PCN-AMKP
Turquie: Les
réseaux "GÜLEN-AKP" au service de
Washington
Inanç
Kutlu
Mercredi 13 février
2013 Inanç Kutlu
avec PCN-SPO / 2013 02 12 /
http://www.facebook.com/PCN.AMKP
Le dirigeant du principal parti
d'opposition turc, le Parti Républicain
du Peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu:
"Les prisons de ce pays ne devraient pas
servir de maison aux écrivains,
intellectuels et étudiants qui demandent
une éducation libre. Une telle injustice
pourrait vous viser dans un futur
proche. D'où et de qui elle vient
l'injustice est l'injustice et devrait
être combattue par une résistance
coopérative de toute l’intelligentsia et
des patriotes de ce pays".
Le journaliste Ahmet Sik, après avoir
été libéré cet été après plus d'un an de
détention préventive : "Il y a
actuellement environ 100 journalistes
emprisonnés mais la liberté d'expression
n'est pas seulement le problème des
journalistes dans ce pays. il y a
actuellement environ 600 étudiants
d'université derrière les barreaux et
plus de 5000 individus arrêtés dans le
cadre des procès Ergenekon. Nous allons
continuer à mener ce combat".
# Depuis quelques
années, le monde assiste à un remodelage
géopolitique. Des "révolutions de
couleurs" en Europe de l'Est au
"Printemps arabe" de l'Afrique du nord
au Proche-Orient, nul ne peut nier
qu'une dynamique planétaire est en
marche. Et ce sont les Etats Unis qui
sont à la base de ce refaçonnage
radical... Les noms
attribués à ces évènements tel que par
exemple "révolution Orange" en Ukraine
ou bien "révolution du Jasmin" en
Tunisie sont en réalité l'intitulé
d'opérations secrètes menées par
Washington.
La déstabilisation ne prend pas
forcément pour cible des régimes
anti-américains, exemple avec l'Egypte
pro-américaine.
Elle vise essentiellement à créer un
scénario futur propice à la
redynamisation d'un état US impérialiste
sur la voie du déclin.
Tout le génie de l'intelligentsia
américaine réside dans l'intérêt porté à
la place qu’occuperont les Etats-Unis à
long terme sur le « grand échiquier »
planétaire et donc à leur implication
réfléchie au quotidien pour que les
rapports de forces internationaux futurs
leurs assurent la domination mondiale.
Dans le monde multipolaire qui s'est
développé pendant la décennie qui a
suivi la « chute du mur », les
Etats-Unis devraient perdre
progressivement le rôle de "maître du
monde" qu'ils pensaient s'attribuer pour
un siècle avec la fin de l'alternative
soviétique. La
mondialisation telle qu'elle a pu être
présentée au monde fût un leurre pour
exploiter les élites économiques
locales.
Le rêve d'une gouvernance mondiale
composé d'individus issus de tous les
pays n'a servi qu'a recruter plus
facilement des agents locaux pour
affaiblir leurs nations et mettre en
place des systèmes rendu vulnérables
pour l’intrusion du capitalisme
américain: "Agir local, penser global"
disaient-ils! Il s'agissait en fait
"d'agir local pour la domination globale
des USA"! Le projet
du « Grand Moyen-Orient » lancé par G.W.
Bush en 2001 est le plus audacieux que
Washington se soit fixé pour ce
début de XXIe siècle.
Dans le cadre de cette stratégie
néo-coloniale, on peut noter plusieurs
types de tactiques:
- en Turquie, avec un coup d'Etat
islamiste "silencieux" via des
élections.
- en Irak, avec un coup d'Etat militaire
par l'invasion des troupes US et
britanniques.
- en Tunisie, avec un coup d'Etat
islamiste "légitimé" par des
"soulèvements populaires".
- en Libye, avec un coup d'Etat
libéral-islamiste mené directement par
les troupes de l'OTAN et des mercenaires
djihadistes.
L'opération américaine menée en Turquie
est un succès. Les média occidentaux
admirent la soumission totale et
présenteront le gouvernement turc comme
un modèle pour le Moyen-Orient.
Mais à la base de la révolution
islamiste turque, on trouve un homme qui
est très rarement cité: Fetullah Gülen.
Originaire de la province de Erzurum,
fils d'un Imam, Fetullah Gülen a suivi
dès son plus jeune âge une formation
religieuse. Il s'engage ensuite comme
Imam puis comme prédicateur itinérant.
En 1999, il quitte la Turquie pour
s'installer en Pennsylvanie aux
Etats-Unis pour des raisons alors
inconnues. Fetullah
Gülen met en place depuis l'étranger une
série d'écoles religieuses dans le
monde, dans lesquelles règnent
le culte du leader et du secret.
Il est désigné par Washington pour être
à la tête d'une vaste opération
d'infiltration d'agents
dans les plus hautes sphères
de l'Etat turc par le biais de
ses réseaux reconnus pour leur
discrétion.
Il participe à distance à la fondation
du AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi) -
Parti pour la justice et le
développement - , parti unificateur des
diverses confréries religieuses turques
anti-laïques.
Réprimés par le régime républicain fondé
par Mustafa Kemal en 1923, ces
groupuscules religieux nostalgiques de
l'Empire Ottoman ont su développer l'art
de la dissimulation à l'ombre du
pouvoir.
Voilà que les
objectifs de ces sectes correspondent
soudainement au intérêts américain ...
F. Gülen se définit comme "combattant le
fondamentalisme religieux" (sic) et
propose une interprétation de l'islam
sous un angle "contemporain" (resic) et
en phase avec les besoins des peuples
musulmans.
C'est l'image que l’AKP et le Premier
Ministre Erdogan véhiculent en Turquie
et dans le monde musulman.
Selon WikiLeaks, en 2010, les diplomates
américains considéraient le mouvement
Gülen comme « le groupe islamiste le
plus puissant de Turquie ». Il
contrôlerait « les activités de
publications, les échanges commerciaux,
et les entreprises majeures de Turquie
et a profondément pénétré la scène
politique ».
Les Etat Unis peuvent dès lors s'appuyer
sur un réseau bien en place et lancer la
première étape du projet du "Grand
Moyen-Orient": la liquidation de la
République kémaliste turque, c'est
l'opération "Ergenekon".
C'est sans l'appui des réseaux
OTPOR-CANVAS, sans les services des
mercenaires djihadistes et sans les
bombardements de l'OTAN, que les
islamistes turcs se sont propagés comme
un virus
dans l'Etat Turc pour enfin
prendre le pouvoir et instaurer un
totalitarisme religieux rampant.
Les coups d'Etats que l'OTAN soutient
mettent donc en oeuvre un scénario futur
chaotique où l’extrémisme religieux
régnera dans les relations avec le
Moyen-Orient : "Faite place au Choc des
civilisations!"
Inanç Kutlu
Secrétaire régional du PCN-AMKP
Avrupa Milliyet Komunotarist Partisi /
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