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IRIN
Risque de contamination
de l'eau de boisson par les eaux usées
Au 18 janvier,
selon les Nations Unies, environ 400 000 personnes,
dont 224 000 enfants, n’avaient toujours pas l’eau courante
Photo: Iyad El Baba/UNICEF-oPt
GAZA-VILLE, 30 janvier 2009 (IRIN)
Face à l’effondrement imminent du système
d’évacuation des eaux usées à Gaza, un éminent ingénieur
hydraulique a fait état d’un risque de contamination des eaux
souterraines dans l’enclave, ce qui raréfierait d’autant plus
l’eau salubre.
Gaza est particulièrement vulnérable à la contamination de ses
eaux souterraines, puisque le sol désertique et sablonneux de
l’enclave absorbe aisément l’eau (ou les eaux usées qui fuient
des canalisations d’égout). Ce risque est d’autant plus
important que les eaux souterraines circulent relativement près
de la surface, et que les puits creusés pour y accéder sont
souvent peu profonds.
Le système d’évacuation des eaux usées, mal entretenu, dangereux
et de plus en plus vétuste, pâtit d’un cruel manque
d’investissements. Au moins une station de traitement des eaux
usées est également mal située, à Sheikh Ajleen, dans une zone
plane et sablonneuse, ce qui augmente le risque de voir les eaux
usées s’infiltrer dans la nappe phréatique.
De nombreuses canalisations ont également été endommagées par
les bombardements israéliens : dès lors, lorsque l’eau est
acheminée sous pression jusque chez l’habitant, les
canalisations endommagées aspirent l’air et peut-être les eaux
usées, selon Majed Ghannam, responsable de la qualité de l’eau à
la Société de gestion de l’approvisionnement en eau des
municipalités côtières (CMWU), la société des eaux de Gaza.
« Le plus dangereux, c’est la contamination de l’eau potable par
les eaux usées. Il faut qu’un organisme international comme
l’Organisation mondiale de la santé mène des recherches à ce
sujet », a recommandé Monther Shoblak, directeur général de la
CMWU.
Obstacles aux réparations
« Huit des principaux puits d’eau artésiens ont été
partiellement ou entièrement détruits pendant les bombardements
[israéliens] », a en outre rapporté M. Shoblak.
Mais les travaux de réparation ont été entravés par
l’interdiction d’importer. Israël a en effet interdit
l’importation de divers matériaux tels que les tuyaux, qui
peuvent être utilisés, selon les autorités, pour la fabrication
de bombes.
De même, la CMWU n’a pas pu importer d’excavateurs, de véhicules
lourds et autres équipements spécialisés. Pendant l’offensive
israélienne, presque aucun travail de réparation n’a pu être
mené, a expliqué M. Shoblak, ajoutant : « huit réparateurs ont
été tués au cours des attaques israéliennes ».
Malgré tout, la CMWU fait ce qu’elle peut, selon le dernier
bulletin d’information publié par le Bureau des Nations Unies
pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Le 21 janvier, la société a entamé des travaux d’urgence pour
réparer un ensemble de puits et de canalisations, à Gaza-ville
et dans le nord de la bande, dont le puits n°5 de Sheikh Ajleen,
le puits Ghabin de Beit Lahiya, et le puits Alzohour de Jabalia.
Les équipes techniques travaillent actuellement à la réparation
des puits de la zone d’Administration civile (le long de la
route de Salahaddein, à l’est de Jabalia et au nord de
Gaza-ville) et du puits de Khadija à Beit Hanoun.
La station de traitement des eaux usées de Sheikh Ajleen/Gaza-ville
a été réhabilitée le 25 janvier, selon M. Shoblak.
Distribution d’eau potable
« Les enfants sont particulièrement vulnérables aux maladies en
situations de déplacement ou lorsque les conditions d’hygiène
sont mauvaises », a expliqué à IRIN Jon Bugge, du bureau de Save
the Children à Ramallah.
« Au 18 janvier, selon les Nations Unies, environ 400 000
personnes, dont 224 000 enfants, n’avaient toujours pas l’eau
courante. Nous attendons les conclusions de l’évaluation rapide
menée actuellement à Gaza pour avoir des informations plus
précises ».
Selon le bulletin d’information publié par OCHA en date des
26-27 janvier, « l’UNICEF a averti que la pénurie continue d’eau
de boisson et le débordement des égouts dans les zones
résidentielles présentaient de graves risques de santé publique
».
Depuis le 17 janvier, Oxfam distribue chaque jour, en moyenne,
10 litres d’eau de boisson traitée au chlore à 30 000-40 000
personnes, essentiellement à Gaza-ville et dans le nord de la
bande.
Entre le 12 et le 20 janvier, l’Australian Conservation
Foundation (ACF) a distribué 25 litres d’eau par personne et par
jour sur une période de cinq jours à 6 988 personnes, à
Gaza-ville, au Beach Refugee Camp et au camp de réfugiés de
Jabalia.
La CMWU a également fourni des véhicules pour le transport de
l’eau de la station de désalinisation de Deir el-Balah (centre
de Gaza) à Izbat Abed Rabbo, dans le nord, a indiqué M. Shoblak.
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