rappelle que ‘’Les Etats-Unis sont à tous égards une société libérale, progressiste et, dans la mesure où ils croient à la puissance, les américains pensent que celle-ci doit servir à promouvoir les principes d’une civilisation libérale et d’un ordre mondial libéral’’. Kagan R. (2006, p. 69), op. cit.

7 - ‘’Concept de sécurité nationale de la fédération de Russie’’, Décret présidentiel n°24, 10 janv. 2000. Souligné par moi.

8 - www.fr.rian.ru, ‘’Poutine accuse l’Otan de jouer des muscles’’, 20/11/2007.

9 - Kissinger H. (2004, p. 110) : ‘’La Nouvelle Puissance Américaine’’, éd. Fayard, le Livre de Poche.

10 - www.legrandsoir.info, ‘’La bombe de Brzezinski : Bush cherche un prétexte pour attaquer l’Iran’’, Barry Grey, 5/02/2007.

11 - Après l’implosion de l’URSS en 1991 et en dépit de l’effondrement de l’économie russe - phase de décroissance jusqu’en 1998 - l’atome militaire a permis à Moscou de garder un certain statut sur la scène internationale. Il s’agit là d’une inertie soviétique.

12 - www.fr.rian.ru, ‘’Lavrov rejette la thèse de l’agressivité de la politique extérieure russe’’, 25/10/2007.

13 - www.fr.rian.ru, ‘’Poutine accuse l’Otan de jouer des muscles’’, 20/11/2007.

14 - www.fr.rian.ru, ‘’ABM : La Russie préoccupée par la création d’un système anti-missile nippo-américain’’, S. Lavrov, 13/10/2007.

15 - Le 11 septembre 2002, douze ans jour pour jour après le discours historique de son père au Congrès sur le Nouvel ordre mondial, George W. Bush promulgue la nouvelle Stratégie nationale de sécurité des États-Unis d’Amérique (The National Security Strategy of the United States of America). Cette doctrine a été élaborée par Cheney, Wolfowitz et Khalilzad.

16 - ‘’Recommandations pour une politique de défense pour les années fiscales 1994-1999’’, P. Wolfowitz, document du 18/02/1992. Souligné par moi.

17 - En juin 1947, dans un article ‘’The Sources of Soviet Conduct’’, Kennan note la détermination de Staline à internationaliser la révolution communiste. Afin de contenir l’expansionnisme soviétique, il prône une politique d’endiguement connue comme doctrine Truman.

18 - ‘’La partie qui se joue dans le pourtour de la Russie n’est plus l’endiguement de la guerre froide mais le refoulement’’ (…)’’. Brzezinski Z. (1997, p. 20), op. cit.

19 - ‘’Concept de sécurité nationale de la fédération de Russie’’, op. cit.

20 - www.solidariteeetprogres.org, ‘’Discours de Vladimir Poutine à la Conférence de Munich’’, traduction RIA Novosti, 20/02/2007.

21 - ‘’Concept de sécurité nationale de la fédération de Russie’’, op. cit.

22 - www.fr.rian.ru, ‘’ ABM: Moscou dénonce la “hâte” de Washington’’, 8/11/2007.

23 - www.fr.rian.ru, ‘’ABM : Washington vise désormais le Caucase’’, 7/11/2007.

24 - www.fr.rian.ru, ‘’ ABM: une volonté de modifier l’équilibre des systèmes de défense européens’’, I. Balouïevski, 15/12/2007.

25 - www.fr.rian.ru, ‘’La Russie a suffisamment de forces et de moyens pour défendre ses intérêts’’, V. Poutine, 18/10/2007.

26 - ‘’Concept de sécurité nationale de la fédération de Russie’’, op. cit.

27 - www.fr.rian.ru, ‘’ABM : les américains oublient les leçons de la crise de Cuba’’, V. Essine, 11/10/2007.

28 - Fontanel J. (1998, p.6) : ‘’L’économie russe, ou la transition douloureuse’’ in ‘’L’avenir de l’économie russe en question’’, PUG (sous la direction de).

29 - ‘’Concept de sécurité nationale de la fédération de Russie’’, op. cit. Souligné par moi.

30 - Brzezinski Z. (1997, pp. 18-19), op. cit. Souligné par moi.

31 - Kissinger H. (2004, pp. 105-106).

32 - L’organisation de coopération de Shanghai (OCS) est une organisation régionale qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, la Kirghizie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Elle a été crée à Shanghai les 14 et 15 juin 2001 par les présidents des six pays eurasiatiques.

33 - GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie) : alliance politique, économique et stratégique destinée à renforcer, hors de la tutelle russe, l’indépendance et la souveraineté de ses pays membres. Cette alliance fait l’objet d’une véritable controverse : instrumentalisation américaine ou démarche volontaire ?

34 - Brzezinski Z. (1997, p. 250), op. cit. Souligné par moi.

35 - Walzer M. (1998): ‘’The Hard Questions: Lone Ranger’’, The New Republic, 27/04/1998.

36 - Kagan R. (2006, p. 234), op. cit.

37 - Brzezinski Z. (1997, p. 266), op. cit. Souligné par moi.

38 - ‘’Геополитика : Русская рулетка‘’, Brzezinski Z., Vedomosti, 30 mars 2005.

39 - www.voltairenet.org, ‘’Général Gareev : la Russie sera l’arbitre géopolitique des conflits à venir’’, V. Litovkine, 26/01/2007. Souligné par moi.

40 - www.fr.rian.ru, ‘’Les Etats-Unis n’excluent pas la possibilité d’un affrontement direct avec la Russie’’, I. Balouïevski, 15/12/2007.

41 - www.fr.rian.ru, ‘’Les forces nucléaires russes doivent pouvoir riposter à toute agression’’, 20/11/2007. Souligné par moi.

42 - www.regard-est.com, ‘’Le retour de l’Atome rouge, amorce d’une guerre tiède ?’’, J. Geronimo, 30/09/2007.

43 - Les chiffres officiels (sous-estimés) indiquent, entre 2005 et 2007, une hausse de 50% du budget de défense, évalué à 5% du PIB russe (contre 2% pour les pays européens de l’Otan). Certains experts occidentaux évaluent ce budget au double (10% du PIB).

44 - www.fr.rian.ru, ‘’Les Etats-Unis préoccupés par l’augmentation rapide des dépenses militaires russes’’, 15/10/2007.

45 - A partir de 1985, dans le cadre de la Perestroïka (restructuration) des relations internationales opposant alors deux systèmes idéologiques structurellement antagonistes, il s’agissait pour le secrétaire général du PCUS, Mikhaïl Gorbatchev, de révolutionner l’Ordre mondial dans le sens du pluralisme démocratique. Autrement dit, cette ‘’Nouvelle pensée’’ soviétique prônait un rééquilibrage égalitariste de la gouvernance mondiale.

46 - Kagan R. (2006, p. 234).

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Source : Geostrategie.com
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