Israel Shamir
Jeudi 3 juin 2010
Plusieurs dizaines de nos amis et
camarades, de magnifiques militants pleins de compassion, ont
été tués ou blessés dans l’attaque pirate, dans les eaux
internationales, de navires d’aide humanitaire. Ce crime
terrifiant, qui ne tombera jamais dans l’oubli, doit absolument
être puni.
Les pirates israéliens ont attaqué la
Flottille de la Liberté apportant de l’aide humanitaire [à Gaza]
dans les eaux internationales, à plus de cent-cinquante
kilomètre de leurs eaux territoriales. Ces bateaux ne
transportaient aucune arme : les participants à cette campagne
humanitaire adhéraient strictement à l’attitude de Gandhi ; ils
avaient demandé aux autorités grecques et chypriotes d’inspecter
les bateaux afin d’éviter d’éventuelles allégations qu’ils
auraient été armés. En vain : les pirates sont monté à
l’abordage des navires en haute mer, après quoi ils les ont
transformés en abattoirs.
« Ils nous ont attaqués tandis que nous
montions à bord de leurs bateaux, et ceux qui ont été tués l’ont
été par nos soldats en état de légitime défense », ont prétendu
les assassins après-coup et des milliers d’auxiliaires du crime
ont répété ce bobard. Or, un assaillant ne saurait revendiquer
la légitime défense. Les militants, eux, étaient fondés à se
défendre contre cette agression hors-la-loi.
Dans son édito, le quotidien britannique
The Guardian a écrit :
http://groups.yahoo.com/group/shamireaders/message/1760
« La responsabilité du bain de sang est
entièrement celle d’Israël. La marine israélienne a prétendu que
ses hommes auraient été contraints de faire feu afin d’éviter
d’être lynchés. Qu’escomptaient donc ces commandos des militants
pro-palestiniens, dès lors qu’ils auraient pris leurs navires à
l’abordage ? Qu’ils allaient les inviter à prendre le thé sur le
pont, avec le capitaine ?
Notre amie Yvonne Ridley a, quant à elle,
rappelé [http://groups.yahoo.com/group/shamireaders/message/1763]
que, sous l’empire de l’article 3 de la Convention de Rome pour
la Suppression des Actes Illégaux contre la Sécurité de la
Navigation Maritime de 1988, toute personne cherchant à prendre
le contrôle ou à exercer un contrôle sur un navire par la force
commet un crime international et que c’est aussi un crime que de
blesser ou de tuer quiconque, ce faisant. Nul ne peut attaquer
un navire et invoquer la légitime défense dans le cas où les
personnes se trouvant à bord résistent à un recours illégal à la
violence.
En d’autres termes, selon le droit
international, les agissements de l’armée israélienne étaient
illégaux et ceux qui s’y sont livrés ne doivent être traités en
rien différemment, par exemple, des pirates somaliens, qui ont
eux aussi pour habitude de monter à bord de navires par la
force. Tous les droits à la légitime défense, dans de telles
circonstances dramatiques, sont entièrement du côté des
passagers et de l’équipage. En vertu du droit maritime
international, vous êtes légalement fondé à résister à toute
capture, à tout enlèvement et à toute détention illégaux ».
Israël est désormais un pays pirate, comme
ceux qui avaient été établis dans la Caraïbe au 16ème
siècle ou celui qui était florissant, sur la côte barbaresque,
encore au 19ème. Il faut éliminer et démanteler les
pays pirates, sinon les communications normales seront menacées.
Or, le remède à la piraterie en haute mer est bien connu : c’est
la pendaison des pirates à la grande vergue. Les noms des
pirates sont parfaitement connus : le premier d’entre eux est
Ehud Barak, le ministre de la « Défense » : sa place est là.
Ce n’est certes pas la première fois
qu’Israël se comporte en Etat pirate. Il y a bien des années,
les Israéliens avaient décidé de ne se lier par aucune loi
internationale, par aucune frontière ni par aucune convention,
si ce n’est leur propre volonté. Ils s’emparaient de navires
dans les eaux internationales, détournaient des avions,
kidnappaient des gens outre-mer et assassinaient qui bon leur
semblait. Ils ont kidnappé Mordechaï Vanunu à Rome, ils ont
assassiné partout, de la Norvège à Chypre, ils ont cloné et
fabriqué des faux passeports, ils ont détourné des paquebots et
bombardé des avions de ligne. Personne n’est à l’abri de leur
bras-beaucoup-trop-long : à leur bras armé, il faut opposer
notre mat de grande vergue.
L’incapacité de la communauté mondiale à
s’occuper sérieusement des pirates a gravement sapé le Droit
international et détraqué le ciboulot des Israéliens. Les juifs
d’Israël et nombre de leurs frères ailleurs dans le monde en
sont parvenus à la conclusion totalement erronée qu’ils sont
au-dessus des lois, qu’ils sont une race à part. « Peu importe
ce que disent les goyim ; ce qui importe, c’est ce que les juifs
font ! », a clamé le fondateur d’Israël David Ben Gurion dans un
moment d’exaltation, bien qu’il eût été pleinement conscient des
limites permises : lorsque le Président américain lui donna
l’ordre de retirer ses troupes du Sinaï, il obtempéra sous
vingt-quatre heures. Mais depuis Ben Gurion et Eiseinhower, ceux
qui ont tenté de stopper Israël se comptent sur les doigts d’une
seule main.
Leur impéritie dura un demi-siècle, et elle
causa une rupture entre les Israéliens et la réalité ; les juifs
d’Israël sont persuadés, désormais, qu’ils peuvent faire
absolument tout ce qu’ils veulent, car eux, ils sont les
véritables êtres humains, et tous les autres n’en sont pas. Et
puis, n’est-ce pas, quoi qu’il en soit : « le monde entier nous
hait ». Donc, ils s’escriment à justifier cette haine. Dans la
vraie vie, les habitants de notre planète ne « haïssent » ni ils
n’ont tel ou tel sentiment à propos des juifs, des Arméniens,
des maronites, des Tutsis et de toutes ces petites communautés
ethno-religieuses qui font leurs importantes. Ces types
bénéficient généralement de leur part de chance, mais ils ont
tendance à pousser le bouchon trop loin et il finit par leur en
cuire, si bien que le monde doit aller les sauver dare-dare
d’une extermination totale.
La folie n’est pas une excuse, en
particulier lorsqu’elle est feinte. Les Israéliens adoptent le
comportement du chien fou, une stratégie attribuée à Moshe Dayan
ou à Pinhas Lavon : « Israël doit se comporter comme un chien
fou, trop dangereux pour que quiconque ose s’en approcher ».
Ainsi, ils prétendent être encore plus fous qu’ils ne le sont en
réalité. Toutefois, c’est bien connu : quand on ne peut plus se
rendre maître de chiens fous, il ne reste plus qu’à les
flinguer.
Notre ami Jeff Blankfort a proposé
diagnostic et traitement : « Israël est une nation contrôlée par
des fous criminels et soutenue, en gros, par une opinion
publique criminellement insane qui a un mépris total pour le
reste de l’humanité et pour ceux des juifs qui ne soutiennent
pas leurs menées criminelles. Avec ses armes nucléaires, c’est
Israël qui tient en otage le reste du monde. Notre objectif doit
être de trouver un moyen de le désarmer et de le démanteler ».
L’objectif premier, c’est la levée du
blocus contre Gaza et le second, c’est l’introduction de la
démocratie et de l’égalité dans la totalité du territoire
s’étendant entre la Mer (Méditerranée) et la Rivière (Jourdain).
Il est grand temps, pour les juifs d’Israël, de reprendre
contact avec la réalité : les juifs ne sont que des êtres
humains ordinaires, et non je ne sais quels supermen, quels
voyageurs de l’espace ou quels anges : il leur faut respecter le
droit coutumier des nations. Ils ne peuvent pas, comme ça,
patrouiller les eaux neutres et tirer dans le tas ; ils ne
peuvent pas tenir enfermés un million de Gazaouis pour la simple
raison qu’ils ne sont pas juifs.
L’attaque ignoble contre la Flottille de la
Liberté nous donne une opportunité : non seulement les pirates
doivent être coffrés, mais il faut coffrer aussi leurs partisans
outre-mer pour complicité. Les lois antiterroristes promulguées
par nombre de pays donnent le cadre légal pour ce faire. Israël
est un pays terroriste, par conséquent, ses partisans et ses
lobbyistes sont des soutiens d’un réseau terroriste : il faut
les mettre immédiatement en état d’arrestation, et saisir leurs
biens.
Tout en apportant la liberté à la
population de Gaza, cela résoudra par la même occasion la crise
économique et financière, car les complices des terroristes sont
aussi ceux qui dirigent des structures criminelles telles que
Goldman-Sachs et le Pentagone. Ils occupent non seulement
Naplouse, mais aussi Capitol Hill et Wall Street. Leur
élimination sauvera des millions de personnes : les dettes
grecques et les prêts hypothécaires américains seront apurés ;
l’Afghanistan et l’Irak retrouveront enfin la paix.
Nous aurons la démocratie elle-même, et non plus
l’échantillon de démonstration à deux balles.
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier