Opinion
Tunisie en crise :
Quand Ennahdha nuit aux relations tuniso-algériennes
Imed
Bahri
Samedi 3 août 2013
Suite à la campagne des médias d'Ennahdha
contre l'Algérie, accusée d'être
derrière le massacre des 8 militaires
tunisiens, le 29 juillet, à Jebel
Chaambi, Rached Ghannouchi a été pris
pour cible par les médias algériens.
Par
Imed Bahri
Selon le journal
''L'Expression'', qui
qualifie le président d'Ennahdha de
persona non grata en Algérie, ce dernier
a franchi le Rubicon.
«Assis sur les décombres d'une
légitimité totalement ruinée, Rached
Ghannouchi entonne son clairon impudique
pour chanter la musique de Satan.
Voulant camoufler l'échec de son parti,
Ennahdha, qui après deux années de règne
chaotique a plongé la Tunisie dans une
crise institutionnelle, économique,
politique, sociale et sécuritaire, il
s'en prend à l'Algérie. En pareilles
circonstances, il lui faut un
bouc-émissaire et l'Algérie est toute
indiquée», écrit le quotidien
francophone.
Au lendemain du massacre de 8
militaires tunisiens, le 29 juillet,
dans une embuscade à Jebel Chaambi, à
Kasserine, près de la frontière
algérienne, le parti Ennahdha a mobilisé
ses troupes pour orienter les soupçons
vers des «parties étrangères»
qui seraient derrière cette tragédie.
Les chaînes de télévision pro-Ennahdha
(Al Moutawassat, TNN, Zitouna TV, etc.)
et de nombreux sites électroniques
proches du parti islamiste, sans parler
des pages Facebook nahdhaouies, n'ont
pas cessé, ces deux derniers jours, de
colporter des rumeurs faisant allusion à
une implication de l'Algérie dans le
massacre.
A part les médias, plus de 1.600
blogueurs (chiffre avancé par Mohsen
Marzouk, membre du bureau politique de
Nida Tounes) se sont mobilisés sur les
réseaux sociaux pour diffuser de l'intox
et induire en erreur l'opinion publique.
De son côté le porte-parole du
ministère des affaires étrangères
algérien Amar Belani, a fait aujourd'hui
une déclaration au journal électronique
''Algérie patriotique'', où
il est revenu sur certains propos tenus
par certains hommes politiques
tunisiens, accusant l'Algérie d'être en
relation avec la détérioration de la
situation sécuritaire en Tunisie. Tout
en réaffirmant le soutien de l'Algérie
au peuple tunisien, Amar Belani condamne
fermement ces allégations
scandaleusement mensongères qui, selon
lui, sont de la manipulation pure pour
tromper l'opinion publique et détourner
le peuple de l'échec du gouvernement
islamiste.
«Les islamistes doivent rendre le
pouvoir au peuple tunisien pour
permettre de résoudre les vrais
problèmes de la Tunisie, qui ont été à
la base du mouvement populaire qui a
chassé Ben Ali», indique le
responsable algérien, qui outrepasse,
lui aussi, largement, les règles de
bienséance diplomatique.
Gros nuages dans les relations tuniso-algériennes
? Il n'y a qu'Ennahdha pour se permettre
une telle étourderie politique. Mais là
en sont Ghannouchi and Co., une bourde
en plus ou en moins ne change pas
grand-chose à la situation en Tunisie,
pourrie par le parti islamiste.
Illustration:
Le Premier ministre algérien Abdelmalek
Sellal reçoit Rached Ghannouchi, le 16
juin à Alger.
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Publié le 3 août 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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